Prince of Tennis/ Seigaku/ Thème 2 : Le mois le plus cruel

Mar 09, 2006 00:13

Thème : 2. Le mois de le plus cruel
Personnages : Seigaku
Série : Prince of Tennis
Rating : PG-13
Spoilers : Vu que c’est un AU, je ne pense pas qu’il y en aura XDDD

Disclaimers : Tous ces beaux bishonen appartiennent à Konomi-sama T.T Mais le monde de cette fic est rien qu’à moi ^____^

Chap 1



RÊVES DE DRAGONS

Chapitre 2

Des dragons ? Non mais quelle idée ! Ryoma était persuadé qu’ils n’existaient que dans les contes que sa mère lui racontait quand il était enfant. Et pourtant, son père avait bloqué net en entendant ce mot sortir de la bouche du jeune homme allongé. Et il s’était précipité vers le château en courant.
Son fils l’avait suivit, curieux de voir ce qu’il allait faire et fut presque déçu en le voyant monter dans le grenier de la tour royale.
Il était allé voir l’astronome… Peuh !
Le prince ne croyait pas en une personne qui disait pouvoir prédire l’avenir simplement en observant la trajectoire des étoiles. Après tout, qu’est-ce qu’une lumière là-haut dans le ciel pouvait connaître de leur vie ici sur terre !?!
En fait, Ryoma était assez réfractaire à toute forme de magie. Ne pouvant en utiliser lui-même, il s’était persuadé que tout ceux qui en usaient avaient un truc. Que leurs pouvoirs venaient de pierres magiques, ou de ce genre de choses. Dans le cas de Fuji, il suspectait tout particulièrement le sceptre du sorcier. Après tout, il l’avait depuis si longtemps que le bâton avait semblé grandir avec lui. Son pouvoir pouvait très bien ne provenir que de l’artefact travaillé.
Et il en était de même avec tous les sorciers que le prince rencontrait. Il cherchait avant tout ce qui pouvait leur servir de source magique, et quand il n’en trouvait pas, assumait que ce n’étaient que des charlatans. Et le pire était qu’en utilisant cette technique, il avait souvent raison. Mais il fallait savoir que la plupart des sorciers avaient besoin d’un catalyseur pour leurs pouvoirs, qui étaient souvent plus puissant que ce que leur corps pouvait supporter.
Il était ainsi, à grommeler sur les mages escrocs et les imbéciles crédules qui croyaient voir des dragons, quand Momoshiro le retrouva.

- « Ah ! Ryoma ! Qu’est-ce qui s’est passé alors ? » S’exclama-t-il en s’asseyant à ses côtés sur les marches menant au grenier de la tour.

Le prince lui jeta un regard étonné.

- « Qu’est-ce que tu fais là ?
- Oh, c’est Yamato qui m’a envoyé lui chercher les prédictions pour demain.
- Tu devrais attendre, mon père est actuellement avec l’astronome, je ne sais pas trop pourquoi.
- Ah bon ? C’est en rapport avec l’événement de tout à l’heure ?
- Sûrement, Père est parti comme un typhon quand l’autre lui a dit que Hyotei avait attaqué Yamabuki avec des dragons.
- QUOI !?! HYOTEI A ATTAQUE YAMABUKI AVEC DES DRAGONS ???? »

Ryoma se précipita sur son aîné et lui posa une main sur la bouche pour le faire taire.

- « Tu veux semer la panique dans tout le château ?! » S’écria le prince en vérifiant tout autour d’eux que personne n’avait entendu son ami crier.

Takeshi, étant bâillonné, ne put répondre mais il nia vivement de la tête.

- « Alors n’hurle pas. »

Le grand brun acquiesça tout aussi promptement et Echizen consentit à le relâcher.

- « Je n’y crois pas, à cette histoire de dragon.
- Mais pourtant dans les légendes…
- Ce sont justement des légendes ! Nan mais sérieusement, tu penses que mon père aurait vraiment réussi à sceller les dragons divins, lui ?
- C’est vrai que ça parait étrange quand on le connaît… Mais il était plus jeune donc, peut-être que…
- Im. Pos. Si. Ble. Réfuta Ryoma, catégorique.
- Qu’est-ce qui est impossible ? Intervint une voix du haut des escaliers.

Le roi Echizen les descendait, suivi d’un grand jeune homme brun aux cheveux courts en pétard. Il était vêtu entièrement de noir, pantalon et chandail, dont le col lui serrait le cou, le tout accompagné d’un long manteau de la même couleur dont la traîne atteignait presque le sol.

- « Quelque chose qui ne te regarde pas… Marmonna le prince en réponse.
- Vraiment ? »

Et avec un sourire sadique, Nanjiroh s’attaqua lâchement aux côtes de son fils pour le chatouiller.
L’homme qui le suivait se plaça à la gauche de Momoshiro et sortit un calepin pour noter quelque chose. Curieux, l’ami du prince voulut jeter un coup d’œil dedans mais l’autre referma son carnet d’un coup sec avant de lui sourire. D’un sourire inquiétant. Momoshiro recula de quelques pas, peu rassuré.
Heureusement pour lui, Ryoma réussit à se débarrasser de son père d’un coup de coude bien placé, ce qui attira à nouveau l’attention du grand brun.
Le prince eut un reniflement méprisant pour son père avant de toiser le jeune homme au calepin du regard, malgré sa petite taille par rapport à lui. L’astronome Sadaharu Inui. Le charlatan en qui le Roi faisait entièrement confiance pour les prédictions.
Ryoma ne l’avait jamais vu sans ses lunettes aux verres rectangulaires presque opaques, cachant au regard de tous ses pensées et ses réactions. Inui derrière ses lunettes était aussi impénétrable que Fuji derrière son sourire. Et en cela, Ryoma l’aimait d’autant moins.
Ils restèrent un moment à s’entre jauger, le temps que Nanjiroh se remette du coup, avant que le Roi ne les sépare en interpellant Inui.

