Thème : 1. Cinq nuances de blanc
Personnages : Seigaku
Série : Prince of Tennis
Rating : PG je pense que ça va pour l’instant… Ca va sûrement monter plus tard ^^;
Spoilers : Vu que c’est un AU, je ne pense pas qu’il y en aura XDDD
Disclaimers : Tous ces beaux bishonen appartiennent à Konomi-sama T.T Mais le monde de cette fic est rien qu’à moi ^____^
RÊVES DE DRAGONS
Chapitre 1
Le soleil se levait lentement sur la plaine de Seigaku, étendant ses longs rayons entre les arbres et les collines, recouvrant temporairement le paysage d’une pellicule d’or fin.
La vie se réveillait doucement, les oiseaux commençaient à pépier, les animaux nocturnes retournaient dans leurs terriers alors que les diurnes sortaient petit à petit des leurs. Mais surtout, une espèce d’animal principalement diurne, excepté quelques spécimens, sortait également du sommeil : l’homme.
Sur le long sentier menant au château, une ancienne charrue traînait misérablement ses planches mangées par des vers aussi vieux qu’elles, tirée par un âne qui aurait plutôt dû avoir sa place au panthéon des antiquités qu’être encore en service. Assis au devant de la charrette, un vieil homme fredonnait une chanson paillarde oubliée depuis des années par la plus grande majorité des gens. Il apportait le poisson quotidien de la ville portuaire de Rokkaku, il arriverait encore bien frais pour le marché matinal et pour remplir les ventres des braves Seigakuiens.
L’âne stoppa brusquement. L’homme ne s’en inquiéta pas, cela arrivait de temps en temps ; dès qu’il se sentait fatigué, l’animal se permettait de faire des pauses de quelques secondes. Mais quand au bout de cinq minutes, l’équidé ne repartait toujours pas, le vieux marchand commença à ronchonner et à tirer sur ses rênes pour le faire bouger. Toujours rien. Il se décida donc à aller voir pourquoi cette bête têtue ne voulait plus faire un pas. Il descendit de la charrue d’un saut assuré malgré son âge et allait pousser son âne à la croupe pour le faire avancer mais son regard tomba sur une chose étrange sur le sol.
Un pied. Humain.
Un jeune homme était allongé de tout son long devant son âne.
*****
Au milieu des montagnes de Hyotei, le château de la famille Atobe se réveillait à son tour.
Les servantes couraient déjà dans toute la demeure pour préparer le lever de leur Seigneur. Les cuisines ronflaient des sons des plats cuisinés et une bonne odeur s’échappait de la lourde porte en bois entrouverte. La table de la grande salle à manger était déjà dressée et n’attendait plus que l’occupant de la chambre principale du château.
Un grand jeune homme brun entra justement dans ladite chambre, sa silhouette imposante se découpant dans la lumière filtrant de la porte. Doucement, il s’approcha du lit et se pencha sur son occupant. Il poussa un peu la personne endormie et lui tapota le bras, n’ayant pas trop le choix vu qu’aucune autre partie du corps ne sortait d’en dessous les draps.
Un grognement s’échappa des couvertures et le bras parut comme avalé par le drap.
Le brun ne s’en formalisa pas, il était déjà bien habitué à ce petit manège. Et il avait la technique à présent. Il attrapa un coin des couvertures et, d’un coup sec, les enleva du lit, exposant le dormeur à la fraîcheur du petit matin.
Ceci fait, il n’attendit pas que la silhouette allongée se lève et il alla ouvrit les rideaux d’un geste ample trahissant son habitude à une telle action. La lumière dévoila entièrement la silhouette du jeune homme. Il avait un visage que l’on aurait pu qualifier de dur au premier abord mais on se tournait le plus souvent pour inexpressif une fois qu’on le connaissait un peu mieux. Ses habits formaient un mélange étrange, il portait l’habit classique des serviteurs de la famille royale, un costume noir et blanc des plus classique, mais par-dessus cela, de nombreuses pièces d’armure venaient se rajouter. Morceaux de cuir et de fer travaillé additionnés à sa stature impressionnante, ils faisaient presque oublier son rôle principal de serviteur du prince pour ne mettre en valeur que celui de garde du corps.
Un petit cri aigu parvint du lit et il sut que la lumière venait de finir de réveiller l’endormi.
