[repost] HP - Sirius/Remus - PG-13 | Aube grise à deux
Titre : Aube grise à deux
Auteur : ylg
Base : Harry Potter, The Order of the Phoenix
Personnages/Couple : Sirius Black/Remus Lupin
Genre : amour/angst
Gradation : PG-13 / T
Disclaimer : propriété de J. K. Rowling, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Avertissements : Les personnages peuvent être intéressants sans avoir besoin d'être beaux à tomber à la renverse.
Thèmes : " du bout des doigts" et "angst" pour 31_jours (23 août 06)
Notes : fic classée première et gagnante pour la catégorie spéciale (ansgt) pour le mois d'août. C'est l'effet Harry Potter, je parie ; les gens votent plus facilement pour ce fandom que pour d'autres.
Nombre de mots : un peu plus de 500
Peut se prendre comme conclusion vraiment slah d'un triptyque dont les premiers volets contenaient des indices plutôt légers :
Remus - crépuscule
Sirius - nuit noire
**
Treize ans de haine, de dégoût, de colère. Ça ne s’efface pas en un instant, si magique soit-il. Avant le soulagement de se découvrir libre d’aimer de nouveau, il fallait passer par les abîmes du doute, l’horreur d’être passé à côté de la chance de sa vie, pour pas grand-chose, se dire qu’on aurait pu éviter tout cela, se demander ce qu’aurait pu être leur vie ensemble sans cette catastrophe.
Puis, ils s’étaient retrouvés avec ces treize années de frustration à rattraper. Quand ils s’embrassaient, au début, c’était à pleine bouche, comme s’ils avaient à nouveau vingt ans, comme s’il ne s’était jamais rien passé.
Quand le besoin d’être ensemble se faisait trop pressant, quand ils se cachaient des autres pour tenter d’oublier tout ce qui les a jamais séparés pour ne faire qu’un, ils se retrouvaient alors comme hésitants.
C’est avec précaution, presque timidement, qu’ils exploraient le corps de l’autre. Nus l’un pour l’autre, ils ne pouvaient ignorer le temps et la douleur qui sont passés sur eux, le poids de ces treize ans maudits qui les accable.
S’ils voyaient encore la beauté l’un de l’autre et le souvenir toujours vivace de leur jeunesse, ils avaient vieilli avant l’âge. Rides, cernes, cheveux blancs, peaux fatiguées, corps déjà usés quand ils devraient encore se trouver dans la force de l’âge.
À chaque fois, ils se redécouvraient, comme deux enfants qui se voient pour la première fois, ou peut-être comme deux vieillards qui craignent de ne pas se reconnaître… ils préfèrent l’idée des enfants, bien sûr. Pourtant, Remus se dit parfois qu’ils faisaient l’amour comme un vieux couple qui n’a plus de passion depuis des années, juste un reste de tendresse et la crainte vague de blesser l’autre. Sirius lui, se demanda où donc a filé leur jeunesse, s’il aurait eu autant de tendresse en découvrant un corps jeune et éclatant de santé à son amant.
Ils faisaient ça discrètement, loin des regards et des oreilles indiscrets. L’espace d’un instant, Sirius voulut envoyer promener les convenances, faire l’amour avec Remus comme si rien d’autre n’avait d’importance. Mais il s’en trouva finalement incapable.
Non, ils ne pouvaient plus faire semblant d’avoir encore vingt ans et de faire toutes les folies permises à la jeunesse.
Ils n’exhibaient pas leurs sentiments, rendus l’un comme l’autre discrets par ces treize ans de solitude. Ils faisaient passer l’Ordre d’abord, avant les restes de leurs rêves, brisés par le poids de la réalité.
Ils faisaient ça à l’aube, quand les autres dormaient, dans la lumière grise du petit jour, à l’heure où la jeunesse a encore besoin de sommeil, quand seule une lueur trouble est témoin, ni soleil ni lune ni personne. Quand cela personne ne risquait de se déranger à surprendre deux hommes mûrs se caresser du bout des doigts.
