Titre : Héautontimorouménos
Auteur :
BeryliaFandom : Parias
Rating : NC-17
Warnings : Du cul, du cul, du cul et du Mpreg et bien sûr du Dubcon mais bon vous vous attendiez à quoi avec ces deux là ?
Résumé : Où Floridas fait des choses et le Vandaar le punit... (ça vous en apprend vachement, hein ?)
Bla-bla de l'auteur : Chapitre 2 totalement inédit, seul l'auteur et sa petite cour l'ont lu.
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge
Baudelaire, Les fleurs du mal, « L’héautontimorouménos »
Floridas s’extirpa du lit en serrant les dents. Ses cuisses le tiraient et chacun de ses pas lui rappelaient mille petits inconforts intimes et humiliants. Il grimaça en sentant les fluides séchés sur ses cuisses tirer sa peau. Une moue de dégoût sur le visage il se dirigea vers sa salle de bain. Heureusement pour lui son valet avait fait préparer son bain et avait disparu avec toute la discrétion le caractérisant.
Pénétrant dans son bain, le Prince grommela en se rappelant cette époque à présent lointaine où il n’était pas obligé de prendre son bain seul pour cacher les marques et les souillures que le Vandaar infligeait à son corps, une époque où ses servantes s’occupaient de ses longs cheveux, une époque où il ne passait pas le savon jusqu’à s’en faire rougir la peau.
Enfin, ces derniers temps il ne se terrait plus dans le bain et ne ressentait plus le besoin de se laver jusqu’au sang.
Il eut un petit rire sans joie. On pouvait donc s’habituer à tout, même à l’Enfer…
Il se saisit de la petite boule de savon parfumé et la fit mousser entre ses mains. Lentement, il lava ses bras las, puis il savonna son torse, feulant lorsque la mousse piquait sa peau éraflée striée de lignes rouges. Puis il dut se démener pour nettoyer son dos, pestant une fois de plus mais incapable de faire venir un serviteur pour être le témoin de son infamie.
Sortant ses longues jambes de l’eau à présent savonneuse, il s’adonna à leur propreté, venait ensuite le moment qu’il aimait le moins. Il se leva et s’attela à faire disparaître toutes les traces qui maculaient ses cuisses, si bien ce n’était plus du sang qui marbrait sa peau, cela n’en restait pas moins le souvenir d’une humiliation et d’une déchéance telle qu’il n’aurait pu la contempler seulement quelques mois auparavant. L’air de la salle de bain joua sur sa peau brûlante et Floridas se sentit nu et exposé. Mais il n’avait pas encore fini ses ablutions et ses mains descendirent vers son sexe et ses fesses, et il tenta de ne penser à rien, ou alors au contraire de penser à tout autre chose, à la paperasse sur son bureau, à la prochaine réunion du Conseil… n’importe quoi qui l’éloigne de ce qu’il faisait, de ce qu’il tentait d’effacer.
Mais tandis que ses mains passaient avec rapidité sur son pénis, et que ses doigts fouillaient avec détachement à l’intérieur de lui, tentant de déloger toutes preuves ; son esprit, lui ne pouvait s’empêcher de revenir vers le Vandaar, vers le chemin que ses doigts avaient tracé, vers la chaleur de ses morsures contre sa peau… Et ses mains sur son sexe se laissaient aller à des mouvements plus alanguis, et ses doigts en lui frottaient lentement contre cette paroi si sensible, et ses genoux tremblaient sous le poids du souvenir qui parcourait son corps comme une lame de fond jusqu’à ce qu’il explose encore, répandant sa semence dans l’eau, rouge et humilié comme un adolescent à l’aube de la puberté.
Il finit ses ablutions rapidement, comme s’il redoutait ce qui pourrait se passer s’il restait là plus longtemps. Il passa seul la robe que son valet avait sortie pour lui, il se débrouilla pour nouer les lacets minutieux qui parcouraient l’auguste tenue et pria rapidement pour que ce vêtement ne connaisse pas le sort funeste de beaucoup d’autres. Le Vandaar coûtait extrêmement cher en tissu, c’était comme si cette engeance ne supportait pas qu’il restât habillé, il fallait toujours qu’il lui déchire, découpe, découse ses tuniques. Sans compter les taches diverses et variées qui ruinaient la soie et le velours lorsque le Général s’en servaient comme d’un vulgaire chiffon.