- « Kabaji, ferme ces rideaux ! » Fut la première chose que le maintenant réveillé dit.
Le jeune homme ne s’exécuta pas et au contraire, alla chercher des vêtements dans l’armoire royale pour habiller le prince pour la journée. Les habits en main, il s’avança jusqu’au bord du lit et attendit que l’autre jeune homme se lève.
Celui-ci soupira, sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas se recoucher avant le soir maintenant. Il se roula jusqu’au bord du lit et, avec une souplesse tenant presque de la mollesse, il finit par se lever. Il écarta les bras et laissa Kabaji l’habiller. Avec des gestes doux, sans aucun à-coup, le grand brun le vêtit efficacement. La dextérité de ses mouvements prouvait que ce n’était vraiment pas la première fois qu’il le faisait.
Ceci fait, le prince allait se placer devant le grand miroir qui composait un pan entier de murs de sa chambre. Il fit deux, trois petits pas de danse devant pour admirer le flottement agréable de ses vêtements autour de lui, les manches amples tournoyaient avec lui en vagues blanches.
- « C’est bien Kabaji, tu maîtrises vraiment mes goûts. Mais je n’en attends pas moins de mon serviteur personnel, a~hn ?
- Usu ! »
Kabaji avait choisi pour lui un pantalon de velours noirs aux reflets presque violets, accompagné d’une chemise d’un blanc immaculé, aux manches qui partaient en fuseau pour devenir très larges au niveau du poignet. Digne représentant de son pays, il se devait d’en porter les couleurs.
La simplicité de l’habit, loin d’altérer la beauté naturelle du jeune homme, ne faisait que la souligner. La blancheur de la chemise reportait le regard sur le visage du prince, dont la peau pâle atteignait presque la couleur de son habit. Mais cet effet faisait ressortir son regard bleu gris, le plus souvent intraitable et sûr, qui témoignait peu de sympathie envers les autres, sauf pour les êtres les plus proches de lui.
Ce qui incluait peu de personnes, et même, n’en incluait qu’une en fait, celle qui se tenait juste derrière lui et l’admirait silencieusement. Alors qu’il virevoltait devant le miroir, les mèches couleur châtain de ses cheveux faisaient de même autour de son visage. Quand il s’arrêta un peu essoufflé, l’une d’entre elles se plaça juste sous son œil droit, la pointe glissant sur le grain de beauté qui naissait là. Et Kabaji ne put s’empêcher de s’approcher et de la remettre en place, un sourire on ne peut plus discret sur les lèvres que le jeune prince lui rendit presque joyeusement. Il n’y avait qu’à lui qu’il montrait ce genre d’expressions presque enfantines, à lui, son meilleur ami et protecteur depuis l’enfance. La seule personne dans tout le château qui était restée à ses côtés après le bouleversement de la mort de son père, le roi Atobe Ier du nom.
Une voix leur parvint de la porte d’entrée de la chambre.
- « Mon prince ! Votre repas est servi, veuillez vous rendre dans la salle. Sire Sakaki vous y attend, il a à vous parler. »
Et sans prendre le temps de s’enquérir s’il avait bien reçu le message, la jeune servante s’enfuit rapidement dans un autre couloir.
Atobe IIème du nom soupira. Décidément, il n’y avait bien que Kabaji qui le traitait en humain, et non pas comme une bête sauvage dont il fallait s’occuper…
- « Allons-y, Kabaji ! »
Avant de sortir de la chambre, il regarda par la fenêtre et ses yeux tombèrent sur l’emblème de sa famille flottant au vent au dehors. Un phoenix doré au milieu d’un blason violet et blanc. Le symbole de la pureté et de la puissance de la famille Atobe… Il eut un reniflement méprisant avant de s’engager dans le couloir, en direction de la salle à manger.
Kabaji le suivit quelques instants plus tard, une lueur sombre dans les yeux.
- « Oui mon prince… »
*****
Dans une chambre du château de Seigaku, le jeune prince Echizen dormait encore du sommeil du juste, son chat angora allongé entre ses bras lui apportant une chaleur des plus agréables. Le jeune homme marmonnait dans son sommeil mais cela ne dérangeait pas l’animal qui, de son côté, ronronnait à qui mieux mieux.
Ils auraient pu continuer longtemps à dormir ainsi tranquillement, n’eut été la porte qui s’ouvrit avec fracas sous le pied d’un adolescent brun de grande taille aux cheveux en brosse. Celui-ci portait une tunique blanche.
