Red Spy Queen, le commencement - Chapitre 18/18

Dec 16, 2015 10:25




Auteur : camille_miko
Base : Originale
Titre : Red Spy Queen - Le Commencement
Chapitre : 18/18
Disclaimer : Tout est à moi,
Rating : NC-17
Résumé : C'est l'histoire de deux femmes et d'un homme. Au début, ils n'avaient aucune importance. À la fin, ils ont sauvé le monde et le monde n'en sait rien. Sauf vous. Vous, vous savez tout.
Bêta : tidooo, Laurent

AO3 // FP.com //

Isabelle s'étira. Elle avait le dos tout courbaturé, mais pour autant, elle n'avait pas envie que la journée finisse à un moment. C'était la dernière journée de Roxane avant qu'elle ne parte en congé maternité. La journée avait malgré tout été très longue. Rox' s'était allongée pendant quelques instants sur la banquette qu'ils avaient ouvert et… Autant le dire tout de suite. Elle s'était endormie presque immédiatement. Même si elle s'en défendait, il était évident que sa grossesse la fatiguait. Tout le monde était très gentil, très attentif autour d'elle. C'était assez amusant de voir les types qui dix mois plutôt se battaient comme des enragés contre elle, lors des entraînements, se battre presque à présent pour lui tenir la porte, lui porter le moindre de ses sacs ou pour la conduire d'un point à l'autre dans la base, même s'il n'y avait que quelques mètres qui l'en séparaient. La hiérarchie laissait très clairement cela se faire. Il y avait rarement des grossesses sur les bases (et ce n'était pas uniquement parce que le pourcentage des femmes présentes dans l'armée avait à grande peine dépassé les 13% qui leur avait été présenté à leur arrivée en 2006) et généralement, cela était plutôt un bon événement pour l'ensemble de la base. Sauf pour les collègues directs de la jeune femme enceinte, quand elle travaillait dans une petite unité comme la leur. Isabelle n'avait pas eu beaucoup besoin que ses collègues lui expliquent les risques qu’impliquait la grossesse de Roxane. Elle connaissait parfaitement Roxane et elle savait très bien ce qu'elle pouvait avoir en tête. Malheureusement, un retrait de l'Armée était une possibilité parfaitement envisageable et logique quand on la connaissait. Cette histoire la perturbait bien plus qu'elle ne voulait le reconnaître en réalité. Rox' était là pour le dernier jour avant des mois, avant même toujours peut-être. Elle n'avait pas eu cœur à lui en parler. Elle avait débarqué totalement à l'improviste chez Sally. En plus de six ans à se voir sans réellement se voir, c'était la première fois que cela lui arrivait d’arriver sans prévenir, de ressentir le besoin de la voir sans aucune restriction. Sally avait des amis qui étaient chez elle. Pourtant… Pourtant, elle avait semblé comprendre ce qu'Isabelle avait besoin. Elle lui avait ordonné d'aller dans la cuisine et de l'attendre, là, debout, sans rien faire. Puis, elle était retournée vers ses invités. Ils avaient fini de prendre l'apéritif. Cela avait pris… Quoi ? Trente minutes ? Peut-être moins, peut-être plus. Mais elle avait attendu que le temps s’écoule. Elle n'avait aucune idée de ce que Sally avait pu leur dire. Une fois qu'ils étaient sortis, elle retourna s'asseoir dans le salon, dans son canapé supposa Isabelle.
- Viens ici ! Ordonna-t-elle de sa voix qui claquait. À quatre pattes !
Lentement, Isa suivit l'ordre qui lui était donné. Quand elle arriva au salon, elle comprit qu'elle avait eu raison. Elle s'approcha lentement, ondulant comme sa Maîtresse le lui avait appris. Elle finit par venir s'accroupir à côté d'elle, posant la tête sur son genou, comme le ferait un chien. Sally lui passa la main dans les cheveux, comme on caresserait un animal posé là. Pendant un moment, elle ne bougea pas avant de finir par saisir un magazine et l'ouvrir. Elle le posa partiellement sur le visage d'Isabelle, qui retint son souffle durant quelques instants, ne sachant pas ce qui allait venir après. Il était évident que Sally ne lui ferait jamais aucun mal. Enfin, aucun mal réel. Simplement… Elle était terriblement tendue. Elle regrettait de ne pas être arrivée à se mettre déjà dans son état de Sub-space. Il serait bienvenu, maintenant, alors qu'elle avait toutes les peines du monde à bien dormir.
