[archive] FMA - Havoc, Fury - PG | Une histoire à suivre (02/33)
Série : Havoc et Fury, une histoire à suivre
Chapitre #02, En attendant
Personnages/Couple : Jean Havoc, Cain Fury
Thème : (aucun)
Continuité/ Spoil éventuel : épisode 43 (1ère série animée)
Genre : gen
Gradation : PG / K+
Nombre de mots : un peu moins de 1000
[ prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
Malgré tout ce qu’ils ont pu dire ou faire pour protester, le Colonel n’a rien voulu entendre. On les a renvoyés sans ménagement au camp flottant, attendant que le reste de la troupe les rejoigne. Ça ne prend pas bien longtemps, mais suffisamment quand même pour que l’inaction leur pèse.
Havoc déjà s’ennuie ferme, se faisant l’effet d’un paquet encombrant posé dans un coin et oublié là. Fury, chose inhabituelle s’il en est, a l’air complètement déprimé. C’est quelque chose qui ne devrait simplement pas arriver, se dit Havoc avec culpabilité.
« Tu tires la gueule ?
- Non, Sous-lieutenant.
- Si. Quelque chose ne va pas ?
- Rien. Ça va.
- Je suis une compagnie si déplaisante ?
- Non !
- Alors ?
- Rien. C’est juste que…
- Que ?
- Tout ça semble tellement dérisoire… rapatriés, pour trois fois rien…
- Ouais. Comme tu dis. Enfin, quitte à me faire virer de l’action, je préfère encore retourner au Centre qu’être renvoyé à Lior.
- Hm. »
Havoc grince des dents, machinalement, regrettant de n’avoir pas de cigarette à mâchonner. Pas forcément pour fumer, juste pour avoir quelque chose à faire. Se donner une contenance, quelque chose comme ça. Rhâa, si seulement Mustang ne lui avait pas bêtement confisqué son paquet !
Réprimant son envie de taper quelque chose, il ronchonne pour lui-même :
« J’aurais pas dû tirer…
- Vous n’y pouviez pas grand chose. Question de réflexes… Alphonse surgissant comme ça avait de quoi impressionner.
- N’empêche. C’est ma faute si je me suis baisé la main, mais c’est vrai que c’était pas une raison pour t’amocher aussi. Désolé pour toute cette affaire.
- Pas grave. C’était juste un accident. On n’y peut plus rien de toute façon…
- Tu tires quand même la tronche à cause de ça. »
Fury réfléchit quelques instants. Il ne niera plus qu’il est contrarié, ça ne sert à rien. Mais tout de même, il ne faudrait pas qu’on s’imagine qu’il est en colère contre quelqu’un d’autre.
« J’ai juste… l’impression que le Colonel se débarrasse de moi.
- Allons bon !
- Si. En plus d’être inutile, il faut toujours que je trouve un moyen de causer des soucis supplémentaires à chaque mission. Un vrai boulet.
- Mais non ! »
Tous deux soupirent, Havoc d’exaspération, Fury plutôt de résignation. Ils auront du mal à se convaincre l’un l’autre de leur point de vue…
Fury hésite plusieurs fois avant de commencer, et quand il se lance, le rouge lui monte doucement au visage :
« La dernière fois déjà, avec ce convoi de civils ishvals, Edward m’a rétamé.
- …Ça serait arrivé à n’importe qui. Pas de bol, t’étais juste sur sa route.
- Quand même. Et à cause de ça, ensuite, j’aurais dû être sur mes gardes, non ?
- On est tous un peu trop sentimentaux avec ces mômes…
- Le jour de l’évaluation des Alchimistes d’État aussi, je me suis fait aplatir.
- T’étais loin d’être le seul, là…
- Toutes les fois où j’ai causé des problèmes…
- Toutes les fois où t’as sauvé tout le monde en réparant les comm’ pétées ou en bouclant la paperasse en retard…
- …Vous parlez d’une consolation… Et l’affaire du Treizième entrepôt…
- Uh ?
- Ah, non, ne faites attention à ça s’il vous plaît… Enfin, et même la fois avec le chiot…
- Enlevez Black Hayate à Hawkeye et ça se passera mal !
- Je comprendrais que le Colonel essaie de m’écarter.
- Ben en l’occurrence, t’y es pour rien, c’était plutôt ma faute.
- Non. Juste pas de chance. »
Peut-être. Tout simplement. Maintenant, ils n’ont plus qu’à s’en accommoder, de toute façon… ils n’y peuvent plus rien. C’est bien tout le problème, d’ailleurs.