- « Sadaharu, nous n’avons pas de temps à perdre.
- Où allez-vous ? Demanda Ryoma en levant le regard vers son père.
- Crois-tu que je vais laisser le Royaume de Hyotei s’en tirer à si bon compte ? Oui, Yamabuki faisait parti de l’alliance Sud, mais justement, un Royaume capable de trahir ainsi ses plus proches alliés, je ne peux plus lui faire confiance. J’organise donc une réunion spéciale dans la salle du trône.
- Je viens, affirma son fils en retour, lui lançant un regard confirmé.
- Moi aussi ! Ajouta Momoshiro derrière, une main posée sur la garde de son épée.

Le Roi les jaugea du regard avant de leur faire un signe de tête.

- « Alors toi, fit-il en pointant Takeshi du doigt, va me chercher Yuudai et Kunimitsu, et toi, se tourna-t-il vers Ryoma, va voir où en sont Syuusuke et Syuichiro, et ramène-les quand ils en auront fini. Sadaharu, suis-moi, on va préparer la réunion. »

Ryoma allait râler qu’il préférerait aller chercher les chevaliers plutôt que les magiciens mais son père était déjà parti et alpaguait les servants au passage pour qu’ils aillent lui chercher les principaux protagonistes du rassemblement.
Il se résolut donc à aller en direction de l’église à la recherche d’Oishi.

*****

- « Je l’ai trouvé dans les geôles où Sire Sakaki l’avait jeté… »

Atobe haussa un sourcil à cette phrase. Kabaji comprit immédiatement et explicita la situation.

- « C’est un chevalier qui a refusé de participer à l’attaque de Yamabuki. D’après ce qu’il m’a dit, il n’est pas le seul dans ce cas et il peut nous présenter d’autres personnes de confiance.
- A~nh… Fais-le entrer.
- Usu. »

Le grand brun alla ouvrir la porte et fit signe à l’homme dehors de rentrer dans la chambre.

Celui-ci était d’assez grande taille, bien que mesurant une petite vingtaine de centimètres de moins que Kabaji. Il portait de longs cheveux bruns aux reflets bleutés et de petites lunettes ovales soulignaient son regard azur. Ses habits étaient constitués d’une simple tunique bleu nuit tirant sur le violet dont le tissu fin moulait agréablement son corps. Mais l’effet visuel était quelque peu refréné par les différentes marques de boue et autres qui maculaient l’habit, traces de son séjour en prison.
Kabaji avait dû l’emmener devant lui le plus rapidement possible, sans prendre le temps de soigner l’image de leur invité, et Atobe se demanda s’il lui en était gré ou pas…
Malgré cela, c’était avec la dignité caractéristique des chevaliers que le jeune homme s’agenouilla en face de lui et lui prit élégamment la main pour y déposer un baiser d’allégeance.

- « Mon Prince, je suis à votre service. »

Et il attendit que le Prince lui donne la permission pour se relever.
Ce simple geste lui attira aussitôt toute la confiance d’Atobe. C’était la première fois depuis longtemps que quelqu’un se comportait ainsi avec lui, comme il le fallait en présence de son Souverain

- « Relève-toi et dis-moi ton nom, chevalier. »

Le jeune homme aux cheveux longs se remit debout en un mouvement souple, preuve de son long entraînement de guerrier.

- « Yuushi Oshitari, ex-chevalier de la garde royale. »

Le prince le jaugea du regard. Tout dans le comportement du jeune homme montrait son habitude à l’obéissance aux règles, et surtout à son Roi. Et Atobe aimait ça.
Il avait été élevé en Prince, habitué à être écouté et tout particulièrement à être obéi. Mais la mort de son père avait changé la donne. Il était toujours Prince mais l’autorité de son père avait disparu, le respect avec elle. La peur du nouveau régent primait, nouveau régent qui avait décidé de lui faire perdre presque tous ses privilèges. Il se demandait même pourquoi Sakaki avait laissé Kabaji rester à ses côtés. Juste pour qu’il ne soit vraiment pas seul ? Ce serait surprenant que l’ancien premier ministre ne l’ait fait que pour cette raison… Mais finalement, il ne voulait pas savoir, Kabaji était auprès de lui et c’était tout ce qui importait.

Et maintenant, grâce à son ami, il pourrait peut-être se faire de nouveaux alliés. Il suffisait pour cela qu’il convainque Oshitari de suivre sa cause.

- « Oshitari… Cela me rappelle quelque chose…
- Mon père, Mamoru Oshitari faisait parti de l’ancienne garde rapprochée de feu le Roi, et mon cousin, Oshitari Kenya, fait parti du ministère actuel de la Régence, lui expliqua le chevalier.
- A~hn… Je me souviens de ton père, un homme formidable… Crois-tu être son digne fils ?
- Je l’espère, une partie de moi croit l’avoir été en refusant de participer à cette razzia de Yamabuki.
- Et l’autre partie ? Demanda Keigo, essayant de comprendre la mentalité du brun.
- L’autre partie s’en veut d’avoir désobéi à son royaume… »

Yuushi avait baissé les yeux et fixait maintenant une des dalles marbrées du sol. D’après son discours, le Prince pensait pouvoir lui donner sa confiance, mais il ne le connaissait pas, n’importe qui aurait pu lui mentir à ce sujet. Il savait qu’il avait probablement un côté paranoïaque, mais il ne pouvait s’empêcher de penser que tout cela était peut-être un coup monté de Sakaki. Que le régent avait engagé cet homme pour le tromper et trouver une bonne excuse pour le déchoir de son trône avant même qu’il y soit monté, pour trahison au royaume.

- « Ton discours me parait sincère, mais rien ne me prouve que tes paroles ne soient justement qu’un beau discours destiné à me duper. Quelle preuve pourrais-tu m’apporter de ta franchise ? »

Oshitari sembla surpris de cette demande, mais il se ressaisit vite et acquiesça.

- « Tout ce que vous souhaitez mon prince. »

Il se tourna vers Kabaji et, d’un mouvement vif, dégaina l’épée du grand brun à la surprise de tous et, d’un mouvement rapide, la plaça devant lui en position d’attaque. Atobe resta stoïque et attendit le coup qui devait venir le frapper. Il avait eu raison, Oshitari allait le tuer. Il n’avait étrangement pas peur, peut-être parce qu’il savait que Kabaji ferait tout pour le sauver, ou alors, peut-être parce qu’il ne tenait pas tant que ça à la vie finalement…
Justement, son serviteur personnel réagit, avec une vitesse que l’on ne s’attendrait pas pour sa carrure, pour s’interposer entre le chevalier et son Prince.
Mais Oshitari ne fit pas un mouvement offensif vers Atobe. Une fois l’épée en main, il tint la lame au dessus de son poignet et regarda le Prince droit dans les yeux.