Au bout de quelques minutes, qui lui parurent bien plus longues, Sally finit par se lever et par aller ouvrir le bahut de son entrée. Elle y chercha durant quelques instants quelque chose, posant laisses, martinet, paddle ou encore cravache, sur le sol, avant de finir par avoir une exclamation. Elle venait de trouver le collier d'Isabelle. Celui-ci était en cuir noir, avec une petite médaille en forme d'os. Celle-ci était gravée. D'un côté, on pouvait lire le prénom d'Isabelle. De l'autre, il y avait les coordonnées de Sally pour lui ramener son chien, s'il était perdu. La jeune femme sortie aussi un jouet en plastique, en forme d'os lui aussi. Sa maîtresse revint vers elle pour lui mettre son collier, avant de lui tapoter sur la tête.
- Gentille. Aller. Va chercher, lui dit-elle avant de lancer le jouet.
Isabelle partit le chercher, avant de le rapporter aux pieds de sa Maîtresse. Celle-ci lui relança, avant qu'Isa ne refasse de même. Le jeu dura presque une heure. Au bout de celle-ci, Sally finit par siffler Isabelle et de lui ordonner d'aller dans la chambre. Là-bas, la blonde se mit en position d'attente, toujours à quatre pattes, attendant ce que sa Maîtresse lui demanderait. Celle-ci ne tarda pas à entrer avant de lui tourner autour durant quelques instants. Elle finit par soupirer.
- Qu'est-ce qui ne va pas, Isabelle ? Demanda-t-elle.
Celle-ci leva les yeux vers sa Maîtresse, avant de l'interroger du regard. Pouvait-elle parler ? Sally hocha la tête, alors qu'elle lui ôtait le collier.
- C'est simplement des problèmes au boulot. C'est rien.
Sally haussa un sourcil, à cette réponse.
- Tu rigoles, j'espère ? Tu n'es absolument pas dans ce que tu fais. Tu le fais machinalement, en continuant à remâcher ce qui ne va pas, au lieu de lâcher prise. Donc, tu vas me faire le plaisir de monter sur ce lit et de tout me raconter, trancha-t-elle.
Ce n'était peut-être pas son rôle normal de Maîtresse, mais au final, c'était aussi une autre manière de faire les choses. Isa se leva et finit par s'allonger, sur le matelas, contre la jeune femme.
- C'est Roxane, commença Isabelle
Sa maîtresse éclata de rire.
- Tu as conscience qu'il n'y a que Roxane et ton autre collègue qui te mettent dans ce genre d'état, depuis que je te connais ? Demanda Sally.
- Certes… Concéda la jeune femme. C'est peut-être stupide, mais, voilà, Rox' est enceinte et elle va partir en congé maternité.
- C'est une bonne nouvelle pour elle, remarqua la Maîtresse.
- Oui, mais… Sur la base, tous les hommes la chouchoutent, parce que c'est rare qu'il y ait une femme enceinte. Le seul truc, c'est que la plupart des femmes qui ont des enfants finissent par partir de la base. Et… J'aime mon boulot, hein. Simplement, j'ai pas envie de le faire sans Rox'. J'ai commencé avec elle, je n’ai pas envie de continuer sans elle. Elle a déjà vachement levé le pied depuis qu'elle sait qu'elle attend un enfant, parce que notre hiérarchie lui a demandé. Tu sais… Même si on est des civiles, pour eux, on suit aussi un entraînement militaire, avec des obligations de forme physique. C'est parfois un peu violent. Donc, Rox a arrêté il y a un moment le close combat pour pas risquer de faire une fausse couche. Après, elle n'a plus pu faire des trucs comme les abdos, parce qu'elle ne pouvait même plus se relever à cause de son ventre. Je ne suis pas jalouse, mais... ajouta-t-elle sans finir, dans un soupir.
- Mais tu t'inquiètes de savoir, si cela l'intéressera toujours autant de travailler avec toi pour votre mission, quand elle aura la chance d'avoir un enfant. Comme tu t'inquiétais quand elle s'est mariée, de savoir si elle aurait toujours autant de temps à passer avec toi. En fait, tu as simplement peur de perdre une amie, parce que elle, elle continue sur son chemin, un chemin que tu ne peux pas emprunter. Est-ce que je me trompe, Isabelle ? Demanda-t-elle, finalement.
