[Fic] Héautontimorouménos Chapitre 1/8 (Parias, Lame-Tempète x Floridas, NC-17)

Nov 28, 2010 22:04

Titre : Héautontimorouménos
Auteur : Berylia
Fandom : Parias
Rating : NC-17
Warnings : Du cul, du cul, du cul et du Mpreg
Résumé : Le sang du Vandaar ne faisait que renforcer celui des Elfes aquatiques. Il lui fallait un Elfe fort et fier pour lui donner un fils Vandaar.
Bla-bla de l'auteur : Et oui, je suis revenue à mes premières amours et j'ai fait du Mpreg, mais ne fuyez pas en courant, je vous jure que ça passe bien et que même yukian qui n'aime pas ça a apprécié la fic...
Je reposte ici le premier chapitre qui se trouve dans le fanzine Parias pour que tout soit plus clair.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.



Mon désir gonflé d’espérances
Sur tes pleurs salés nagera
Baudelaire, Les fleurs du mal, « L’héautontimorouménos »

― J’ai besoin de toi. Maintenant.

Floridas sentit son visage rougir tandis que chacune des têtes couronnées ou hautement importantes du Conseil se tournaient vers le Vandaar, certains affichant une répugnance sans nom, et d’autres plus sage, une peur instinctive.

― Seigneur Lame-Tempête, je serais plus que ravi de vous venir en aide dès que le Conseil aura prit fin.

Floridas s’était levé avec grâce et froideur, et sa voix calme avait ramené à lui quelques regards approbateurs ou admiratifs.

― Non !

La voix du Vandaar résonna dans la haute salle, ramenant une fois de plus toute l’attention vers lui.

La mâchoire de Floridas se contracta et ses ongles s’enfoncèrent dans sa paume. Il était hors de question qu’il plie l’échine devant tous les membres du Conseil.

― Seigneur Lame-Tempête je vous prierais de quitter cette salle pour que nous puissions poursuivre cette séance.

Le visage bleu se fit encore plus impassible, et seul le regard habitué de Floridas sentit venir le cyclone.

― Tu ne me laisses pas d’autre choix.

En un instant le Vandaar sauta sur la grande table de pierre, atterrissant devant le Prince. Avant même qu’aucun des présents ne pensent à protester, il chargea ce dernier sur son épaule et quitta la Salle du Conseil.

Rigide de rage et d’humiliation, Floridas enfonça ses dents contre ses lèvres. Il ne crierait pas, il ne se débattrait pas comme une vulgaire fermière enlevée par des bandits. Il resterait digne et droit, même s’il était trimbalé le cul en l’air par un misérable général Vandaar qui pensait que tout lui était dû.

Les gardes du Palais écartèrent diligemment les yeux. Ce n’était hélas pour eux qu’un spectacle habituel que de voir passer le terrible Général accompagné du Prince Bâtard, et s’il était une règle tacite que tous respectaient c’était de ne pas prêter attention aux circonstances ou à l’état d’habillement ou de déshabillement du Prince.

Le Vandaar ne le mena pas à sa chambre. Ses jambes gainées d’acier descendirent l’escalier de marbre et sortirent dans la cour pavée. Sans autre parole, il fut assis sur le dragon noir, et Lame-Tempête prit place derrière lui, l’enserrant de ses bras. La terrible bête prit son essor et le Palais disparut presque immédiatement.

Floridas garda ses yeux sur la tête de la bête, évitant de penser aux mètres qui le séparaient à présent de la terre ferme et à ce qui arriverait s’il avait un malencontreux accident. Il eut un sourire sans joie en imaginant cette indigne fin pour le Général Vandaar.

Le voyage ne dura que quelques minutes et pas une parole ne fut prononcée. Le vent glacial mordit les joues et les oreilles du Prince mais il ne desserra pas les dents.

Le grand dragon noir se posa au milieu d’une clairière puis repartit immédiatement, laissant son Seigneur et l’esclave seuls.