- « Moi, Yuushi Oshitari, ancien chevalier de la garde royale, je vous jure fidélité à jamais, aucun de mes actes ne vous desservira, ni ne déshonorera votre nom. Je vous en fais le serment sur mon sang. »

Il s’entailla la peau et le sang rouge commença à perler, les gouttes de couleur vives roulant jusqu’au bord du poignet où elles gouttèrent doucement pour aller s’écraser au sol, tachant le marbre de petites flaques vermeilles.
Atobe regarda les gouttes tomber une à une. Oshitari avait été jusque là… Il venait de pratiquer la cérémonie officielle d’allégeance des Chevaliers au Roi. Par cela, il lui faisait comprendre qu’il voulait le servir comme il servirait un Roi. Mais ce qui acheva de le convaincre de la bonne volonté d’Oshitari, c’était que cette cérémonie était inconnue du Régent. Elle ne se déroulait qu’entre le Roi et ses Chevaliers, et il savait que même si certains d’entre eux avaient mal tourné, aucun n’en aurait parlé à Sakaki. C’était beaucoup trop secret et solennel pour être raconté à la légère. Même si le Régent pouvait se montrer persuasif.
Atobe poussa légèrement Kabaji sur le côté à l’aide de son bras pour s’avancer vers le chevalier.

Il lui prit le poignet, et, dardant son regard dans celui du brun, posa sa bouche sur la blessure, avant de se relever, les lèvres rougies de sang.

- « Moi, Keigo Atobe, Prince du Royaume de Hyotei, j’accepte ton serment et t’accorde ma confiance. Puisse-t-elle n’être jamais trahie.
- Je vous en remercie, lui répondit le chevalier, qui se remit à genoux devant son Prince.
- Relève-toi, j’ai des choses importantes à te dire », fit Atobe qui lui tourna le dos pour retourner à son siège.

En chemin, il claqua des doigts en direction de son serviteur.

- « Va chercher de quoi le soigner, je ne voudrais pas qu’il tache à jamais le sol de ma chambre.
- Usu. »

Le grand brun sortit de la chambre et se dirigea vers l’office du médecin du château. Oshitari, tenant son poignet de son autre main, s’avança vers le Prince.

- « En fait, j’attends beaucoup de toi, Oshitari. En effet, il faut que tu… »

*****

Quelques minutes plus tard, le Prince Ryoma atteignit l’église de la ville. La lourde porte en bois du bâtiment était entrouverte, il passa donc sa tête dans l’entrebâillement pour voir ce qu’il se passait dedans.
Son regard tomba tout d’abord sur les longues rangées de bancs alignés dans la nef centrale, presque vides à part deux ou trois fidèles en train de prier. Son attention fut rapidement attirée par l’orgue gigantesque qui prenait place dans les hauteurs du chœur de l’édifice. La musique qui s’en échappait était vive et pourtant apaisante, écrite de manière à tranquilliser les visiteurs de l’église, à leur permettre de pouvoir prier en paix, en oubliant un instant leurs soucis.
Cependant, une voix, maintenant très bien connue des fidèles, troublait souvent le calme de cette église. Ce qu’elle faisait en ce moment même.
Un cri aigu reporta le regard du prince vers l’autel. Un jeune homme aux cheveux d’un rouge profond sautillait tout autour d’Oishi. Il portait l’habit typique des magiciens, une longue robe, mais il se démarquait de la plupart de ses confrères par la couleur de celle-ci, orange vif. Ses épaules étaient recouvertes d’une cape vert clair, attirant forcément les regards sur lui.
Ryoma soupira. Rien de pire ne pouvait lui arriver. Il n’aimait déjà pas parler avec les sorciers, mais avec Eiji Kikumaru, c’était pire que tout ; le magicien avait une forte tendance à lui taper sur les nerfs plus que la moyenne.
Il entra tout du moins dans l’église et s’avança vers l’autel. Le plus vite il aurait parlé à Oishi, le plus rapidement il pourrait sortir.
Malheureusement, le rouquin le repéra avant qu’il n’ait l’occasion de dire un mot au brun.

- « Ooooh ! Oishi regarde ! Le prince est venu nous rendre une petite visite ! C’est si rare ! S’exclama-t-il en se jetant sur Ryoma pour passer ses bras autour de son cou et le serrer fort contre lui.
- Eiji ! Comportes-toi mieux ! C’est notre Prince après tout ! Le réprimanda le prêtre, l’air extrêmement gêné du comportement de son ami.
- Mais Oishi, on l’a vu grandir en même temps que nous, c’est comme s’il était notre petit frère, non ?! Répliqua le jeune homme aux cheveux rouges en ébouriffant les cheveux du prince.
- Et bien… »

Syuichiro ne savait trop comment réagir, surtout quand il voyait les différences d’expression entre les deux garçons en face de lui. Autant Eiji semblait plus heureux que jamais, autant le prince paraissait être sur le point de mordre le roux s’il ne le lâchait pas immédiatement.
Sachant pertinemment qu’Eiji ne le lâcherait que quand il en aurait envie - ou s’il finissait par se faire mordre - Oishi préféra détourner l’attention du prince.

- « Mon prince, vous vouliez me voir peut-être ? Dit-il maladroitement.
- Hum, oui, répondit Ryoma, oubliant temporairement le jeune homme accroché à lui. As-tu fini tes préparations ? Mon père organise une réunion dans la salle du trône et m’a envoyé te chercher.
- Oï oï ! Une réunion secrète ?! S’exclama Eiji en se décrochant de Ryoma pour se pendre au bras d’Oishi. Tu crois que je peux venir aussi ?!
- Je ne crois pas Eiji… Fit le prêtre avec un sourire désolé.
- Mon père n’a pas donné de précisions à ce sujet, les informa Ryoma.
- Alors je viens ! De toutes façons, je verrai bien une fois là-bas si je peux entrer ou pas ! »

Kikumaru rayonnait, fier de son raisonnement. Après tout, pensa Ryoma, ils pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient, il s’en fichait tant qu’ils le laissaient tranquille.