Réveillé en sursaut, le prince roula rapidement jusqu’au bord de son lit et tira une longue épée qui ne quittait jamais son chevet alors que le chat s’enfuyait rapidement par la porte maintenant ouverte.
- « Qui va là !?! »
Il n’avait pas l’air très crédible avec ses yeux encore bouffis de sommeil mais cela valait mieux qu’une réaction passive face à cette agression matinale. Un rire puissant répondit à sa question.
- « Bravo petit Prince ! Semblerait que les leçons de maître Yamato aient fini par rentrer dans ta petite tête !
- Momoshiro… Répondit Echizen en se relevant péniblement et en rangeant son épée.
- Oui, c’est mon nom ! Et le tien, c’est Ryoma, mais ça qui ne le sait pas ? Ajouta l'autre d'une voix forte avant de repartir de son rire.
- Qu’est-ce que tu fais là ? »
Tout ce que Ryoma voulait, c’était retrouver son chat, se recoucher dans son lit et se rendormir comme le bienheureux qu’il était avant que Momoshiro n’arrive.
- « Et bien, en fait, je suis tout simplement venu te…
- Ryoma-samaaa !!!! »
Il fut interrompu par une voix aiguë. Deux jeunes filles arrivèrent en courant dans la chambre. Essoufflées, elles semblaient avoir longtemps couru avant d’arriver ici. La première, celle qui avait crié, portait deux grosses couettes de couleur châtain de chaque côté de son visage, et l’autre adolescente avait de très longs cheveux roux coiffés en deux tresses qui tombaient avec souplesse le long de son dos. Elles portaient toutes deux l’uniforme classique des jeunes servantes, un petite robe à froufrous roses. La dernière arrivée s’inclina immédiatement devant son prince et balbutia.
- « Excusez-nous Prince ! Nous avons essayé de l’arrêter mais il courrait trop vite pour nous.
- Il ne vous a pas trop dérangé, Ryoma-sama ? Renchérit la jeune fille aux couettes.
- Nan, ça allait », soupira Echizen.
Il savait qu’il n’aurait plus droit au sommeil à présent.
- « Bien sûr que ça va ! S’exclama Momoshiro en lançant une tape dans le dos du prince.
- Grossier personnage ! S’écria l’adolescente châtain qui donna un grand coup sur le bras du grand brun. De quel droit te comportes-tu et parles-tu à Ryoma-sama ainsi !
- Tu peux parler toi ! Tu l’appelles bien par son prénom aussi !
- Oui mais pour moi, ce n’est pas pareil, dans la langue de mon pays, c’est ce qu’il y a de plus respectueux !
- Et bien retournes-y dans ton pays ! »
La jeune fille aux tresses ouvrit grand les yeux et bégaya quelques mots, incapable de dire une phrase à cause du choc. De son côté, celle aux couettes accusait mal le coup et semblait prête à pleurer. Elle allait répliquer quand la voix ferme du prince l’en empêcha.
- « Momoshiro ! Redis encore une fois ce genre de propos et je te condamne à l’exil pour le restant de ta vie. »
La voix du jeune homme n’était aucunement menaçante, mais on sentait dans son intonation la volonté et l’inflexibilité du locuteur. Momoshiro sut immédiatement que la menace n’était pas vaine et se fit tout petit. La mixité, aussi bien raciale que sociale, était un mot d’ordre du royaume de Seigaku. La chimère, animal emblématique du royaume, mélange de plusieurs animaux en un seul, en était la preuve et posait fièrement au milieu du blason bleu et blanc de Seigaku. Un grand nombre d’étrangers des pays alentour venait s’installer dans la ville, et les aménagements de nouveaux logements n’étaient pas rares. On en venait même parfois à se demander s’il ne faudrait pas un jour agrandir les murailles entourant la cité. Le château royal se trouvait au beau milieu de la ville et n’importe qui pouvait y trouver refuge. Le Roi Echizen était très proche de la population et sa femme, la Reine et la mère de Ryoma, n’était pas une fille de la bourgeoisie ; les grands parents de Ryoma étaient les tenanciers d’une taverne assez prisée du plus grand nombre et se faisaient toujours une joie de voir leur petit fils leur rendre visite dans leur établissement.
