Titre : Enfin libre
Auteur : Gred
Personnages : Andromeda Tonks, Walburga Black, Padfoot/Sirius Black.
Catégorie : Défi "Loterie"
Rating : PG-13
Note de l’auteur : Réponse au défi, sans slash explicite. En revanche, mention plus qu'implicite d'abus sur enfants.
Pour l'histoire, j'ai dû utiliser Sirius, j'espère que ce n'est pas dérangeant d'avoir ajouté un personnage. Je ne suis pas réellement contente de mon histoire et je ne sais pas trop ce qu'elle vaut ^^'. Toute critique est donc la bienvenue.
J'ai utilisé le thème "Si on m'avait dit...", quatorzième thème de la deuxième table, de la com'
hp_slash_fr mais je ne posterai pas la fic sur cette communauté.
La fic n'est pas corrigée car ma beta est encore en vacances. Elle sera corrigée dès que c'est possible. Corrigé par
buddhaformattie.
Andromeda ouvrit la porte, le visage fermé. Sur le seuil se trouvait sa tante, Walburga Black, stricte dans sa robe noire et son chapeau posé correctement sur sa tête, les mains crispées autour de sa baguette qu’elle avait sortie à son arrivée par transplanage. Le voisinage moldu de la maison des Tonks l’incommodait. Si elle avait trouvé quelqu’un sur son chemin, elle lui aurait probablement jeté un sort juste pour le plaisir de retrouver un brin de contrôle sur ce qui l’entourait.
La jeune femme la fixa d’un regard vide durant quelques secondes, avant de lui laisser le passage, puis de refermer la porte. Elle se plaça ensuite devant sa parente pour la précéder dans un salon modeste, mais coquet. Les baies vitrées laissaient passer la lumière. Ainsi éclairé, Madame Black put y découvrir de jolis meubles et des cadres photos où des personnes qu’elle ne connaissait pas souriaient, remplies de bonheur. Elle ne reconnut que les clichés sorciers où elle put apercevoir une tête brune. Walburga serra les dents. Elle détourna finalement les yeux quand elle tomba sur la photo d’un couple de jeunes mariés. Sa fureur était là, toujours intacte. La même qu’elle avait ressentie en apprenant que sa nièce, celle qu’elle chérissait le plus, allait s’unir à un Sang-de-Bourbe. Elle avait toujours espéré garder Andromeda près d’elle mais, maintenant, pour la voir, elle devait traverser ce lieu maudit…
La jeune femme lui désigna un canapé où sa tante s’assit, puis elle s’installa elle-même, très droite, dans un fauteuil en face. Elles se contemplèrent, silencieusement. Walburga nota que sa nièce cachait, sous un faux air de confiance, sa nervosité. Elle sourit cruellement. Elle aimait savoir qu’elle continuait à avoir un certain pouvoir sur la plus jeune, même si celle-ci avait réussi à lui échapper. Elle remarqua aussi qu’Andromeda ne lui avait pas proposé de thé ou un autre rafraîchissement. Celle-ci essayait, ainsi, de dire à sa parente qu’elle n’était pas la bienvenue dans sa maison. Son sourire mauvais s’étira ; cependant, celui qui naquit sur les lèvres de son vis-à-vis l’alerta. Madame Black le connaissait, ce sourire. Quand Andromeda souriait ainsi, elle avait tout de Bellatrix. Et comme sa sœur aînée, cette Black savait être une vraie peste.
