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[archive] FMA - Havoc, Fury/Roy - R | Une histoire à suivre (16/33)

Dec 18, 2009 15:20

Série : Havoc et Fury, une histoire à suivre
Chapitre #16, Rêves
Personnages/Couples : Cain Fury ; Fury => Roy
Thème : fic initialement écrite pour le challenge #15 de quatre_temps - « rêve », phrases-contrainte : « Il se demandait encore ce qu'il faisait là. » et « Et merde.», juin-juillet 2006, mais elle n’y a pas participé faute de FAQ non répondue à temps ;
repostée sur 30_interdits pour le thème supplémentaire « choix de l'auteur ».
Genre : lime
Gradation : R / M
Nombre de mots : 1000 et des poussières

[ prologue]
[ liste des chapitres]

[ chapitre précédent]

***
Havoc n'est pas le seul à se démener avec sa conscience. De son côté, Fury lui aussi doit lutter avec des idées bizarres.

Le soleil entrait à flots par la fenêtre, ciel bleu, lumière, un peu de gaîté sur les draps blancs. Envolée, toute l’inquiétude du moment.

Il se demandait encore ce qu’il faisait là quelques minutes plus tôt ; brusquement, ça ne lui sembla plus si important : le Colonel posait sur lui son regard si profond, et lui souriait. Et ce fut comme si les rayons de soleil touchaient directement son cœur.

Curieux, que des yeux si sombres, de yeux noirs de nuit sans lune, aient un tel effet sur lui.

D’ailleurs, quand le Colonel s’avança vers lui d’un pas décidé, oubliée la lumière, il se noya dans ses yeux noirs.

Heureusement, heureusement que le Colonel le tenait fermement et l’avait poussé rapidement sur le lit, parce que sinon, de le sentir si proche, de l’avoir ainsi à le toucher, ses jambes l’auraient lâché.

Sur le lit, sur les draps blancs, dans la lumière, dans un grincement du sommier, sous le Colonel…

Il crut qu’il allait mourir. Mourir de joie, mourir d’excitation, mourir d’amour tout simplement, mourir dans ses bras.

Mais non, c’était encore loin d’être fini.

Les mains du Colonel se posèrent sur son visage, la douceur des gants habillant la force de ses doigts, caresse légère. Et ses lèvres sur les siennes. Il chavira pour de bon. Il ne pouvait y avoir rien de meilleur au monde.

Les mains du Colonel sur son visage, sur son corps, tout son corps, savaient ce qu’elles voulaient.

Des années d’armée, elles connaissaient par cœur l’uniforme, comme l’enlever en deux temps trois mouvements, même ainsi allongés l’un sur l’autre sur ce lit d’hôpital trop étroit. Boutons, attaches, zips, hop, tout enlevé.

Il lui attrapa les mains, ces mains si belles, si fortes et si douces à la fois, ces mains si habiles qui éveillaient tout son corps et les arrêta juste un instant. Les yeux de nuit, les yeux couleur charbon où luisaient toutes les flammes de la passion à nouveau le fixaient. Sans un mot, il enleva les gants, les gants blancs, les symboles de la Flamme, mit la chair à nu, dévoila les mains de son Colonel. Il les caressa, les embrassa, attendant qu’à nouveau, elles se posent sur lui.

Ses mains à lui, aussi, prirent tout loisir d’explorer le corps de son Colonel, son corps parfait, si bien sculpté, un corps de dieu, un corps comme on n’en voit que dans des rêves.

Les mains savaient où se poser, quels endroits toucher, de quelle manière ; le plaisir coulait d’elles. Il ouvrit sans hésitation son cœur, son corps au Colonel, l’accueillant avec bonheur. Rapidement, ils ne firent plus qu’un dans la lumière qui les inondait.