- « Tomo-chan, ne faites pas attention à la mauvaise éducation de ce grand imbécile, je vous pries d’excuser toutes les méchancetés qu’il ait pu vous dire. Excuse-toi aussi Momoshiro Takeshi.
- Désolé... » Marmonna le grand brun.
Etrangement, Tomoko retrouva presque tout de suite le sourire.
- « Ne vous inquiétez pas Ryoma-sama, ce ne sont pas réflexions douteuses de Momo-chan qui vont me faire quoi que ce soit !
- Mo… Momo-chan ?! Qu’est-ce que… S’étonna Takeshi.
Ryoma rigola doucement.
- « C’est très bien trouvé Tomo-chan ! Fit-il en tapotant une épaule de son ami. Allez, vous pouvez me laisser maintenant ? Il faut que je m’habille.
- Ah ! S’exclama la jeune fille qui était restée muette jusqu’à maintenant. Je… Je peux vous aider, mon Prince…
- Merci Sakuno, mais je peux me débrouiller tout seul, maintenant, laissez-moi seul ! » Répéta-t-il en poussant tout ce beau monde jusqu’à la porte, malgré les protestations.
Une fois seul, il fouilla son armoire à la recherche de vêtements potables. Sa mère avait tendance à le gâter sur ce point mais avait oublié au passage qu’il n’était plus un bébé et ne portait plus de froufrous pleins de dentelle ou de vêtements aux couleurs trop vives.
Il se choisit un pantalon noir aux reflets verts, en accord avec ses cheveux, et une chemise d’un rouge pourpre faisant ressortir ses yeux d’un vert légèrement doré. Vêtements simples mais pratiques, cependant, on voyait bien à la qualité du tissu qu’il n’était pas n’importe qui pour pouvoir les porter.
Une fois habillé, il rejoignit son ami et les deux servantes, qui le suivaient partout pour s’occuper de lui, et ils se rendirent ensemble vers la salle commune pour manger.
*****
Atobe rentra dignement dans la salle à manger, le menton haut, fier de sa position. Il s’assit à un bout de la longue table, en face d’un homme châtain à l’air hautain. Celui-ci portait un costume marron avec une chemise beige, autour on ne peut plus simple mais l’emblème du royaume incrusté de bijou accroché au revers de sa veste montrait qu’il avait un rang plus élevé que ses vêtements ne pouvaient le faire penser. Kabaji se plaça debout, un petit peu à la gauche du prince, juste derrière sa chaise.
- « Sire Sakaki, salua le prince d’un petit hochement de tête.
- Prince Atobe », lui répondit l’homme en faisant de même.
Le petit déjeuner commença lentement, les plats arrivaient apportés par des serveurs qui semblait plus pressé de ressortir de la pièce que de servir justement. L’ambiance était lourde et désagréable, le silence pesant. Le prince Atobe Keigo avait été habitué à ces ambiances là depuis la mort de son père, mais cette fois-ci, il ne la supportait plus.
- « Vous deviez me parler, Sire ? Fit-il en regardant son vis-à-vis droit dans les yeux.
- Oui mon prince, susurra Sakaki qui plaça ses mains sous son menton en un geste digne. Notre armée est sortie cette nuit, la ville de Yamabuki a été totalement dévastée.
- Quoi !?! Mais je n’ai donné aucun ordre !
- N’oubliez pas que, tant que vous n’aurez pas atteint votre majorité, mes ordres ont autant de valeur que les vôtres…
- Mais… Mais… »
Le prince en avait perdu ses mots. Sakaki se trouvait en face de lui et lui racontait cela avec un sourire égal, voir même content de lui-même, et de l’effet que la nouvelle donnait au châtain.
- « Pourquoi avez-vous fait cela ?! Finit-il par réussir à s’exclamer en cognant du poing sur la table alors qu’il se levait.
- Calmez-vous mon prince, répondit l’homme sans montrer la moindre réaction à son coup de colère.
- Vous avez attaqué la ville de Yamabuki sans mon accord avec mon armée et je devrais me calmer !?! »
Sakaki se leva doucement sans dire un mot, et posa ses mains à plat sur la table de chaque côté de son assiette. Il le regarda droit dans les yeux pour lui parler.