« Si on m’avait dit, chère tante, que vous vous abaisseriez à venir me voir, j’aurais fait quelques ajouts à la décoration. Je connais d’ailleurs une galerie d’art qui vous plairait. Elle est tenue par un sorcier qui y vend des pièces faites, en majorité, par des moldus ou des nés-moldus. De véritables bijoux artistiques qui font pâlir les meilleurs ouvrages sor-…
- Suffit ! grogna Walburga. Vas-tu arrêter de te donner en spectacle ! Je viens discuter avec toi et je refuse d’entendre tes inepties…
- Alors, vous devriez peut-être partir tout de suite. »
De nouveau, les deux femmes se fixèrent, peu amènes. La plus vieille se rendit compte qu’elle avait peut-être sous-estimé sa nièce. Cette dernière avait pris le contrôle de la conversation, sans jamais montrer cette crainte que Walburga avait pourtant tout fait, depuis qu’Andromeda était petite, pour gagner. Il y avait si longtemps qu’elles ne s’étaient vues ! Walburga calma, à nouveau, la colère qui bouillonnait en elle en se rappelant que c’était maintenant un satané Sang-de-Bourbe qui profitait de sa douce nièce.
L’aînée fut détournée de ses pensées quand elle vit un grand chien noir entrer. Il se dirigea gracieusement vers Andromeda et se coucha à ses pieds. Distraitement, la jeune femme le caressa avec douceur sous l’œil dédaigneux de Walburga qui n’avait jamais apprécié les chiens. Ce dernier la regardait de ses yeux gris. Madame Black grimaça puis reporta son attention sur sa nièce. Celle-ci restait muette, visiblement peu ravie de la visite de sa tante.
« Allons, mon enfant, tu ne vas même pas m’offrir une tasse de thé avec des biscuits ? C’est ce que tu as appris avec ton moldu ? »
Seul le silence lui répondit. Walburga serra les lèvres, empêchant les insultes qui lui venaient en tête de passer la barrière de sa bouche. Du coin de l’oeil, elle parcourut le corps de sa nièce qui frissonna inconsciemment sous l’examen. Walburga sourit. Finalement, le Sang-de-Bourbe n’avait pas tout effacé ; elle réussissait encore à avoir du pouvoir sur cette gourde, comme avant. Elle se redressa et lissa le tissu de sa robe. Elle avait trop tergiversé, elle devait reprendre les rênes de la discussion.
« Je suis venue te parler de Sirius », déclara-t-elle.
Andromeda, qui avait arrêté de trembler, hocha la tête sans rien dire. Elle ne semblait, pourtant, pas surprise.
« J’imagine que tu sais qu’il est parti et…
- Si j’ai bien compris, la vraie version de l’histoire, c’est que vous l’avez mis dehors. »
Walburga claqua la langue, furieuse autant de l’affirmation que d’avoir été interrompue.
- Sottises ! Sirius sait très bien qu’il peut rentrer à la maison quand il le veut.
- À la condition qu’il vous présente ses excuses…
- Bien entendu ! Ce qu’a affirmé ce garçon est tout bonnement abominable. »
Andromeda sourit ; elle savait que son cousin avait, enfin, avoué son homosexualité à ses parents. Le choix de son amant non plus n’était pas apprécié par les Black.
« - Qu’attendez-vous de moi ?
- Sirius a dû venir te voir pour te demander de l’assistance. Je comprendrais que… au vue de… de son… état d’esprit, tu as peut-être refusé de lui venir en aide… »
La plus jeune haussa un sourcil. Comme si sa tante croyait réellement qu’elle pouvait être sujette à ce genre de préjugés…
« … mais si, comme je le crois, tu l’as aidé, j’aimerais que tu le fasses revenir à la raison.
- Pour qu’il revienne chez vous ?
- Dans sa maison, oui, près de sa famille, là où est sa place. Nous sommes prêts, son père et moi, à oublier ce qu’il a dit. Ce n’est qu’une phase de la crise d’adolescence qu’il nous oblige à subir. Je… je me suis moi-même rebellée contre mes parents, à son âge, sans, pour autant, bien sûr, leur manquer à ce point de respect… Enfin, nous sommes enclins à croire que c’est un égarement, dû à sa jeunesse, qui sera vite oublié.