A présent enfin décent et vêtu, Floridas passa de nouveau dans sa chambre ou toute trace de la veille avait été enlevée, lavée, et rangée, son lit était de nouveau immaculé et chacune de ses affaires trônait dignement à sa place. Tout était comme il se devait et le Prince s’assit royalement dans son fauteuil, laissant une servante s’occuper de démêler et de coiffer ses cheveux, y mêlant les pierres précieuses qui proclameraient en scintillant son rang et son pouvoir.
Lentement, tandis que les mains expertes passaient dans ses cheveux, Floridas se laissa gagner par le calme et la tranquillité qui régnaient autour de lui. Tout était à sa place et lui aussi se devait de regagner la sérénité qui avait toujours été sienne. Il se laissa pénétrer par la quiétude et l’harmonie de cette matinée semblable à celles des siècles passées et lentement, les bouleversements de ces derniers temps disparurent sous le poids et la solidité du Prince Bâtard, arme et soutien de son Royaume et de son Roi.
Il se releva avec sa dignité coutumière, il congédia les servantes et fit entrer son secrétaire. Il dicta des lettres, il envoya des ordres, il reçut quelques solliciteurs, puis il se dirigea à l’heure dite vers la Salle du Conseil. Il salua les Rois et leurs conseillers, il s’entretint plaisamment avec son frère, puis il prit place autour de la table, à la gauche de son Roi et pendant toutes les premières heures de cette réunion il ne pensa qu’à sa charge, qu’à ses responsabilités ; mais, tandis qu’un insignifiant petit elfe aquatique prenait une fois de plus la parole, ses yeux dérivèrent malgré lui vers le siège vide. Ce siège imposant et barbare que ce rustre avait imposé, un siège qui avait tout d’un trône mais un trône grossier et lourd qui assombrissait toute la salle comme si la terreur que son maître inspirait imprégnait l’artéfact. Un siège toujours vide qui le narguait de l’autre côté de la table, reproche de bois noir dont l’éclat ne cessait d’attirer son regard et de tourner ses pensées vers lui.
Lui. Comme s’il n’avait en ce moment d’autres sujets de préoccupation ! Comme il était ridicule de se focaliser sur cet exilé d’une race dégénérée qui était à présent prisonnier de leur monde et ne pouvait les menacer qu’en paroles. Lui ! Comme si l’humiliation perpétuelle qu’il subissait pouvait forcer leurs rapports à changer. Lui !
Et pourtant il ne pouvait se défaire de son ombre, de son odeur, de ses regards. Où qu’il soit il le cherchait, avec crainte, avec défi, avec envie. Quoi qu’il fasse il le sentait l’observer, le jauger, le mépriser. Mais jamais, jamais il ne pouvait rester indifférent en sa présence, ce qu’il y avait de pire, tous ses défauts, tous ses travers, tous ses secrets honteux affleuraient et s’exprimaient dès qu’il le voyait, tout son être se tournait alors, prêt à anticiper ses humeurs, ses désirs, comme un esclave, comme un amant.
Un goût de fiel éclata dans sa bouche. Jamais il ne pourrait prononcer ce mot, et pourtant c’était ce qui l’unissait à lui. Comment expliquer autrement ce désir, cette faim, cette envie qui le poussait à ramper et à quémander. Il n’y avait aucun amour entre eux, de la haine, du mépris et du désir, mais ils revenaient invariablement l’un vers l’autre. Comme deux astres réduits à jamais à tourner l’un autour de l’autre, liés par les chaines du destin.
Et il en serait ainsi jusqu’à ce qu’ils s’entretuent. Car ils s’entretueraient. Jamais le Vandaar ne mettrait fin à ses jours, et pourtant jamais il ne pourrait accepter cette vie de captivité. Quant à lui, il savait que viendrait un moment où ce pacte et les exigences de la Bête deviendraient contraires à sa loyauté envers les siens. Alors ils s’affronteraient, déterminés à en finir, refusant de reculer, aiguillonnés par leur orgueil. C’est ainsi qu’ils finiraient. Car ils ne pouvaient changer. Leurs relations ne pouvaient changer.
