Quand l'adaptation se fait trahison... (1)
Oui oui oui, je vais parler des Trois mousquetaires. Je préviens tout de suite, pour ceux qui ne le sauraient pas encore... Que ce livre est un de mes cultes absolus. Je l'ai lu la première fois autour de 10 ans, et je le relis régulièrement depuis. Si l'histoire reste la même, les détails, les révélations et les niveaux de lecture changent, d'où un régal à chaque fois.
Et ! Et Hollywood, pardon, Anderson a décidé d'en faire un énième film, en 3D qui plus est, en "respectant l’œuvre original" avec, bien sûr, des "adaptations". Comment te dire que non.
Alors oui, je sais, j'ai mis le temps à l'écrire, cet article. Mais le voilà. En 2 parties, puisqu'apparemment il était trop long... Je vais donc parler du roman d'abord, et dans un 2° post de l'autre truc.
Reprenons du début, voulez-vous ?
L'auteur
Qui ne connait pas Alexandre Dumas, auteur prolifique s'il en est ? Il est né en 1802, la même année que Victor Hugo dont il fut autant l'ami que le concurrent, les deux hommes s'appréciant et se respectant, mais parfois mieux de loin. Il a écrit des pièces de théâtre et fait partie du mouvement romantique à ses débuts, même si on a actuellement tendance à l'oublier. Il est surtout connu pour ses romans, publiés pendant des années dans les journaux. Les Trois mousquetaires, Le Comte de Monte-Cristo et la Reine Margot sont sans doute les plus connus, mais pas les seuls.
Il a dit "on peut violer l'histoire, à condition de lui faire de beaux enfants"... Et c'est exactement ce que sont ses romans, avec des inexactitudes historiques qu'on lui pardonne bien volontiers - moi la première. Son corps a été transporté au Panthéon en 2002, à l'occasion du centenaire de sa naissance.
(Je trouve d'ailleurs, mais quand je le dis on me regarde avec de grands yeux, que ses romans sont autant révélateurs de l'époque qu'ils racontent que de celle à laquelle ils ont été écrit... Je veux dire, il y a tellement dans son Louis XIII ou son Henri III qui sentent le XIX° siècle...)
Le roman chef-d’œuvre de Dumas
Résumé
D'Artagnan, jeune Gascon, monte sur Paris pour devenir mousquetaire du roi Louis XIII. Il tombe (c'est le cas de le dire) sur 3 mousquetaires, Athos, Porthos et Aramis qui deviennent ses amis et lui font découvrir la ville et ses intrigues. Des amours de Buckingham et Anne d'Autriche au siège de la Rochelle, d'Artagnan apprend la vie, se bat en duel... Et rencontre Milady de Winter...
Critique
Il y a dans ce livre de l'aventure, évidemment. Complots, intrigues, poursuites, combats à l'épée. Il y a de la romance, il y a du mystère, il y a de l'histoire. Bref, il y a tout pour plaire.
Il y a aussi des personnages absolument fabuleux, croqués, trucculents, hilarants. Ma préférence toute personnelle va à Athos depuis mon plus jeune âge, et ne fait que s'accentuer avec les années... J'aime ce personnage mystérieux, calme, torturé, capable de violence soudaine, fidèle et implacable... Bref, je voue un culte à Athos. Quant à Milady de Winter, c'est tout simplement la méchante la plus sublime de toute la littérature, oui, rien que ça.
J'aime aussi l'écriture de Dumas, son rythme, son foisonnement, son luxe de détails sans tomber dans les descriptions de Balzac (que j'aime aussi, par ailleurs). On a l'impression, dans les Trois Mousquetaires, que Dumas s'est formidablement amusé à l'écrire... Et c'est jouissif à lire.
Enfin, je ne spoilerai pas pour les éventuels qui ne connaitraient pas la fin, mais justement, cette fin, mon dieu, cette fin !!!! Sublime et effrayante à souhait, elle m'a fait une énorme impression que je n'ai jamais oubliée. Là encore, certaines des plus belles pages de la littérature.
En bref
Si vous ne l'avez pas lu, ce n'est pas une erreur, c'est une faute. Réparez-la au plus vite.
Et ensuite ?
Les trois mousquetaires restent un succès plus de cent ans après avoir été écrit, et a été traduit dans de nombreuses langues, adapté au cinéma (dès 1912), à la télé, au théâtre, en dessin animé... Partout et par tous. D'autres ont écrit des suites, des réécritures, d'autres versions. C'est également un des romans qui lance le genre "cape et épée", alliant base historique et roman d'aventure.
Les Trois mousquetaires se poursuivent par 20 ans après et Le vicomte de Bragelonne, que j'avoue moins aimer parce que plus sombres et plus désespérés. D'Artagnan en vieillisant à perdu de sa légèreté et de son enthousiasme, et ses aventures aussi. Cependant, les deux restent de très bons romans, et il faudrait sans doute que je leur redonne leurs chances.
Dans le pur style aventure romanesque, je vous conseille de Dumas Le comte de Monte-Cristo également (la prochaine fois, je vous raconterai comment la série Revenge s'en inspire à fond). Si vous voulez de l'historique, La reine Margot est assez jouissif et décadent sans être trop faux, et Le chevalier de Maison-Rouge est pas mal non plus - mais pour ce dernier, ma lecture date, donc à vérifier.
La suite tout de suite, donc...