[archive] FMA - Havoc, Fury - PG | Une histoire à suivre (04/33)
Série : Havoc et Fury, une histoire à suivre
Chapitre #04, Bandages et bisou magique
Personnages/Couple : Jean Havoc, Cain Fury
Thème #28, " médicament (30_baisers)
Continuité/ Spoil éventuel : entre les épisodes 43 et 46
Genre : gen/vaguement choupi/un petit peu d'UST
Gradation : G / K
Nombre de mots : 1300 et des brouettes
[ prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
De loin en loin, le convoi de retour vers Central marque des pauses.
« Je vais en profiter pour refaire le bandage. Ça va sans doute piquer un peu…
- ‘Pourra pas être pire.
- Et c’est nécessaire. Bon.
- Aïeuh ! »
La blessure de Havoc, qui pendant des heures n’a été qu’une douleur sourde pulsant dans sa main, se réveille brutalement quand on y touche.
« Bon, voyons ça. »
Sous les bandages interminables à dérouler, la plaie n’est pas encore trop moche.
« Ça va, ça n’a pas l’air de s’infecter. »
Havoc jette un regard légèrement inquiet aux mains de Fury qui sortent le matériel de torture de la trousse à pharmacie.
« Tu es sûr de ce que tu fais, au moins ?
- Bien sûr. Vous n’avez pas confiance ?
- J’suis pas une radio cassée… »
(Non, une radio, on peut l’éteindre quand on en a marre des programmes. Chut, 'réponds pas ça.)
« On est tous censés connaître au moins les premiers secours. Pas vous ?
- J’ai dû oublier, depuis l’temps.
- Tenez-vous tranquille Sous-lieutenant, s’il vous plaît. »
Il fait ce qu’il peut pour obtempérer. Mais c’est loin d’être évident.
Il ne sait pas bien pourquoi, mais ça le met mal à l’aise. Son cœur bat aussi fort que si c’était une jolie infirmière qui lui refaisait son bandage. Sans doute parce qu’il n’a pas l’habitude qu’on lui touche les mains. Il n’aurait jamais cru avoir les mains aussi sensibles. Avec ou sans blessure. Ça doit être ça. Le contact est trop… intime, et ce, avec qui que ce soit. Fury ou n’importe qui d’autre. Il vaudrait mieux qu’il arrête d’y penser. Comme ça, il ne pensera même pas qu’avec le Colonel, ça ne lui avait pas fait autant d’effet.
Résigné, il abandonne sa main blessée aux soins doux et précis de son compagnon d’infortune. Mais alors, il ne sait plus quoi faire de sa main valide inoccupée. Fumer, ça serait bien. Sauf qu’il paraît qu’il n’a pas le droit, dans un lieu clos. Et surtout, Fury est bien trop proche, ça le gênerait sans doute. Sa main repose bêtement sur ses genoux et il se prend à souhaiter qu’elle soit blessée aussi, qu’il puisse en faire quelque chose…
« Je voudrais vraiment que ça commence à cicatriser, » intervient Fury, alors qu’il termine le pansement.
(Et moi alors ? C’est ma main quand même !)
Il se tortille, grimace, exagère un peu quand ça pique trop. Son « infirmier » fronce les sourcils mais le laisse faire sans plus s’excuser chaque fois que le sous-lieutenant se plaint tacitement du désagrément des soins.
Après tout, s’il a l’énergie de se comporter comme un enfant douillet, ça doit vouloir dire que ça va… du moins, il voudrait le croire.
« Ça ne me plaît pas… on aurait dû vous faire examiner dans un hôpital plus proche, avant de partir.
- Le Colonel disait que ça tiendrait.
- Espérons-le. »
*
Havoc a de belles mains, note quand même Fury au passage. Il n’a pas pu s’empêcher de le constater, à devoir s’en occuper de si près… Il n’aurait sans doute pas dû se permettre un tel geste, à la fin du pansement, mais c’était plus fort que lui.
Havoc a de grandes mains, avec de longs doigts. Les jointures ressortent un peu, le bout des ongles est coupé bien carré. Les premiers doigts de sa main droite sont jaunis, trahissant son habitude de fumer ; ses mains sont rêches, un peu calleuses. Des mains d’homme, des mains qui travaillent.
Il y a la blessure, aussi, la déchirure qui commence à se refermer et dont il prend soin -jusqu’ici, aucun signe d’infection, heureusement. Reste un hématome, dû au recul de l’arme ; il se résorbe doucement. Fury espère que cette main n’est pas trop endommagée, que tout guérira bien, qu’elle ne perdra rien de sa mobilité.
