Série : La plage, cet été-là
Titre : Statue de sable
Auteur :
ylgBase : X
Personnages/Couple : Monō Saya/Tōru, Fūma, Kotori, Kamui
Genre : vacances
Gradation : G / K
Disclaimer : propriété des CLAMP, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Continuité/Spoil éventuel : pré-série/tome 7
Thème : les personnages à la plage
Prompt : secret sinon je vous spoile la fic. Ce qui serait dommage parce que de toute la série, c'est celle-ci ma préférée.
Nombre de mots : 1300 et des brouettes
au soleil coup de soleil ***
Saya finit son chapitre et décide de s’arrêter là, deux minutes. Elle jette un regard à Tōru et aux enfants. Tout va bien. Elle s’étend sur le sable qui ne la dérange plus vraiment, un bras en travers du visage pour protéger ses yeux du soleil. Elle lâche son livre. Oui, on est vraiment bien, sur cette plage. Elle ferme les yeux.
Elle se réveille, sursaute en s’apercevant qu’elle ne s’était pas sentie s’endormir.
Aussitôt a voix de son petit oiseau proteste
« Mais ! Maman, bouge pas, tu fais tout casser !
- Casser quoi ? se demande Saya à mi-voix, essayant de comprendre où elle en est.
- Ben, ma statue de sable ! »
Saya prend alors conscience du poids sur son corps. C’est doux et c’est frais tout autour de ses jambes, mais ça l’immobilise quand même. Elle se redresse sur un coude. Sa fille, armée de sa petite pelle en plastique, l’ensable consciencieusement. Elle est déjà recouverte jusqu’à mi-cuisses.
« Tu me fais quoi de beau, ma chérie ?
- C’est une surprise, annonce très sérieusement l’enfant.
- Tu me montreras quand tu auras fini, alors. »
Kotori, absorbée par ses travaux, ne répond même pas. Saya tâtonne pour retrouver son livre, s’arrange pour le tenir de manière à cacher le soleil qui l’éblouit, sans déranger sa fille. Elle reprend sa lecture.
Plus loin sur la plage, Kamui tousse et recrache du sable.
« Mééé ! fais attention ! Tu m’en mets dans la bouche !
- Bah t’avais qu’à pas la mettre là, ta bouche, d’abord.
- C’est toi qui fais n’importe quoi ! »
Kamui, fâché à mort, s’extirpe du tas de sable que construisait Fūma, ruinant tous ses efforts.
« Mais attends ! tu défais tout !
- Bien fait ! »
Fūma boude. Kamui aussi.
Cinq minutes plus tard, ils auront déjà oublié qu’ils ne se parleraient plus jamais-jamais. C’est au tour de Fūma de servir de modèle et Kamui fait très attention à ne pas lui envoyer de sable ni dans la bouche parce que c’est vraiment pas bon, ni dans les yeux parce ça pique très fort. En revanche, il ne se gêne pas pour lui en mettre dans les cheveux, même si (parce que..?) ça va gratter.
Tōru se contente de sourire et ne dit rien. Elle supervise les chantiers sans intervenir, entre deux lignes.
Kotori continue à pelleter.
Saya somnole à nouveau.
Kamui amasse du sable, va remplir d’eau le seau en plastique qu’il a emprunté à Kotori. Normalement, en mouillant le sable, il tiendra mieux. Il ajoute encore un seau de sable sur sa construction, tasse bien. Peine perdue : le temps de revenir avec un nouveau seau d’eau, tout s’est effondré. Fūma, qui s’impatiente et a bien du mal à ne pas se tortiller, n’aide pas vraiment. Kamui sait bien que son ami ne fait pas exprès de faire tomber le sable, mais ça l’énerve quand même. Il ne va quand même pas demander à Kotori de l’aider !
« Bon alors ! Tu fais quoi ?
- Ça veut pas tenir.
- De quoi ?
- Ben, le sable.
- Je m’en doute ! mais pourquoi t’en mets autant ?
- Je te le dirai pas tant que c’est pas fini. Tu verras bien.
- Non, je verrai pas : je suis en dessous et tu me mets tout sur le dos. »
Kamui marque une pause. Il doit bien reconnaître que Fūma marque un point.
« Je voulais faire un escargot.
- Hé ! mais je suis pas un escargot, moi !
- Ben oui, mais j’avais pas d’autre idée. »
Fūma maugrée un peu avant de proposer :
« Et en mettant un support ?
- Un quoi ?
- Un truc, en dessous, et tu rajoutes le sable par dessus.
- Ah ouais. »
Kamui va chercher son ballon de plage. Il déblaie une grande partie du sable, pose le ballon dessus et se reprend l’ouvrage. Il s’escrime quelques minutes. Forcément, sur la surface toute lisse et l’arrondi du ballon, le sable ne tient pas.
