[archive] FMA - Havoc/Fury - PG-13 | Une histoire à suivre (27/33)
Série : Havoc et Fury, une histoire à suivre
Chapitre #27, Les bruits qui courent
Personnages/Couple : Jean Havoc, Cain Fury ; le reste de l'équipe Mustang
Thème #03, " scandale " (30_baisers)
Genre : difficultés extérieures
Gradation : PG-13 / T
Nombre de mots : 1111
[prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
Ils finissent par se connaître l'un l'autre par cœur, connaître même « les beaux-parents », former une famille...
Au point que c'est Jean qui fait spontanément cette proposition, et sans vraiment plaisanter :
« On pourrait vivre ensemble. »
C'est quelque chose de tellement nouveau pour Jean d'avoir quelqu'un qui veut de lui, il voudrait rester avec Cain jour et nuit. C'est chouette de partager le même bureau, les mêmes missions, estime-t-il.
Il aime pouvoir le regarder et savoir que son sourire est pour lui. Sans aller jusqu'à passer leur vie l'un sur l'autre, sans voler chaque moment possible pour faire des cochoncetés, il aime pouvoir, en passant, le serrer dans ses bras : Fury fait juste la bonne taille pour un câlin comme ça. Jean n'a jamais été très démonstratif avant ça, mais heh, avec lui il vient de découvrir qu'il y a des choses auxquelles on ne peut pas résister ! et puis quand on nage dans le bonheur, on veut en profiter. Et ça marche dans les deux sens !
Mais quand même, trop d'un coup... Cain prend peur.
« Non. »
Vivre vraiment en couple, tout de suite, absolument, quelque chose lui dit que ça n'est pas une si bonne idée.
C'est ce qu'affirme Farman, en tout cas, qu'à trop vouloir tout de suite ils risquent de s'étouffer l'un l'autre. Entendre ça met Havoc en colère : Merde alors, après tout ce qu'ils ont fait pour les pousser dans les bras l'un de l'autre, si c'est pour leur dire d'arrêter..!
« On pensait pas... bon, je pensais pas, je sais pas pour l'autre cinglé aux étincelles, mais moi à l'époque je pensais pas que tu le ferais vraiment, marmonne Breda. Mais bon, j'ai vu ce que ça a donné, hein.
- On ne parle pas de tout arrêter, justifie Farman, juste de pas vous précipiter. »
Vexé, Havoc l'accuse d'être juste jaloux et de ne pas savoir de quoi il parle.
Tout de même, ses paroles sèment le doute dans leurs deux cœurs.
De fait, pour Cain, passer sa vie à faire le mur pour rejoindre Havoc ça n'est pas une vie possible, sur le long terme.
L'inverse est impossible, bien trop risqué ; on peut découcher du dortoir mais difficilement y introduire quelqu'un d'autre en cachette - enfin, avec beaucoup de précautions, on peut, mais ça pose beaucoup de problèmes pour pas grand' chose de satisfaisant au final.
Ça aussi ils l'ont tenté une fois et Fury refuse catégoriquement de recommencer. Il préfère encore la solution de la fuite. Mais c'est usant.
Pour les règles à respecter d'abord, le manque de sommeil ensuite. L'exercice physique passe encore ; grimper, courir, faire l'aller-retour, ajouter l'acte sexuel, il s'y habitue. Même si ça fatigue toujours.
Au moins, le voilà motivé pour chercher une autre solution.
*
Au lieu de cela cependant... Leurs projets se trouvent pris de vitesse.
C'était facile, avec des collègues accommodants (certains même un peu trop parfois), de vivre en ignorant le monde. Ils ont vécu leur bonheur à deux en essayant quand même de ne pas l'étaler devant les autres,
parce qu'ils n'osaient pas y croire au début
et puis que ça leur a fait un peu peur, d'être tellement heureux ensemble
et puis le bon sens leur a rappelé que, même s'ils essaient de faire semblant de ne pas le savoir, il y a des règles à ne pas enfreindre
...et voilà que leur petite bulle de bonheur éclate brusquement.
*
C'est quelque chose de terrible, les bruits de couloir. On raconte, vous savez quoi, on raconte que deux soldats ont été vus en train de s'embrasser en douce derrière une porte qu'ils croyaient fermées. Oui, oui, Stoker du département des affaires internes est formel, il les a vus.
Les bruits courent, rapportés par les soldats avides de détails croustillants, ravis de tirer dans les pattes de concurrents éventuels dans la course à la promotion. Ceux-là, pris sur le fait, peuvent dire adieu à leur carrière.
Les bruits courent, portés par les soldats contents de pouvoir écraser ceux qui sortent du moule, du haut de leur normalité. Dans l'armée, 'faut être un homme, un vrai, y'a pas d'place pour les lavettes.
Les bruits courent, jusqu'aux oreilles des supérieurs, qui s'en offusquent.
On raconte que ces deux-là vont passer en cour martiale.