Ça serait tellement dur pour Havoc, et tellement dommage pour de si belles mains, ajoute-t-il silencieusement.
C’est curieux, tout de même ; jamais il n’y avait prêté attention, jusque là. Depuis le duel du Colonel contre le jeune Edward, il regarde les mains de Mustang. Il l’observe à la dérobée, de temps en temps, le regarde quand il se met sérieusement à signer sa paperasse, à toute vitesse. Il le regarde quand il enfile ses gants, il détaille le cercle sans jamais réussir à le mémoriser entièrement. Il a souvent pensé aux mains de Mustang, sachant qu’elles étaient inaccessibles.
Aujourd’hui, il a celles de Havoc dans les siennes, et ne peut s’empêcher de les trouver attirantes. Pour un peu, il les trouverait plus intéressantes encore que celles du Colonel.
*
Fury fait un dernier tour avec sa bande et la noue.
« Voilà. »
Et sans prévenir, il porte la main blessée et bandée à ses lèvres et y dépose un bisou bruyant. Un baiser de comédie, sans nul doute, un bisou anti-bobo comme font les mamans à leur enfant qui pleurniche.
« Le Colonel m’a chargé de vous babysitter jusqu’à Central, après tout, » explique-t-il, rougissant un peu, mais en soutenant son regard étonné… et amusé, aussi, plus que fâché. Fury tripote nerveusement une bande de gaze.
« Mais même sans ça, j’aurais fait de mon mieux pour prendre soin de vous, » avance-t-il bravement.
Havoc réprime à grand-peine un sourire trop large pour être convenable. Il est vraiment mignon, son petit subordonné… pour faire bonne mesure, il lui ébouriffe les cheveux de sa main valide.
« Merci.
- Je vous en prie, Sous-lieutenant.
- N’oublie pas de prendre soin de toi, aussi, » lui rappelle-t-il en lui tapotant la tête, n’osant toucher du doigt le gros pansement qui lui orne le front.
Fury acquiesce silencieusement. Ça doit être un ordre facile à suivre, ça.
Quand même, il soupire intérieurement : rêver sur les mains d’un officier supérieur est interdit, de toutes façons. Mieux vaut se dépêcher de finir ce bandage et en finir avec ce fantasme naissant, avant de risquer de faire une bêtise.
C’était pour exorciser ça, qu’il s’est autorisé à le traiter comme un enfant, se répète-t-il. Rien de plus. Pour mettre de la distance, voilà tout.
Et aussi à cause de ce qui s’est passé un peu plus tôt, le coup des gamelles partagées et d’agir comme des enfants. Si Havoc le prend ainsi… n’allez pas vous méprendre, ça n’était pas pour se venger de l’humiliation subie ! D’abord, Cain Fury est un soldat respectueux, il ne se « vengerait » pas. Ensuite, il lui fait entièrement confiance et n’irait pas penser que le sous-lieutenant Havoc aurait pu faire exprès de le mettre dans l’embarras. Et puis finalement, il peut très bien choisir de rentrer dans son jeu. Comme il l’a dit, personne ne pense à mal. Et il faut bien qu’il montre qu’il peut être audacieux, lui aussi, qu’il peut plaisanter aussi et tout.
Et d’abord, il est impossible qu’il pense à mal. Il admire son Colonel et son Colonel lui fait confiance sur cette mission d'escorte et il la remplira avec diligence jusqu’au bout et rien ne viendra interférer. Il n’a pas à s’en convaincre, il en est convaincu. La confiance en soi est quelque chose de très important. Et le sous-lieutenant Havoc lui a déjà reproché d’en manquer, et bien il va lui prouver qu’il peut être très déterminé quand il le faut !
Les soins finis, après leur petit échange, Havoc a rapidement détourné son attention de lui. Mais pour Fury, ça n’est pas tout à fait fini pour autant ; il range méticuleusement tout bien en ordre dans la trousse de secours. Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place, c’est important, aussi. Il l’affirme mentalement encore une fois : il faut qu’il prouve qu’il est déterminé, et efficace, et organisé et tout. S’il tient tout ce qu’on lui confie bien en ordre, nul doute qu’il pourra prouver qu’il est, lui aussi, quelqu’un de valable.
Au moment de refermer la trousse, alors qu'il vérifie une dernière fois qu’elle est bien en ordre toutefois, il est pris d’un doute : il cherchait à "déterminer" quoi, exactement, déjà ?