- « Je vais vous laisser, il faut que je prévienne Fuji également.
- Oh, il doit être dans la salle des gardes sûrement », lui apprit Oishi.

Ryoma l’en remercia d’un petit mouvement de tête avant de s’éloigner sans plus leur dire un mot. Il s’en était bien sorti finalement.
Alors qu’il passait la porte de l’église, il entendait encore les cris d’Eiji surexcité demandant à Syuichiro sur quel sujet pourrait bien porter la réunion. Vraisemblablement, le brun ne lui avait pas parlé de l’attaque de Yamabuki. Il reconnaissait bien là Osihi. Celui-ci connaissait Eiji et ne lui en parlerait qu’en dernier recours, sinon, on pouvait être sûr que la ville entière serait au courant dans les dix minutes qui suivraient l’annonce de la nouvelle.
Ryoma poussa un nouveau soupir alors qu’il refermait la porte derrière lui. Voilà une bonne chose de faite, il ne lui restait plus qu’à trouver Fuji…

*****

- « Je suis rentré, fit le chevalier à voix basse en rentrant chez lui.
- Yuushi !!!! » S’exclamèrent tout ceux qui se trouvaient dans la pièce principale.

Le brun observa les trois hommes installés dans son salon. L’un d’entre eux, tranquillement assis sur le canapé, portait la même tunique que lui, signe qu’il faisait aussi parti de la Chevalerie du royaume. Les deux autres portaient des robes mais n’appartenaient pas au même ordre. Le plus proche, un jeune homme de petite taille aux cheveux carmin, portait une robe de mage du même rouge que ses cheveux. Mais contrairement à la plupart des sorciers, il ne possédait pas un bâton de magie mais une épée courte à la taille. L’autre homme dans la pièce, bien que plus grand, était un peu plus jeune que les deux autres. Il avait de courts cheveux blancs et portait la robe traditionnelle de l’Eglise de Hyotei. Celle-ci se composait d’une robe blanche et violette, en accord avec les couleurs du pays, accompagnée d’une cape indigo plus foncée.

- « Qu’est-ce que vous faites chez moi ?!
- Et toi ! Qu’est-ce que tu fais hors de prison ?! Lui rétorqua le rouquin en s’approchant de lui. Je ne pensais pas qu’on te reverrait de si tôt !
- Et vous avez donc cru bon de prendre possession de ma maison…
- Ce n’est pas ça monsieur Oshitari ! Répondit le plus jeune qui s’était levé en le voyant arriver. Nous nous sommes regroupés justement pour trouver un moyen de vous aider.
- Exactement, renchérit le roux. Et quel meilleur endroit pour une réunion secrète qu’une maison supposée abandonnée par son propriétaire enfermé dans les geôles du château ? Ajouta-t-il avec un clin d’œil.
- Je vous accorde le bénéfice du doute… »

Yuushi s’approcha du plus grand fauteuil de la pièce et s’y avachit, comportement loin de la rigueur que la chevalerie lui imposait normalement.

- « Comment tu as fait pour sortir alors ? Demanda le chevalier aux cheveux châtains, qui était resté assis sur le canapé malgré son arrivée.
- On m’en a fait sortir, lui répondit-il seulement.
- Qui donc t’as fait ce cadeau ? Renchérit le roux.
- Le Prince, fit Oshitari en plantant son regard au plafond, l’air épuisé.
- Eeeeh ??? Le Prince !?! C’est pas vrai ! Et qu’est-ce que tu as fait pour mériter une telle remise de peine ?
- Je suis allé en prison justement. »

Il s’attira par cette phrase des exclamations diverses et variées d’incompréhension.

- « Explicite tes propos, Yuushi, je ne comprends pas pourquoi le Prince aurait libéré quelqu’un qui s’est rebellé contre lui.
- Et si je te dis que notre Prince était contre l’attaque de Yamabuki ?
- Quoi ? Mais ce n’est pas possible, toute opération militaire doit avoir l’accord de l’autorité royale !
- Tant que le prince n’est pas majeur, l’autorité revient au régent, comprit le châtain.
- Vous croyez que Sire Sakaki a décidé de cela tout seul, monsieur Shishido ?
- J’en suis même certain, n’est-ce pas Yuushi ?
- C’est exactement ça, Ryoh, acquiesça Oshitari.
- Mais pourquoi t’a-t-il fait sortir des geôles alors ? Demanda le sorcier. Je ne pense pas que ça soit seulement pour tes beaux yeux.
- Il cherchait quelqu’un de confiance pour une mission. Je pensais devoir la remplir seul mais je pense que finalement, je viens de me trouver une équipe, insinua le chevalier brun avec le sourire.
- Tu veux nous embarquer dans quoi là ?! S’exclama Shishido, méfiant.
- C’est bien simple, toi, Ohtori Choutarou, fit-il en se tournant vers le prêtre, toi, Shishido Ryoh, ajouta-t-il en regardant le chevalier, toi, Mukahi Gakuto, continua-t-il alors que son regard se posait sur le sorcier, et moi-même, Oshitari Yuushi, allons empêcher une guerre et sauver notre royaume en proposant une alliance à Seigaku. »

*****

Tezuka Kunimitsu, capitaine de la garde royale, organisait ses troupes à l’aide d’ordres brefs et précis. Derrière lui, le commandant Yamato souriait doucement, appréciant l’efficacité de son second.
A ses côtés, Fuji souriait également à sa manière particulière. Il revenait des cuisines où il avait mis en place avec le chef des cuisiniers, Kawamura Takashi, un service d’envoi de nourriture pour les réfugiés de Yamabuki. Il avait rejoint la salle des gardes pour recruter des soldats pour la sécurité des convois. L’arrivée de Momoshiro qui les avait prévenus de la Réunion avait un peu précipité les choses et ils se dépêchaient de finir leurs préparatifs pour que tout le monde soit prêt à partir quand le Roi l’en aurait décidé.
Ils avaient presque terminé quand le Prince Ryoma rentra à son tour dans la pièce. Il se dirigea droit vers le sorcier, désirant en finir au plus vite avec cette mission qu’il trouvait des plus désagréables.