Auteur : ylg
Base : Harry Potter, The Order of the Phoenix
Personnages/Couple : Sirius Black/Remus Lupin
Genre : amour/angst
Gradation : PG-13 / T
Disclaimer : propriété de J. K. Rowling, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Avertissements : Les personnages peuvent être intéressants sans avoir besoin d'être beaux à tomber à la renverse.
Thèmes : " du bout des doigts" et "angst" pour 31_jours (23 août 06)
Notes : fic classée première et gagnante pour la catégorie spéciale (ansgt) pour le mois d'août. C'est l'effet Harry Potter, je parie ; les gens votent plus facilement pour ce fandom que pour d'autres.
Nombre de mots : un peu plus de 500
Peut se prendre comme conclusion vraiment slah d'un triptyque dont les premiers volets contenaient des indices plutôt légers :
Remus - crépuscule
Sirius - nuit noire
**
Treize ans de haine, de dégoût, de colère. Ça ne s’efface pas en un instant, si magique soit-il. Avant le soulagement de se découvrir libre d’aimer de nouveau, il fallait passer par les abîmes du doute, l’horreur d’être passé à côté de la chance de sa vie, pour pas grand-chose, se dire qu’on aurait pu éviter tout cela, se demander ce qu’aurait pu être leur vie ensemble sans cette catastrophe.
Puis, ils s’étaient retrouvés avec ces treize années de frustration à rattraper. Quand ils s’embrassaient, au début, c’était à pleine bouche, comme s’ils avaient à nouveau vingt ans, comme s’il ne s’était jamais rien passé.
Quand le besoin d’être ensemble se faisait trop pressant, quand ils se cachaient des autres pour tenter d’oublier tout ce qui les a jamais séparés pour ne faire qu’un, ils se retrouvaient alors comme hésitants.
C’est avec précaution, presque timidement, qu’ils exploraient le corps de l’autre. Nus l’un pour l’autre, ils ne pouvaient ignorer le temps et la douleur qui sont passés sur eux, le poids de ces treize ans maudits qui les accable.
S’ils voyaient encore la beauté l’un de l’autre et le souvenir toujours vivace de leur jeunesse, ils avaient vieilli avant l’âge. Rides, cernes, cheveux blancs, peaux fatiguées, corps déjà usés quand ils devraient encore se trouver dans la force de l’âge.
À chaque fois, ils se redécouvraient, comme deux enfants qui se voient pour la première fois, ou peut-être comme deux vieillards qui craignent de ne pas se reconnaître… ils préfèrent l’idée des enfants, bien sûr. Pourtant, Remus se dit parfois qu’ils faisaient l’amour comme un vieux couple qui n’a plus de passion depuis des années, juste un reste de tendresse et la crainte vague de blesser l’autre. Sirius lui, se demanda où donc a filé leur jeunesse, s’il aurait eu autant de tendresse en découvrant un corps jeune et éclatant de santé à son amant.
Ils faisaient ça discrètement, loin des regards et des oreilles indiscrets. L’espace d’un instant, Sirius voulut envoyer promener les convenances, faire l’amour avec Remus comme si rien d’autre n’avait d’importance. Mais il s’en trouva finalement incapable.
Non, ils ne pouvaient plus faire semblant d’avoir encore vingt ans et de faire toutes les folies permises à la jeunesse.
Ils n’exhibaient pas leurs sentiments, rendus l’un comme l’autre discrets par ces treize ans de solitude. Ils faisaient passer l’Ordre d’abord, avant les restes de leurs rêves, brisés par le poids de la réalité.
Ils faisaient ça à l’aube, quand les autres dormaient, dans la lumière grise du petit jour, à l’heure où la jeunesse a encore besoin de sommeil, quand seule une lueur trouble est témoin, ni soleil ni lune ni personne. Quand cela personne ne risquait de se déranger à surprendre deux hommes mûrs se caresser du bout des doigts.