Arnaldur Indridason -
Le Livre du roi (2006 / Metailié, 2013)
(426 pages, soit 75 km et un pays (Danemark) de plus pour le challenge tour du monde. Total : 1650 km, 7315 pages et 11 pays pour 20 livres)
Dans les années 50, un étudiant en littératures nordiques anciennes quitte son Islande natale pour poursuivre ses études à Copenhague sous la férule d'un brillant professeur qu'on lui a recommandé. Mais le brillant professeur se révèle bien plus excentrique que prévu, et tourmenté par un secret dont sa carrière dépend toute entière. Bon gré mal gré, notre étudiant ne va pas tarder à se laisser entraîner dans une grande aventure qui le dépasse de beaucoup, à la recherche d'un manuscrit disparu que certaines personnes sont prêtes à tout pour retrouver.
Après la critique fort peu enthousiaste de Caro, je ne m'attendais pas à être très séduite par ce roman, dont le sujet pourtant m'attirait. Ma bonne vieille curiosité, et la localisation d'une partie de l'intrigue à Copenhague (ville visitée cet été avec beaucoup de plaisir) ont fini par me convaincre de tenter l'aventure.
Le verdict est sans appel : c'est mou, voire même assez chiant.
Evidemment, tout n'est pas à jeter, et j'ai appris au passage quelques petites choses intéressantes que je ne soupçonnais même pas sur les rapports entre Islande et Danemark. Certains passages sont plutôt réussis, avec une matière de fond assez riche et des rebondissements assez nombreux pour qu'on s'accroche vaille que vaille jusqu'au bout. Mais l'affaire met un temps fou à démarrer, l'auteur fait preuve d'un sens de la pédagogie particulièrement mauvais pour évoquer l'histoire de ces écrits anciens, auquels j'étais pourtant toute prête à m'intéresser mais qui n'ont réussi qu'à me perdre.
Par dessus tout, le personnage narrateur est d'un ennui mortel, molasson, incapable d'éprouver autre chose que des sentiments convenus aux moments convenus. Visiblement conçu pour mettre en valeur la figure du professeur, il ne met rien en valeur du tout, sa voix ayant pour particularité de rendre à peu près tout aussi casse-pieds que lui-même. Ajoutons à cela un style parfois pataud (Ah, ces bons vieux dialogues servant si ostensiblement à expliquer la situation au lecteur que chaque syllabe sonne faux !), mal servi par une traduction souvent maladroite, et une intrigue un peu torchée sur plusieurs point (Ah, l'épilogue qui règle tout ce qui a posé problème pendant tout le bouquin en trois coups de baguette magique !) : on obtient un polar bibliophile largement dispensable, prouvant qu'il ne suffit pas d'aimer son sujet pour savoir en parler.