Et pourtant…
Portant quelque chose semblait avoir changé. Quelque chose avait changé lors de cette nuit étrange et irréelle. Cette nuit où pour la première fois ses mains avaient reçu le droit de parcourir sa peau, cette nuit où il avait laissé le Vandaar lui faire l’amour, cette nuit qui n’avait pu exister qu’en Rêve. Mais depuis qu’il s’était éveillé dans son lit, le corps lourd et alangui de plaisir, le comportement de Lame-Tempête avait changé.
Il lui avait fallu du temps pour s’en rendre compte. Les agissements et les caprices du Vandaar restaient un mystère et une source infinie de problèmes pour lui. Il ne comptait plus les fois où il avait été dérangé par ses exigences et sa certitude absolue d’être obéi à l’instant, il n’oubliait jamais que sa royale routine pouvait à tout moment être perturbée sur un coup de tête et qu’il était attendu que lui seul soit l’intermédiaire du dangereux Général.
Il lui avait fallu un bon mois avant de s’apercevoir que le Vandaar ne le frappait plus. Certes, il le malmenait encore, il tordait ses bras dans son dos, il passait ses griffes d’acier contre sa chair et il le prenait dans des positions aussi acrobatiques qu’indécentes, mais il avait cessé de lui donner ces coups violents qui menaçaient de le sonner. Au lieu de cela il préférait à présent se venger en l’humiliant, en le forçant à supplier, en l’amenant jusqu’au bord du plaisir pour l’y tenir suspendu, haletant, brûlant de désir et l’écouter ravaler son orgueil et implorer en sanglotant de douleur et de plaisir.
Plus de coups. Ce n’était pas normal. Le Vandaar était une bête vicieuse et violente et il était le seul exutoire possible dans la prison dorée du Général. Il ne pouvait frapper d’autres Elfes, et même lui il ne pouvait le frapper sans mesurer ses coups pour éviter de les faire saigner tous deux. Il y avait tout à parier que sans son lot de violence l’animal risquait de devenir fou et d’attaquer tous ceux qui l’entouraient. Et pourtant aucun incident n’avait été porté à son attention, nul n’était venu se plaindre et aucun de ses espions n’avait pu remarquer un comportement anormal chez le Général Sanglant.
C’était comme si quelque chose avait changé en lui…
Et là, au milieu de la Salle du Conseil, Floridas fut pris d’un frisson de terreur.
Et si le Vandaar avait réussi l’impossible ? Et s’il s’était défait du sort qui les reliait ? Après tout, il y avait eu tout ce rituel qu’il l’avait laissé accomplir, parfaitement docile et obéissant comme un esclave stupide, sans même penser à protester et à se rebeller. Et maintenant tout son peuple était voué à payer le prix de sa faiblesse. Il avait trahi son Royaume et son peuple pour quelques secondes de plaisir, pour qu’il reste un instant de plus entre ses cuisses, parce que le Vandaar avait fait de lui sa catin.
Il se leva d’un bond, faisant sursauter tous les membres du Conseil et arrêtant l’Elfe Aquatique dans son ennuyeuse tirade. Il marmonna quelques paroles d’excuse et prit la fuite vers ses appartements. Il n’était pas trop tard pour réparer son erreur. Il n’était pas trop tard pour mettre un frein aux agissements de la bête. Il renvoya ses serviteurs et se saisit de la dague que son père lui avait donnée, des siècles auparavant pour témoigner de son rang et de sa place dans le Royaume des Elfes Gris.
Il ne servait à rien qu’il essaye de prendre sa vie, si le Vandaar s’était bel et bien libéré du pacte alors il aurait juste le champ encore plus libre lorsque mourrait le seul Elfe qui le connaissait assez pour tenter de le contrer. Et si le Vandaar était encore sous le coup du pacte le tuer revenait à assassiner l’un de leurs alliés les plus précieux en ces temps si difficiles. Mais si la blessure qu’il se faisait n’attirait pas le Vandaar, il saurait alors que le lien était rompu. Et il le tuerait de ses mains ! Il mourrait mais il le tuerait pour avoir osé lui faire ça.
