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[archive] FMA - Havoc/Fury - PG | Une histoire à suivre (03/33)

Sep 18, 2009 12:58

Série : Havoc et Fury, une histoire à suivre
Chapitre #03, Des rations et des grands blessés
Personnages/Couple : Jean Havoc, Cain Fury

Thèmes #18, « dites ahhh… »
et #12, " de bonne humeur" (30_baisers)
Continuité/Spoil éventuel : entre les épisodes 43 et 46
Genre : gen/vaguement choupi/vaguement cracky
Gradation : G à PG / K+
Nombre de mots : 1100

[ prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]

***
Quand le soir tombe, ils s’arrêtent, semble-t-il encore au milieu de nulle part. On dégourdit les membres ankylosés, on soulage ce qu’il y a à soulager, on fait le plein de ce qu’il y a à remplir. La pause est appréciée, après tout ce temps à ne rien faire.

*
Il y a un truc encore plus horripilant à propos des rations toutes prêtes de l’armée que leur mauvais goût, note Havoc, quelque chose qu’il n’avait encore jamais remarqué jusqu’ici : malgré leur mauvaise qualité, elles restent difficiles à attaquer d’une seule main.
Apparemment, il a préjugé de son habileté. Et Fury le regarde d’un air de « je vous l’avais bien dit ». S’il en doutait autrefois, désormais il en est sûr : on ne peut vraiment pas couper un steak avec une seule main.
Fury laisse échapper un petit soupir et s’empare de son assiette.

« Vous permettez ? »
Et sans vraiment attendre l’autorisation, il entreprend de lui découper sa viande.

Havoc sent ses oreilles virer au rouge. Apparemment, le Colonel a réellement posé une option baby-sitting en lui collant Fury comme escorte jusqu’à Central. Il se sent l’envie de bouder. Puisqu’on le prend pour un enfant, hein…

Tiens, réalise-t-il : et pendant que le petit Fury lui coupe gentiment sa viande, il crève la dalle… et Fury lui-même aussi, peut-être, en fait…
Havoc tend sa fourchette par-dessus la table, vers son assiette en vadrouille . Il pique un bout de viande.

Fury lève le nez, rougit un peu, conscient de l’audace de son comportement envers un supérieur.

« Fais une pause deux secondes, ta gamelle va refroidir pendant ce temps…
- Mais…
- C’est un ordre ? »

Fury rougit définitivement. Mais…
« Je regrette, Sir, je ne peux m’y plier. »

Qu’à cela ne tienne, décide Havoc. Il pique un deuxième bout de viande. Et le lui tend. La fourchette qui se balade juste sous le nez du jeune soldat le fait loucher. Ça marche : il relève les yeux vers lui.
« Rien dans l’ordre hiérarchique n’exige que tu crèves de faim tant que moi je n’ai pas fini. Allez zou, ouvre la bouche. »

Toujours loyal envers ses supérieurs, aussi bizarres que soient les ordres, Fury s’exécute docilement. Il continue la tâche qu’il s’est fixée, avec diligence, coupe soigneusement le steak du sous-lieutenant. Et laisse ledit sous-lieutenant piquer les morceaux au fur et à mesure dans l’assiette, alternant entre un qu’il mange lui-même et un qu’il lui tend.

« Je crois bien qu’il n’y a rien dans les règlements qui interdise à un soldat d’en traiter un autre comme un bébé, ironise Havoc. Ça veut dire que tu peux me materner à me couper ma viande, et moi à te faire manger la tienne. »
Fury lui jette un regard vaguement inquiet, par au-dessus ce qui est devenu leur assiette commune. Quand Havoc emploie ce ton, le reste du monde peut s’attendre au pire…

« S’ils veulent nous prendre pour des mômes trop irresponsables pour voyager sans baby-sitter, on va leur montrer ! » conclut Havoc, décidément bien puéril, et définitivement sérieux dans sa petite lubie, en agitant sa fourchette avec conviction, gesticulant pour appuyer ses dires.
Un regard alentour confirme ses dires : personne ne leur prête attention, personne n’a l’air de les juger inconvenants, mais quand même…
« Sous-lieutenant, ce n’est peut-être pas très…
- Mais non, personne ne dira rien. Regarde, ajouta-t-il en dégageant légèrement le pan de veste couvrant son bras en écharpe. Tout le monde peut voir que le malheureux soldat estropié que je suis a parfaitement le droit d’esclavagiser son subordonné. »

‘Pas sûr pourtant que renverser les rôles en nourrissant ledit subordonné comme un poupon compte comme de l’esclavage… martyre, plutôt, quoi que le mot soit un peu fort ?