La blonde secoua la tête. Évidemment que c'était vrai. Qu'aurait-elle pu répondre à cela ? Rox' était quelqu'un de fantastique, mais oui, elle avait aussi son propre cheminement. Certains jours, elle se demandait dans quelle mesure elle ne devrait pas aussi essayer de s'ouvrir à une vie en dehors de la base, en dehors de leurs missions. Néanmoins, comment trouver cela ? Elle ne voyait personne en dehors de la base, ne faisait partie d'aucun groupe de soutien, d'entraide ou de création en pâte à modeler. Elle n'avait jamais tenté le macramé, et elle n'envisageait pas que ce fusse le cas. Alors, comment voir quelqu'un ? Encore faudrait-il que cette perle rare -homme ou femme, soyons honnête- accepte ses horaires de dingue, le fait qu'elle ne puisse pas parler de son travail et que celui-ci était largement classé secret défense. A cela devait s'ajouter un collègue de bureau qui n'avait pas de nom -Sally pensait que Jok' était juste un surnom amical- et une meilleure amie très présente, chez qui elle était plus souvent que chez elle. En fait, pour tout dire, Sally pensait comme tout le monde, qu'elle était une civile qui s'occupait de coordination. Ah ça, pour coordonner, elle coordonnait, mais certainement pas ce que tout le monde pensait. Ou alors, les gens étaient particulièrement tordus. Elle avait mis du temps, mais elle avait fini par s'endormir comme ça, dans les bras de Sally. Celle-ci lui avait mis une couverture, avant de se lever pour ranger un peu et mettre le réveil à sonner pour le lendemain matin. C'est comme cela que de bonne heure et presque de bonne humeur, Isabelle était arrivée à l'heure, ce matin-ci. Elle avait déjeuné rapidement, après qu'elle et Sally aient fait l'amour, le plus classiquement du monde. Bon, c'était sur la table du déjeuner, ce qui devait vraisemblablement ôter une part du classique à tout cela, mais l'idée était quand même là. Le réveil avait été agréable. C'était très rare qu'Isa se réveille avec quelqu'un à côté et surtout contre elle, de bon matin. Alors, elle en avait honteusement profité, jusqu'à ce que l'horrible sonnerie ne retentisse. Elle en avait peut-être plus profité que prévu, mais en même temps, Sally semblait d'accord, donc elle ne s'en voulait pas réellement, ni ne se sentait réellement coupable. Son amante l'avait déposée à l'entrée de la base, avant de filer à son travail. Isa avait ainsi pu traverser à pied le complexe. Elle le faisait assez rarement. La première partie était majoritairement constituée d'habitations, quand on prenait le chemin le plus court. Elle savait qu'il y avait un certain nombre de ses collègues qui y vivait, mais elle serait en peine de dire lesquels. De même, elle avait connaissance de l'existence d'un car qui emmenait et ramenait les enfants de la base à l'école primaire, au collège et au lycée. C'était une bonne initiative à son avis. Cela permettait que les parents soient un peu plus libres dans leurs horaires. Si la raison principale de son absence d'enfant était le fait qu'elle n'ait pas de conjoint, le fait qu'elle n'en désire pas jouait aussi beaucoup. Il était parfaitement vrai que la grossesse allait très bien à Roxane. Cela lui donnait des rondeurs et des courbes qui allaient bien sur son corps. Néanmoins, il fallait reconnaître que Roxane avait ce désir depuis des années. Cela remontait à bien avant que son histoire avec Hadrien ne commence à devenir sérieuse. En fait, elle avait toujours connu Roxane disant qu'elle désirait des enfants. Ce n'était pas tant qu'elle était particulièrement maternelle ou avec un instinct fantastique face aux enfants. Simplement, elle ne concevait pas sa vie sans qu'il y ait des enfants. Elle avouait même -même si elle était très mal à l'aise avec cela- qu'elle voulait qu'ils soient de son sang, qu'elle les ait portés, car les adopter ne serait pas la même chose. Ce n'était pas les valeurs avec lesquelles elle avait été éduquée, mais pour autant, elle ne reniait pas ce côté sombre de sa personnalité.
Au contraire, Isa venait d'une famille où l'on désirait des enfants, où l'on se mariait souvent assez jeune. Sa mère l'avait eue à tout juste vingt-quatre ans. À la sortie de son école. Son père était à peine plus âgé, alors. Elle était en quelque sorte, le mouton noir de la famille. Un peu comme Jok'. Personne ne comprenait chez elle pourquoi elle s'obstinait à garder ce travail, pourquoi elle ne sortait jamais pour fréquenter qui que ce soit. Ses cousines lui avaient présenté des garçons, mais quand elle se trouvait plus masculine qu'eux, il y avait pour elle une sorte de malaise. Elle ne s'était jamais faite l'image d'une butch, une de ces lesbiennes plus masculine qu'un camionneur, avec tellement de testostérone qu'elles n'en avaient plus leurs règles. Sans tomber dans l'excès inverse, elle se voyait plutôt comme quelqu'un de féminin, mais pas précieux. Qui aimait bien être à son avantage, mais qui n'hésitait pas à mettre les mains dans le cambouis quand cela se révélait nécessaire. En somme, quelqu'un qui lui semblait plutôt équilibré. Simplement, cela n'était pas assez au goût de sa famille. C'était aussi pour cela qu'elle allait aussi peu leur rendre visite. Son boulot était un excellent argument pour ne pas les voir : "je croule sous le boulot", "écoute, avec ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas possible que j'ai des jours de congés" ou encore "nous sommes en alerte maximum, maman, je n'ai pas le droit de m'éloigner de plus de dix kilomètres de la base". Elle en avait un certain nombre de raisons comme celles-ci qui étaient excellentes à son goût. Simplement, elles n'étaient définitivement pas crédibles pour sa mère. Au début, elle avait soupçonné qu'elle fréquentait quelqu'un, mais qu'elle n'était pas encore prête à le présenter à sa famille. Isabelle lui avait laissé croire cela le plus longtemps possible. L'hypothèse numéro deux avait pris le dessus quelques mois plus tard, quand sa mère avait décidé qu'en réalité, elle ne devait certainement pas trouver ses petits amis assez bien et assez sérieux pour être présentés à la famille. Puis… Puis, il y avait eu le drame. Un soir, une de ses cousines étaient passée sur Paris et pour lui faire une surprise l'avait attendue à la sortie des cours. Ce soir-là, Sally avait attendu elle aussi Isabelle et elles s'étaient vues bien avant que quiconque ne remarque la cousine d'Isa. Cette dernière les avait vues s'embrasser, avant que Sally ne salue à son tour Roxane et Hadrien qui étaient aussi venus récupérer celle qui n’était que sa copine à l'époque. Sa cousine ne s'était pas approchée d'elle, mais Isa l'avait remarquée quand elle était partie, très clairement furieuse et choquée. Sa mère avait appelé le lendemain, absolument scandalisée que sa fille se livre en public à ce genre d'expérimentation. Ce n'était évidemment plus de son âge et jamais, ô grand jamais, il ne pourrait être envisageable qu'Isabelle continue ce genre de choses dégoûtantes.