*
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Chapitre #04, Bandages et bisou magique
Personnages/Couple : Jean Havoc, Cain Fury
Thème #28, " médicament (30_baisers)
Continuité/ Spoil éventuel : entre les épisodes 43 et 46
Genre : gen/vaguement choupi/un petit peu d'UST
Gradation : G / K
Nombre de mots : 1300 et des brouettes
[ prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
De loin en loin, le convoi de retour vers Central marque des pauses.
« Je vais en profiter pour refaire le bandage. Ça va sans doute piquer un peu…
- ‘Pourra pas être pire.
- Et c’est nécessaire. Bon.
- Aïeuh ! »
La blessure de Havoc, qui pendant des heures n’a été qu’une douleur sourde pulsant dans sa main, se réveille brutalement quand on y touche.
« Bon, voyons ça. »
Sous les bandages interminables à dérouler, la plaie n’est pas encore trop moche.
« Ça va, ça n’a pas l’air de s’infecter. »
Havoc jette un regard légèrement inquiet aux mains de Fury qui sortent le matériel de torture de la trousse à pharmacie.
« Tu es sûr de ce que tu fais, au moins ?
- Bien sûr. Vous n’avez pas confiance ?
- J’suis pas une radio cassée… »
(Non, une radio, on peut l’éteindre quand on en a marre des programmes. Chut, 'réponds pas ça.)
« On est tous censés connaître au moins les premiers secours. Pas vous ?
- J’ai dû oublier, depuis l’temps.
- Tenez-vous tranquille Sous-lieutenant, s’il vous plaît. »
Il fait ce qu’il peut pour obtempérer. Mais c’est loin d’être évident.
Il ne sait pas bien pourquoi, mais ça le met mal à l’aise. Son cœur bat aussi fort que si c’était une jolie infirmière qui lui refaisait son bandage. Sans doute parce qu’il n’a pas l’habitude qu’on lui touche les mains. Il n’aurait jamais cru avoir les mains aussi sensibles. Avec ou sans blessure. Ça doit être ça. Le contact est trop… intime, et ce, avec qui que ce soit. Fury ou n’importe qui d’autre. Il vaudrait mieux qu’il arrête d’y penser. Comme ça, il ne pensera même pas qu’avec le Colonel, ça ne lui avait pas fait autant d’effet.
Résigné, il abandonne sa main blessée aux soins doux et précis de son compagnon d’infortune. Mais alors, il ne sait plus quoi faire de sa main valide inoccupée. Fumer, ça serait bien. Sauf qu’il paraît qu’il n’a pas le droit, dans un lieu clos. Et surtout, Fury est bien trop proche, ça le gênerait sans doute. Sa main repose bêtement sur ses genoux et il se prend à souhaiter qu’elle soit blessée aussi, qu’il puisse en faire quelque chose…
« Je voudrais vraiment que ça commence à cicatriser, » intervient Fury, alors qu’il termine le pansement.
(Et moi alors ? C’est ma main quand même !)
Il se tortille, grimace, exagère un peu quand ça pique trop. Son « infirmier » fronce les sourcils mais le laisse faire sans plus s’excuser chaque fois que le sous-lieutenant se plaint tacitement du désagrément des soins.
Après tout, s’il a l’énergie de se comporter comme un enfant douillet, ça doit vouloir dire que ça va… du moins, il voudrait le croire.
« Ça ne me plaît pas… on aurait dû vous faire examiner dans un hôpital plus proche, avant de partir.
- Le Colonel disait que ça tiendrait.
- Espérons-le. »
*
Havoc a de belles mains, note quand même Fury au passage. Il n’a pas pu s’empêcher de le constater, à devoir s’en occuper de si près… Il n’aurait sans doute pas dû se permettre un tel geste, à la fin du pansement, mais c’était plus fort que lui.
Havoc a de grandes mains, avec de longs doigts. Les jointures ressortent un peu, le bout des ongles est coupé bien carré. Les premiers doigts de sa main droite sont jaunis, trahissant son habitude de fumer ; ses mains sont rêches, un peu calleuses. Des mains d’homme, des mains qui travaillent.
Il y a la blessure, aussi, la déchirure qui commence à se refermer et dont il prend soin -jusqu’ici, aucun signe d’infection, heureusement. Reste un hématome, dû au recul de l’arme ; il se résorbe doucement. Fury espère que cette main n’est pas trop endommagée, que tout guérira bien, qu’elle ne perdra rien de sa mobilité.
