Traduction "Remise en Question" du fandom Skip Beat! - Chapitre 2

Sep 03, 2015 01:38

[Publié sur Fanfiction.net entre Octobre 2010 et Janvier 2013, original disponible à l'adresse suivante sur le site.]https://www.fanfiction.net/s/5912588/2/

Auteur : Mystic Rains
Traductrice : Hermi-kô
Les Médias
Kyoko le frappa à la poitrine avec son petit poing, des larmes rondes coulant de ses cils d'un noir d'encre. Ren baissa les yeux vers elle, abasourdi.

« Je vous en prie, dites que ce n'est pas vrai, Tsuruga-san. Ça ne peut pas être vrai ! »

« Qu'est-ce qui n'est pas vrai, Mogami-san ? Je ne comprends pas. » Il attrapa ses poignets et les maintint immobiles. Ses pleurs ne stoppaient pas et elle se contorsionna pour s'écarter de lui tout en regardant le sol.

« Je sais que je ne suis qu'une kohai, mais je pensais que nous pourrions avoir quelque chose de spécial. » Il fut frappé par l'intensité de son regard lorsqu'elle leva les yeux vers lui. «N'importe qui mais pas lui ! Je vous en prie ! N'importe qui mais pas lui ! »

« Lui ? Qui ça ? Explique-toi je t'en prie… »

Un rire tonitruant éclata de derrière et Ren sentit qu'on le tirait par le col. Il essaya de se saisir d'elle de nouveau mais il ne pouvait qu'effleurer ses poignets tandis qu'il commençait à s'enfoncer dans l'obscurité. Ren se retourna et vit Sho qui lui souriait avec un pétillement dans les yeux. C'était le même genre de sourire que Mizuki réservait à Katsuki dans les scènes touchantes de Dark Moon. Ren tituba en arrière, frappé d'horreur.

« C'est bon, Kuon-chan, » Sho l'attrapa par la taille et se rapprocha de lui. « Tu peux lui dire … » Ren essaya de le repousser, mais Sho avait une plus ferme prise qu'il n'aurait dû. Ren retourna vivement sa tête et regarda Kyoko lever sa main pour essuyer ses larmes.

« Attends ! Mogami-san ? » Elle lui donna un regard encore plus triste puis se mit à courir dans la noirceur qui les entourait désormais. Il sentit Sho se blottir contre son dos alors qu'il se tordait pour se libérer.

« Non ! NON ! »

« Kyoko ! » Ren se mit sur son séant sur son lit, sa main tendue dans l'air. Sa respiration était rapide et inégale tandis que son pyjama était trempé de transpiration. Son bras s'abaissant lentement, il le bougea pour essuyer la sueur sur son visage.

Enervé à cause de cette inconscience ridicule, il prit ses draps de soie et les jeta à l'autre bout du large lit. Ren balança ses longues jambes par-dessus bord, s'asseyant avec sa tête entre elles. En se tournant, il regarda l'horloge entre ses mèches noires. 5h03 scintillait à la lueur verte de la LED. Il savait qu'il était beaucoup trop tôt pour être levé, mais il n'y avait pas moyen qu'il se rendorme après ça.

Ren se mit sur ses pieds et commença à déboutonner sa chemise humide. Il pensa prendre un bon travail matinal, prendre une douche puis peut-être se faire du café. Mogami-san lui avait acheté un percolateur la dernière fois qu'elle était venue lui rendre visite, et la boisson caféinée avait bien meilleur goût que les marques d'instantanées qu'il utilisait jusque là. Il sourit en la revoyant lui expliquer comment ça fonctionnait avant de partir.

Se souvenant du rêve, Ren soupira et lança la chemise sur le lit. Ce sourire sur le visage de Fuwa l'avait fait frissonner. Ça allait être une longue journée bien fatigante, il le sentait déjà. Il se rendit au dojo en train, certain qu'une très longue séance lui changerait les idées.

Vêtu d'une paire de jeans bleu clair et d'un polo bleu marine déboutonné, Ren se tenait près de la cuisinière. Il pouvait sentir le café se fait moudre et il eut un sourire pour lui-même. Il débattit à propos de prendre également un petit-déjeuner, mais toute la nourriture dans le frigo était soit gâchée soit hors de portée avec ses compétences culinaires. Il fit courir ses doigts à travers ses cheveux humides avant de saisir la poignée de la cafetière pour se servir une tasse de café noir.

Le carillon de la porte d'entrée résonna et Ren regarda sa montre. Il était seulement sept heures et demie, bien trop tôt pour avoir des visiteurs. Il était convenu qu'il passerait prendre Yashiro dans plus d'une heure. Il se saisit du mug fumant et marcha lentement vers la porte.

A peine quelques personnes savaient où il vivait. C'était un secret très bien gardé : autrement, il se retrouverait pourchassé par la presse et ses fans. Ça ne pourrait être que quelques visages accueillants… ou le président. Il fronça les sourcils à l'idée que ce soit Lory. Il n'apportait habituellement que des problèmes.