Oui, oui, pour un simple baiser à la sauvette dans un couloir sombre. Ah bien sûr, si on avait la preuve formelle qu'ils ont fait plus, ça serait parfait, mais déjà même ça, ça suffit à les accabler.
La rumeur se répand ; bientôt ceux-là seront virés de l'armée, ça ne fait aucun doute.
Les soldats colportent tout ça à mi-voix, l'air de ne pas y toucher, mais avec une drôle de lueur dans les yeux.
Dans le bureau du Colonel Mustang, depuis que ce bruit est passé par là, deux soldats se sont fait étrangement silencieux et refusent obstinément de regarder les autres dans les yeux, ils refusent même de poser les yeux l'un sur l'autre.
Depuis que cette rumeur est tombée sur un coin du bureau, éclaboussant de scandale tout le monde présent, ces deux-là s'évitent honteusement.
Ils redoutent plus que tout le moment où un collègue leur demandera ce qu'ils pensent de cette affaire. Parce que prendre la défense de ces deux malheureux, ça sera sans doute s'accuser eux-mêmes, et les dénigrer pour tenter de donner le change, ça serait la pire des hypocrisies.
Quand le hasard des événements les force à se faire face, un murmure désespéré passe de l'un à l'autre :
« Je te l'avais dit, on ne peut pas continuer comme ça, c'est beaucoup trop dangereux…
- Non. On fait attention. Ça ne nous arrivera pas. Eux ont fait une connerie…
- Tu ne vas pas dire qu'ils ont ce qu'ils méritent !
- Non ! Non, bien sûr… »
Après un silence douloureux, il reprend :
« Même si on croit être prudents… on risque de se relâcher, un jour, de se croire au-dessus de tout. De faire une erreur quelque part.
- …de nous faire espionner ?
- C'est ça, moque-toi ! Oui, ça peut arriver. »
Un nouveau silence, encore plus pesants s'installe.
« La seule solution pour ne plus courir aucun risque, lance-t-il enfin d'un ton amer, c'est de ne plus être ensemble. »
Mais ça, ils refusent. Ils ne supporteraient pas. Ils ne peuvent céder au chantage, à la menace de ce scandale qui aurait pu les toucher eux, à la peur. Ils ont trop besoin l'un de l'autre.
Combien de temps ils supporteront cette vie-là sans craquer, sans commettre d'impair… tant qu'ils sont ensemble, ils voudraient se croire assez forts pour endurer ces secrets toute une vie et encore plus loin. Mais malgré eux, dans des moments pareils, ils doutent.
***
chapitre suivant
Chapitre #27, Les bruits qui courent
Personnages/Couple : Jean Havoc, Cain Fury ; le reste de l'équipe Mustang
Thème #03, " scandale " (30_baisers)
Genre : difficultés extérieures
Gradation : PG-13 / T
Nombre de mots : 1111
[prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
Ils finissent par se connaître l'un l'autre par cœur, connaître même « les beaux-parents », former une famille...
Au point que c'est Jean qui fait spontanément cette proposition, et sans vraiment plaisanter :
« On pourrait vivre ensemble. »
C'est quelque chose de tellement nouveau pour Jean d'avoir quelqu'un qui veut de lui, il voudrait rester avec Cain jour et nuit. C'est chouette de partager le même bureau, les mêmes missions, estime-t-il.
Il aime pouvoir le regarder et savoir que son sourire est pour lui. Sans aller jusqu'à passer leur vie l'un sur l'autre, sans voler chaque moment possible pour faire des cochoncetés, il aime pouvoir, en passant, le serrer dans ses bras : Fury fait juste la bonne taille pour un câlin comme ça. Jean n'a jamais été très démonstratif avant ça, mais heh, avec lui il vient de découvrir qu'il y a des choses auxquelles on ne peut pas résister ! et puis quand on nage dans le bonheur, on veut en profiter. Et ça marche dans les deux sens !
Mais quand même, trop d'un coup... Cain prend peur.
« Non. »
Vivre vraiment en couple, tout de suite, absolument, quelque chose lui dit que ça n'est pas une si bonne idée.
C'est ce qu'affirme Farman, en tout cas, qu'à trop vouloir tout de suite ils risquent de s'étouffer l'un l'autre. Entendre ça met Havoc en colère : Merde alors, après tout ce qu'ils ont fait pour les pousser dans les bras l'un de l'autre, si c'est pour leur dire d'arrêter..!
« On pensait pas... bon, je pensais pas, je sais pas pour l'autre cinglé aux étincelles, mais moi à l'époque je pensais pas que tu le ferais vraiment, marmonne Breda. Mais bon, j'ai vu ce que ça a donné, hein.
- On ne parle pas de tout arrêter, justifie Farman, juste de pas vous précipiter. »
Vexé, Havoc l'accuse d'être juste jaloux et de ne pas savoir de quoi il parle.
Tout de même, ses paroles sèment le doute dans leurs deux cœurs.
