Il y a un peu plus de trois ans, je vous en avais présenté
la version printanière, avec des arbres en fleurs et de tendres bourgeons verdoyants. D'un côté, l'arboretum, qui remonte à la fin du XVIIIe siècle et fut à plusieurs reprises enrichi - par Charles-Louis Cadet de Gassicourt, littérateur, scientifique, goguettier, chevalier d'Empire et pharmacien de Napoléon, puis à la fin du XIXe siècle par le pépiniériste Gustave Croux - avant d'être repris en 1986 par le conseil général des Hauts-de-Seine. De l'autre côté, la maison de Châteaubriand et son parc planté par l'écrivain d'essences parfois rares.
Le 13 novembre 2014, jolie journée d'anniversaire entre les frondaisons rougeoyantes, avec une pause salon de thé et une exposition de portraits romantiques...
Côté arboretum
L'un des arbres les plus remarquables de l'arboretum est aussi l'un des plus étonnants.
A l'origine, il y a 150 ans, fut planté en ce lieu un simple cèdre de l'Atlas, qu'une mutation génétique mystérieuse transforma en cèdre bleu pleureur. Soigné avec amour par Gustave Croux, le petit mutant s'épanouit pour devenir cette chose majestueuse, visiblement très à l'aise au bord de son lac.
La mutation est apparemment unique en son genre, et tous les cèdres bleus pleureurs qui existent aujourd'hui sont des descendants - boutures ou greffes - de cet arbre-là, élu
arbre de l'année 2015.
En 2011, des sculptures en résine de Francis Ballu ont remplacé les structures servant à soutenir les branches.
Côté Chateaubriand
En 1807, l'écrivain publie dans le Mercure de France une dénonciation un brin pompeuse mais cinglante du despotisme de Napoléon. Lequel, on s'en doute, n'apprécie guère cet ego démesuré qui se dresse contre le sien...
"Lorsque dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur, lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît chargé de la vengeance des peuples. C'est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l'Empire ; il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus, et déjà l'intègre Providence a livré à un enfant obscur la gloire du maître du monde"
Le Mercure de France, qui appartenait depuis peu à Chateaubriand, est confisqué et le rebelle contraint à l'exil hors de Paris.
N'allons pas trop le plaindre : les indemnités d'éviction du journal furent conséquentes, et permirent à l'écrivain de s'acheter à Châtenay-Malabry une petite maison de jardinier, qu'il transforme peu à peu en demeure bien plus cossue...
(Informations issues de
cet article)
Dans l'ancienne orangerie, un délicieux salon de thé a désormais été aménagé.
♠ ♠ ♠