- « Je sais déjà pour la réunion, mon Prince », lui fit Fuji alors qu’il ouvrait la bouche pour lui adresser la parole.

Ryoma la referma brutalement et serra les mâchoires. Il détestait quand le conseiller de son père réagissait comme ça. Et ce sourire ! Il ne supportait pas les gens qui faisaient croire qu’ils savaient déjà tout et que personne ne pouvait jamais rien leur apprendre.
Momoshiro s’interposa dans la conversation avant qu’elle n’empire.

- « Oui, il était déjà là quand je suis arrivé pour prévenir maître Yamato ! »

Le regard noir de Ryoma se tourna alors immédiatement vers son ami comme si tout était de sa faute alors que celui-ci n’avait fait que ce qu’on lui avait dit de faire.
Mais Takeshi était habitué à ce genre de réaction et continua en rigolant comme si de rien n’était, enrageant encore un peu plus Ryoma.
Le grand brun passa un bras autour des épaules du Prince et fit un signe d’au revoir à ses supérieurs.

- « Maintenant que nous avons rempli notre mission, on va pouvoir y aller ! A plus tard ! »

Et il embarqua Echizen à sa suite sans même que le Prince ne puisse donner son avis.
Ils sortirent de la salle des gardes et, quand ils furent à une distance suffisante, Ryoma se dégagea de Momoshiro d’un mouvement sec avant de commencer à s’éloigner en marmonnant des imprécations inintelligibles contre Fuji.

- « Eh Ryoma ! On fait quoi maintenant ?
- Je vais à la réunion !
- Ah… quoi !?! Mais c’est une réunion importante, on va les déranger !
- Je suis le Prince, je suis directement impliqué dès qu’il se passe quelque chose dans mon Royaume, c’est mon devoir. Mais rien ne t’oblige à me suivre, Momoshiro.
- Là où tu vas, je vais. C’est pas pour rien que je m’entraîne depuis notre enfance pour te protéger ! »

Le Prince eut un sourire qu’il cacha à son ami en baissant la tête.

- « Allons-y alors ! » Commanda-t-il en se dirigeant vers la salle principale.

Takeshi le suivit en trottinant, un grand sourire heureux - limite idiot - sur les lèvres.

*****

La plaine vide résonna des claquements de sabot de quatre montures la parcourant rapidement.
Les cavaliers n’émettaient pas un son, semblant respecter la tristesse des lieux. La ville de Yamabuki n’était pas encore en vue mais une ambiance lourde imprégnait déjà le paysage. On pouvait encore voir le passage de l’armée de Hyotei : routes ravagées pas les sabots, branches arrachées, animaux tués pour le plaisir dont les cadavres avaient été laissés sur le bord du chemin. Tout témoignait de la violence et de la cruauté de l’équipée qui avait traversé ces lieux auparavant.
Ils atteignirent la ville et la pénétrèrent lentement, semblant réticent à poser les pieds dans cette cité transformée en cimetière.
Ils auraient préféré ne pas avoir à passer par ici mais Yamabuki était placée à l’endroit même de la seule vallée permettant de traverser les montagnes séparant le Royaume de Hyotei de celui de Seigaku. Il y avait bien entendu d’autres passages mais ils étaient ardus à parcourir, les chemins n’étant pas entretenus ni même vraiment tracés. Yamabuki était le passage obligé pour toutes relations entre les deux plus grands royaumes de ce continent.
D’autant plus qu’ils étaient pressés.
Ils avancèrent doucement, essayant d’occulter les visions des corps ravagés abandonnés au milieu des rues. Ils étaient des guerriers et avaient déjà donné la mort en de maintes occasions ; mais c’était une autres histoires de ne pas respecter son ennemi et de ne pas lui donner une sépulture décente.
Les cadavres pourrissaient sans que personne n’y fasse rien, emplissant l’air d’une odeur lourde et très désagréable.

- « Ca pue.
- Quelle observation pertinente, Gakuto… Ironisa Oshitari en roulant des yeux.
- Je ne parle pas que de l’odeur, l’ambiance, l’air, tout dans cette ville sent mauvais, s’explique le sorcier.
- Je ne comprends pas comment on peut faire ça à des êtres humains… Murmura Shishido qui semblait sur le point de vomir.
- Tu es un soldat Ryoh, tu devrais être habitué…
- Mais ce n’était pas des ennemis ! On était en paix avec cette ville !
- Je suis aussi révolté que toi, lui répliqua Yuushi. Mais calme-toi, il ne faut pas qu’on se fasse trop repérer, nos troupes occupent encore la ville. Choutarou arrête ça aussi !
- Mais Monsieur Oshitari ! Répondit le jeune homme qui s’était penché sur le corps d’une femme tenant un bébé mort entre ses bras. Nous n’avons rien pu faire pour eux, le minimum, c’est au moins que je puisse leur donner les derniers sacrements !
- Je le sais, Choutarou. Mais il ne faut pas, si nous nous faisons trop remarquer, nous risquons de compromettre notre mission.
- Choutarou, reviens par ici, lui fit Shishido. Nous avons besoin de toi pour le reste de l’expédition. »

Tout penaud, le garçon remonta sur son cheval et suivit ses aînés, mais il continua à prier silencieusement pour salut des âmes de tous les morts de cette ville.

Ils réussirent à traverser Yamabuki sans encombre, se faisant arrêter quelques fois par des troupes quadrillant la ville, mais s’en sortant sans problème. En effet, ils portaient eux-mêmes les couleurs de Hyotei et le Prince avait donné à Oshitari une preuve irréfutable de leur fidélité au royaume.
Il avait en effet confié au chevalier une broche toute en or représentant le phoenix de l’emblème du royaume. Au dos de ce bijou était gravé le sceau royal, témoignage de la confiance que la famille royale avait envers le porteur de la broche. Grâce à cela, ils atteignirent tranquillement la sortie nord de Yamabuki et purent s’engager dans la vallée vers Seigaku.

- « Dépêchons-nous ! Plus vite nous arriverons à Seigaku, moins on aura d’ennuis ! » Leur cria Yuushi.