Et Floridas posa la lame sur sa paume gauche ferma le poing et tira.
La douleur fulgura immédiatement dans son corps tandis que son sang rouge s’écrasait sur les lattes du parquet. Il faudrait qu’il prévienne vite les domestiques pour que les dommages ne soient pas irréparables. Le sang était toujours le plus dur à faire disparaître. Il s’adossa contre son bureau, l’œil sur la porte, la main toujours blessée et attendit.
Il n’eut pas à attendre longtemps. Il ne se passa pas une minute avant que le claquement furieux des bottes ne retentisse dans le couloir menant à ses appartements. Sa porte s’écrasa contre le mur et le corps immense et terrible de Lame-tempête apparut dans le chambranle. Son poing serré saignait abondamment et Floridas sentit ses épaules et tout son corps se relâcher imperceptiblement.
Il ne le vit pas bouger. Il sentit juste le revers de sa main contre sa joue, la morsure de l’acier contre sa chair et le coup l’envoya contre la bibliothèque, faisant tressaillir d’horreur les livres sages et résonnant comme un coup de cloche sous son crâne.
La volonté seule le maintint debout, les mains crispées sur les étagères, son sang coulant contre le bois. Floridas se tourna lentement, prêt à plonger son regard dans les yeux rouges et méprisants.
Mais il ne s’attendait pas à la folie qu’il y trouva.
Le Vandaar s’était collé contre lui, le dominant de toute sa hauteur et son visage était un masque de furie et de rage. Il ne semblait pas se rendre compte du sang qui coulait sur sa joue, toute son attention était concentrée sur l’esclave qui avait osé le défier.
Floridas réprima bravement les tremblements qui menaçaient de secouer son corps et soutint vaillamment ce regard implacable.
― Imbécile !
Le rugissement secoua son être aussi sûrement que les mains qui se saisirent de sa tunique et le soulevèrent de terre.
― Imbécile ! Tu crois que ton corps t’appartient, petit esclave ?
Les lèvres du Général jetaient les mots comme autant de vipères tandis que ses doigts s’enroulaient autour de son cou et commençaient à serrer.
― Tu es à moi ! Ton corps est mien ! Et je ne permettrai pas que tu touches à ma propriété !
Floridas ne pouvait plus respirer, il ne réussissait pas à enlever ces serres de son cou et la panique commençait à le submerger.
Les mains bleues le lâchèrent et il s’écroula à terre, trop occupé à se concentrer sur sa respiration douloureuse pour contrôler le reste de son corps.
Sans aucune douceur il fut happé vers le haut et porté jusqu’à sa couche. Le Vandaar le jeta sur le lit sans ménagement, mais il n’en eut cure, sa gorge le brûlait et chacune de ses inspirations lui tailladait la trachée. Il ne prêta pas attention au cri de ses vêtements déchirés, au pansement rudimentaire qui était fait autour de sa paume, ce n’est que lorsqu’il sentit la soie mordre cruellement ses poignets qu’il commença à résister. Mais il était trop tard. Des restes de ses vêtements la Bête avait fait des chaines qui le retenaient à la colonne droite de son lit. Il avait beau tirer ses mains étaient liées l’une contre l’autre et chacun de ses mouvements ravivait la douleur dans sa paume.
― Peut-être qu’à présent tu cesseras enfin d’abimer mes biens, esclave !
Le Vandaar se tenait debout à côté du lit, le toisant de toute sa hauteur et Floridas tenta vaguement de le frapper, mais il se saisit de sa jambe.
― Tu tiens vraiment à ce que je te punisse, esclave !
Son sourire était froid et dans ses yeux brillaient toujours cette rage démentielle.
― Comme si un barbare comme toi avait besoin d’une excuse.
Sa voix était rauque et parler faisait glisser des aiguilles dans sa gorge, mais il ne put s’empêcher de le défier.
Le sourire du Vandaar se crispa sur son visage et la griffe coupante de son pouce se posa sur les lèvres roses.
