Défi loterie - Improbabilités

Aug 31, 2009 01:25

Titre : Improbabilités
Disclaimer : Ni les personnages, ni le magicobus ne m'appartiennent, tout est à JKR.
Auteur : Rebecca Von Bird
Personnages : Amycus Carrow/Ernie Danlmur
Catégorie : Défi loterie
Nombre de mots : 1709
Rating : PG
Note : Cette fic est entièrement dédiée, bien sûr, à jufachlo , sans qui je ne l'aurais jamais écrite (et ce n'est pas un compliment, je vous assure :p). J'attends la tienne, de réponse, maintenant , vu que j'ai réalisé ma part du deal :p.
Note 2 : C'est un pairing pluss que hautement improbable. Malgré tout un défi est un défi, n'est-ce pas ^^. J'ai fait ce que j'ai pu * s'essuie le front *
Note 3 : Beaucoup, beaucoup de dialogues, faut suivre et s'accrocher ^^


Il le vit entrer dans le bus à travers ses épaisses lunettes et ne put s’empêcher de le dévisager.

Des cernes gigantesques s’étalaient sous ses yeux, et il tirait furieusement sur ses manches en regardant frénétiquement autour de lui.

« Bonjour, tenta Ernie, où est-ce que je vous emmène ?

L’autre s’approcha brusquement de lui.

-          Quel est l’endroit le plus éloigné que vous puissiez atteindre ?

-          Laissez-moi une seconde … le degré n’est pas bon pour aller là … ah ah … non, pas la bonne latitude…

-          C’est si compliqué de me donner une destination ?

-          Excusez-moi, mais je conduis le magicobus, pas un car moldu, voyez ? J’ai déduit de votre comportement que vous vouliez un endroit lointain et très désert, non ?

-          Sans blagues, cracha l’autre, sans cesser de scruter tout ce qui l’entourait.

-          Alors les Marquises.

-          Va pour les Marquises !

-          Si vous permettez, je vais d’abord déposer tous les autres clients, qui ont des demandes moins bizarres.

-          Faites donc, faites donc, railla-t-il.

Ernie ne montra rien, mais fut extrêmement choqué par le manque de manières de ce monsieur.

Celui-ci s’assit sur un fauteuil derrière lui, et se laissa tanguer de gauche à droite durant quelques minutes avant de se relever telle une furie.

-          Vous ne pouvez pas conduire normalement, demanda-t-il en se tenant à une barre de fer alors qu’Ernie les dirigeait vers l’Ecosse.

-          Je conduis normalement, Monsieur, et j’aimerais bien que vous me causiez mieux que ça, ne put-il s’empêcher d’ajouter.

A sa grande surprise, l’autre éclata d’un grand rire faux avant de manquer de s’étrangler à cause du brusque retour à Londres.

-          Et … et c’est un vieillard aux dents gâtées et à l’accent gallois à couper au couteau qui me demande ça ?

-          Mais oui, répondit Ernie, bien décidé à ne pas se laisser démonter.

Il donna un coup de frein et cria à Monsieur Bolino de descendre.

-          On y sera bientôt ? grogna l’autre.

-          Soyez donc un peu patient, qu’est-ce que vous avez fait de si terrible pour être si pressé de disparaître ?

Il vit l’ombre furtive du repentir passer sur le visage de l’autre avant de n’y retrouver que l’imperturbabilité.

-          Vous n’imaginez même pas.

-          Alors dites rien, merci, répondit Ernie d’une voix douce.

Quelques secondes s’écoulèrent avant que l’autre ne souffle un imperceptible « merci ».

Le bus mit un quart d’heure à se vider entièrement, jusqu’à ce qu’il ne reste que cet homme presque poli et Ernie lui-même.

-          Bien ! exulta Ernie, qui venait de prendre sa décision. Nous voilà donc en route pour les Marquises !

Il tira sur une grande poignée avant d’appuyer sur les dix-neuf boutons nécessaires à un si long voyage, et le bus fit un gigantesque bond avant de disparaître dans un bruit terrifiant.