Et ils partirent au galop en direction nord-est, droit vers le château de Seigaku.

Dans la ville, un soldat, intrigué par le fait qu’une troupe aussi hétéroclite possède une broche royale, en parla à son supérieur. Celui-ci trouva également cela étrange et préféra envoyer un messager pour prévenir le régent. Le groupe était peut-être parti mais il serait facile de les retrouver s’ils étaient vraiment suspects, ils n’avaient pas beaucoup d’endroits où aller et, vu leurs vêtements, ils n’allaient pas être des mieux reçus dans l’autre partie du continent.

*****

Ryoma, suivi de Momoshiro, entra dans la grande salle du trône. Le Roi était assis sur son trône, Fuji à sa droite un peu en retrait, Inui à sa gauche. Une vingtaine de personnes se trouvaient debout en face de lui, formant un arc de cercle. Ryoma en reconnu la plupart et se demanda ce que certains pouvaient bien faire là, comme Kawamura, le cuisinier, et ses trois apprentis.
Mais il ne put pas y réfléchir plus longuement car son père s’était levé à son entrée.

- « Bien, on attendait plus que vous ! Avancez, avancez, mettez-vous là, au milieu de la rangée. »

Tous les participants présents se décalèrent légèrement pour qu’ils puissent s’avancer, ce qu’ils firent, un peu désarçonnés par tout ça et jetant des regards étonnés sur tout le monde. Ils s’attendaient à être engueulé de s’incruster lors d’une réunion importante, pas à être accueillis comme cela.
Intrigués, ils attendirent la suite des évènements pour savoir ce qu’il se passait.
Le Roi s’avança jusqu’à entrer dans l’arc de cercle, suivit de près par Syuusuke et Sadaharu.

- « Je pense que la plupart d’entre vous est au courant de ce qu’il se passe : le royaume de Hyotei a attaqué la ville de Yamabuki. »

La nouvelle provoqua quelques remous parmi les spectateurs mais Nanjiroh reprit rapidement la parole.

- « Si je vous ai tous regroupé ici en ce moment, c’est que les choses sont graves. En effet, il semblerait que, selon le témoignage que nous avons recueilli, Hyotei ait utilisé des dragons pour son assaut. »

Nouvelle vague de murmures plus importante cette fois-ci.

- « Comme vous le savez tous, coupa-t-il les rumeurs naissantes, les dragons étaient normalement endormis pour un paquet de temps et n’auraient jamais dû se trouver là, je le sais mieux que quiconque vu que j’ai participé à leur endormissement. C’est pourquoi nous allons organiser une expédition qui se rendra au sein même de l’antre des dragons pour voir ce qu’il s’y passe. Pour cela, nous allons choisir entre vous qui va faire parti de l’équipe envoyée.
- J’en fais parti, fit Tezuka en avançant d’un pas.
- Tetete ! Ne parle pas trop vite, Kunimitsu ! Le reprit le Roi. Nous allons faire cela dans les règles de l’art… Nous allons faire appel à celle qui fera les bons choix, celle qui guidera les bons pas, celle qui sait ce qui les attendra là-bas et les conseillera : Yuyoko, notre déesse de la destinée ! Fuji, à toi de jouer ! »

Le sorcier s’avança jusqu’au centre de l’attention et, plaçant son bâton à bout de bras horizontalement en face de son visage, il commença à se concentrer.
Il murmura quelques paroles en un langage étrange et le pouvoir commença à s’élever autour de lui. Un vent calme et chaud prit naissance et tourbillonna autour de sa robe, la soulevant légèrement par endroit. Un pentagramme lumineux se traça lentement autour de lui alors que sa voix se fit plus forte et son débit de parole plus rapide. La magie qui flottait autour de lui se déversa brusquement dans toute la pièce, bousculant les témoins peu habitués à la magie et grisant les autres sorciers.
Ryoma sentit ses cheveux s’hérisser sur sa nuque. Il détestait cette sensation et Momoshiro dut le retenir par la manche de sa chemise pour ne pas qu’il prenne ses jambes à son cou. Le Prince lui jeta un regard noir mais ne put rien faire de plus car Fuji arriva à la fin de son invocation.

- « Oh Grande Yuyoko, déesse de la destinée, je te prie d’accéder à mon appel et de nous apparaître ici et maintenant ! »

La magie avait atteint son paroxysme et emplissait la pièce de courants surnaturels dérangeants. Son bâton tenu droit en l’air, Fuji encaissait la puissance de toute cette incantation qu’il devait contenir dans la salle pour pouvoir accueillir la déesse, une moindre faille et tout serait à refaire.
Quelques longues secondes passèrent sans que rien n’arrive. Les spectateurs commencèrent à se poser des questions, inquiets. Fuji fronça des sourcils et répéta la phrase finale de l’incantation.

- « Oh Grande Yuyoko, déesse de la destinée, je te prie d’accéder à mon appel et de nous apparaître ici et maintenant ! »

La magie commençait à bourdonner dans tout l’espace, bouillonnant presque d’être ainsi contenue. Le sorcier royal commençait à flancher face à toute cette énergie et sut que si rien ne se passait dans la minute qui suivait, il n’arriverait plus à la contenir entièrement.

- « Yuyoko ! Yuyoko ! YUYOKO !!!! » Hurla-t-il pour être sûr que la déesse l’entende d’où qu’elle soit.

Il eut un soupir de satisfaction en voyant un tourbillon sombre se former dans les flux magiques. Une voix grave tonna dans la salle, résonnant fortement contre les piliers qu’elle contenait.

- « YUYO ! TU POURRAIS FAIRE ATTENTION À TON BOULOT QUAND MÊME ! TU VOIS PAS QU’ON T’APPELE ?! »

La puissance sonore assomma certaines des personnes présentes dans la salle qui n’étaient pas habituées à assister à des invocations de dieux. Mais une voix plus délicate répondit aux paroles prononcées.