- Et, bien entendu, vous connaissez sûrement une jeune fille tout à fait consentante pour lui faire "oublier" encore plus rapidement cet "égarement"… prête même à se fiancer, à l’épouser pour qu’il n’en reste aucune trace. »
Le ton dédaigneux de la jeune Madame Tonks fit redresser sa tante comme si elle avait été giflée.
« - Tu dis cela comme si c’était une punition ! Sirius peut s’estimer heureux qu’il n’y ait eu que son père et moi pour avoir entendu ses divagations. »
Leurs regards se croisèrent à nouveau. Elles étaient toutes deux très énervées.
« - Comment pouvez-vous imaginer que je puisse m’abaisser à persuader Sirius de retourner dans cette maison ? Je préfèrerais le savoir mort que d’accepter qu’il retourne dans cet antre de…
- Tais-toi, petite insolente ! Tu parles de notre foyer alors que tu vis ici, dans ce bouge moldu. Toi, au moins, tu as toujours été bien accueillie chez nous…»
Sans préavis, Walburga posa sa longue main froide sur le bras de sa nièce, esquissant une caresse du pouce. Dans ces yeux qu’Andromeda scrutait sans pouvoir détourner le regard, semblait se refléter des images que la jeune femme voulait oublier. La bile lui vint à la bouche et elle se sentit à nouveau dans la peau de la petite fille sans défense qu’elle avait été alors. Celle qui tombait malade dès qu’il était question de rendre visite à sa tante Walburga et son oncle Orion. Une colère qui appartenait au passé jaillit en elle. D’un coup de main, elle chassa celle de sa parente et se leva, mettant une bonne distance entre elles. Le chien, qui avait commencé à grogner dès le premier mouvement de Walburga, bondit sur ses pattes et s’approcha de la plus vieille, grondant et montrant les crocs. Madame Black, peu impressionnée, prit sa baguette et fit mine de la pointer sur l’animal, ce qui fit sortir Andromeda de son état d’agitation.
« Padfoot, suffit ! s’écria-t-elle. Viens au pied. »
Si le chien semblait se calmer, il n’entendit pas, ou refusa d’obéir, au dernier ordre.
« Padfoot ! » répéta Madame Tonks, plus fermement.
L’animal finit par s’exécuter, mais il ne quitta pas l’autre femme des yeux, les babines toujours retroussées.
« Ne me touchez plus, articula froidement Andromeda. Vous n’avez aucun droit sur moi ; ni vous, ni votre mari, ni mes parents, ni personne. »
Le sourire cruel qui jouait sur les lèvres de Walburga montrait qu’elle ne faisait aucun cas des souhaits de sa nièce. Elle ne l’avait jamais fait, elle n’allait pas commencer maintenant.
« Vas-tu m’aider ? » demanda-t-elle, simplement, comme si la conversation n’avait pas été interrompue. Comme si cette conversation était normale. Comme si elles étaient seulement une tante et sa nièce.
Un long silence lui répondit. D’ailleurs, Madame Black crut qu’Andromeda allait uniquement lui demander de partir mais, elle nota que quelque chose semblait changer chez la plus jeune. Une nouvelle lueur éclairait son regard. Cygnus avait toujours déclaré qu’Andromeda était celle qui avait le moins de sang Black en elle. Pourtant, cette lueur qui brillait au fond de ses prunelles, Walburga la connaissait bien. C’était la même qu’elle trouvait à chaque fois dans les yeux de son fils aîné avant qu’il ne la défie, ou dans le regard de Bella quand elle commettait une bêtise. Là, devant elle, debout dans ce salon minable, Andromeda ne pouvait renier ses origines. Elle était une Black dans toute sa splendeur. Et Walburga la trouvait absolument désirable.
« Vous savez, chère tante, Sirius… »
Même sa voix avait changé. Andromeda tendit ses mains et les ouvrit, les paumes vers le haut, tout en s’approchant de quelques pas.