- « Votre armée ne vous obéira que lorsque vous aurez atteint vos 18 ans. Ce qui n’arrivera pas avant 5 longs mois, et cela, si vous êtes encore de ce monde à ce moment là… »
Keigo déglutit. Il pouvait bien entendu percevoir toutes les menaces sous ces propos, et savait que Sakaki n’hésiterait pas à les mettre en pratique dès qu’il atteindrait sa majorité. Il était parfaitement au courant du fait que Sakaki ne le gardait en vie seulement pour l’image que son sang royal donnait. Le prince n’avait aucun pouvoir avant ses 18 ans et c’était le régent qui occupait le rôle de Roi temporaire. Le conseil des ministres du royaume avait désigné l’ancien président du conseil, Sakaki, qui avait été le bras droit d’Atobe Ier. Le prince se doutait qu’à peine il aurait atteint l’âge de reprendre le pouvoir, Sakaki l’éliminerait d’une façon ou d’une autre et trouverait un moyen de garder la couronne entre ses mains.
Il sentit dans son dos la présence réconfortante de Kabaji. Il savait que le jeune homme ferait tout pour le protéger, tel était le rôle qui lui avait été assigné depuis sa naissance. Il ferait tout, jusqu’à en mourir pour lui. Mais Atobe ne désirait vraiment pas cela, bien au contraire, c’était bien une des seules craintes de sa vie. Il ne préférait pas y penser pour le moment. Il ferma les yeux pour se remettre les idées en place, il avait d’autres choses à appréhender pour l’instant. Il prit une grande respiration et rouvrit les yeux pour les planter dans le regard de Sakaki.
- « Puis-je au moins savoir pourquoi vous avez attaqué cette ville ? Nous avions pourtant toujours été en paix avec elle, et nos accords commerciaux étaient à notre avantage.
- Notre armée a maintenant pris possession des ports de cette ville et est en négociation directe avec le Royaume de St Rudolph. Nous évitons ainsi toutes les taxes imposées par la ville de Yamabuki. »
Sauf que les dites taxes étaient les plus faibles possibles, les relations avec Yamabuki étant presque fraternelles du temps de son père. Sa mère, la Reine, était la fille du maire de Yamabuki et y avait grandi jusqu’à ce son père ne l’offre en mariage au jeune Roi Atobe pour ses 18 ans. Sakaki ne se trouvait là qu’une excuse déplorable pour un acte atroce.
Keigo allait répliquer quand quelqu’un rentra dans la pièce, aussitôt après avec frappé succinctement à la porte.
Hiyoshi, le premier ministre, sous le commandement direct de Sakaki se dirigea vers le régent et lui murmura quelques mots à l’oreille. Sakaki l’écouta attentivement et hocha la tête.
- « Prince Atobe, permettez-moi de vous laisser, le devoir m’appelle. Dur est la vie à la tête du pouvoir, n’est-ce pas ? »
Atobe ne réussit pas à retenir le reniflement ironique qui lui vint.
- « Allez-y, allez-y, ce n’est pas comme si vous teniez compte de mon avis… » Ajouta-t-il à voix basse.
Sakaki n’eut qu’un sourire en réponse avant de s’incliner et de quitter la pièce.
Se retrouvant seul avec Kabaji, Atobe se mit à parler à voix haute.
- « Ca ne peut plus durer ainsi. »
Kabaji ne sut trop si le prince lui parler ou se parlait à lui-même et préféra ne pas répondre et attendre.
- « Il faut faire quelque chose… Kabaji !
- Oui, répondit immédiatement le grand brun.
- Trouve-moi quelqu’un de confiance, de préférence quelqu'un qui avait la confiance absolue de mon père. Quelqu’un qui ne pourra jamais être corrompu par Sakaki, que je pourrais croire sur parole presque comme je te crois, ajouta-t-il en se levant avant de se tourner vers son ami. Je pense qu’une telle personne doit encore exister dans ce royaume.
- D’accord.
- Vas-y maintenant, le plus tôt je pourrais parler à cette personne, le mieux on pourra essayer de faire pour rattraper la situation, avant qu'il ne soit trop tard.
- A vos ordres mon prince. Je vous promets de trouver la personne qu'il vous faut. »
Comme pour accentuer ses dires, Kabaji posa un genou à terre et prit une main de son prince pour y poser un léger baiser.
- « Et je suis persuadé que tu la trouveras », sourit Atobe en retour.