― Ne me force pas à te faire du mal…
Les mots furent prononcé si bas qu’il aurait fallu presque tendre l’oreille pour les entendre, mais Floridas les entendit parfaitement et cette voix profonde et menaçante alla se loger dans ses reins, soufflant sur les flammes toujours vives de son désir.
Il avança le visage et la lame pénétra dans sa chair, faisant glisser une larme de sang sur son menton.
― C’est pourtant la seule chose que tu sache faire…
La main bleue s’abattit une fois de plus sur lui, les rangs d’acier des griffes se gravant dans son visage.
― Tu parles trop, esclave !
― Sans doute parce que je ne suis pas ton esclave.
Mais cette fois-ci Lame-Tempête ne le frappa pas, il se saisit d’un lambeau de vêtement princier et le fourra sans ménagement dans la bouche de l’Elfe impuissant, puis il posa un bâillon sur ses lèvres, le nouant derrière sa tête.
― Cette fois-ci tu ne jouiras pas après un simple baiser, esclave.
Depuis le lit, les yeux de Floridas lançaient des éclairs tandis que le Vandaar ravi considérait son œuvre en se déshabillant.
Le prince lutta avec lui-même mais ne réussit à se persuader à détourner les yeux et à ignorer le corps superbe qui se découvrait devant lui. Toute sa volonté ne pouvait empêcher le feu qui embrasait ses reins de se répandre dans tout son corps. Comme à chaque fois l’appel de la chair était plus fort.
Bien malgré lui ses cuisses frémirent et s’ouvrirent en une invitation nue et muette tandis que ses yeux se baissaient pour ne pas avoir à contempler le sourire de satisfaction de Lame-Tempête. Mais le Vandaar ne se saisit pas de ses jambes pour le pénétrer d’une poussée profonde, il attendit en vain et fut forcé de relever les yeux pour le voir le contempler, souriant et amusé.
― A genoux, petit esclave.
Ses dents se resserrèrent autour du bâillon, mais aucun son ne put s’échapper de la barrière à présent moite et pâteuse de tissu qui lui déformait la mâchoire.
Alors, plutôt que d’attendre les coups qui le forceraient à adopter cette position humiliante, il se contorsionna seul pour réussir à se retourner et avec une grande difficulté il ramena ses genoux sous lui, levant la croupe d’une façon indécente tandis que ses poignets le tiraient vers le matelas.
Une main flatta ses fesses et il se tordit le cou pour regarder par-dessus son épaule et le voir s’installer entre ses cuisses. Mais l’autre main du Vandaar l’obligea à fixer la colonne de bois. Et elle resta posée sur sa nuque tandis qu’il entrait en lui, sans préliminaires, sans douceur, mais aussi sans le faire saigner, une technique qu’il avait mise au point. Mais Floridas s’en fichait, tout son corps tremblait sous la délicieuse invasion, et il bénit le bâillon contre lequel mouraient ses gémissements de plaisir. Il arqua son dos, creusant ses reins pour lever ses fesses et écarter plus les cuisses. Mais Lame-Tempête ne bougeait pas et il se sentait frissonner tout autour de lui, désespéré de ne le sentir se mouvoir, de ne pouvoir frotter son corps contre le sien, de ne l’aspirer à l’intérieur de lui, encore et encore.
La main appuya sur sa nuque et son visage s’enfonça dans l’oreiller, s’asphyxiant à moitié tandis qu’un va-et-vient frénétique et forcené commençait en lui. Il tenta de se dégager mais la poigne du Vandaar était lourde et comme de fer sur son cou et il dut renoncer, se concentrer sur le peu d’air qu’il pouvait inspirer. Son corps tout entier tremblait sous les poussées, et ses bras réussissaient difficilement à le soutenir, ses poumons travaillaient avec difficulté. Mais la douleur ne pouvait lui faire ignorer le plaisir qui fouaillait son être et crispait sa mâchoire, faisant monter les larmes à ses yeux.
Les crocs de la Bête se plantèrent dans son épaule et sa semence se répandit en lui.