Floridas ouvrit la bouche pour insulter copieusement le Vandaar, mais se retrouva très vite occupé à lutter contre les assauts bestiaux de sa langue et de son corps. Les mains blanches se posèrent sur l’armure pour tenter de le repousser mais se mirent à glisser jusqu’à son cou. Son corps tout entier le trahissait, se pressant contre la froideur de l’acier brillant, se réchauffant à la pensée de tout ce métal pressé contre son corps. Les griffes glissèrent contre son visage, laissant sur sa peau une ligne de plaisir et de douleur.

Le visage du Vandaar se détacha du sien et Floridas se laissa glisser à genoux, ses mains déjà tremblantes se posant sur les hanches du Général. Oh comme il se haïssait, à peine un baiser et déjà il était prêt à s’humilier devant lui, à lui prêter sa bouche, et avec plaisir.

― Non.

Les mains du Vandaar le relevèrent et pendant quelques secondes, Floridas se sentit perdu, il en avait envie… Puis un index ganté d’acier se coula sous son col et il frémit plaisamment. Jusqu’à ce qu’il entende le crissement de la soie déchirée. Sa robe à présent ouverte sur tout son torse glissa jusqu’à terre. Les doigts métalliques se glissèrent sous la ceinture de son pantalon et lui firent prestement subir le même sort.

Floridas resta sans bouger. Jamais encore le Vandaar ne s’était comporté ainsi, il lui arrivait très souvent de déchirer ses vêtements, les rendant inaptes à être autre chose que des chiffons et rendant chèvre son valet, mais jamais encore il n’avait ainsi prit la peine de découper méthodiquement les atours du Prince.

Le pantalon tomba à terre et le Vandaar lui fit signe d’enjamber les lambeaux de tissu. Droit et digne, maintenant un visage impassible malgré sa nudité et son état d’excitation apparente, Floridas obéit.

― J’espère que ton plan n’est pas de me laisser là pour que je rentre seul au Palais ; ne put-il s’empêcher de déclarer avec un demi-sourire.

― Tais-toi.

Et le Prince se laissa réduire au silence frottant son corps nu contre l’armure, les griffes courant dangereusement sur sa peau tendre.

― Déshabille-moi.

L’ordre pris le Prince par surprise et fit tressaillir tout son corps. Les yeux rouges du Vandaar se plantèrent dans les siens, le faisant déglutir. Il leva une main tremblante vers l’armure et presque timidement laissa glisser ses doigts jusqu’aux fibules retenant la lourde cape rouge. Le rideau sanglant s’étala sur le sol. Les doigts habitués cherchèrent les agrafes qui fermaient les plaques du pectoral et les défirent. Se hissant sur la pointe de ses pieds, le Prince fit passer le pectoral au-dessus de la tête du Général. Il déposa avec soin le morceau d’armure sur la cape écarlate et s’agenouilla, la nuque ployée pour détacher les jambières. Il ne releva pas la tête, refusant d’accorder un seul regard à la chair chaude et dure qui gonflait l’entrejambes du guerrier. Il posa sa tête contre la jambe droite.

― Soulève ta jambe.

La botte du Général se posa sur la chair nue et blanche de la cuisse du Prince. Et ce dernier imagina facilement le sourire méprisant du Vandaar et son corps tressaillit légèrement. Mais il se contenta d’attraper le cuir et de le faire glisser. Un pied bleu apparut et effleura furtivement sa peau avant d’aller se poser sur le sol. Un frisson réduisit le Prince en une boule de sensations et son corps trembla, luttant contre le besoin de se saisir de ce pied et de le baiser, de poser pour la première fois ses lèvres contre cette peau qu’il avait tant désirée. Il inspira profondément et l’odeur puissante et obsédante de Lame-Tempête l’envahit. Son estomac se contracta et il se dépêcha de passer à l’autre botte. Il se remit sur pied le plus vite possible et s’attela à enlever les gantelets et les griffes.

Malgré lui, ses yeux parcoururent le corps puissant à présent seulement recouvert de tissu du Général et il déglutit.

― Je te laisse déjà sans voix…

Le monstre aux yeux rouges lui souriait et comme toujours Floridas sentit la rage et le désir s’enflammer en lui, l’incitant à se jeter sur lui.

