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[archive] FMA - Havoc, Fury - G | Une histoire à suivre (32/33)

May 10, 2010 19:56

Série : Havoc et Fury, une histoire à suivre
Chapitre #32, Une lettre de Maman
Personnages/Couple : Jean Havoc/Cain Fury

Thèmes #02, " nouvelles ; lettre" et #05, « j'ai quelque chose à te dire » (30_baisers)
Genre : domestique
Gradation : PG / K+
Nombre de mots : 900

[ prologue]
[ liste des chapitres]

[ chapitre précédent]

***
C'est à des détails comme ça qu'on sait si l'autre est déjà rentré ou non, quand ils finissent à des horaires différents : le tas de courrier encore dans la boîte aux lettres ou déplacé jusqu'à la table de la cuisine.
Journal, facture, facture, tract, une lettre manuscrite…
La routine, quoi.

Quand Jean relève le nez de son canard, Cain est totalement absorbé dans la lecture de sa missive.
Il sourit intérieurement : il peut imaginer d'ici ce que raconte sa maman rien qu'à suivre les expressions passant tour à tour sur le visage de son ami.
Papa vieillit doucement, il a mal au dos et il ronchonne, mais dans l'ensemble ça va. En revanche le vieux chien ne va plus très fort, je me demande s'il passera l'hiver… la récolte des prunes a été exceptionnelle cette année, je t'enverrai un pot de confiture. Ta sœur Sophie me cache quelque chose, je suis sûre qu'elle a rencontré un garçon qui lui plaît et qu'elle essaie de le tenir secret. Le fils des voisins va bientôt se marier. Etc, etc.
Quand Cain arrive à la fin de la lettre et pousse un profond soupir, Jean s'étonne. D'habitude, les nouvelles de sa mère l'amusent, ça lui remonte le moral. Jamais il ne l'avait vu ainsi découragé.

« Qu'est-ce qui se passe ? mauvaises nouvelles ? »
Intérieurement, il prie pour que ça ne soit pas son vieux chien. Encore que, si ç'avait été ça, il aurait sans doute fondu en larmes immédiatement, il n'aurait pas eu l'air aussi… contrarié.

« Pas exactement. Mais…
- Mais ?
- Elle me demande…
Et toi Cain chéri, quand tu auras trouvé une gentille fille, tu me la présenteras, n'est-ce pas ?
Affectueusement, ta maman qui t'embrasse fort.
- Ah… »

Ils laissent un silence s'installer. Pas question de lui mentir, n'est-ce pas ? quant à lui dire la vérité…
« Tu… vas faire quoi ? » demanda Jean, mal à l'aise.
Cain replie la lettre en soupirant à nouveau.
« Lui dire. Il serait temps, je pense. »
Il lève les yeux vers Jean, qui hoche la tête.
« Sauf si tu ne veux pas…
- Non, non. Pourquoi moi j'aurais quelque chose à y redire ? c'est tes parents.
- Je ne sais pas, tu pourrais ne pas vouloir qu'ils sachent que tu partages ma vie.
- Ils ne me connaissent pas.
- Encore. »
Nouveau silence.
« Tu… tu crois qu'ils le prendront comment ? »
Cain hausse les épaules.
« Je ne sais pas. Je ne le saurai que si je leur dis.
- Tu vas le faire. »
Ça n'est pas une question.
« Oui… je ne sais pas encore comment, regretta-t-il, mais je vais leur dire. »

Parce que, bien sûr, c'est plus facile à dire qu'à faire.

Malgré ses efforts, la page blanche reste blanche. Les gribouillages dont il la couvre n'aboutissent à rien.

« J'ai peur de ne pas y arriver. Les mots… les mots refusent de s'agencer correctement.
- Pourquoi tu l'appelles pas, alors ? »

Pourquoi ? Aussi bizarre que ça puisse paraître vu sa spécialité, Cain Fury n'est pas un mordu du téléphone. Peut-être parce que justement le fait de passer des heures et des heures de temps de travail sur des radios, à réparer des combinés tombés en panne le fait arriver à saturation ?
Il n'a pas peur des lignes défaillantes, non. Mais de qui décrochera, à l'autre bout du fil ; ce n'est pas tout de savoir où son appel arrive ; comment savoir qui sera là pour le recevoir, c'est une toute autre affaire.
Et les silences, les blancs, les mots manquants…
S'il ne se sent pas à l'aise à l'écrit, ça n'est pas mieux au téléphone, alors qu'il ne peut pas voir le visage de son interlocuteur, où il est privé de son regard.
Jean se dit parfois qu'un timide de son genre, ça devrait le rassurer, qu'on ne le voie pas hésiter, rougir, baisser les yeux devant un autre. He non.
Cain s'obstine quand même encore un moment.
En fin de compte, après avoir essayé une, deux, trois, plein de fois, raturé un nombre incroyable de brouillons, il se résigne et décrocher ce fichu téléphone et à composer le numéro. Pas à l'autre bout du pays non plus, mais à un bon paquet de kilomètres de là.

Impossible d'aligner les mots de manière infaillible pour être certain de bien se faire comprendre, impossible d'anticiper les réactions du destinataire. Quand bien même il y passerait une éternité, il n'y arriverait jamais, il resterait toujours quelque chose à laquelle il n'aurait pas pensé, qui pourrait aller de travers. Simplement parce qu'il devait parler à quelqu'un d'autre que lui-même, il ne pouvait vraiment anticiper ses réactions.
Au téléphone, ça serait sans doute un mauvais moment à passer… mais il pourrait vraiment dire tout ce qu'il avait sur le cœur. Et c'était vrai dans les deux sens. Toutes les questions qui se poseraient, ils pourraient les résoudre.

Alors que les sonneries retentissent dans le vide, creusant son angoisse, Jean vient se couler à côté de lui et l'enlaça sans un mot. Leurs doigts s'entremêlèrent. C'était bien ainsi : une main pour tenir ce téléphone et tout raconter à Maman, l'autre dans celle de l'homme qui partagea sa vie.
Leurs regards se croisent quand le clic du combiné qu'on décroche retentit. Tout ira bien.
Puis Cain se concentre sur ce qu'il avait à dire. Jean passe juste une dernière fois ses lèvres sur sa tempe, l'encourageant silencieusement.

« Allô ? »

« Oui. Oui. J'ai reçu ta lettre et… »

« Oui, Maman. Non. »

« Maman, s'il te plaît. Écoute. J'ai… quelque chose à te dire. »

***
dernier chapitre

perso: fma - fury, type: chapitre, fandom: fma - indifférent, fandom: fullmetal alchemist, perso: fma - oc, fandom: fma - 1st anime, type: fanfic, rating: g-pg, perso: fma - havoc, pairing: m/m

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