Kabaji se releva et, avec un dernier hochement de tête en salut, quitta la pièce et partit remplir la requête de son prince. Atobe se rassit à sa table et finit de manger, un air hanté sur le visage alors qu’il se remémorait les paroles du régent.
*****
Les quatre jeunes avaient fini par faire la course pour arriver le premier à la salle commune. A force de coups de coude ou de croche-pieds tout au long de la course pour gagner, ils finirent en tas dans l’entrée de la salle, essoufflés mais heureux, riant chaleureusement.
- « Ohla les jeunes ! Du calme, y’en aura pour tout le monde ! Leur parvint une voix au dessus d’eux.
- Kawamura-san ! S’exclama Tomoko en se relevant précipitamment et en le regardant avec de grands yeux plein d’étoiles. On mange quoi ce matin ? »
Le jeune homme, qui leur souriait gentiment alors que le reste de la troupe se relevait, avait de courts cheveux châtains et il portait un grand tablier blanc maculé de taches difficilement reconnaissables de part leur accumulation au fil du temps.
- « Venez à table, vous verrez bien ! »
Pas besoin de leur dire deux fois, les quatre adolescents se précipitèrent sur les tables. La salle était déjà presque entièrement remplie de gens d’origines diverses et variées. Le Roi était assis au milieu d’une table et riait d’une voix forte et qui portait loin des blagues qu’un chevalier assis en face de lui racontait. Ryoma avait choisi de s’installer à l’autre bout de la table par rapport à son père. Pas que celui-ci lui fasse honte mais il aimait quand même manger en paix sans avoir à supporter les sarcasmes de son père quelques fois. Il soupira et ne remarqua pas le manège de Tomoko qui entraîna Takeshi avec elle de l’autre coté de la table pour que Sakuno puisse s’asseoir à côté du prince. La rouquine s’assit lentement, les joues en feu, n’osant pas regarder le brun qui avait déjà entamé les plats que les adjoints de Kawamura avaient posé au milieu de la table. Elle se servit à son tour, avant que Momoshiro et le prince n’aient fini le plat. La quantité de nourriture que les deux jeunes hommes pouvaient avaler était impressionnante et la jeune servante se demandait comment ils faisaient pour rester aussi fins, surtout le prince qui engloutissait autant que son ami alors qu’il faisait presque la moitié de sa taille seulement…
En face d’elle, Tomoko lui fit un clin d’œil qui lui fit monter le rouge aux joues. Allez, il fallait qu’elle se ressaisisse, elle pouvait y arriver !
Elle se tourna vers le prince, le visage couleur cerise et ouvrit la bouche.
- « Prince Ry…
- ROI ECHIZEN ! »
La jeune fille fut coupée dans son élan par un homme pénétrant brusquement dans la salle. A l’appel de son nom, le Roi devint immédiatement sérieux et se leva. L’homme se précipita vers la table et lui indiqua ce qu’il se passait.
- « Le vieux Asegawa a trouvé un corps sur la route de la ville ! C’est un gosse, il est mal en point mais encore vivant et il dit vouloir vous parler !
- J’arrive immédiatement. »
A peine l’eut-il dit qu’il s’engagea à la suite de l’homme vers l’endroit où reposait l’enfant retrouvé.
Sa curiosité piquée au vif, Ryoma se leva à son tour.
- « Restez ici.
- Mais… Voulut se plaindre Momoshiro.
- Vous n’avez rien à voir dans tout cela, je vous reporterai le tout plus tard.
- Nous comptons sur vous Ryoma-sama ! »
Et avec un sourire pour Tomoko, il entreprit de suivre son père.
Celui-ci le remarqua et fronça des sourcils.
- « Qu’est-ce que tu fais ? Lui demanda-t-il tout en continuant à avancer rapidement pour suivre le messager.
- Je suis le prince, lui répondit-il en restant à sa hauteur même s’il devait presque courir pour y parvenir. Je prendrais ta place après ta mort, il faut que je me tienne au courant de ce qu’il se passe dans le royaume.
- Je ne compte pas mourir bientôt, remarqua le père.
- On ne sait jamais ce qui peut arriver », répliqua le fils.
Et c’est avec un sourire presque complice qu’ils continuèrent le chemin côte à côte, jusqu’à arriver à la chambre où le garçon avait été installé.