Autant dire que ce type de propos dans la bouche de sa propre mère, c'était étrange. Elle aurait préféré l'idée que c'était une période, des essais. Elle aurait trouvé cela bien moins insultant. Pourtant c'était ceux-là que sa mère avait choisi d'utiliser. Elle l'avait menacé de l'obliger à quitter sa fac pour aller à celle bien plus proche de chez ses parents, ce qui ferait qu'elle vivrait à nouveau chez eux et qu'ils pourraient surveiller ses mauvaises fréquentations. Isabelle s'était rebellée à l'époque. Il était hors de question que cela arrive. Pour cela, elle avait dit à sa mère qu'elle s'assumerait seule. Et c'était ce qu'elle avait fait depuis. Entre ce moment-là et sa titularisation au sein de la base, elle avait vécu de sa bourse, de ses allocations et surtout du petit bonus extrêmement bien payé qu'étaient ses missions pour l'Armée. L'argent était bien évidemment en liquide, ce qui faisait que cet argent était occulte et que ses parents ne pouvaient rien en savoir. Sans dire qu'elle ait vécu royalement, cela lui avait permis de ne pas vivre trop chichement pour l'ensemble de ses études. Quelque part, quitter l'Armée, c'était aussi reconnaître que ses parents avaient eu raison. Ce n'était pas vrai, en soi. Ils n'avaient pas raison. Ils ne pouvaient pas avoir d'influence sur la décision de Roxane de rester ou non. Néanmoins, elle le vivrait ainsi. Ce qui était stupide, et elle n'avait pas besoin de consulter un psy pour le savoir. Tout comme elle savait aussi que si aujourd'hui, elle n'avait aucune envie de s'installer avec quelqu'un, l'attitude de sa mère n'était pas étrangère à tout cela. Sans aller jusqu'à dire que si sa mère n'avait pas rejeté sa bisexualité ainsi, sa vie serait parfaite, les choses seraient très certainement moins compliquées. Au moins dans sa tête !
Roxane malgré sa propre famille dysfonctionnelle -Isa soupçonnait que toutes les familles étaient plus ou moins dysfonctionnelles sur certains sujets- n'avait jamais vécu cela. Alors bien des choses semblaient aller de soit pour elle. Celui qui -il lui semblait- la comprenait le mieux, c'était Jok'. Sa propre famille lui reprochait son éloignement, le fait qu'il soit un Terrien, qu'il ne se soit jamais réellement illustré dans un haut fait. Pourtant, il n'avait pas choisi son éloignement, après tout c'était l'Armée qui nommait ses hommes là où bon lui semblait. De même, il avait eu ses hauts-faits. Ceux-ci commençaient même à être nombreux au fur et à mesure que les années avançaient. Simplement, ils étaient pour la plupart classés. Néanmoins, lui comme elle aurait aimé pouvoir évoquer certaines choses. Non, elle ne faisait pas de la saisie toute la sainte journée sous les ordres d'un cinglé de la gâchette comme semblait le croire l'un de ses oncles. De même, elle n'était pas incapable de faire une pompe. Au contraire, elle était capable d'en enchaîner plus de cent, ce dont son oncle était très clairement incapable vu son embonpoint. Elle devinait que le Joker désirait lui aussi pouvoir évoquer avec fierté comment ils avaient détruit un réseau de distribution de drogue dans un lycée, comment ils avaient préparé la venue de la toute nouvelle présidente de la République, quelques mois plutôt, ou encore cette mission fantastique où ils avaient dû se faire passer pour un couple à trois totalement décadent pour attirer les potentiels assassins. Ils avaient passé le week-end à dépenser l'argent du contribuable, comme le leur avait ordonné leur supérieur hiérarchique. Ils avaient mangé comme des princes, dormis comme des rois et ils s'étaient au final reposé tout le week-end, le groupe d'assassins ayant été démasqué par la DGSE qui n'avait pas cru bon de les prévenir avant 72h. Largement le temps pour eux de profiter de la vie. L'hôtel -le palaaaace, comme ne cessait de le répéter tous les employés de celui-ci- disposait d'un spa où ils en avaient profité pour se faire chouchouter. Les filles avaient essayé l'enveloppement au pamplemousse. Cela avait été l'occasion d'un fou rire infini, mais pour autant, elles ne regrettaient rien du tout. Isa avait un souvenir particulièrement clair de la première nuit. Officiellement, ils dormaient ensemble, mais Jok avait décidé de prendre le premier quart de la nuit. Vers une heure, il avait réveillé Roxane, avant que celle-ci ne fasse de même avec Isa à cinq heures. Comme cela, ils pouvaient avancer que leurs horaires étaient dus à leurs nuits de folies sexuelles. La vérité était plutôt qu'ils dormaient comme des bébés la majorité du temps.