Le moindre mouvement déclenchait des vagues de plaisir comme il n’en avait jamais connu avant, dansant dans les rayons de soleil, dans la nuit des yeux noirs du Colonel, dans les draps blancs de ce lit d’hôpital…

Les draps dans lesquels il se réveille après l’éblouissement de l’amour sont blancs et frais, oui, et le soleil tombe sur lui.

Mais Cain y est seul.

Et ça n’est pas la chambre d’hôpital de ses souvenirs. Juste son dortoir. Pas de Colonel à ses côtés.

Il se réveille, rassemble les bribes de sa mémoire, chasse à regrets le souvenir de cette nuit. Le rouge lui monte aux joues, et ça plus rien d’agréable.

« Et merde… comme si c’était le moment pour avoir de tels fantasmes… »

Ce fameux après-midi, il n’était rien arrivé de tel. Jamais son Colonel ne l’aurait ainsi tenu dans ses bras, ne l’aurait renversé sans ambages, ne lui aurait donné tant de plaisir dans la réalité, non…

D’ailleurs, ce fameux après-midi, dans cette fameuse chambre d’hôpital, il y avait aussi le Sous-lieutenant Havoc, et le Lieutenant Hawkeye, et ils étaient pressés par le temps, et lui angoissé par la campagne qui s’annonçait…

Il se prend la tête à deux mains, se masse les tempes, se passe les mains sur le visage. Le contact n’a rien à voir, rien de rien, avec ce dont il a rêvé cette nuit. Pourquoi a-t-il fait un rêve pareil, d’abord ?

Rien de tout cela n’arriverait jamais dans la réalité, bon c’est peut-être le but des rêves, d’échapper à la réalité… mais si c’est pour être encore plus désespéré au réveil ?

Mais pourquoi maintenant ? Jamais avant, il n’en a rêvé. Jamais il n’aurait cru que ça pourrait être possible. Jamais avant… avant quoi ? Avant la scène qui a inspiré ce rêve ? Avant que le Sous-lieutenant déguisé en Général l’embrasse ? Avant… non, il oblitère le reste. Ça n’est jamais arrivé, ont-ils répété. On n’en parle pas. Jamais.

Quand le Lieutenant Hawkeye a demandé si de leur côté tout était allé comme prévu, il n’y a pas pensé, sur le moment. plus tard, il a voulu demander à Farman, s’il aurait dû, et l’Adjudant l’a regardé comme un extraterrestre.

Sûrement pas, voyons.

Ça ne se fait tout simplement pas. Ça embarrasserait Hawkeye, ça embarrasserait Fury, ça poserait des tas de problèmes insolvables. Et de toute façon, ce sont des choses dont tout le monde préfère faire comme si elles n’existaient pas.

C’est ce qu’il fait depuis : ne plus y repenser. Comme si c’était arrivé à quelqu’un d’autre -ce qui d’une certaine manière, pourrait être vrai.

Il est arrivé un léger incident ayant mené à la mort d’un soldat dont il a oublié le visage. Après ça, il a passé une première nuit horrible, à avoir peur de tout, peur des ombres, peur de son propre corps. Et le lendemain, il a basculé en enfer. Les tranchées, les premières lignes, le feu ennemi, les morts en nombre, les responsabilités à tenir… plus le temps de penser, plus le temps d’exister par soi-même, il n’était plus qu’un rouage de la machine de guerre à faire tourner.

Maintenant qu’il n’est plus en danger immédiat et constant, il a plus de temps à s’accorder. Mais il est toujours un rouage de cette machine, qu’il faut encore faire tourner. Il essaiera d’y penser plus tard : une journée de travail l’attend encore.

Une journée avec des gens en qui il a confiance, une journée utile. Plus de temps pour les rêves, il va finir par se mettre en retard, et ça, sur sa liste des choses qui ne peuvent pas arriver dans son monde, c’est placé encore plus haut !

***
chapitre suivant

perso: fma - fury, type: chapitre, fandom: fullmetal alchemist, perso: fma - roy, type: fanfic, rating: r, perso: fma - havoc, pairing: m/m

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