Titre : Le chant de la pluie
Auteur :
ylgBase : Bleach
Personnages/Couple : Inoue Orihime, Arisawa Tatsuki
Genre : choupi
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété de Kubo Tite, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thème : "
dehors, il pleut" pour
6variations (novembre 06)
Note : peut se prendre comme sequel à ma mini-série "Comme des fils de la vierge"
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Nombre de mots : un peu moins de mille
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Il n’y a qu’Orihime pour se réjouir de la pluie…
« Mais non, intervient Chizuru : regarde un peu son uniforme ! moi aussi j’adore quand il pleut ! aaah, bien sûr ça sera encore mieux quand elle sera allée danser un peu sous la pluie et que sa chemise sera trempée-
- Pas question ! rugit Tatsuki sans pour autant pouvoir faire taire Chizuru.
- Mais rien que voir comment la fraîcheur de l’air fait ressortir ses- mpff ! »
Seule solution : la bâillonner. « Ta gueule !
- Rhoo, c’que t’es rabat-joie, proteste-t-elle quand elle parvient à se libérer. C’est pas juste : déjà que c’est toi qui rafleras tout si Hime va effectivement danser sous la pluie…
- N’importe quoi !
- Mais si. Je peux essayer de la tripoter un peu pour la réchauffer, mais si elle s’enrhume c’est toi qui iras la soigner chez elle et qui pourras la voir avec ses jolies joues toutes rouges et ses grands yeux tout brillants et qui te coucheras avec elle pour faire tomber sa fièvre et-
- N’importe quoi ! répète Tatsuki, encore plus fort, devant cette envolée.
- Orihime a vraiment beaucoup de succès, soupire Michiru sans s’inquiéter de leur dispute. Hein Ryō ?
- Mmh. »
Succès ou pas, Orihime regarde juste tomber la pluie par la fenêtre de leur salle de classe, apparemment hypnotisée par le spectacle de l’eau dégringolant du ciel. Mais brusquement, elle fait volte-face, un sourire radieux aux lèvres.
« Ne, Tatsuki-chan, tu as vu comme il pleut ?
- Oui, Orihime, j’ai vu.
- C’est quelque chose de courant, tu sais, fait calmement Ryō.
- Mais Tatsuki m’a promis que la prochaine fois qu’il pleuvrait autant, ça serait son tour de venir dormir chez moi, rayonne-t-elle.
- Aaaaah, hurla Chizuru avant de se lamenter de plus belle : c’est vraiment, vraiment injuste ! et moi alors ?! Hime, mon tour viendra-t-il un jour ? »
Alors qu’elle se résigne presque à son triste sort, l’idée lui vient de demander à Tatsuki de la laisser filmer leurs prochains ébats : d’accord, elle n’était pas très féminine, mais ça serait mieux que rien… mal lui en a pris ; la conversation s’arrête là et le sujet de qui dormait chez qui ne sera plus abordé ce jour-là de toute la classe de Première Année, section 3, non plus que l’innocent thème de la pluie qui tombe encore à verse dehors…
Dormir chez Orihime est toujours une aventure. D’abord, il faut que Tatsuki explique à sa mère qu’elle y reste, oui, malgré la pluie, elles ont un exposé à finir. Non, ça ne risque rien, promis. Non, elles ne seraient pas mieux chez les Arisawa : elles auront plus de calme chez Inoue.
Et puis, il faut y aller. Courir sous la pluie plutôt que s’abriter sous leur parapluie, parce que ça fait tellement plaisir à Orihime qu’elles fassent la course ensemble et avec les gouttes de pluie.
Ensuite, elle n’a pas oublié sa promesse : faire goûter à son amie sa boisson spéciale pour les jours de pluie, la grenadine chaude. (À part que c’est trop sucré, mais ça, elle en a désormais l’habitude, Tatsuki admet que c’est bon, effectivement.)
Et plus encore que le breuvage, entendre Orihime annoncer qu’elle a un tiroir spécial pour elle lui fait encore plus chaud au cœur :
« Je me suis dit que si tu veux passer à l’improviste, ça t’évitera d’aller jusqu’au convini : regarde, je t’ai choisi une brosse à dents rose, des sous-vêtements de rechange, et je te laisse choisir le pyjama que tu veux parce que là je ne sais pas lequel tu préfères. Va prendra ta douche, pendant que je prépare le repas.
- Et toi ? et tu ne veux pas que je t’aide ?
- C’est gentil, mais je peux le faire toute seule. Et puis en fait, j’ai envie de cuisiner pour toi aujourd’hui, alors je voudrais le faire seule cette fois. Je prendrai mon bain pendant que ça cuira.
- Bon, comme tu préfères. »
C’est là que la grande aventure commence. Ce soir-là, que lui servira Orihime ? quel plat exotique made in son imagination débordante sortira-t-elle ? L’énoncé du menu, à chaque fois, emplit Tatsuki d’appréhension. Elle a beau savoir par expérience que c’est toujours bon même si c’est inattendu, les mélanges d’Orihime surprennent toujours.
O-nigiri aux fruits, hambāgu (dont elle ne cherche pas à deviner la composition exacte en légumes) et glace maison aux haricots rouges (elle ne se risquera pas non plus à lui demander la recette ; même si c’est délicieux, certaines choses doivent garder le charme de l’inconnu).
Et puis elles parlent, pendant et après le repas, de tout et de rien, des devoirs à finir, des garçons, de leurs amies, de l’école, de films et de musique…
Et la dernière aventure de ce voyage au pays d’Orihime, quand il se fait tard, blotties sous les draps côte à côte, qu’elles n’arrivent plus à maintenir une conversation… Orihime part en monologue et improvise une histoire, dans le noir, alors que Tatsuki sombre lentement dans les brumes du sommeil. Elle s’endort bercée par le son de la voix de son amie qui invente des contes dont elle regrette toujours de ne plus se souvenir au réveil.
Ce soir-là, accompagnée du chuchotis de l’averse qui tape encore contre le rebord de sa fenêtre, elle lui parle de ces cordes de pluie qui relient le ciel à la terre, les étoiles aux hommes et les cœurs entre eux.
Comme chaque fois, Tatsuki se répète chaque mot, fait écho en pensée à cette histoire, tente de l’imprimer dans ses souvenirs. Mais peu à peu, les murmures d’Orihime et de la pluie dehors se fondent en un seul, qui raconte toutes les histoires de la nuit et qui se perd dans le fil de ses rêves.