- « Attention Mamour ! Tu risques de nous en tuer comme ça ! Les humains ne sont pas aussi résistants que les dieux ! Merci de m’avoir prévenue, j’avais totalement oublié mon bipeur à invocations ! Biiiiz, j’y vais !!! »

Et une silhouette fine sortit du tourbillon pour atterrir doucement sur le sol.
D’apparence assez androgyne, si ce n’était l’opulente poitrine qui emplissait le décolleté de sa robe blanche, la déesse portait de longs cheveux châtain bouclés. Son regard ambré fit le tour de la pièce pour repérer celui qui l’avait invoqué. Elle finit par reconnaître la signature magique de Fuji et s’avança doucement en trottinant jusqu’à arriver à côté de lui. Il avait dû poser un genoux au sol tellement la cérémonie avait pompé de son énergie.

- « Désolée, je n’avais pas entendu… Attends, je vais te rendre un peu de force ! »

Elle se pencha vers lui, prit son visage entre ses mains et posa ses lèvres sur les siennes pour laisser un léger flux spirituel couler jusque dans le corps du sorcier.
Elle allait se relever quand elle entendit un bruit métallique. Son regard loucha sur la lame d’une épée dont la pointe la menaçait clairement.

- « Non non ! Tezuka, c’est bon, elle m’a juste rendu de l’énergie ! »

Fuji s’était relevé et avait posé une main sur le bras du capitaine de la garde royale pour lui faire rengainer son épée.

- « Regarde, tout va bien. » Ajouta-t-il avec un sourire pour prouver ses dires.

Kunimitsu rangea son épée mais son regard froid ne quitta pas la déesse, et sa main la garde de son arme, prêt à la dégainer au moindre mouvement suspect.
Le sorcier fit un sourire contrit à Yuyoko qui lui en rendit un resplendissant.

- « Alors ! Pourquoi m’avez-vous appelée ? »

Le Roi s’avança à son tour et posa une main sur l’épaule de Tezuka pour le faire reculer, lui faisant bien comprendre par ce geste que tout irait pour le mieux et qu’il n’avait pas besoin de sa protection. Nanjiroh fit encore quelques pas jusqu’à se trouver en face de la déesse et lui prit délicatement la main pour y appliquer un baise main majestueux.

- « Quel plaisir de revoir une beauté telle que vous, chère déesse. Si je vous ai fait mander, c’est que nous allons avoir besoin de votre aide. Voulez-vous bien nous l’accorder ?
- Oh ? De quelle sorte d’aide avez-vous besoin ? Demanda-t-elle en rougissant légèrement d’une telle attention de la part d’un Roi.
- Voyez-vous, nous avons une expédition importante pour le futur de ce pays qui doit avoir lieu, nous pensions que vous étiez la plus apte à désigner les membres devant faire partis de cette excursion.
- Ah ?! Vous voulez… Vous voulez que je fasse un choix !?! »

Une lueur de panique passa dans les yeux de la femme mais le Roi n’y fit pas attention.

- « Oui ma chère, après tout, n’êtes vous pas la déesse de la destinée de notre pays ? N’êtes-vous pas celle qui doit nous conduire vers notre destin ? »

La déesse murmura un « Si » peu rassuré en réponse. Prenant cela comme une réponse positive - ce que c’était bien que manquant un peu d’enthousiasme - le roi passa un bras autour de ses épaules pour la tourner face à la foule qui se remettait lentement de l’invocation.

- J’ai rassemblé dans cette salle les gens que je pense plus à même de pouvoir participer au voyage, plus quelque uns qui passaient dans le coin au cas où. Allez-y, chère déesse, faites le choix qui guidera notre destinée ! »

La respiration de la déesse s’accéléra et elle sembla soudain transpirer abondamment. Elle balbutia un petit « excusez-moi » avant de s’enfuir dans un coin de la salle. Là, elle sortit un drôle d’instrument argentée qu’elle ouvrit avant de le poser sur sa joue. De l’objet sortit une voix grave que l’on pouvait reconnaître comme étant celle qui avait parlé juste avant l’arrivée de la déesse. Yuyoko se mit à discuter avec l’objet, parlant de façon si rapide que personne n’y comprit rien, sauf quand elle accentuait quelques phrases comme « Un choix ! Moi ! » ou encore « Aide-moooiiii ! ».
Elle finit par refermer le boîtier argenté et, ravalant un sanglot, se tourna vers le Roi avec un sourire.

- « Alors… Je vais faire votre choix ! S’exclama-t-elle en levant un poing triomphant. J’espère juste que ma chance marchera comme elle le doit… » Ajouta-t-elle à voix basse, pour elle-même.

Elle se concentra un instant, la magie se rassembla autour de ses doigts et commença à crépiter et grésiller d’une façon que le Prince Ryoma trouva plus que menaçante.
Il sut qu’il avait raison quand des éclairs de magie pure s’échappèrent du bout des doigts de la déesse pour rebondir un peu partout dans la pièce, créant la panique.

- « N’ayez pas peur ! S’écria-t-elle. Ils ne toucheront que ceux qui doivent participer à l’expédition ! »

Mais personne ne l’écouta et tout le monde faisait son maximum pour éviter les flèches blanches.

Ryoma slalomait entre les gens et les éclairs, sa petite taille étant pour une fois un atout mais la déesse de la chance ne devait pas être avec lui ce jour là car il trébucha contre un homme tombé à terre et s’écroula lui aussi. En essayant de se relever, il vit avec horreur un éclat de magie foncer droit sur lui. Il ne pouvait détacher son regard de la forme blanche qui grandissait de plus en plus dans son champ de vision.
Jusqu’à ce qu’elle disparaisse.
Il ne comprit tout d’abord pas ce qu’il venait de se passer mais son esprit fit rapidement l’analyse de la situation. Quelqu’un s’était interposé et avait pris le coup à sa place.
Il se releva complètement et reconnu Momoshiro qui se tourna vers lui avec un sourire. Il ne semblait pas blessé mais une légère aura blanche l’entourait.

- « Ca ne fait pas mal, le rassura son ami. Je dirais même que ça chatouille un peu », ajouta-t-il avec un petit rire idiot.