« En fait, c’est moi que tu devrais considérer comme un boulet. ‘tain, j’arrive pas à croire que le Colonel t’ait demandé de m’escorter jusqu’à Central.
- On ne pouvait pas vous laisser seul, non plus.
- Mouais. »
En fait, il reste surtout à attendre qu’on daigne enfin lever le camp. Peut-être qu’une fois effectivement remis en route pour Central, ils auront un peu moins l’impression de contempler les autres s’agiter inefficacement sans pouvoir rien faire…
***
Et le temps et les kilomètres passent. Sans incident notoire. Sans rien de remarquable. Des heures qui se suivent et se ressemblent.
« C’est curieux comme le temps passe différemment quand on voyage. On peut rester assis là des heures sans bouger soi-même, et avec le fourgon qui bouge, les autres passagers, c’est comme si le temps passait plus vite… ou comme si on était hors du temps et qu’on arrivait plus vite.
- Hm ?
- Pas comme au bureau où on travaille des heures, on abat des tonnes de paperasse, à un moment on regarde l’heure et on s’aperçoit qu’il ne s’est passé que quelques dizaines de minutes et qu’il y a toujours plus de papiers à remplir…
- Hn.
- Un peu comme quand on parcourt plusieurs fois le même trajet. Au bout d’un moment, on n’y prête plus attention et on est arrivé avant même de s’en rendre compte.
- Hm ?
- Et on finit aussi par le faire plus vite. On s’y habitue, on ne cherche plus son chemin, on marche plus vite, on sait où et quand traverser aux carrefours, les raccourcis aussi…
- Hn.
- Je raconte des conneries, hein ?
- Hm ?
- ...
- Bah, non. La distorsion du temps sur les trajets, c’est une théorie intéressante. ‘Faudra demander aux scientifiques d’y penser.
- Je raconte des conneries.
- C’est p’tet les trajets et leurs distorsions qui changent les comportements. »
À part une couple de discussions à bâtons rompus, il ne passe rien d’autre que la distance, et encore, pour savoir ça, ils doivent faire confiance aux autres. Rien dans le paysage n’indique vraiment clairement à quel point ils ont bougé. L'impression qu'ils se trouvent hors de la réalité normale s'impose insidieusement...
***
[ chapitre suivant]
Chapitre #02, En attendant
Personnages/Couple : Jean Havoc, Cain Fury
Thème : (aucun)
Continuité/ Spoil éventuel : épisode 43 (1ère série animée)
Genre : gen
Gradation : PG / K+
Nombre de mots : un peu moins de 1000
[ prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
Malgré tout ce qu’ils ont pu dire ou faire pour protester, le Colonel n’a rien voulu entendre. On les a renvoyés sans ménagement au camp flottant, attendant que le reste de la troupe les rejoigne. Ça ne prend pas bien longtemps, mais suffisamment quand même pour que l’inaction leur pèse.
Havoc déjà s’ennuie ferme, se faisant l’effet d’un paquet encombrant posé dans un coin et oublié là. Fury, chose inhabituelle s’il en est, a l’air complètement déprimé. C’est quelque chose qui ne devrait simplement pas arriver, se dit Havoc avec culpabilité.
« Tu tires la gueule ?
- Non, Sous-lieutenant.
- Si. Quelque chose ne va pas ?
- Rien. Ça va.
- Je suis une compagnie si déplaisante ?
- Non !
- Alors ?
- Rien. C’est juste que…
- Que ?
- Tout ça semble tellement dérisoire… rapatriés, pour trois fois rien…
- Ouais. Comme tu dis. Enfin, quitte à me faire virer de l’action, je préfère encore retourner au Centre qu’être renvoyé à Lior.
- Hm. »
Havoc grince des dents, machinalement, regrettant de n’avoir pas de cigarette à mâchonner. Pas forcément pour fumer, juste pour avoir quelque chose à faire. Se donner une contenance, quelque chose comme ça. Rhâa, si seulement Mustang ne lui avait pas bêtement confisqué son paquet !
Réprimant son envie de taper quelque chose, il ronchonne pour lui-même :
« J’aurais pas dû tirer…
- Vous n’y pouviez pas grand chose. Question de réflexes… Alphonse surgissant comme ça avait de quoi impressionner.
- N’empêche. C’est ma faute si je me suis baisé la main, mais c’est vrai que c’était pas une raison pour t’amocher aussi. Désolé pour toute cette affaire.