Sept secondes plus tard, Ernie rouvrit ses yeux et les referma aussi sec sous l’effet du soleil aveuglant qui s’immisçait au travers des tâches sur les vitres.

Il les rouvrit précautionneusement, et vit l’autre qui était déjà en train d’ouvrir la porte du bus.

-          Attendez-moi ! s’exclama-t-il, prenant ses affaires.

-          Pourquoi ?

-          Je vais vous expliquer, sortez donc maintenant.

L’autre le gratifia d’un regard mi-mauvais mi-surpris et descendit les quelques marches du véhicule, Ernie à sa suite.

Ils avaient atterri sur une plage. Non, pas une plage. LA plage. Du sable blanc, à perte de vue, littéralement. Et à leur droite, un morceau de forêt qui tentait de cacher les volcans derrière lui, en vain.

Le souffle coupé, Ernie eut la force de retirer ses chaussures et ses chaussettes, et sentit avec un grognement de plaisir le sable entre ses orteils ridés.

Il entendit près de lui un ‘poum’ suivi d’un grondement de satisfaction pure.  L’autre s’était affalé sur le sable, les yeux fermés, habillé comme pour une expédition autour du Mont Blanc.

-          Du soleil, du sable chaud … Personne pour m’emmerder … Rah …

Ernie toussota discrètement et s’assit en tailleur juste à côté de l’autre.

-          J’aurais pourtant pensé que vous aimeriez pas le soleil … Que vous aimeriez mieux l’ombre et le froid, voyez.

-          Et pourquoi ça ?

-          Vous êtes un mangemort, non ?

L’autre se redressa brusquement, les yeux presque fermés mais laissant tout même entrevoir une expression de curiosité menaçante. Pourtant, l’expression totalement neutre et sans jugement du visage d’Ernie sembla faire son effet, et il s’apaisa peu à peu.

Il tendit la main au chauffeur de bus.

-          Amycus Carrow, pour vous servir.  Vous savez, continua-t-il, le regard fixé vers le large, le monde est rempli de préjugés …

Il avait dit cela d’une voix atone, presque déçue.

-          Vous m’accusez d’avoir des préjugés envers les mangemorts ?  M. Carrow, l’état même de mangemort est un préjugé de la puissance, voyez.

-          Peut-être … mais la puissance s’est réellement révélée, dans ce cas-là.

-          Gémir sur un malheur passé et disparu est le plus sûr moyen d’attirer un nouveau malheur.

Carrow le regarda, les yeux ronds et une moue de surprise déformant sa bouche.

-          Shakespeare ? Surprenant !

-          Surprenant de ma part ?

-          Euh … oui, à vrai dire.

-          Soyez donc pas gêné. On peut être un gallois à l’accent à couper au couteau, un peu idiot et cultivé, c’est pas incompatible, voyez.

Carrow lui adressa cette fois un regard franchement amusé.

-          Vous comptez rester là ? Et votre bus ?

-          Le bus, je le renverrai tout seul là-bas quand j’aurai décidé de rester là.

-          Rester là ? Rester là ?! C’était mon idée !

-          Et qui c’est l’idiot, maintenant !

-          Vous n’avez personne, là-bas ? Une femme qui  vous attend, le soir, avec vos pantoufles devant le fauteuil, une pipe et le journal ?

-          Ah ! Je suis esclave du bus et de ces foutus clients. On est chauffeurs de magicobus de génération en génération dans la famille. Mais moi j’ai pas perpétué la tradition, voyez.

-          Pas marié ?

-          Y avait aucun risque.

-          Oh vous savez, la beauté intérieure, c’est très à la mode …

-          Je parlais pas de ma tête, m’enfin. Même si ça aurait pu être une raison, c’est vrai. Non, mais bon, moi, les femmes …

-          Quoi, elles vous font peur ? Je comprends, si j’avais du marier ma sœur ça aurait été la croix et la …

-          Non ! coupa Ernie. Non, non. Pas peur non. Elle me font pas envie, c’est tout, voyez.

-          Oh. Oh !

-          Ouais.