Il geignit lorsqu’il le sentit se retirer mais le bâillon étouffa le son. La main sur sa nuque disparut aussi et il posa son visage sur l’oreiller, laissant une larme glisser tandis que son corps abusé tremblait. Il ne savait s’il pouvait enfin reposer ses genoux ou s’il recevrait une punition pour avoir désobéi aux ordres, alors il resta immobile tandis que l’air jouait malicieusement avec les parties les plus intimes et humiliantes de son anatomie ainsi exposées.
― Voilà qui ferait une bien belle sculpture, Prince des esclaves.
Se déboîtant le cou, il lui lança un regard noir et lui décocha une ruade, mais son pied n’atteignit jamais son but et fut attrapé sans difficulté. Tirant d’un coup sec sur ses chevilles, il le fit tomber douloureusement sur son ventre, écrasant son pauvre sexe oublié contre le matelas. Floridas grogna contre l’oreiller et se contorsionna pour se retourner.
Ce qu’il découvrit lui glaça les sangs.
Le Vandaar se rhabillait.
Il avait déjà passé son pantalon et était en passe de remettre sa chemise.
Floridas gémit et les yeux pourpres se posèrent sur lui.
― Quelque chose que tu désires, petit esclave ?
Le Prince grogna.
― Quoi, ton orgueil t’empêche de parler ?
Si les regards pouvaient tuer, Floridas était persuadé qu’il lui aurait déjà fait souffrir mille morts toutes plus douloureuses les unes que les autres.
Le Général remit sa chemise et laça les cordons. Puis il se saisit de son plastron et le passa avant de l’attacher.
Floridas détourna les yeux. C’était donc à ça qu’il voulait jouer, et bien soit ! Il ne quémanderait pas. Qu’il s’en aille donc, ce rustre !
Le cliquetis de l’armure continua et le Prince garda les yeux fixés vers le mur, luttant contre le désir qui rugissait dans son sang et l’émotion amère qui rongeait son cœur et menaçait de déborder de ses yeux.
Les bottes du Général claquèrent sur le parquet et tout son corps se tendit. Mais le bruit s’éloigna et soudain Floridas comprit.
Le cri s’étouffa contre le tissu toujours dans sa bouche, mais une partie réussit cependant à s’échapper et à arrêter le Vandaar juste devant la porte.
Il ne pouvait pas le laisser ici. Pas comme ça ! Pas attaché au lit ! Pas sans aucun moyen de couvrir sa honte. Pas quand ses cuisses étaient pleines de son foutre et que son sexe se dressait dégoulinant de désir. Il ne pouvait pas le laisser là pour être découvert par ses serviteurs, ou pire… Il ne pouvait pas…
Il jeta son orgueil aux orties et supplia du mieux qu’il pouvait, gémissant, sanglotant, tremblant, les cuisses écartées, les yeux humides, le sexe dressé.
Les yeux de Lame-Tempête étaient froids comme la glace et sa main était toujours posée sur la poignée de la porte bienheureusement close.
― Que veux-tu à présent Prince des Elfes ?
La mâchoire de Floridas se contracta et il lutta pour ne pas fermer les yeux. Lui, Prince des Elfes, s’humilier, supplier comme une catin ! Et pourtant il le fallait.
Les cuisses toujours écartées, il souleva le bassin et réclama en un gémissement sourd et plaintif. Il sentait son visage empourpré et brûlant de honte, mais il sentait aussi le sang qui pulsait dans son membre dressé et les contractions douloureuses et plaisantes à la fois de son anus. Une partie de lui se complaisait dans cette situation et toute la dignité du monde ne rachèterait jamais cette découverte terrifiante.
― Dois-je comprendre que je devrais perdre mon temps à te satisfaire, esclave ?
Floridas secoua la tête. Ce n’était pas de satisfaction dont il était question ici. Malgré la chaleur du désir qui embrasait son être il pouvait s’en passer, mais se passer de lui, le laisser partir aussi vite, découvrir qu’il ne voulait plus le chevaucher jusqu’à ce qu’il sombre dans l’inconscience, découvrir que le désir entre eux était en train de faiblir… Il ne pouvait supporter cette idée !