― Bien sûr que non, je me disais juste que ces vêtements étaient trop sophistiqués pour quelqu’un comme toi ; mentit-il pendant qu’il buvait du regard la chemise du coton le plus pur qui épousait chacun de ses muscles et laissait entrevoir son torse marqué.

― Voilà bien des considérations dignes de toi, Prince des Elfes. Mais je pense que tu m’apprécieras mieux nu.

Le Vandaar souriait et Floridas ne parvenait pas à savoir s’il se moquait où s’il jouait avec lui. Une expérience des plus déstabilisantes.

― Il est vrai que les bêtes n’ont pas de vêtements.

― Tais-toi et déshabille-moi.

Floridas, les mains tremblantes reprit donc son travail, délaçant le col échancré avant d’attraper les pans de la chemise et de les remonter le long du torse musclé. Avec des efforts d’équilibriste, le Prince réussit à enlever le vêtement sans même toucher la peau du Vandaar. Il ne s’attarda pas sur ce qu’il venait de faire et, rivant ses yeux dans ceux rouges de la bête qui avait pris possession de son destin, délaça l’aiguillette et fit tomber le pantalon.

Le Vandaar avança et Floridas ne put se retenir d’avoir un mouvement de recul. C’était un piège. Forcément. Pourquoi sinon se retrouverait-il soudainement face à son plus grand désir ? Une fois de plus le Vandaar le pousserait jusqu’au seuil de l’humiliation et le rejetterai au dernier moment.

― Cesse d’avoir peur et assied-toi, Prince des Elfes.

Les yeux de Floridas lancèrent des éclairs.

― Je n’ai pas peur de toi, Général.

Et sans plus de considération, il posa son royal postérieur dans l’herbe drue.

Et il cessa de respirer quand Lame-Tempête posa ses genoux devant lui et se saisit de son pied droit. Les doigts bleus détachèrent les lanières et libérèrent son pied. Abasourdi, Floridas regarda sa sandale voler par-dessus les fourrés. Et le Vandaar prit son autre pied et l’attention du Prince revint sur les formes bleues et nues de son amant et son cœur se mit à battre à tout rompre. Il ne remarqua pas le vol de sa sandale.

Tout son corps était tétanisé, le Vandaar était à quelques pas de lui, et le fixait de ses yeux rouges. Il sentait qu’il suffirait qu’il pose la main sur lui pour qu’il jouisse aussitôt. Il déglutit péniblement, attendant que le Général fasse un pas.

Mais la déception fut presque insupportable lorsque le Général se releva et regarda vers l’Ouest où les derniers rayons du soleil embrasaient le ciel.

Avachi dans l’herbe, le Prince contempla la silhouette parfaite qui se découpait dans la lumière, les bras aux muscles puissants qui le maintenaient contre lui, les épaules larges auxquelles il s’accrochait, les mains rugueuses qui parcouraient sa peau avec fièvre, le torse noueux contre lequel il venait invariablement s’échouer, la taille solide autour de laquelle se nouaient ses jambes, et le sexe triomphant qu’il haïssait et adorait à la fois. Et cette fois il pouvait enfin le contempler tout son saoul.

― Lève-toi.

Bien évidemment le Vandaar ne lui tendit pas la main et le Prince fut obligé de se débrouiller pour se remettre sur pied, mettant à mal sa dignité déjà peu glorieuse.

Son amant se contenta de le regarder et avec une patience qu’il ne se savait pas posséder, Floridas soutint son regard, se demandant une fois de plus à quoi tout ceci pouvait rimer et ce qu’il faisait nu au beau milieu d’une clairière seul avec le Général Sanglant.

― Approche.

Et il lui tendit la main tandis que le soleil disparaissait, englouti par la nuit.

Il savait qu’il ne devait pas obéir, il s’était montré déjà bien trop obéissant, mais il ne put résister. Sa main se posa dans celle de la bête et il laissa leurs doigts s’entrelacer tandis que des lèvres du Vandaar coulaient des mots qu’il ne comprenait pas. Il laissa le Général mener sa main à sa bouche et murmurer contre sa peau. Il aurait dû l’arrêter, l’utilisation de la Magie allait contre le pacte, il ne savait pas ce que lui faisait cet ennemi de son peuple.

