Je me suis mise récemment à lire la trilogie des Mousquetaires (pour des raisons qui me semblent assez évidentes au vu de l'accumulation de posts sur ce journal qui traitent bizarrement du même sujet), que je n'avais jamais lue avant, et j'ai été tellement enthousiaste que je me suis mise à faire des comptes-rendus à mes copains sur Facebook.
Ça les a fait marrer, ça m'a fait marrer, du coup je me dis que je vais archiver tout ça ici histoire de. Ça va se faire en plusieurs parties (avec des dates, pour avoir un minimum d'ordre et faire genre "journal de bord du capitaine") parce que j'ai eu pas mal de trucs à dire (et ÉNORMÉMENT de squee de fangirl); j'espère que ça intéressera aussi les francophones de ma f-list, d'aucuns disent que j'ai une lecture... particulière de ces bouquins.
C'est parti:
27/02/2014
J'ai une confession à faire: je n'ai jamais lu un seul bouquin de Dumas avant. Du coup je me suis chopé la trilogie des Mousquetaires (oui y'a comme un thème à mes posts ces derniers temps) sur Kindle gratosse et franchement, je m'attendais pas à kiffer à ce point, c'est super fun à lire -- je recommande si vous n'avez jamais lu non plus. L'écriture est super efficace, ça va à 100 à l'heure, tu m'étonnes que ça ait eu un succès de taré à travers le monde.
Et surtout, Porthos et Aramis: CANON, BITCHES. Déjà d'Artagnan débarque chez Tréville et Dumas passe d'abord quinze pages à kyatter sur comme quoi Tréville et trop awesome et loyal et fort et intelligent (on le comprend, Tréville EST awesome, et en plus il dit qu'il considère vraiment les mousquetaires comme ses gamins, des gamins un peu cons et qui font chier mais il les aime quand même -- AAAAAAHHH). Dans la cour de l'hôtel de Tréville, c'est le souk, les mousquetaires arrêtent pas de se foutre sur la gueule en rigolant comme des frat boys et en bitchant sur le Cardinal (mais pas sur le roi parce que si Tréville les entendait il leur foutrait une rouste parce que le roi c'est son pote, pas touche au roi)(c'est ADORABLE).
Et là, immanquable, flamboyant (Dumas le qualifie de "glorieux") se tient PORTHOS, la fashion victim du régiment: il montre à ses camarades sa dernière acquisition, un baudrier en or de pimp (il a aussi, dit Dumas, un manteau de velours flashy et il en jette grave). A côté de lui se tient Aramis, pâle aux joues roses, beau comme une femme et qui tient ses mains de façon à ce que les veines ne ressortent pas et ne les déforme pas (OUI) qui rit silencieusement en montrant ses dents qu'il a fort belles. Et Aramis est surtout une VIEILLE BITCH sans avoir l'air d'y toucher: on parle de la reine qui tarde à avoir un héritier et Aramis lâche simplement dans la conversation qu'on dit que le Duc de Buckingham serait en France en ce moment -- et c'est tout. Comprenne qui pourra, tralalala. JE L'AIME. Tout le reste de la scène consiste en Porthos et Aramis qui se disputent comme un vieux couple marié, c'est très beau (au passage, Porthos fait un gros sous-entendu comme quoi Aramis "mange à tous les râteliers": Aramis est donc canoniquement une catin de Babylone pansexuelle, merci Dumas). Enfin, l'honneur des mousquetaires, un pour tous et tout ça, c'est des conneries: ces mecs sont des CREVURES.
Tréville les appelle dans son bureau pour les engueuler parce qu'il y a eu bagarre la veille contre les gardes du Cardinal (Tréville est pas content non pas à cause de la bagarre -- qu'il encourage, surtout contre les gardes du Cardinal -- mais parce que le Cardinal avait l'air de dire lors de sa partie d'échecs contre le roi que ses gardes avaient gagné et ça, c'est INACCEPTABLE); Aramis a tôt fait de le rassurer, il a buté un garde en retournant sa propre épée contre lui (ARAMIS <3 ). Mais Athos n'est pas là, où est Athos? demande Tréville. Bah c'est à dire que Athos s'est fait blesser lors de l'échauffourée, expliquent les deux connards, mais ils l'ont cru mort alors ils l'ont laissé sur place. WOW.