Le sorcier du roi les accueillit sur le pas de la porte. Le Roi Echizen Nanjiroh avait décidé de ne pas s’encombrer d’une pléiade de conseillers et ministres en tout genre et avait préféré n’avoir qu’un seul bras droit qui, lui, s’occupait de répartir les tâches aux personnes les plus à même de les accomplir. Le sorcier Syuusuke Fuji avait été choisi pour remplir ce rôle et possédait ainsi toute la confiance du Roi. Quand celui-ci n’était pas joignable directement, on appelait le sorcier qui s’occupait de tout jusqu’à l’arrivée de son supérieur, comme cela ce passait maintenant. Fuji était un jeune châtain aux cheveux courts qui portait le plus souvent une longue robe bleu nuit et arborait constamment un sceptre doré plus grand que lui. Pour quelqu’un d’aussi jeune, Syuusuke dégageait une aura inquiétante de force et de confiance en soi qui impressionnait même les gens les moins réceptifs à la magie. Tout petit, Ryoma avait même peur de ce garçon pas beaucoup plus vieux que lui mais bien trop puissant et intelligent pour quelqu’un de son âge. Une des choses qui l’effrayaient le plus était le sourire constant que le sorcier portait à ses lèvres, quelque soit son humeur, ce qui faisait qu’on ne savait jamais vraiment à quoi il pensait, ses yeux plissés par son sourire rajoutant à cet effet. Mais à présent, le prince le prenait pour ce qu’il était, quelqu’un en qui il pouvait avoir confiance, même s’il préférait ne pas trop l’approcher quand même.
- « Nous avons directement appelé un prêtre pour soigner ses blessures, il est en train de finir les bénédictions. », leur indiqua le sorcier en les guidant.
Ils pénétrèrent dans la salle pour apercevoir un jeune homme allongé sur un lit qui semblait trois fois trop grand pour lui. Sa frêle silhouette était entourée d’une aura d’un vert clair apaisant. Celle-ci provenait des mains d’un homme brun agenouillé au chevet du lit. En entendant les deux hommes rentrer, il stoppa ses soins et se releva pour saluer son Roi.
- « Roi Echizen, fit le jeune homme en s’inclinant dignement.
- C’est bon Oishi, soigne plutôt cet enfant au lieu de te préoccuper de la politesse.
- Il ne craint plus rien mon Roi, ses blessures les plus graves ont été soignées, les autres peuvent encore attendre, il ne lui faut surtout du repos à présent…
- Pouvons-nous lui parler ? » Intervint Ryoma.
Son père et le jeune prêtre furent étonnés de son intrusion dans la conversation. Mais Ryoma connaissait bien Oishi Syuichiro et ses manières. Le jeune homme aurait pu parler pendant des heures des blessures qu’avait subit le garçon et, le lendemain, ils en seraient toujours là à tenter de le couper dans son monologue.
- « Oui, bien sûr, répondit Oishi en leur laissant la place près du lit.
- Merci », fit Ryoma en se glissant tout contre le bord de la literie.
Il en récolta une tape discrète derrière la tête de la part de son père mais au moins, ils avaient pu avancer jusqu’au chevet du blessé. Celui-ci était un jeune garçon sensiblement du même âge que le prince. Brun aux cheveux courts, il portait un bandeau vert les retenant. Ses habits étaient de la même couleur et se constituaient d’un simple pantalon et d’une chemise liserée de blanc.
Il semblait endormi mais ses grands yeux noirs s’ouvrirent immédiatement quand le prince prit la place qu’Oishi occupait précédemment.
- « Roi Echizen ? Demanda-t-il faiblement.
- C’est mon fils, je suis le roi, répondit Nanjiroh en se plaçant à la gauche de Ryoma.
- Oh, désolé, je n’y vois pas très bien, mes yeux ont été touchés mais l’autre homme m’a dit que ce n’était pas grave et qu’il pourra les soigner plus tard - desu.
- Tu n’as pas à t’en excuser, le rassura le Roi. Il parait que tu as demandé à me voir malgré tes blessures, qu’y a-t-il ?
- Oui ! La situation est très grave - desu !!!
- Et bien parle alors ! » L’encouragea le prince en voyant que le jeune homme attendait l’accord du Roi pour s’exprimer plus longuement.