Et il s’en fichait. Il s’en fichait parce que l’autre main bleue était posée sur son sexe et que le plaisir enflammait ses sens et engourdissait son esprit.

La bouche de Lame-Tempête progressait le long de son bras, caressant, murmurant. Lorsqu’il arriva sur l’épaule blanche, il plongea ses dents dans la peau et marqua son esclave avant de reprendre sa course, susurrant toujours ces paroles inconnues. Il s’arrêta au niveau du cœur, la tête courbée sur le corps de l’Elfe et Floridas, souffrant toujours les assauts violents de cette main brutale, regarda ces cheveux bleus qui se répandaient sur sa peau blanche. La langue du Vandaar se posa sur son cœur et le Prince frémit.

Le Général releva la tête et ses mains quittèrent le corps de l’Elfe. Mais avant que ce dernier ne put protester, sa main gauche fut prise par celle du Général et l’autre se posa sur son sexe tandis que la litanie mystérieuse reprenait son chemin jusqu’à son cœur. Une fois de plus la tête azurée se courba sur sa poitrine et le Prince se retint de poser un baiser sur ces cheveux.

La bouche bleue descendit le long de son torse, chuchotant, dessinant, faisant tressaillir la peau blanche jusqu’à s’arrêter au niveau de son bas-ventre.

Le cœur battant à tout rompre, l’esprit embrumé par le plaisir, les yeux troublés par le désir, Floridas contempla ce qui n’était de toutes évidences qu’un Rêve de sa part : le Vandaar à genoux devant lui, son bras autour de sa taille, son visage contre son ventre et sa main sur son sexe. Lorsque les lèvres bleues se posèrent sa verge, les larmes lui montèrent aux yeux. Ses mains s’approchèrent de la tête altière, mais s’arrêtèrent à quelques centimètres, incapables de transgresser l’interdit, incapables de le toucher et ses ongles se fichèrent dans sa peau, creusant jusqu’au sang tandis que son corps entier se contractait et que ses yeux se fermaient, cette image se gravant à jamais dans son esprit. La langue du Général gravait d’indescriptibles arabesques contre son pénis et les mots mystérieux montaient jusqu’à lui, envahissant son corps.

― Allonge-toi.

Les jambes du Prince manquèrent de l’abandonner quand il obéit mais il réussit à ne pas s’humilier complètement et à s’étendre sur l’herbe. Les mains du Vandaar se glissèrent sous ses fesses et soulevèrent ses hanches. La bouche bleue se remit à psalmodier et la langue agile se posa contre la fente, recueillant quelques gouttes blanches. Floridas ferma les yeux, s’il continuait à observer les agissements de Lame-Tempête il ne pourrait pas se retenir. Il sentit une légère douleur sur son index mais n’y prit pas garde, trop occupé à s’empêcher de geindre tandis que la bouche chaude l’enveloppait, le malaxait, le pressait. Un doigt se posa sur son bas ventre, dessinant de sinueux glyphe . Mais le Prince n’y prêtait pas attention submergé par les sensations et l’émotion qui enflait bien malgré lui dans sa poitrine.

Un doigt s’introduit en lui et s’en fut trop, trop de sensations, trop de plaisir, trop de Rêves prenant soudain corps. Le corps du Prince se tordit de plaisir et de douleur et il hurla quand il sentit que sa semence se répandait dans la bouche de la bête. Ses yeux se posèrent sur le ciel étoilé et contemplèrent sans les voir les constellations qui le regardaient, bienveillantes. Il sentit la bouche de Lame-Tempête le quitter et ses mains remonter ses jambes. De bonne grâce, il se saisit de ses chevilles et s’ouvrit à son amant.

Mais ce ne fut pas le sexe de son ennemi qui s’empala en lui, mais cette langue humide encore de son sperme et Floridas ne put retenir un gémissement de plaisir. Qui se convertit en hurlement lorsqu’un doigt effleura sa prostate. Les cheveux du Prince se répandirent dans l’herbe tandis que son corps se balançait au rythme de cette langue, de ces mains, de ces doigts.