- Pas grave. C’était juste un accident. On n’y peut plus rien de toute façon…
- Tu tires quand même la tronche à cause de ça. »
Fury réfléchit quelques instants. Il ne niera plus qu’il est contrarié, ça ne sert à rien. Mais tout de même, il ne faudrait pas qu’on s’imagine qu’il est en colère contre quelqu’un d’autre.
« J’ai juste… l’impression que le Colonel se débarrasse de moi.
- Allons bon !
- Si. En plus d’être inutile, il faut toujours que je trouve un moyen de causer des soucis supplémentaires à chaque mission. Un vrai boulet.
- Mais non ! »
Tous deux soupirent, Havoc d’exaspération, Fury plutôt de résignation. Ils auront du mal à se convaincre l’un l’autre de leur point de vue…
Fury hésite plusieurs fois avant de commencer, et quand il se lance, le rouge lui monte doucement au visage :
« La dernière fois déjà, avec ce convoi de civils ishvals, Edward m’a rétamé.
- …Ça serait arrivé à n’importe qui. Pas de bol, t’étais juste sur sa route.
- Quand même. Et à cause de ça, ensuite, j’aurais dû être sur mes gardes, non ?
- On est tous un peu trop sentimentaux avec ces mômes…
- Le jour de l’évaluation des Alchimistes d’État aussi, je me suis fait aplatir.
- T’étais loin d’être le seul, là…
- Toutes les fois où j’ai causé des problèmes…
- Toutes les fois où t’as sauvé tout le monde en réparant les comm’ pétées ou en bouclant la paperasse en retard…
- …Vous parlez d’une consolation… Et l’affaire du Treizième entrepôt…
- Uh ?
- Ah, non, ne faites attention à ça s’il vous plaît… Enfin, et même la fois avec le chiot…
- Enlevez Black Hayate à Hawkeye et ça se passera mal !
- Je comprendrais que le Colonel essaie de m’écarter.
- Ben en l’occurrence, t’y es pour rien, c’était plutôt ma faute.
- Non. Juste pas de chance. »
Peut-être. Tout simplement. Maintenant, ils n’ont plus qu’à s’en accommoder, de toute façon… ils n’y peuvent plus rien. C’est bien tout le problème, d’ailleurs.
« En fait, c’est moi que tu devrais considérer comme un boulet. ‘tain, j’arrive pas à croire que le Colonel t’ait demandé de m’escorter jusqu’à Central.
- On ne pouvait pas vous laisser seul, non plus.
- Mouais. »
En fait, il reste surtout à attendre qu’on daigne enfin lever le camp. Peut-être qu’une fois effectivement remis en route pour Central, ils auront un peu moins l’impression de contempler les autres s’agiter inefficacement sans pouvoir rien faire…
***
Et le temps et les kilomètres passent. Sans incident notoire. Sans rien de remarquable. Des heures qui se suivent et se ressemblent.
« C’est curieux comme le temps passe différemment quand on voyage. On peut rester assis là des heures sans bouger soi-même, et avec le fourgon qui bouge, les autres passagers, c’est comme si le temps passait plus vite… ou comme si on était hors du temps et qu’on arrivait plus vite.
- Hm ?
- Pas comme au bureau où on travaille des heures, on abat des tonnes de paperasse, à un moment on regarde l’heure et on s’aperçoit qu’il ne s’est passé que quelques dizaines de minutes et qu’il y a toujours plus de papiers à remplir…
- Hn.
- Un peu comme quand on parcourt plusieurs fois le même trajet. Au bout d’un moment, on n’y prête plus attention et on est arrivé avant même de s’en rendre compte.
- Hm ?
- Et on finit aussi par le faire plus vite. On s’y habitue, on ne cherche plus son chemin, on marche plus vite, on sait où et quand traverser aux carrefours, les raccourcis aussi…
- Hn.
- Je raconte des conneries, hein ?
- Hm ?
- ...
- Bah, non. La distorsion du temps sur les trajets, c’est une théorie intéressante. ‘Faudra demander aux scientifiques d’y penser.
- Je raconte des conneries.
- C’est p’tet les trajets et leurs distorsions qui changent les comportements. »
À part une couple de discussions à bâtons rompus, il ne passe rien d’autre que la distance, et encore, pour savoir ça, ils doivent faire confiance aux autres. Rien dans le paysage n’indique vraiment clairement à quel point ils ont bougé. L'impression qu'ils se trouvent hors de la réalité normale s'impose insidieusement...
***
[ chapitre suivant]