Tout cela pour dire qu'ils avaient un métier qui dépassait largement le classement et la prise de rendez-vous. Malheureusement, avec leur contrat, ils ne pouvaient pas en parler. Quand ils étaient ensemble tous les trois, cela n'avait pas tant d'importance. Ils en parlaient entre eux, riaient des absurdités de leurs collègues ou des criminels. Quand cela n'allait pas il y avait toujours l'un d'eux pour intervenir et dire que ce n'était pas si grave, qu'ils allaient trouver une solution ! Et ils en trouvaient une, car à trois, ils étaient plus forts. Ils se sentaient bien à trois. Isa y avait trouvé une sorte d'équilibre. Il était peut-être un peu précaire. Très clairement, il n’était pas évident. Pourtant, il existait, il était là et pour rien au monde, elle ne l'aurait renié. Depuis que sa famille savait pour sa bisexualité, il fallait avouer que les relations qu'elle avait avec celle-ci étaient assez froides. Bien sûr, ils ne la détestaient pas, mais très clairement ils ne la comprenaient pas et souhaitaient la ramener à la raison. L'une des choses à faire pour cela semblait être à leurs yeux qu'elle présente sa démission de son travail et qu'elle revienne vivre chez ses parents. Vivre dans le micro cosmos de Roxane et de Jok l'aidait réellement. La première donnait une impression de famille, entre sa cousine qui venait souvent, les collègues d'Hadrien, Hadrien lui-même et son frère qui passait souvent à l'improviste. Si on demandait à Roxane le nom de sa voisine de palier, elle en aurait certainement été incapable. Par contre, elle ne manquait jamais de lui porter une part de gâteau au chocolat quand elle en faisait. En échange, elle recevait souvent des biscuits de Noël ou des beignets. Alors, ce n'était peut-être pas parfait, mais l'agitation qui régnait d'une manière presque constante chez Roxane lui plaisait. Pour autant, ce n'était pas la fin du monde chez le couple et il était toujours possible de trouver un endroit au calme. Il y avait le bureau de Roxane qui pouvait parfaitement faire office pour cela. Autrement, elles étaient généralement dans la cuisine salle à manger, autour d'un thé, de petits biscuits et de chocolat. Quand elles revenaient d'avoir couru les magasins pour faire du shopping, elles posaient tout sur la table pour une nouvelle fois tout déballer. Le thé était lancé et la discussion aussi. C'était le principal avantage de leur travail. A cause de leurs horaires de dingues, dont ceux de nuit, ils avaient souvent des jours de congé dans la semaine et pouvaient en profiter. Généralement, le Joker se joignait à elles quand elles rentraient, commentant chaque achat, et Hadrien les trouvait encore tous là quand lui rentrait plus tard du travail.