Puis tout prit fin et un souffle de vent vint lécher la sueur qui serpentait sur son corps.

― Lève-toi, lui ordonna Lame-Tempête.

Mais cette fois il tendit sa main et Floridas n’hésita pas une seconde avant d’accepter.

La lune au-dessus d’eux se levait doucement et la peau bleue absorbait l’obscurité de la nuit tandis que les yeux rouges qui le dévisageaient brillaient d’une lumière étrange et animale.

Une griffe d’acier se planta dans son index et Floridas ne broncha pas, se contentant de regarder le sang bleu perler. Lorsque l’index lui fut présenté il se contenta d’ouvrir la bouche et de fermer les yeux, laissant les gouttes de sang se déposer sur sa langue. Mais il rouvrit les yeux lorsque sa main fut portée jusqu’à la bouche du Vandaar.

C’était de la Magie. De la Magie du Sang comme celle qui les avait liés. Peut-être était-ce un contre-sort que le Général Sanglant avait trouvé pour se débarrasser de sa laisse ? Il aurait dû tout arrêter, le confronter, l’obliger à lui dire de quoi il s’agissait mais il n’y arrivait pas. Il restait hypnotisé par la vision de sa main blanche pendant de cette bouche, par la sensation de sa chair doucement caressée par cette langue. Tout ceci n’était qu’un Rêve. Oui, assurément, rien de tout cela ne pouvait être en train d’arriver.

Il retira son doigt et ses lèvres se remirent à bouger au son de cette mélopée étrange et à présent érotique. Ses mains bleues se saisirent des siennes et il les approcha de son torse.

Le souffle court, Floridas regarda pour la première fois ses mains se poser sur ce corps tant désiré.

La peau du Vandaar était douce. Plus douce encore que celles des femmes dont il avait partagé la couche. Il avait imaginé le grain rugueux du Seigneur du Ciel mais jamais il n’aurait cru que cette bête sanguinaire put avoir une peau si satinée. C’était injuste. Ne pourrait-il jamais trouver rien de repoussant en lui ? Rien qui ne puisse contrer cette faim qui le prenait dès qu’il pensait même à lui.

Les mains du Vandaar avaient quitté ses poignets et il se tenait là, psalmodiant toujours, immobile, attendant quelque chose et Floridas ne pouvait croire que c’était ses caresses qu’il attendait, qu’il était enfin libre d’explorer ce corps.

Mais ses mains étaient bien moins timides que lui et déjà elles commençaient à danser sur sa peau, à glisser sur ses muscles, à peindre d’aériennes arabesques. Elles parcoururent ses bras, ses épaules, son torse, son dos et Floridas se laissa enfin convaincre d’approcher et de poser sa bouche presque religieusement sur la peau bleue. Ses lèvres s’ouvrirent délicatement et sa langue goûta le sel de sa chair.

Lame-Tempête continuait sa litanie, presque indifférent aux agissements de l’Elfe. Et c’était mieux ainsi, si ces yeux de fauve avaient suivi ses mouvements, Floridas n’aurait jamais osé parcourir ses paumes, caresser ses tétons, égratigner son épaule, marquer son cou. Le temps s’était arrêté et pendant ce moment de répit il pouvait faire ce dont il avait toujours rêvé, il pouvait sans aucune honte se hausser sur la pointe des pieds pour chercher cette bouche, l’empêchant de psalmodier, il pouvait sans s’humilier laisser ses mains empoigner avec douceur le membre bleu, il pouvait avec vénération se mettre à genoux et baiser avec passion cet ennemi de son peuple, ne pensant qu’à lui donner du plaisir, qu’à le forcer à interrompre ce chant interminable, qu’à le faire vaciller par ses coups de langue. C’était un Rêve et pour une fois dans sa vie, il était libre. Libre d’oublier son fardeau, libre d’oublier ses obligations, libre d’oublier son rang et de ne penser qu’au plaisir.