WORST. FRIENDS. EVER.
TL;DR, résumé de ce que j'ai lu jusqu'ici: bitching, sass, bitching, sass, d'Artagnan est Gascon, Tréville est Gascon, la Gascogne c'est awesome, sass, fashionpoufferie, bitching, crevarderie, sass.
P.S.: (ah, et à l'académie militaire où Tréville veut envoyer d'Artagnan, les apprentis sont supposés prendre des leçons d'équitation, d'escrime et de danse. Ah, la culture française <3 )
27/02/2014 toujours, plus tard dans la journée:
MON OTP MON OTP *flail* merci Dumas! D'Artagnan provoque Athos en duel presque sans le faire exprès, et le regrette immédiatement après, parce qu'il trouve qu'Athos est trop kakkoi et que "son air grand seigneur et sa mine austère lui agréent fort" (hide your boner d'Artagnan, HIDE YOUR BONER). Arrivés au duel, ça se passe globalement comme ça:
-Je te kiffe
-Je vois que tu es un gentilhomme en fait, je te kiffe
-Non mais je te KIFFE
-Moi aussi je te KIFFE
-Dommage qu'on doive se battre
-Oui, dommage
-Parce que sinon, vraiment, je te kiffe
-Et moi donc. Tu... tu veux que je te mette de l'onguent spécial de ma recette secrète sur ton épaule blessée...?
Plot bunny à propos de l'onguent "spécial" de d'Artagnan et de ses multiples utilités: check. Dumas, le queerbaiting, il n'y croit pas, il donne juste du queer en veux-tu tiens prends ça fait plaisir non non c'est moi
18h44: ""Décidément vous êtes un joli garçon, dit Athos en serrant la main du jeune homme."
Ptain mais y'a VRAIMENT ÉCRIT ÇA
19h18: Je squee à chaque page, au point qu'il faut que je fasse des pauses pour me remettre. Le fandom de la série est vraiment minuscule et y'a pas beaucoup de fics, du coup je me suis dit "bah y'a qu'à me mettre au canon en attendant" parce que j'ai vraiment la dalle et JE M'ATTENDAIS PAS A UN CANON COMME ÇA
19h20: En plus le coup de d'Artagnan avant le duel qui propose son onguent super secret à Athos pour le soigner c'est dit qu'il le demande "timidement" limite en rougissant comme une jouvencelle parce que c'est ATHOS quoi, il est trop KAKKOI et d'Artagnan est apparemment tsundere
19h20: Des fois je m'arrête juste pour serrer mon Kindle contre mon coeur
21h03: Bon pardon dernier extrait et après j'arrête: le duel est évidemment interrompu par les gardes du cardinal, du coup c'est baston générale, sauf qu'Athos est blessé et a du mal contre son adversaire attitré, Cahusac.
"D'Artagnan, selon les lois du duel de cette époque, pouvait secourir quelqu'un; pendant qu'il cherchait du regard celui de ses compagnons qui avait besoin de son aide, il surprit un coup d'oeil d'Athos. Ce coup d'oeil était d'une éloquence sublime. Athos serait mort plutôt que d'appeler au secours; mais il pouvait regarder, et du regard demander appui. D'Artagnan le devina, fit un bond terrible et tomba sur le flanc de Cahusac en criant: "A moi, monsieur le garde, je vous tue!"" Ils se comprennent d'un seul regard!!!! D'Artagnan vole au secours d'Athos!! #MARRIED
21h05: (et si dans le film de 93 et la série de la BBC Porthos est clairement le chouchou, dans le bouquin c'est définitivement Aramis: alors que tous les autres ont du mal avec un seul adversaire, Aramis en a deux en même temps et les pourrit tranquillou -- sans compter qu'il a toutes les meilleures répliques aussi)