De fait, pour Cain, passer sa vie à faire le mur pour rejoindre Havoc ça n'est pas une vie possible, sur le long terme.
L'inverse est impossible, bien trop risqué ; on peut découcher du dortoir mais difficilement y introduire quelqu'un d'autre en cachette - enfin, avec beaucoup de précautions, on peut, mais ça pose beaucoup de problèmes pour pas grand' chose de satisfaisant au final.
Ça aussi ils l'ont tenté une fois et Fury refuse catégoriquement de recommencer. Il préfère encore la solution de la fuite. Mais c'est usant.
Pour les règles à respecter d'abord, le manque de sommeil ensuite. L'exercice physique passe encore ; grimper, courir, faire l'aller-retour, ajouter l'acte sexuel, il s'y habitue. Même si ça fatigue toujours.
Au moins, le voilà motivé pour chercher une autre solution.
*
Au lieu de cela cependant... Leurs projets se trouvent pris de vitesse.
C'était facile, avec des collègues accommodants (certains même un peu trop parfois), de vivre en ignorant le monde. Ils ont vécu leur bonheur à deux en essayant quand même de ne pas l'étaler devant les autres,
parce qu'ils n'osaient pas y croire au début
et puis que ça leur a fait un peu peur, d'être tellement heureux ensemble
et puis le bon sens leur a rappelé que, même s'ils essaient de faire semblant de ne pas le savoir, il y a des règles à ne pas enfreindre
...et voilà que leur petite bulle de bonheur éclate brusquement.
*
C'est quelque chose de terrible, les bruits de couloir. On raconte, vous savez quoi, on raconte que deux soldats ont été vus en train de s'embrasser en douce derrière une porte qu'ils croyaient fermées. Oui, oui, Stoker du département des affaires internes est formel, il les a vus.
Les bruits courent, rapportés par les soldats avides de détails croustillants, ravis de tirer dans les pattes de concurrents éventuels dans la course à la promotion. Ceux-là, pris sur le fait, peuvent dire adieu à leur carrière.
Les bruits courent, portés par les soldats contents de pouvoir écraser ceux qui sortent du moule, du haut de leur normalité. Dans l'armée, 'faut être un homme, un vrai, y'a pas d'place pour les lavettes.
Les bruits courent, jusqu'aux oreilles des supérieurs, qui s'en offusquent.
On raconte que ces deux-là vont passer en cour martiale.
Oui, oui, pour un simple baiser à la sauvette dans un couloir sombre. Ah bien sûr, si on avait la preuve formelle qu'ils ont fait plus, ça serait parfait, mais déjà même ça, ça suffit à les accabler.
La rumeur se répand ; bientôt ceux-là seront virés de l'armée, ça ne fait aucun doute.
Les soldats colportent tout ça à mi-voix, l'air de ne pas y toucher, mais avec une drôle de lueur dans les yeux.
Dans le bureau du Colonel Mustang, depuis que ce bruit est passé par là, deux soldats se sont fait étrangement silencieux et refusent obstinément de regarder les autres dans les yeux, ils refusent même de poser les yeux l'un sur l'autre.
Depuis que cette rumeur est tombée sur un coin du bureau, éclaboussant de scandale tout le monde présent, ces deux-là s'évitent honteusement.
Ils redoutent plus que tout le moment où un collègue leur demandera ce qu'ils pensent de cette affaire. Parce que prendre la défense de ces deux malheureux, ça sera sans doute s'accuser eux-mêmes, et les dénigrer pour tenter de donner le change, ça serait la pire des hypocrisies.
Quand le hasard des événements les force à se faire face, un murmure désespéré passe de l'un à l'autre :
« Je te l'avais dit, on ne peut pas continuer comme ça, c'est beaucoup trop dangereux…
- Non. On fait attention. Ça ne nous arrivera pas. Eux ont fait une connerie…
- Tu ne vas pas dire qu'ils ont ce qu'ils méritent !
- Non ! Non, bien sûr… »
Après un silence douloureux, il reprend :
« Même si on croit être prudents… on risque de se relâcher, un jour, de se croire au-dessus de tout. De faire une erreur quelque part.
- …de nous faire espionner ?
- C'est ça, moque-toi ! Oui, ça peut arriver. »
Un nouveau silence, encore plus pesants s'installe.
« La seule solution pour ne plus courir aucun risque, lance-t-il enfin d'un ton amer, c'est de ne plus être ensemble. »
Mais ça, ils refusent. Ils ne supporteraient pas. Ils ne peuvent céder au chantage, à la menace de ce scandale qui aurait pu les toucher eux, à la peur. Ils ont trop besoin l'un de l'autre.
Combien de temps ils supporteront cette vie-là sans craquer, sans commettre d'impair… tant qu'ils sont ensemble, ils voudraient se croire assez forts pour endurer ces secrets toute une vie et encore plus loin. Mais malgré eux, dans des moments pareils, ils doutent.
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