Fandom : Original
Disclaimer : Les personnages proviennent de
ce strip.
Personnages : Billy, Peter (avec peut-être du Billy/Peter sous-entendu)
Rating : PG
Notes : Rédigé pour
andersandrew. Et parce qu'aussi tous ces mensonges sur la "théorie du genre" (ou "gender studies") m’écœurent et que je voulais contre-attaquer. Alors à défaut de savoir faire un long discours, je me contente d'une petite fic.
« Maman, pourquoi est-ce que je dois être un vrai garçon ? »
Vrai. Billy détestait cet adjectif que sa mère répétait sans cesse, le collant à tous les mots comme pour mieux appuyer ses arguments. En tant que membre du sexe masculin, toutes les activités de Billy devaient être celles d'un vrai garçon, selon les critères de sa mère. Son choix de cadeaux ne devait se porter que dans les pages aux couleurs bleutées des magazines ; tout souhait dans les pages roses intitulés « jouets pour filles » étaient purement ignorés. De même que si Billy voulait s'adonner à un sport, ce devait être un sport de garçons. Pas de rêve à la Billy Elliot, malgré leur prénom commun.
Billy avait fini par obéir aux injonctions de sa mère. D'abord, pensant qu'elle était la voix de la raison, puis par peur des réprimandes. Le garçon se souvenait encore de la fois où, laissé seul dans le rayon des jouets, il avait voulu regarder de plus près une dînette, ces jouets reproduisant une vaisselle colorée avec des faux aliments en plastique. Dès qu'elle l'avait vu s'amuser avec, sa mère l'avait tiré violemment par le bras. « Billy, c'est un jouet pour filles ! » La voix avait retenti dans l'allée, les mots sonnant comme une insulte. « Tu es un garçon, tu ne dois pas jouer à ça ! »
Billy avait fini par devenir un vrai garçon. Attitude faussement virile, interdiction de pleurer qu'il se fasse mal ou soit ému. Il affichait un goût faussé pour le football et autres sports suintant la sueur et propres aux réunions purement masculines. Jouer ce faux rôle lui faisait mal. Lui donnait envie d'hurler. De clamer haut et fort que le sport ne l'intéressait pas. Qu'il lisait des romans sentimentaux et des shojos en cachette. Qu'il pleurait devant les comédies romantiques. Que, oui, il aimait des choses habituellement réservés aux filles.
Mais une longue éducation emplie de limites et de remontrances, la certitude que personne ne pensait comme lui, l'obligeait à se taire.
Jusqu'à ce qu'il rencontre Peter.
Le garçon ne passait guère inaperçu dans l'école. Sa tenue était aussi colorée que celle des filles, il osait même porter une jupe ! Billy avait bien cru que le garçon allait devenir la risée de tout le monde, devenir la proie faible des caïds. Mais le garçon fut, ô combien étonné, en voyant un des caïds de l'école discuter avec Peter. Et échanger leurs points de vues sur le dernier shojo à la mode ! Inutile de préciser que les filles adoptèrent rapidement ce garçon avec qui elles pouvaient causer de tout.
Ce fut Peter qui fit le premier pas, Billy n'osant pas. Peut-être par peur, peut-être par jalousie parce que Peter était tout ce qu'il avait toujours rêvé d'être. Il vivait ses passions, il vivait comme il le souhaitait, sans se cacher. Mais quand Peter s'approcha de lui, Billy n'eut pas la force de le repousser. Il avait attendu ce moment.
Doucement ils apprirent à se connaître, échangeant des discussions passionnées, Billy se sentant soudainement moins seul à aimer certaines choses, se surprenant même à découvrir que bien d'autres garçons partageaient ses goûts.
« Tu n'as pas à avoir honte, lui avait soufflé Peter. Plein de filles adorent ce qui est censé être réservé aux garçons, après tout. Pourquoi l'inverse ne serait pas possible ? »
Billy n'avait pu qu'acquiescer devant un tel argument.
Malgré tout, à la sortie de l'école, Billy veillait à ne pas sortir en même temps que Peter. Non pas qu'il avait honte, mais il souhaitait que sa mère ne sache rien. Il voulait préserver cet îlot de liberté loin de toute influence, se contentant de son propre jugement pour savoir ce qui était bon ou non pour lui. Souffrir les remarques de sa mère au sujet de Peter demeuraient durs, mais Billy serrait les dents. Qu'importe ce que pensait sa mère. Lui était heureux avec Peter. C'était ce qui importait.