En tout cas, Fury cesse de protester et se laisse faire presque complaisamment.

***
Tassé sur sa banquette, Fury roupille innocemment. Vautré sur la sienne, Havoc se désespère d’être toujours éveillé. Pas moyen de dormir, dans ce fourgon, et l’autre en face de lui semble le narguer, à dormir comme un bébé.
Un bébé, c’est bien de ça qu’il a l’air, le « petit frère » de leur équipe. En position fœtale, un poing à demi fermé reposant à quelques millimètres du visage, comme s’il suçait son pouce, les lunettes glissant sur le nez. Il fait beaucoup moins que son âge. Il est mignon.

Havoc se penche sur lui pour lui ôter ses lunettes. Le mouvement ne le réveille pas : il dort vraiment comme un bébé, ou comme un ange ; Havoc n’est pas sûr de quelle image s’applique le mieux à Fury. Sans ses lunettes, il aurait l’air peut-être encore plus jeune. Ou peut-être pas, justement ? en tout cas, très différent, ça le change beaucoup.
Il est complètement détendu… il n’a plus ni son sourire d’enfant, ni cet air nerveux qui le prend par moments. Juste… serein. Et Havoc se demande d’où peut bien venir cette drôle d’idée qui lui dit que l’homme… le garçon… en face de lui est vraiment mignon. Voire carrément adorable.

Vraiment, l’abrutissement de ce long trajet à ne rien faire et le manque de sommeil font des trucs bizarres à son cerveau.
Havoc secoue la tête à cette idée. Il déteste se faire ce genre de réflexion. On ne dit pas d’un autre homme qu’il est "mignon". Même s’il ne trouve pas d’autre mot pour le décrire. Malgré lui, il ne se passe quasiment pas un seul jour sans qu’il se dise « aw, qu’il est mignon » à propos de Fury.

Et puis voilà, Fury n’est pas "un homme", c’est Fury.

Il est toujours souriant, toujours de bonne humeur, ou au moins à faire semblant d’être joyeux pour ne pas ennuyer les autres avec ses propres soucis. Toujours aimable avec tout le monde. Et il est fondamentalement gentil. Il est adorable. Il y en a beaucoup pour dire qu’il n’a rien à faire dans l’armée.
Havoc n’est pas d’accord avec ce dernier point : s’il n’y était pas, ils ne se seraient jamais rencontrés !
Et il se prend toujours à vouloir le défendre. Fury n’est pas une brute épaisse ; il a un cœur et il se sert de sa tête, voilà. (On ne peut pas en dire autant de tout le monde ici, se dit-il parfois.)

Peut-être que Havoc devrait trouver son comportement exaspérant, à la longue… de la part de n’importe qui d’autre, sans doute, la naïveté ou la gentillesse excessive, ça pourrait lui donner envie de cogner. De temps en temps, effectivement, il arrive que ça l’énerve. Surtout quand il le voit être particulièrement aimable avec des types qui ne le méritent pas.
Et pourtant en général, non. La perpétuelle innocence du jeune homme, que rien ne semble pouvoir entamer, continue à attendrir son supérieur.

Avec Fury, c’est vraiment épouvantable : il est contagieux ; au lieu de vouloir effacer son sourire, il lui donne envie de le serrer dans ses bras. Et, pire, les jours où il est vraiment, vraiment de bonne humeur, de l’embrasser.
Ce qu’il peut se sentir bête, quand il se dit ça…

***
( chapitre suivant )

perso: fma - fury, type: chapitre, fandom: fullmetal alchemist, fandom: fma - 1st anime, pairing: traces, perso: fma - havoc, type: fanfic, rating: g-pg, pairing: m/m

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