Quelque part, Isabelle devait vraisemblablement s’avouer que sa relation avec Roxane n'était pas bien saine. Un abruti lui dirait qu'elle ne pouvait pas être simplement amie avec une femme en étant bisexuelle. En même temps, c'était s'assurer qu'elle ne pouvait être amie avec personne, avec ce type de raisonnement. Alors, bien souvent, elle ignorait ce genre de remarque. Pour autant, il fallait reconnaître qu'elle était bien plus proche de Rox' que d'une amie quelconque. Qu'elle ait été son témoin, lors de son mariage, ne changeait rien à tout cela. En fait, cela ne faisait qu'augmenter la terreur pure qui prenait place en elle en pensant à tous les changements qui allaient arriver avec cet enfant. Elle connaissait la brune et elle se doutait qu'elle agirait en tant que mère comme pour tout le reste, c'est-à-dire en se donnant à cent pour cent là-dedans. Elle ne faisait jamais rien à moitié et cela ne raterait pas pour sa maternité. Seulement à un moment on ne peut pas se donner entièrement pour tout, constamment. Il faudrait évidemment qu'elle finisse par sacrifier quelque chose. Si cela ne l'avait pas concernée d'aussi près et que cela ne la terrorisait pas autant, elle aurait pu trouver amusantes les tentatives d’explications sans aucune subtilité et avec le manque évident de diplomatie des anciens militaires qui avaient déjà vu des cellules exploser à cause d'une grossesse. Elle avait eu droit à l'éloge de ses compétences -en particulier par des hommes qui ne l'avaient jamais vu combattre ni quoi que ce soit d'autre- et cela allait de son crochet du droit -admirable ! lui avait avoué un lieutenant- à sa capacité à remplir sa bouteille d'eau avec grâce -elle s'était demandée si celui-ci ne se moquait pas qu'elle, mais il semblait tellement sérieux…- en passant par ses talents de cordon bleu (de quoi pouvaient-ils bien parler ? Elle était capable de faire brûler des pâtes) ou encore sa conduite fluide. Ce dernier point, elle soupçonnait réellement que ce fusse une moquerie. Depuis peu la lubie de leur hiérarchie était de les former à l’utilisation d'autres véhicules que simplement la voiture. Roxane avait été cantonnée aux rollers, vu que l'idée était apparue après l'annonce de sa grossesse, à la condition express et explicite qu'elle porte un ensemble relativement complet de protection des coudes, genoux, poignet et du ventre. Isabelle, elle, avait découvert les joies de l'hélicoptère. Une fois sur deux, Roxane l'attendait sur la piste de décollage et d'atterrissage proprement affolée qu'il puisse lui arriver quelque chose -elle accusait ses hormones de lui jouer des tours- mais pour autant, Isabelle n'aurait pas renoncé à cela. C'était un moment assez agréable, en fait. Elle pouvait s'extraire de ses contraintes habituelles, voir le monde sous un autre angle et manque d'assassiner aussi bien son instructeur à cause de ses mauvaises manipulations que les civils qui passaient innocemment dessous. Jok avait déjà son permis hélicoptère et souvent il restait au sol pour expliquer les choses à Roxane. A défaut de pouvoir monter dedans, elle serait certainement une experte dans la théorie du pilotage d'hélicoptère. Pour le brun, le choix qui avait été fait le portait avant toute chose vers la moto, ce qui mettait réellement Roxane en colère. Elle faisait de la moto depuis des années à cause d'une passion de son mari et on lui interdisait ne serait-ce que d'approcher le circuit d'entraînement, alors qu'elle ne s'en sortait pas trop mal. Elle était donc obligée de protester silencieusement en ne quittant presque pas ses patins qui rendaient dingue la moitié de l'étage. Un jour, Jok lui avait donné discrètement une planche de bande dessinée. C'était un extrait de Gaston Lagaffe. Il était lui-même sur des patins à roulettes à moteur. Il faisait peur à toute l'équipe travaillant au magazine Spirou, avec son invention du diable, même si Mademoiselle Jeanne trouvait cela très séduisant. C'était quelque part exactement ce que Roxane était en train de reproduire sans le savoir. Elle avait glissé cette copie dans son agenda et la regardait dès qu'un collègue passait la tête par la porte pour savoir s'il serait possible qu'on confisque ses rollers à Roxane. Ce ne serait certainement pas elle qui ferait ce que Prunelle avait fait dans la bande dessinée. Elle ne tenait pas à en subir elle aussi les fâcheuses conséquences de la présence d'un tel objet de malheur dans ses affaires. Elle n'était pas dingue après tout.
Isabelle se leva pour se rapprocher de Roxane qui semblait dormir du sommeil du juste, malgré le bruit autour d'elle. Le Joker haussa un sourcil en la voyant faire, s'attendant à une remarque de sa part. Elle secoua simplement la tête, signe qu'il n'y avait rien de particulier. Elle remit une mèche en place, dans la chevelure brune de son amie, avant de retourner à sa place.
- Ne t'inquiète pas. Tu sais, je suis convaincu qu'elle va revenir, lui lança Jok', alors qu'il fermait la porte de leur bureau pour avoir plus de silence.
- C'est ce que tout le monde me dit, mais en même temps, tout le monde semble penser que ce ne sera pas le cas, répondit-elle doucement, en cherchant à ne surtout pas réveiller son amie.
Le Joker hocha la tête, hésitant durant quelques instants avant de reprendre.
- Tu te souviens de la mission sur Marseille qui avait mal tourné ? La questionna-t-il.
- Tu parles de celle où je m'étais faite canarder comme un faisan à l'ouverture de la chasse ?