« Sirius, répéta-t-elle, je l’ai ici, entre mes mains. Je suis la seule famille qui lui reste, la seule en qui il ait confiance. Il me suit aveuglément et je suis aussi la seule à savoir où il se trouve. Voyez-vous… Si… si je lui demandais de parler… voyons… à quelqu’un… disons… »
Andromeda posa son index sur son menton, levant les yeux, comme si elle réfléchissait, puis elle joignit ses mains et sourit.
« … disons à n’importe quel journaliste désireux de se faire un nom en roulant dans la fange celui d’une des plus nobles familles sorcières, dans un journal de pacotille, pour lui raconter ce qu’il a vécu dans cette maison des horreurs que vous osez appeler un foyer… » Elle appuya sur ce mot. « Il pourrait même raconter ce qu’il y a vu. Ce que vous nous avez fait subir, à mes sœurs et à moi. Ce que vous leur avez fait, à Regulus et à lui. Par Merlin, si je pouvais faire sortir Regulus de là… »
Elle frissonna de dégoût.
« - Sale petite traî-… »
Le chien aboya. Andromeda rit :
« - Nous voilà, enfin, sur un terrain connu ! Les bonnes vieilles insultes…
- Que veux-tu ? »
Andromeda nota les efforts que faisait la plus vieille pour ne rien dire de plus.
« - Vous voulez Sirius et, moi, je veux partir. Mettre le plus de distance possible entre ma famille et vous. »
Elle posa un accent particulier sur le mot famille. Walburga eut un nouveau sourire malsain.
« - De l’argent. Comme c’est étonnant ! »
Elle s’assit et replaça correctement son chapeau.
« Combien ? » l’interrogea-t-elle, calmement.
Andromeda prit un bout de parchemin, comme elle l’avait vu faire dans un film de gangsters de Ted, et elle y écrivit la somme pour donner, ensuite, le papier à sa tante. Cette dernière, bien qu’interloquée, ne dit rien. Elle n’eut aucune réaction en lisant le montant.
« Tu auras l’argent, demain.
- Ce soir. Sirius sera de retour demain. »
Madame Black rit. Sa nièce avait vendu son cousin pour bien peu.
« - Marché conclu ! »
Walburga se leva finalement, et se dirigea vers le hall d’entrée. Elle se retourna, et voulut dire quelque chose, ne pas partir comme si elle avait perdu ; mais Andromeda ne s’intéressait plus à elle, contemplant ce qu’il y avait dehors, par la fenêtre. Seul le chien continuait à la scruter. Elle grimaça encore une fois. Elle détestait réellement ces bestioles. Elle se détourna et partit le plus rapidement possible.
Andromeda entendit avec soulagement la porte se refermer. Tout de suite après, deux bras encerclèrent sa taille et elle se laissa aller dans l’étreinte, avant de se retourner pour faire face à son cousin. Elle prit son visage entre ses mains et l’embrassa délicatement sur le front.
« Andy, c’est bientôt fini. »
La femme hocha la tête.
« - Je vais envoyer un hibou à Ted. Il quittera son travail dès qu’il le recevra. Nous pourrons partir.
- Et si… Mè… les Black ne nous donnent pas l’argent ?
- Pour te récupérer, elle fera tout. Elle a aussi essayé, quand je me suis enfuie.
- Mais elle ne peut plus rien. Tu es plus forte qu’elle. »
Ils restèrent silencieux un long moment, essayant de chasser certains souvenirs.
« - Allons, ne traînons pas. Va te préparer.
- Je vais prévenir James et Remus. Ils…
- Non, pas avant qu’on ne soit en sécurité.
- Mais…
- Siry, c’est pour ton bien. De toute façon, tu les verras à Poudlard. Là-bas, tu seras protégé.
- Je n’ai pas peur.
- Je sais ! » Andromeda sourit. « Allez, vas-y. »
L’adolescent, qui avait tout d’un homme à présent, grimpa rapidement à l’étage.
Andromeda, restée seule, put enfin laisser échapper les quelques larmes qu’elle avait senties naître en ouvrant la porte à Walburga Black.
Elle était enfin libre.