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[repost] HP - Sirius/Remus - PG-13 | Tout au fond de cette nuit

Jun 21, 2009 19:44

Titre : Tout au fond de cette nuit
Auteur : ylg
Base : Harry Potter
Personnages/Couple : Sirius Black, Sirius/Remus
Genre : angst
Gradation : PG-13 / T
Disclaimer : propriété de Joanne K. Rowling, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Thème : " hurlement" pour 31_jours (23 mai 06)
Continuité/Spoil éventuel : The Prisoner of Azkaban
Nombre de mots : près de 800



***
J’ai arrêté de compter les jours, les nuits depuis bien longtemps. Arrêté de compter les maigres repas immangeables, compter les rats qui me réveillaient les premières nuits. Arrêté de compter les pas dans les couloirs, nouveaux venus occasionnels, rares visites, départs plus rares encore. Arrêté même de compter les lunes qui se succèdent.
Elles passent, enflent, brillent, disparaissent et reviennent. Toujours identiques.

Te souviens-tu, Remus, comme dans notre jeune temps, la lune était si différente chaque soir, si différente de mois en mois ?

Du fond de ce trou, c’est devenu toujours la même, exactement semblable nuit après nuit, comme si j’étais enfermé au cœur d’une seule nuit interminable, comme si la même nuit se répétait encore et encore sans jamais aller de l’avant.

Te souviens-tu, cette sensation de liberté infinie quand nous courions les bois et les landes sous son œil parfois complice, parfois réprobateur, sans jamais nous soucier ni du passé ni du présent ni de l’avenir ?

Le chant du vent, les étoiles scintillantes ou les nuages lourds qui la voilaient, cette lune, les mille bruits de la nuit, la terre sous nos pattes et rien que le ciel au-dessus de nous ?

Je ne vais pas te parler des murs gris, des murs ternes et sombres qui oppressent cette cellule, des pleurs qui font écho au long des couloirs…

Je ne me souviens plus, moi-même, comment, entre toutes les formes animales possibles, c’est celle du chien qui est devenue mienne, si proche de « ton » loup. Le sais-tu, toi ? moi, j’ai oublié, si jamais je l’ai su un jour…

Les étoiles qui se montrent parfois entre les barreaux ne ressemblent pas à celles sous lesquelles nous jouions, à cette époque, à se croire dans un tout autre monde.

Sais-tu encore si nous avons déjà parlé de ces étoiles ? j’entends James affirmer haut et fort que c’est un truc de gonzesses et que l’avenir n’est pas écrit d’avance dans des bulles de gaz, j’entends Peter ricaner. Je t’entends opposer que pour certains, l’avenir est tout de même tracé dans le ciel. Tu regardais la lune croissante avec quelque chose d’atroce au fond des yeux en disant cela, n’est-ce pas ?

As-tu, oui ou non, ajouté que tu espérais que le tien était aussi dans les étoiles ?
Dis-moi, Remus, as-tu pensé à l’étoile dont je porte le nom ?

Parce que tu vois, moi, au fond de ce trou, il n’y a plus grand chose dont je sois sûr. Pour moi, les étoiles, ça n’est que le passé ! il y en a tellement qui oublient jusqu’à leur nom ici, je me demande si le mien est toujours le bon, parfois. Mon nom, celui de mon frère, de ma cousine, quelques autres encore qui m’échappent : je te le dis, le temps des étoiles est révolu.

Et toi, t’en souviens-tu, du temps d’avant la lune ?

Tu ne m’as jamais dit quand c’était arrivé… si ?

Je crois que j’oublie le temps d’avant ce trou sans fond. Les étoiles disparaissent et la lune me regarde de haut. Tout seul, perdu au fond de ma cellule.

Toi aussi, es-tu tout seul au fond de ta nuit misérable, maintenant ?

Qu’es-tu devenu, depuis tout ce temps ? Remus, es-tu seulement encore en vie, dis-moi, les lunes passent et repassent sans que j’aie de nouvelles de toi. Ni personne d’autre d’ailleurs.

Je t’imagine hurler à chaque lune ronde qui s’en revient, ton corps se tordre comme au temps d’avant « nos » nuits. En viens-tu à oublier ces quelques années, le temps de notre liberté, du grand pied-de-nez à la lune ?
J’espère que non… Moi, je m’en souviens encore. Un peu. Toi, je t’en prie, n’oublies pas.

Je me souviens de ça. Mon corps au moins se souvient de la lune.

Je ne sais pas si hors de ces murs, tu existes encore. Je ne sais plus si tu as jamais existé, je commence à me demander si tu n’es pas un produit de mon imagination, jeté sur moi par cette lune qui m’obsède.

Chaque fois qu’elle monte dans le ciel, chaque fois, j’abandonne ma forme humaine.
Chaque pleine lune voit un gros chien noir hurler au fond de sa prison.
Je hurle pour ma douleur d’être ici, pour la tienne d’être ainsi, pour la nôtre d’être seuls.

Tu me manques, Remus, et je n’ai d’autre moyen de te le dire que de hurler de toutes mes forces vers la lune qui te tourmente, hurler avec toi si tu le peux encore, hurler à ta place si tu ne le peux plus.

perso: hp - remus, rating: pg-13, pairing: traces, type: fanfic, pairing: m/m, perso: hp - sirius, fandom: harry potter

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