S'ils parlaient bien de la même mission, elle s'en souvenait en effet, parfaitement bien. Le groupuscule néo-nazi qu'ils traquaient avait sorti suffisamment de fusils quand ils les avaient repérés pour armer la garde nationale. Cela avait canardé dans tous les sens et tout ce qui les avait réellement protégés avait été leur tenue expérimentale qui était dans un nouvel alliage de kevlar souple et leurs heures d'entraînements. Elles avaient virevolté dans tous les sens en tirant autant qu'elles le pouvaient, en essayant d'éviter les balles. Malheureusement, certaines n'étaient pas de classiques et très simples balles, avec de la poudre, un obus, une douille, un culot et une amorce. Non, tout cela aurait été bien trop sympathique et trop simple pour leur mission. C'était à se demander pourquoi on laissait des types avec une telle tronche acheter tout et n'importe quoi. Et peu importe si cela était de la contrebande comme l'enquête l'avait prouvée. Non, cette bande d'abrutis avait aussi de la grenaille. La chance ou le malheur -c'était selon- voulait qu'ils n'en aient eu qu'en faible quantité, mais pour autant cela ne changeait pas le fond de l'histoire. Lors de cette fusillade, elle s'était faite canardée comme n'importe quelle volaille lors de l'ouverture de la chasse ! Elle avait eu le plaisir de rester en arrêt maladie durant deux semaines. Elle avait passé ces vacances impromptues au fond de son lit, durant la première semaine à cause de tout cela. Depuis, elle avait un petit problème de principe avec la volaille chassée à la grenaille et ceux qu'elle nommait "les cinglés de la mitraille qui tirent dans tous les sens sans même réfléchir !". Rares étaient ceux qui la lançaient sur la question s'ils ne désiraient pas avoir une longue explication sur la folie du genre humain et que la possession d'armes devrait être bien mieux réglementée.
- C'est exactement de cette mission dont je veux parler, répondit calmement Jok.
Un simple grognement lui répondit.
- Roxane a refusé de te lâcher entre le moment où tu es tombée à terre et le moment où tu es entrée en chirurgie pour que l'on te retire la grenaille avant que le plomb n'ait eu le temps de se transmettre dans ton corps. Et encore, c'est uniquement parce que les médecins l'ont menacée qu'elle t'a laissée. Elle a blessé suffisamment de personnes pour ne presque plus avoir de munitions après t'avoir vu tomber.
Isabelle hocha la tête. On lui avait raconté que Roxane était devenue comme enragée et qu'elle avait été simplement odieuse tant qu'elle n'avait pas eu un diagnostic définitif annonçant qu'Isa allait bien et qu'elle s'en sortirait sans aucune séquelle. Il fallait avouer que Roxane pouvait être pénible à certains moments quand elle désirait une réponse et qu'elle n'envisageait pas d'attendre plus longtemps.
- Ce n'est pas la même chose et cela n'englobe pas les mêmes choses. Et tu le sais, Jok', lui fit-elle remarquer.
- Tu trouves que l'idée de te laisser aller seule sur le terrain soit radicalement différente ? Je ne suis pas convaincu, je t'avouerai. Elle a toujours fait le choix d'être à tes côtés et de te protéger, exactement comme tu le fais avec elle. Je ne vois pas réellement en quoi cela serait différent.
Cassant le trombone sur lequel elle s'acharnait, Isabelle le regarda peu convaincue.
- Elle va avoir un enfant. Si tu veux mon avis, elle sera bien plus intéressée par passer du temps avec lui qu'avec nous. Elle sera bien plus intéressée par le fait d'avoir la certitude que lui est protégé et qu'elle sera là le soir pour lui lire une histoire plutôt que savoir si je sais encore reconnaître les différentes techniques pour démonter, nettoyer et remonter un flingue. C'est juste une histoire de priorité à mon sens. Pas que j'ai pas confiance en elle, sérieusement, tu le sais que je lui confierais ma vie sans hésiter, mais… Voilà. Si tu avais un môme, tu t'intéresserais pas plutôt de passer du temps avec lui et de rester en vie plutôt de faire notre métier de dingue, sans aucune récompense et avec le mépris généralisé de tout le monde ?
- Tu n'exagérerais pas un peu, par le plus grand des hasards ? Lui demanda-t-il, amusé.
- Pas le moins du monde, répondit-il avec la plus belle des mauvaises fois, avant de se replonger dans les papiers administratifs qu'elle était en train de remplir.