Ryoma ne comprenait d’où pouvait venir tant de politesse. Il ne parvenait pas à savoir d’où venait l’accent du jeune homme, ni pourquoi il rajoutait ainsi desu à la fin de ses phrases… Et pourtant, habitant Seigaku, il en avait entendu des pléiades d’accents plus différents les uns que les autres.
Il se récolta une nouvelle tape à l’arrière du crâne.
- « Prend exemple sur lui niveau politesse, mon fils, il a été gravement blessé, ne le brusque pas ainsi.
- Oui père…
- Alors, mon enfant, reprit le Roi avec un sourire, qu’y a-t-il de si grave que ça ?
- La ville de Yamabuki a été attaquée ! Elle a été complètement détruite !
- Comment ça !?! Ne pouvais-tu pas le dire plus tôt ?! Répliqua Nanjiroh en changeant totalement de comportement. Et par qui donc a-t-elle été assaillie ? »
Le garçon parut effrayé par ce virement soudain mais répondit, la voix un peu tremblante.
- « Le Royaume de Hyotei - desu… »
Le choc s’abattit sur toutes les personnes présentes dans la pièce.
- « Hyotei ? Répéta Fuji abasourdi, les yeux grands ouverts.
- Mais ce n’est pas possible ! S'exclama Oishi qui était resté dans un coin de la pièce en attendant de pouvoir continuer à soigner son patient.
- Du calme ! Petit, es-tu vraiment sûr de ce que tu avances ?!
- Oui mon Roi, Je suis sûr - desu. Les attaquants portaient les armures blanches de Hyotei ! Et j’ai bien vu l’emblème du royaume sur un de ceux qui étaient tombés sous les coups de la garde - desu. »
Preuves accablantes s’il en était… Le Roi prit le temps de réfléchir un instant.
- « Y a-t-il des survivants à part toi ?
- Oui, j’ai été envoyé en éclaireur par un groupe composé d’une vingtaine de personnes. Je pense que si l’on a survécu, il doit y en avoir d’autres dans le même cas - desu.
- Fuji, prépare un équipe pour aider ces pauvres gens !
- Mais mon Roi ! S’étonna le sorcier. Si nous aidons les survivants, nous nous mettrons le Royaume de Hyotei à dos !
- Tant que je n’aurais pas entendu une bonne raison venant de Hyotei, je ne considérerais pas l’acte d’anéantir une ville entière comme légitime, vinsse-t-il d’un royaume aussi puissant que celui-ci, répliqua le Roi en dardant un regard glacial sur Fuji.
- Bien mon Roi », s’inclina-t-il avant de sortit de la pièce en courant prévenir les gens qu’il fallait.
Oishi prit la parole à son tour.
- « Je vais préparer une équipe de prêtres pour les blessés, proposa-t-il.
- Bonne initiative », acquiesça Nanjiroh.
Le prêtre prit le même chemin que le sorcier avant de se diriger vers l’église du royaume.
Restés seuls avec le blessé, Ryoma observa son père dont les méninges semblaient marcher à plein régime.
- « Désolé… Murmura le blessé, les surprenant une nouvelle fois.
- Pourquoi t’excuses-tu donc ? Lui demanda le Prince.
- J’ai oublié de vous dire quelque chose d’important…
- Et qu’est-ce ?
- Hyotei… Pour attaquer… Ils ont utilisé des dragons. »
*****
On frappa à sa porte.
- « Entrez. »
Kabaji pénétra dans la pièce et s’inclina devant son Prince.
Atobe se leva et s’approcha de lui.
- « Alors ? As-tu réussi à remplir ta promesse ?
- Oui mon Prince, j’ai trouvé une personne en qui vous pourrez avoir confiance. Elle attend en dehors de la chambre qu’on lui demande d’entrer.
- A~hn. Et quelle preuve as-tu qu’elle ne me trahira pas en faveur de Sakaki ?
- Je l’ai trouvé dans les geôles où Sire Sakaki l’avait jeté… »
FIN du chapitre…
Enfin, j’en ai vu le bout X.X
Alors, pour ce qui est du thème, si je me suis bien débrouillée, j’ai réussi à caser 5 blancs différents : le blanc de la chemise d’Atobe, celui de l’emblème de Hyotei, celui de l’emblème de Seigaku, le blanc des vêtements du jeune blessé (les liserés XD) et le blanc des armure de Hyotei ^__________^
*passe à la suite maintenant* Ganbatte moi-même ! @_@