Sa place
Genre : jalousie ?
Pairing : akihika/hikaaki
Rating : PG-13
Date : 03 août 2006
Disclaimer : Hotta-sensei, Obata-sensei, pardonnez-moi de mon peu de talent. *s’écrase par terre*
Note : Ficlet commandée par
petite_patate… Il était censé y avoir une carotte quelque part, mais alors qu’elle avait sa place au départ, Akira l’a bouffée en court de route… Désolée. V_v
Oh, et pardon pour le présent de narration aussi, c’est parti comme ça et impossible de la mettre au passé. -_- ;;;
941 mots
« Un demi moku !"
Hikaru lève les yeux avec une joie explosive. Il progresse encore et encore, il avance. C’est la première fois qu’il perd de si peu. Le sourire de Sai est doux, fier, un peu triste et la joie de Hikaru se teinte de peur.
« Tu ne viendras plus me voir, si je gagne ? »
Pas de réponse, comme toujours, juste de l’affection silencieuse.
« Ce n’est pas comme si ça comptait ! Je ne pourrais jamais te battre, Sai ! Tu as trop d’expérience ! Tu auras toujours quelque chose à m’apprendre ! »
Les visites nocturnes de Sai se font de plus en plus rares. Hikaru ne sait pas s’il supporterait un nouvel abandon. Son absence dans la vie de tous les jours, même trois ans après, est comme un vent d’hiver, un froid constant qui ne se dissipe un peu que lorsque Hikaru joue au go, joue vraiment, lorsqu’il se donne à fond, arrache les points et les territoires en y laissant ses propres pierres.
« J’ai besoin de toi, Sai. »
Une main fantomatique se pose sur sa tête et il ferme les yeux.
Lorsqu’il les rouvre, il est dans sa chambre, la seule lumière celle de la rue qui filtre à travers les rideaux. Il est seul.
« Akira ? »
Le nom s’étrangle dans sa gorge, sa voix sort rauque et paniquée, il se recroqueville sur lui-même, essaye de calmer sa respiration. Il sait rationnellement qu’Akira n’est pas parti, qu’il doit s’être levé pour une raison ou une autre, un verre d’eau, les toilettes, mais ça ne suffit pas à la main glacée sur son cœur. Il veut voir Akira, il a besoin de toucher Akira, d’être sûr, sûr, sûr.
Hikaru se lève, ouvre la porte de la chambre. Il entend un bruit sourd qui vient de la cuisine, comme quelque chose qui tape en un bruit presque régulier. « Akira ? »
Curiosité et perplexité commencent à l’emporter sur le reste. Il se dirige vers la cuisine, la porte est entrouverte et la lumière allumée. Akira est assis à la table, leur goban de voyage face à lui et une tasse de thé posée à côté. L’horloge indique trois heures et demi du matin, le regard d’Akira qu’il veut tuer quelqu’un.
« Akira ? Qu’est-ce que tu fous là ?
- Apparemment j’étais de trop », répond-t-il de la voix hautaine de ses mauvais jours.
Hikaru n’a pas envie de jouer à ça, pas maintenant. Demain matin au petit déjeuner, si ça lui chante, mais pas à trois heures et demi du matin alors que n’importe quoi peut l’avoir fait tiquer. Hikaru fait demi-tour, s’apprête à aller se recoucher.
« Qui était Sai pour toi ? »
Il se fige. Akira n’a pas prononcé le nom de Sai depuis leur première partie de pro, trois ans plus tôt. Hikaru lui en avait été reconnaissant. Il avait besoin de temps. Besoin de trouver le bon moment. Besoin d’avoir envie d’en parler plutôt que d’égoïstement garder Sai pour lui.
« Qu’est-ce que…
- Je trouve que j’ai été compréhensif ! Tu voulais pas en parler tout de suite, d’accord ! Tu fais ton mystérieux, tu boudes tous les 5 mai si tu veux ! Mais là c’est trop ! »
Hikaru voit rouge. Il ne comprend pas ce qui lui prend, se sent blessé et furieux. Akira n’a pas le droit. Pas le droit.
« Qu’est-ce qui te prend de t’énerver comme ça ? Mais ça va pas ?
- Qui était Sai pour TOI ? »
Akira a presque hurlé, s’est relevé de sa chaise, les deux mains sur la table.
« Ça te regarde pas ! crie Hikaru en retour.
- A partir du moment où tu prononces son nom dans notre lit, ça me concerne !
- … huh ? Quoi ? »
Akira croise les bras, détourne les yeux.
« Je t’ai entendu l’appeler, pas la peine de le nier. Et c’est pas la première fois ! »
Après un instant de stupéfaction, Hikaru étouffe mal un rire.
« Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle !
- T’es jaloux ! » fait Hikaru avec un grand sourire.
Akira a surtout l’air de vouloir lui sauter à la gorge pour l’étrangler.
« Arrête de te faire des films ! Y’a pas de quoi être jaloux ! Enfin si, en fait. Sai sera toujours meilleur que toi et moi au go, là tu peux crever de jalousie. Mais pour ça… »
Hikaru s’approche, ignore l’expression soupçonneuse et fâchée d’Akira et lui passe les bras autour du cou, dépose un baiser sur ses lèvres.
« Pour ça t’a pas à t’en faire, abruti.
- Je te permets p…
- C’est compliqué, le coupe Hikaru. Compliqué et difficile à croire. Et difficile pour moi d’en parler. »
Akira le regarde un instant sans rien dire avant de soupirer avec un peu d’irritation, beaucoup de résignation.
« Tu me fatigues, Shindô.
- Parle pour toi, Tôya ! »
Hikaru l’entraîne vers leur chambre sans qu’il proteste trop, s’efforce de lui faire oublier ses angoisses et se fait oublier les siennes.
« Y’a beaucoup de choses entre Sai et moi, murmure-t-il. Rien qui menace ce qu’il y a entre toi et moi.
- Même son go ?
- Le go de ton père nous menace ? Oulà, tu fais bien de me prévenir ! »
Akira lui donne une tape sur la tape mais se tait et glisse une main dans les cheveux de Hikaru, pendant que celui-ci, tête sur son ventre, trace du bout des doigts un kifu.
« Quelle partie ? » demande-t-il.
La réponse d’Akira est exacte.
(Fin)