Les mains se posèrent avec douceur sur sa tête et les doigts bleus jouèrent avec ses cheveux tandis que des halètements entrecoupaient le chapelet de mots.

― Maintenant.

Les mains de Lame-Tempête le repoussèrent avec une surprenante tendresse et Floridas s’allongea sur l’herbe, écartant sans honte les jambes, impatient de le sentir venir en lui. Les yeux voilés par le désir, il le regarda s’installer au-dessus de lui, son corps éclipsant le cercle parfait de la lune qui veillait sur eux. Ses cheveux bleus effleurèrent son torse et il frissonna sous cette caresse soudaine. Les lèvres de son amant se posèrent sur son ventre et il sentit une douleur dans sa bouche et un goût métallique. Mais il n’y prêta pas attention car un doigt déjà le pénétrait, le faisant feuler de plaisir et faisant rouler ses hanches sous la vague de désir. Il avait besoin qu’il le prenne, maintenant. Il avait besoin de nouer ses jambes autour de sa taille. Il avait besoin d’accrocher ses mains autour de ses épaules et de sentir des lignes de sang se graver dans sa peau au fur et à mesure que la jouissance le consumerait. Il avait besoin de lui.

Alors il enroula ses jambes autour de lui et souleva son bassin ondulant. La bouche de Lame-Tempête cessa de psalmodier et un sourire de carnivore orna ses lèvres tandis qu’il entrait en lui d’un mouvement fluide et profond. Floridas hurla. C’était plus que ce qu’il espérait. Il sentait la chaleur de cette chair étrangère et pourtant si familière le remplir, le combler, le posséder. C’était comme à chaque fois, un plaisir animal qui envahissait son corps, qui courait dans ses veines. C’était comme à chaque fois et pourtant c’était différent. Parce qu’il sentait les muscles de ses épaules rouler sur ses doigts, parce qu’il laissait chacun de ses cris de plaisir s’échapper de sa gorge pour s’envoler autour d’eux, parce qu’il n’hésitait pas mordre, à lécher, à embrasser la peau de son amant. Parce que c’était son amant et que ce soir il n’arrivait pas à le nier. Parce que ce n’était qu’un Rêve.

Il s’accrocha plus encore, répondant à chacun de ses mouvements, rendant chacun de ses coups, le corps emporté par la frénésie du désir. Lame-Tempête ne disait rien, ses yeux rubis se contentant de le fixer, de dévorer chacun de ses mouvements, de ses cris, de ses caresses. Il ne regardait que lui et Floridas se laissait happer dans ces yeux, posséder par ces mains, émouvoir par ces quelques gémissements qui s’échappaient de cette bouche si désirable.

La lune disparut, la nuit s’effaça, les arbres se moururent et il ne resta plus qu’eux, accrochés l’un à l’autre, unis par la sueur, par les larmes et par le sang.

Les ongles de Floridas se fichèrent dans le dos de son amant, redessinant sans le savoir les ailes rouges tandis que son corps s’agitait de plus en plus, aiguillonné par un plaisir qui confinait à la douleur, terrassé par les poussées bestiales et divines, emporté par un désir et un amour aussi forts que la haine.

Les crocs du Seigneur du Ciel se plantèrent dans sa chair et tout son corps se convulsa pendant qu’en lui la semence chaude et fertile se répandait. Et son cri, fort et irrépressible monta jusqu’aux pâles balustrades de la lune.

L’air frais de la nuit, les discussions des oiseaux, la lumière laiteuse de l’astre nocturne, rien de tout cela ne vint déranger Floridas. Bercé par les sensations qui pulsaient encore en lui, blotti contre son amant, emmitouflé dans sa chaleur et son odeur, il se laissa aller au sommeil.

Lame-Tempête contempla l’Elfe d’un sourire étrange et presque tendre. Mais le Général se reprit, et appela sa monture. Sous l’œil légèrement amusé de son dragon, il revêtit vêtements et armure avant d’envelopper son esclave dans sa cape et de rentrer jusqu’au Palais où bientôt résonneraient les cris de sa descendance.

Chapitre 2

Il était une fin, parias, fanfic

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