Non, ce n’était pas ça ! Il le retenait uniquement pour sauvegarder les restes de son honneur, pour éviter qu’on retrouve la catin du Vandaar attachée à son lit. C’était la seule et unique raison pour laquelle il s’abaissait à cette mascarade. Il ne voulait pas le retenir. Il se fichait bien que ce qu’il y avait entre eux meure et disparaisse…
Bien malgré lui les larmes lui montèrent aux yeux. Il ne savait même plus ce qu’il voulait, qui il était, ce maudit Vandaar l’avait transformé, converti en une créature pathétique et veule.
Lame-Tempête fut sur lui en un instant. Ses griffes se saisirent de ses hanches et son sexe le pénétra tandis que les larmes coulaient librement sur ses joues roses et que sa voix hoquetait contre le bâillon. Il se remit à pleurer de plus belle, submergé par les sensations de plaisir, par l’envie de s’accrocher à lui et de ne jamais le laisser partir. Ses jambes s’enroulèrent autour de sa taille et ses mouvements s’accordèrent aux siens. Il se démenait comme un possédé, rendant chacune des poussées, le forçant à s’enfoncer encore plus profondément, le serrant toujours plus, faisant hurler les muscles de ses cuisses. Et les pleurs continuaient de rouler sur ses joues comme autant de cris qu’il ne pouvait pousser, comme autant de caresses qu’il ne pouvait lui prodiguer.
Les griffes de Lame-Tempête s’enfonçaient dans la peau tendre de ses hanches, laissant dix petites perles rouges sur la neige de son épiderme. Le plastron de son armure venait buter contre son sexe, le brutalisant et les motifs de dragon se gravaient à l’intérieur de ses cuisses sous la force des coups. Il avait l’impression que les morceaux de métal allaient finir par traverser ses muscles et pénétrer jusque dans ses os même pour clamer une fois pour toutes qu’il appartenait au Général Sanglant.
L’orgasme s’approchait, agrippant ses entrailles resserrant ses muscles, faisant trembler ses jambes autour de la taille gainée d’acier. C’était trop, de sensations, d’émotions, de douleur, de plaisir. La tête de Floridas se convulsa en arrière et ses mains étreignirent désespérément la colonne de bois tandis qu’un cri déchirant mourait dans sa bouche et que tout son corps se tendait et se contractait, saisissant le Vandaar dans un étau de chair palpitante qui le mena lui aussi à la jouissance, le faisant presser tout son torse contre le sien, ses lèvres bleues tout contre son oreille, son gémissement rauque l’enveloppant de frissons.
Lame-Tempête resta là, son corps lourd et massif pressant sur le sien, son armure s’enfonçant dans sa peau. Mais Floridas ne protesta pas, tout son corps tremblait d’épuisement et de fatigue et ses yeux semblaient vouloir se fermer seuls.
Il sentit les griffes pénétrer dans sa bouche et retirer la boule de tissu baveux qui bloquait sa mâchoire. L’air frais pénétra dans sa gorge et il geignit. Une main griffue se posa sur son torse et Lame-Tempête se pencha vers lui.
― Tu m’appartiens, ne l’oublie jamais !
Les lèvres du Vandaar se posèrent sur les siennes et sa langue envahit sa bouche en un baiser passionné qui ne prit fin que lorsque l’Elfe mordit sa lèvre au sang.
― Je n’appartiens à personne !
Sa voix était rauque, ses mains étaient toujours attachées à la colonne, le sexe bleu était toujours enfoui en lui, mais ses yeux encore mouillés de larmes lançaient des éclairs.
― Oh que si, petite garce !
Et le Vandaar le réduisit au silence d’un coup de reins.
xxx
Floridas s’extirpa du lit en serrant les dents. Ses poignets étaient encore rouges de la nuit précédente, il n’avait même pas senti le moment où il l’avait détaché, il était déjà endormi alors, vaincu par le plaisir et la fatigue.
Il mit un pied par terre et se leva.
Et aussitôt le sol se déroba sous lui pour ensuite revenir comme une vague. Son estomac se contracta et le Prince se précipita vers la salle d’eau.
Chapitre 3