« Dépêchez, Tsuruga, dépêchez … » La voix étouffée de Yashiro s'élevait derrière la porte, sur un ton impatient. Au lieu de jeter un coup d'œil par le judas, Ren déverrouilla la porte et l'ouvrit. Son manager s'y engouffra et la claqua derrière lui avec rapidité.

« Yashiro-san… qu'est-ce que c'est ? » Ren offrit à son visiteur un regard perplexe, déviant de sa question première. Ce dernier était dans ses habits coutumiers. Son costume était gris et repassé. Sa chemise était fraîche et blanche, avec une cravate élégante passée autour de son cou. La chose étrange était le visage de Yashiro. Il avait deux bandanas sur la tête. L'un était sous ses yeux et lui couvrait la figure tandis que le second était placé juste au-dessus de ses yeux et casqué le haut de son crâne.

Au vu de l'air perplexe de son interlocuteur, Yashiro se redressa de toute sa hauteur et retira les bouts de tissu.

« Je ne voulais pas être vu me rendant ici. » Yashiro traça son chemin jusqu'au raffiné sofa moderne pour s'y asseoir. Il soupira puis fouilla dans son attaché-case. Extrayant une pleine poignée de magazines, il étala la presse à scandales sur la table basse. Toutes les couvertures montraient diverses photos de Ren d'une façon ou d'une autre, soit en costume ou sur le tapis rouge. Les titres étaient tous dans de vifs dégradés de rose.

« Tsuruga Ren, célibataire ou célébrant les hommes ? »

« L'homme numéro un du Japon fait la chasse à l'homme ! »

« Indiscrétion : l'amoureux GAY secret de Tsuruga ! »

Le visage de Tsuruga se figea et ses yeux s'écarquillèrent. Yashiro ne put résister à un gloussement, bien qu'un peu sarcastique, sur son compte.

« Ils sont tous comme ça, Tsuruga-san. Ils ont tous d'anonymes comptes avec vos amours homosexuels, diverses expressions de doutes de la part de fans, et des photos de vous dans vos habits de designers. C'est comme si vous choisissiez vos vêtements vous-même au détriment des designers. Vous ne pouvait pas être surpris de la vitesse de l'industrie. » Il s'arrêta pour humer l'air. « … C'est du café que je sens ? J'étais debout à 4h30 afin de pouvoir attraper les camionnettes faisant leur tournée. Puis-je en avoir ? »

Sur un hochement de tête de Ren, Yashiro se mit sur ses pieds et vola jusqu'à la cuisine pour une tasse. Prenant sa place sur le sofa, Ren s'assit et compulsa les magazines.

Comme Yashiro l'avait dit, les journaux étaient pleins de lui. Il y avait des photos de face, yeux censurés, citant qu'il avait été vu quittant des love hôtels avec des hommes. Ils remettaient en question son bon goût en matière d'habillement, ses manières de gentleman et même sa coupe de cheveux.

Feuilletant l'un des magazines au hasard, il tomba sur une photo en double page qui ne le représentait pas. A la place, c'était l'image d'un adolescent en surpoids avec des lunettes étroites, une peau marquée par l'acné ainsi que des cheveux coupés à l'arraché. Au-dessus du titre, il lut « L'amoureux secret de Tsuruga ! » Le Tsuruga en question haussa les sourcils de surprise et se retrouva à lire le magazine.

« Tsuruga Ren, une star parmi les hommes, est habituellement vu tout seul en public. Mais qu'en est-il en privé ? Nous avons utilisés nos ressources spéciales pour fouiner dans sa vie privée et vous dévoiler qu'il est rarement vu sans un homme. Yashiro Yukihito. Nous avons été capables de nous procurer l'image de cet homme si particulier. Il n'y a pas beaucoup à savoir sur lui encore. Nous nous interrogeons sur le type d'hommes que préfère Tsuruga Ren, mais cette photo nous montre bien que cet acteur n'est pas aveuglé par la beauté en elle-même… »

Se demandant ce qui avait attiré son œil, Yashiro fit le tour du sofa pour lire par-dessus son épaule. Reconnaissant l'impression, sa mâchoire se décrocha et la tasse chût de ses mains. Tsuruga sursauta lorsque le verre se brisa et que son manager s'empara du magazine avant de se recroqueviller dans un coin.

« Comment ont-ils eu ça ? C'est horrible ! » Il commença à pleurer tandis que le journal s'agitait entre ses doigts.

« Yashiro-san… c'était vraiment toi ? » Les yeux de Ren allèrent de la photo de l'ado grassouillet plein d'acné à son svelte manager à la peau douce.

Yashiro hocha la tête, déchiré : « Je sais … on dirait un otaku … mais c'est pire que ce que je pensais ! C'est comme vous avez dit ! » Il renifla et repoussa ses lunettes sur son nez par l'arcade.

Cette fois, Ren ne put résister à un gloussement, bien qu'un peu sarcastique, sur son compte. Yashiro le fixa.

« Je vous ai eu Bridge Rock ce soir. C'est une émission amicale de célébrités alors vous pourrez combattre ces rumeurs. » Il serra le magazine dans son poing, froissant le papier. « Ce sera une bien longue journée. »

ff, ms, 10/10-01/13, translation, skibi

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