Ceux-ci n'étaient pas particulièrement encourageants. C'était des papiers pour son affectation pour les six prochains mois. Elle devait expliquer dans quels service et/ou unité elle aimerait être nommée et pourquoi. Cela ressemblait terriblement à un papier de mutation, mais pour autant cela n'en était pas un. Officiellement. Elle disait bien "officiellement" parce qu'autant dire que ce n'était pas véritablement différent. Elle avait juste l'impression de préparer sa nouvelle affectation une fois que Roxane aurait officiellement quitté l'équipe. L'Armée. Leur projet à elles deux. Pendant qu'elle finissait de regarder la version remplie par le Joker, pour faire en sorte qu'elles se coordonnent un minimum -elle n'accepterait pas de passer six mois sans aucun de ses deux binômes, elle en deviendrait folle !- Roxane se réveilla et commença à farfouiller dans leur placard. Ils y gardaient quelques petites choses à grignoter et à boire, pour les fringales de minuit ou au moment du goûter. Elle sortit les tasses, le café qu'elle avait préparé et mis dans un thermos après être repassée rapidement chez elle à midi pour les servir tous les trois. Déposant les tasses à côté de chacun, elle s'éclipsa avant de revenir avec un jeune aspirant sur ses talons, portant un grand plateau. Elle ôta le torchon par dessus pour dévoiler un gâteau au chocolat immense. Elle tira un couteau pour couper trois parts.
- C'est en quel honneur ? Demanda le Joker, très intéressé par le contenu du plateau.
- Pour faire un dernier truc avant de partir pour six mois. Vous en aurez aussi souvent que vous le voudrez quand vous passerez à la maison ou que je passerai, mais j'ai peur que ce soit beaucoup moins quotidien que cela ne l'était avant, expliqua-t-elle.
Isabelle hocha la tête avant de tendre les mains pour avoir sa part, en se pourléchant les lèvres. Rox' était une excellente cuisinière, alors autant en profiter !
- Je vais aller en porter dans certains bureaux, alors est-ce que j'en laisse un peu plus ici ou cela ira ?
- Encore ! S'exclama le Joker, choqué.
Roxane éclata de rire, avant d'en laisser une part plus conséquente. Elle coupa un autre morceau qu'elle glissa sur une serviette en papier, avant de s'adresser au jeune homme à ses côtés.
- Si vous m'aidez à aller en distribuer, ce sera pour vous.
Pas fou, l'aspirant accepta et ils partirent en distribuer à différents endroits. Isa supposa qu'ils allaient commencer par le bureau du Capitaine Leroi. Même s'il s'en défendait, il était un fin gourmet et un gourmand fini. Il n'y avait pas grand chose qui l'arrêtait et la rumeur voulait qu'il soit prêt à goûter bien des choses étranges si elles étaient réputées gustativement. La seule preuve qu’elle n’en ait jamais eue, était juste avant la fameuse mission marseillaise. Pour observer leur cible, ils avaient été avec lui dans un restaurant renommé de la ville où l'on proposait de la poutargue. Elle aurait bien défini cela comme étant un "truc" bizarre, mais ils avaient eu droit à un cours complet sur l'histoire de la poutargue de l'Antiquité à leurs jours, en passant sur tous ses bienfaits réels et supposés. Elle avait surtout retenu que c'était l'équivalent d'un ovaire de poisson séché et coupé en tranches que l'on vendait à prix d'or. La chose était horriblement salée, avait un goût extrêmement fort et pire que tout cela se vendait encore plus cher que le caviar. Suite à cela, elle avait plutôt tendance à croire cette rumeur.
Quand Roxane revint, le plateau était vide. Elle s'assit un instant face à eux, un sourire aux lèvres. Elle était bien comme cela, avec les siens. Pour autant, elle finit par se lever pour aller s'asseoir comme elle le faisait souvent sur l'angle du bureau d'Isabelle, de manière à ne pas tourner le dos à Jok', même si cela devenait infiniment plus compliqué avec son ventre qui s'arrondissait de plus en plus et qui la dérangeait dans un grand nombre de ses mouvements. Sa principale plainte était qu'elle avait l'impression de passer son temps aux toilettes.
- Je… En fait, ça me fait bizarre de partir ce soir. Je ne suis pas certaine d'arriver à réaliser que pour moi, c'est fini pour six mois et que demain, je ne reviens pas. Je veux dire, on a passé la journée dans les rapports, alors… Ca ressemble vachement à une journée normale et tranquille en somme, si on oublie le fait que je n'ai pas eu d'entraînement. J'espère que je ne vais pas tripler de volume sans entraînement, ajouta-t-elle avec un petit rire.
Pour autant, elle redevint rapidement sérieuse.
- Vous allez me manquer et le boulot va encore plus me manquer. Alors, je sais ce que tout le monde dit, mais… Dans six mois, je reviens. Et je resterai.

Isabelle la regarda un instant, avant de hocher la tête. Au final… Peut-être que l'unité n'allait pas disparaître. Enfin, si Jok voulait toujours rester avec elles et que Roxane ne changeait pas d'avis en voyant sa fille.

- Au fait, tu avais promis de nous dire le nom que vous avez choisi pour votre fille quand tu partirais en congé mater', s'exclama Jok.

La seule réponse qu'il eut fut une cascade de rire.

Fin de la partie 1.

Pour commencer au début :
AO3 // FP.com // LJ

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