« Ça marche pas ! mais alors pas du tout ! elle était nulle, ton idée, râle-t-il, à nouveau sur le point de bouder.
- Mouais. Bon. Bah de toutes façons j’en ai marre. Pas toi ?
- Si. »
Puisqu’ils sont d’accord, Fūma rampe hors du tas de sable et se saisit du ballon. Ça, ça sera bien plus amusant. Un bon coup de pied et hop !
Tōru a à peine le temps de leur crier de ne pas trop s’éloigner.
Kotori tapote son propre tas de sable qui, lui, tient parfaitement. Sauf sur le ventre. A chaque respiration, la couche de sable se fissure et glisse, coulant sur les côtés. Et sa maman ne veut pas qu’elle en rajoute trop. Elle récupère son seau et essaie le truc de Kamui. Ça ne marche pas tellement mieux ; si le sable figé ne tombe plus, il se craquèle toujours. Et ça fait moche.
La fillette se résout à arrêter au niveau des hanches, là sur le bord du maillot de bain. Il faudra qu’elle trouve une autre idée pour le haut. En attendant, elle se concentre sur ce qu’elle a déjà. Elle arrange la forme, lisse bien la surface. Il faudrait trouver un bout de bois pour dessiner les motifs, le manche de sa pelle fait des traits trop larges, juge-t-elle.
Fūma qui repasse par là, courant après le ballon, remarque le travail de sa petite sœur. Sans mot dire, il revient vers Kamui. Vérifiant que Kotori est toujours penchée sur sa sculpture, il chuchote son idée. Kamui hésite une seconde puis acquiesce.
Les voyant marcher résolument vers la mer qui clapote, Tōru se lève et les rejoint à grandes enjambées. On a beau leur répéter de ne pas aller à l’eau sans surveillance, ils n’écoutent jamais !
Malgré leurs réticences, ils doivent expliquer ce qu’ils avaient en tête. Ceci mis au point, elle avise.
Kotori, tirant un coin de langue rose, orne le sable avec application.
Fūma et Kamui sont franchement dépités d’apprendre que les coquillages qu’ils cherchent pour offrir à Kotori ne se trouvent pas sur ce rivage. Tōru les console en expliquant qu’on pourra sans doute finir la sculpture sans ça. Fūma espère qu’elle ne sera pas trop déçue. Kamui demande si on pourrait faire quelque chose avec des algues.
Kotori trace la dernière écaille. Elle recule pour juger de la vue d’ensemble. Ça lui paraît très bien. Il ne manque plus rien.
Sentant l’inactivité soudaine de sa fille, Saya émerge de sa sieste, se rappelle juste à temps de ne pas s’étirer, malgré l’ankylose, sous peine de ruiner tous les efforts de la petite. Elle cligne des yeux et porte les mains à son visage, tentant de se réveiller. Elle croise les mains derrière la tête.
Kotori observe les mouvements de sa mère. Sa sculpture ne lui semble plus si parfaite. Finalement, il manque une dernière touche.
À ce moment, Tōru revient, ramenant les deux garçons. Kamui refuse obstinément de lâcher la brassée d’algues qu’il a ramassée. Fūma essaie de savoir à quoi ça lui servira.
« Ben, on pourrait s’en servir pour mettre autour et décorer.
- Tu crois que Kotori voudra ces trucs ?
- Pourquoi pas ?
- Et Maman ?
- On n’aura qu’à demander.
- C’est sa sculpture, Kamui. C’est à elle de décider. » rappelle Tōru, qui craint qu’avec un habillage d’algue, Saya risque de ressembler à un sashimi…
Chance, Kotori est ravie de voir ce qu’ils rapportent. Elle avait besoin de quelque chose pour la touche finale, elle ne savait juste pas comment faire exactement. Kamui, gêné par ses remerciements, prétend que c’était l’idée de Fūma. Fūma rétorque que son idée à lui est tombée à l’eau.
Kotori s’empresse de façonner les petites ailes avec quelques algues, aidée de Kamui.
Saya, pour leur laisser le champ libre, croise les bras, les mains à plat, comme pour cacher sa poitrine.
Fūma remarque qu’après tout, les coquillages, c’était pas la peine.
Tōru admire le tableau.
Kamui laisse Kotori arranger la dernière algue.
Kotori se relève, un grand sourire éclairant son visage.
« Alors ma chérie ? tu m’as transformée en quoi ?
- En sirène. »
La fillette admire son œuvre quelques instants en silence avant de conclure :
« T’es la plus jolie, Maman ! »
***
La plage, cet été là
la bébête soleil couchant marée montante fin de vacances feu de plage La plage, un jour comme ça
la mer des rêves cerf-volant va et reviens algues ailleurs Tokyo-plage