Ça serait tellement dur pour Havoc, et tellement dommage pour de si belles mains, ajoute-t-il silencieusement.
C’est curieux, tout de même ; jamais il n’y avait prêté attention, jusque là. Depuis le duel du Colonel contre le jeune Edward, il regarde les mains de Mustang. Il l’observe à la dérobée, de temps en temps, le regarde quand il se met sérieusement à signer sa paperasse, à toute vitesse. Il le regarde quand il enfile ses gants, il détaille le cercle sans jamais réussir à le mémoriser entièrement. Il a souvent pensé aux mains de Mustang, sachant qu’elles étaient inaccessibles.
Aujourd’hui, il a celles de Havoc dans les siennes, et ne peut s’empêcher de les trouver attirantes. Pour un peu, il les trouverait plus intéressantes encore que celles du Colonel.
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Fury fait un dernier tour avec sa bande et la noue.
« Voilà. »
Et sans prévenir, il porte la main blessée et bandée à ses lèvres et y dépose un bisou bruyant. Un baiser de comédie, sans nul doute, un bisou anti-bobo comme font les mamans à leur enfant qui pleurniche.
« Le Colonel m’a chargé de vous babysitter jusqu’à Central, après tout, » explique-t-il, rougissant un peu, mais en soutenant son regard étonné… et amusé, aussi, plus que fâché. Fury tripote nerveusement une bande de gaze.
« Mais même sans ça, j’aurais fait de mon mieux pour prendre soin de vous, » avance-t-il bravement.
Havoc réprime à grand-peine un sourire trop large pour être convenable. Il est vraiment mignon, son petit subordonné… pour faire bonne mesure, il lui ébouriffe les cheveux de sa main valide.
« Merci.
- Je vous en prie, Sous-lieutenant.
- N’oublie pas de prendre soin de toi, aussi, » lui rappelle-t-il en lui tapotant la tête, n’osant toucher du doigt le gros pansement qui lui orne le front.
Fury acquiesce silencieusement. Ça doit être un ordre facile à suivre, ça.
Quand même, il soupire intérieurement : rêver sur les mains d’un officier supérieur est interdit, de toutes façons. Mieux vaut se dépêcher de finir ce bandage et en finir avec ce fantasme naissant, avant de risquer de faire une bêtise.
C’était pour exorciser ça, qu’il s’est autorisé à le traiter comme un enfant, se répète-t-il. Rien de plus. Pour mettre de la distance, voilà tout.
Et aussi à cause de ce qui s’est passé un peu plus tôt, le coup des gamelles partagées et d’agir comme des enfants. Si Havoc le prend ainsi… n’allez pas vous méprendre, ça n’était pas pour se venger de l’humiliation subie ! D’abord, Cain Fury est un soldat respectueux, il ne se « vengerait » pas. Ensuite, il lui fait entièrement confiance et n’irait pas penser que le sous-lieutenant Havoc aurait pu faire exprès de le mettre dans l’embarras. Et puis finalement, il peut très bien choisir de rentrer dans son jeu. Comme il l’a dit, personne ne pense à mal. Et il faut bien qu’il montre qu’il peut être audacieux, lui aussi, qu’il peut plaisanter aussi et tout.
Et d’abord, il est impossible qu’il pense à mal. Il admire son Colonel et son Colonel lui fait confiance sur cette mission d'escorte et il la remplira avec diligence jusqu’au bout et rien ne viendra interférer. Il n’a pas à s’en convaincre, il en est convaincu. La confiance en soi est quelque chose de très important. Et le sous-lieutenant Havoc lui a déjà reproché d’en manquer, et bien il va lui prouver qu’il peut être très déterminé quand il le faut !
Les soins finis, après leur petit échange, Havoc a rapidement détourné son attention de lui. Mais pour Fury, ça n’est pas tout à fait fini pour autant ; il range méticuleusement tout bien en ordre dans la trousse de secours. Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place, c’est important, aussi. Il l’affirme mentalement encore une fois : il faut qu’il prouve qu’il est déterminé, et efficace, et organisé et tout. S’il tient tout ce qu’on lui confie bien en ordre, nul doute qu’il pourra prouver qu’il est, lui aussi, quelqu’un de valable.
Au moment de refermer la trousse, alors qu'il vérifie une dernière fois qu’elle est bien en ordre toutefois, il est pris d’un doute : il cherchait à "déterminer" quoi, exactement, déjà ?
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