-          Ah. Je … Hum.

-          Oui ?

-          Je comprends.

-          Vous comprenez.

-          Bien, oui, je comprends bien, même, en fait.

Ernie jeta un œil à sa gauche, et vit le visage rubicond de Carrow qui faisait des ronds dans le sable avec son index.

-          Et vous avez été accepté comme mangemort ?

-          Je n’ai pas été assez idiot pour l’affirmer devant tout le monde, réfléchissez !

-          Donc vous vous êtes toujours caché ?

-          Si on veut.

-          Comment ça ?

-          C'est-à-dire que la fonction de mangemort ne laisse pas beaucoup de temps libre, bon.

-          Bon ? C’est tout ?

-          Ben oui.

-          Vous êtes puceau, en fait.

Ernie remarqua à cet instant qu’il existait une teinte de rouge plus rouge encore que rubicond, teinte qui venait d’élire domicile sur les joues de Carrow.

-          En fait, oui, souffla ce dernier alors que les ronds dans le sable se transformaient en crevasses de plus en plus profondes.

-          Ah.

Quelques oiseaux, des cris d’animaux, le clapotis de l’eau : rien n’y fit. Le silence était plus lourd que la population entière des éléphants d’Afrique. Même pas une petite remarque bien sentie de Carrow pour retrouver sa dignité écrasée.

-          Vous savez, finit par se lancer Ernie, moi avec mon bus …

-          Quoi, vous avec votre bus ?

-          Ben, voyez, ça me laisse peu de temps, pour … avoir une vie sociale.

-          Une vie sociale, hein ?

-          Oui.

-          Compris. Idem ?

-          Idem.

-          Misérables.

-          Pitoyables.

-          Pathétiques.

-          On fera plus rien de nous, surtout pas ici.

Carrow poussa un soupir de dépit et s’installa en tailleur, comme Ernie.

-          N’empêche, reprit celui-ci, je crois qu’on peut en tirer avantage, voyez.

-          Hu ?

-          La loi de Poisson.

-          La loi de qui ?

-          De Poisson. La loi des événements rares. Des maths.

-          Vous connaissez ça, aussi ?

-          A défaut de m’envoyer en l’air …

-          Ah. Oui.

-          Donc, la Loi des événements rares. Qu’on se rencontre, ça, c’était un événement à très, très faible probabilité.

-          J’ai pas pris beaucoup le bus dans ma vie, c’est vrai.

-          Oui, d’ailleurs, pourquoi pas de transplanage ?

-          On m’a retiré tous mes pouvoirs.

-          On.

-          Oui, on.

-          Je reprends, avec ma loi. Déjà, qu’on se rencontre, bon, faible probabilité. Et qu’on se rencontre, et qu’on ait autant de points communs, bon, c’est plutôt de l’improbabilité, là, voyez.

-          Vous pensez à quoi là ? Au destin, ou au karma, ce genre de niaiseries cosmiques ?

-          A peu près, ouais.

Seul un ricanement moqueur répondit à Ernie.

-          Vous pouvez rigoler, n’empêche que c’est le genre de coïncidence qui semble écrite, voyez.

-          Ecrite, oui, bien sûr.

-          Vous pensez que vous m’auriez vraiment dit ces trucs aussi personnels sur vous si ça n’avait été que vous, aux commandes ?

Cette fois, il récolta un regard surpris et des joues rouges, encore.

-          Je … je ne sais pas pourquoi je vous ai dit tout ça.

-          Je viens de vous offrir une raison sur un plateau, faudrait pas cracher dessus.

-          C’est le destin, alors.

-          Je crois, ouais.

-          Et qu’est-ce qu’on peut y faire ?

-          Pas grand-chose.

-          Et c’est le destin, qui vient de poser votre main sur ma cuisse, là ?

-          Le destin, via moi, oui.

-          Hypocrite.

-          Retirez-là, alors.

-          Le destin m’en empêche.

-          Il a bon dos, le destin.

-          Laissez-donc le destin y mettre les deux mains.

-          Si le destin insiste, alors… »

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