Ryoma soupira devant la bêtise de son compagnon avant de repérer un nouvel éclair qui se dirigea vers lui. Sans qu’il ne puisse réagir, Takeshi s’était à nouveau jeté entre lui et la menace mais quelque chose de bizarre se produisit : la magie contourna le guerrier pour venir se ficher au centre de la poitrine du Prince.
Ryoma sentit le coup le frapper de plein fouet mais aucune douleur n’en ressortit. Il se tâta la poitrine pour vérifier qu’il était bien en un seul morceau et eut la surprise d’apercevoir l’aura blanche également envelopper son corps.
Momoshiro s’approcha de lui pour vérifier s’il allait bien et il le rassura à son tour avant d’observer ce qu’il se passait autour d’eux.

La panique s’était calmée et les gens avait arrêté de courir de partout et faisait comme lui. La tension magique de l’air s’était estompée, plus un éclair ne traversait la pièce et surtout, Yuyoko avait sur les lèvres un sourire vainqueur.

- « Je savais que ça marcherait ! S’exclama-t-elle en sautillant de joie sur place. Ceux parmi vous qui sont entouré de mon aura magique sont ceux qui doivent partir à la rencontre de leur destin !
- Félicitation ! S’écria le Roi en sortant de là où il s’était réfugié, à l’abris derrière son trône. Que ces personnes s’avancent jusqu’à moi ! »

Six personnes se placèrent en face de lui. Toutes aussi différentes les unes que les autres.

- « Ainsi vous serez les représentants de notre Royaume chez les dragons. Allez préparer vos affaires, votre départ est immédiat ! Leur fit-il avant de s’avancer vers son fils. Je savais que tu serais de la partie, c’est génétique chez les Echizen, le goût de l’aventure coule dans leur sang !
- Père… Je dois vraiment voyager avec ces gens là !?! S’exclama Ryoma en désignant ses futurs compagnons de route. Mais c’est du suicide !
- Ce n’est pas du suicide, c’est le destin, mon fils. Contesterais-tu la décision d’une déesse ? »

Ryoma se tourna vers Yuyoko qui sautillait encore et avait ressorti son boîtier argenté dans lequel elle parlait à toute vitesse d’une façon agitée. Il soupira et retourna vers ceux qui l’entouraient.
Momoshiro était bien le seul dont il fut heureux de savoir venir avec lui. Les autres… Eiji était accroché au cou d’Oishi et piaillait sa joie d’avoir été choisi, Kawamura, cuisinier de son état, se demandait bien pourquoi il s’était retrouvé lui aussi entouré d’une aura blanche et Inui griffonnait à toute vitesse dans son carnet.
Et c’est ce qui allait composer son équipe…
Il soupira une nouvelle fois.

*****

Le Prince Atobe s’était souvent demandé pourquoi Sakaki avait accepté que Kabaji reste à ses côtés.
Il savait maintenant pourquoi.
Ce n’était pas par charité devant la solitude qui l’aurait accablé, ni même une promesse qu’il aurait fait au Roi avant sa mort, et encore moins un simple oubli de la part de l’Intendant.
C’était plutôt un calcul subtil de sa part…
Il savait qu’en ne laissant que Kabaji à ses côtés, le Prince s’attacherait forcément à lui, qu’il deviendrait son seul ami, et, surtout, que ça lui ferait encore plus mal de le perdre.
Il ne savait pas comment Sakaki avait été mis au courant du départ du chevalier et de ses amis, mais il savait qu’il n’aurait jamais dû le savoir. Car cela ne pouvait que le mener là où il était maintenant.
C'est-à-dire seul se désespérant de l’absence de son garde du corps.
Sakaki savait que la disparition momentanée du Prince serait suspecte : malgré son isolation, il y avait quand même un nombre assez important de serviteurs s’occupant de lui.
Mais celle d’un serviteur, fut-il aussi le garde du corps personnel du Prince, personne ne s’en apercevrait.
A part le Prince. Prince qui s’inquiétait à présent, assis seul dans le jardin intérieur du château.
Pour la première fois de sa vie, il n’y avait pas la large silhouette réconfortante de Kabaji à ses côtés.
Des larmes lui vinrent aux yeux mais il les ravala immédiatement. Il était un Prince et un Prince ne pleurait.
Mais il était un Prince seul pour la première fois de sa vie. A la mort de son père, tout le monde qui le choyait auparavant s’était éloigné de lui mais Kabaji était resté. Ce cher et fidèle Kabaji. Son seul ami et la personne possédant sa confiance la plus absolue.
Il savait que quoi que Sakaki lui fasse, Kabaji ne dirait pas un mot, ni ne pousserait le moindre cri, de douleur ou de rage. Kabaji était ainsi.
Atobe avait déjà eu du mal à le faire parler alors qu’ils étaient seuls, Sakaki n’arriverait à rien.
Le Prince sentit une bouffée de fierté pour son ami le traverser mais l’inquiétude reprit rapidement le dessus.
Kabaji ne parlerait pas mais Sakaki était prêt à tout.
Il n’était pas sûr que son garde du corps s’en sorte indemne… Le contraire était même plus que probable.
Si Kabaji ne s’en sortait pas…
La solitude qu’il ressentirait alors s’imposa brusquement au Prince qui se replia sur lui-même comme un enfant perdu. Ses épaules furent rapidement secouées par des sanglots silencieux, que personne dans le château ne pouvait, ni même ne voulait, entendre.

Mais dans l’ombre du jardin, cachés au milieu des arbustes dans un coin de la cour, deux yeux brillants observaient la silhouette tremblante du Prince, sans que celui-ci ne se doute de rien…

A SUIVRE…

Enfiiiin !!!!! J’ai beaucoup de retard pour ce chap 2, désolée T.T
Et puis, je n’ai pas vraiment respecté mon thème… Enfin si, j’ai quand même la scène à Yamabuki et la scène finale qui pourraient correspondre, mais la scène avec la déesse est totalement à l’opposé… Même si le fait de devoir faire un choix est vraiment cruel de son point de vue XD
Enfin bon, désolée, il est pas génial en fait ce chap T.T


Sinon, une bonne nouvelle !!!!
J’ai déjà eu 3 illustrations pour cette fic !!!! ^__________^
Je vous les montre :

Atobe par Shuya


Ryoma et Karupin par Princessbiscuit


Atobe et Oshitari par Yuyoko


Sont beaaauuuux, ne ? *_*
*aime ses illustratrices*
N’hésitez pas à me faire des beaaauuuux dessins !!!! *____*
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