30k

Nov 28, 2015 14:30

J'ai toujours quelques milliers de mots de retard. Il faut que j'arrive à atteindre les 50k d'ici demain soir. Lundi, ça sera trop compliqué. Ca faisait longtemps que je n'avais pas été autant à la ramasse pour le NaNo. Ceci dit, je n'y croyais même plus. Donc là, je me mets en mode marathon express!  8000 mots, ça doit pouvoir se faire.
Je me languis vraiment cette année du TGIO.

Du coup, je poste l'extrait des 30k, alors que j'ai franchi depuis un petit moment les 40k. J'ai mis un peu de temps à en trouver un potable. J'ai hésité entre celui là et un autre plus loin dans l'histoire, plus mimi, avec plus d'ambiguité entre les personnages. Ce sera peut-être celui des 40k, du coup.

Celui-là fait presque directement suite à celui des 20k. Pour rappel, vous avez le plot là, l'extrait des 10k ici et celui des 20k là.

Contexte:
[Contexte]
Après avoir perdu connaissance et dormi à même le sol de son appartement une partie de la nuit, Nina a découvert que l'homme qui s'était introduit chez elle la veille était la fée qui avait exaucée (à sa manière) ses voeux, et qui allait devoir désormais rectifier le tir. Ils se retrouvent de fait avec le destin de l'autre dans leur main. Obligée d'aller bosser, Nina met la fée à la porte et part pour son boulot.


Extrait:

Bon, comme à chaque fois, c'est pas de la grande qualité. Là, je n'ai pas eu le temps de vraiment relire, donc excusez les fautes, les coquilles, les répétitions et tout le tralala.
Ah, et pour info, Apollon ne s'appelle pas vraiment Apollon.

[Extrait]
*

D’un pas lourd, épuisée par ma courte nuit et la migraine qui ne semblait plus vouloir me quitter (comme quoi, je m’étais vraiment fait mal en tombant, et j’aurais très bien pu avoir une hémorragie et me vider de mon sang, sans que ce type n’ait rien fait !), j’ai quitté le boulot et me suis traînée jusqu’à l’appartement. A quelques rues de chez moi, mon téléphone se mit à vibrer. Je croisai un instant les doigts, espérant que ce soit Mathilde qui réponde à mes messages, histoire de comprendre enfin ce qui se passait.

Raté, encore une fois. Le numéro était inconnu, avec un indicatif non identifié. Avec mon bol, c’était un voyant ou un marabout qui allait tenter de m’extorquer quelques fonds. J’étais prête à l’effacer sur le champ mais la curiosité l’a emportée.

Et la curiosité fut plutôt déçue, je dois l’avouer.

Faudrait racheter de la viande. Et des yaourts.

Une erreur, ça ne pouvait être que ça. Prête à l’ignorer, mon portable se mit à nouveau à vibrer.

Faudrait refaire le plein en presque tout en fait. Oubliez pas le café.

Et c’est là que j’ai compris de qui il s’agissait. Je ne savais ni quand ni comment il avait obtenu mon numéro. Et jusque là, j’ignorais également qu’une fée pouvait avoir un téléphone.

Furieuse, je fis claquer derrière moi la porte de l’appartement et fis tomber lourdement au sol les sacs de courses.

Que ce soit clair, je n’ai pas fait de courses parce qu’il me l’avait demandé. Je les avais simplement faites par pur flemme de ressortir après. Il n’y avait qu’à voir la façon dont il s’en était pris à mon frigidaire le matin-même, et avec quel sans-gêne il l’avait fait. Autant prendre deux bricoles en chemin. Même si les deux bricoles s’étaient multipliées au fil de mes déambulations dans les allées. J’avoue qu’énervée comme je l’étais, pas impossible que j’ai cherché à compenser.

Le claquement de porte fit sursauter Rash, confortablement installé dans le canapé. Il m’adressa un regard surpris, sous ses sourcils froncés. J’étais prête à exploser mais apercevant les sacs, il me prit de court.

- Ah cool, vous avez eu mon message ?

Il se foutait de moi ?

- Ne vous avisez plus jamais de m’en envoyer !

Il me dévisagea un bref instant, avec méfiance, avant de hausser les épaules et marmonner, ce qui devait sûrement ne pas être un truc très sympa à mon sujet.

- Qu’est-ce que vous foutez encore chez moi ? me suis-je écriée, trouvant enfin un exutoire à la colère que j’avais traînée toute la journée.

Avec un bref regard par-dessus son épaule, il répliqua d’un ton plus qu’agacé :

- Faites un effort, on ne va pas avoir cette discussion à chaque fois !

Je réprimai un cri d’exaspération avec difficulté. Il voyait très bien ce dont je parlais. Pas de sa présence, là, dans l’appartement en général (les vœux, l’enquête de satisfaction, j’avais pigé !). Mais de sa présence, là, dans l’appartement, à cet instant, alors que je ne m’y trouvais même pas.

- Comment est-ce que vous êtes entrés ? Comment vous… ai-je demandé avant de brutalement m’interrompre, réalisant ce qui avait dû se passer. On vous a ouvert ? ai-je fait d’une voix blanche. Mathilde vous a vu ? Elle est là ?

Sans attendre de réponse, je me suis précipitée vers la chambre de ma colocataire. La situation était déjà assez compliquée sans que j’aie à justifier la présence d’une fée barbue en costume monopolisant notre canapé. Les lumières de la chambre étaient éteintes, sa valise hors de vue, son lit toujours fait. Elle n’était pas rentrée. Ou alors, c’était chez Apollon qu’elle était.

Une boule dans la gorge, je sortis mon téléphone. Toujours pas de réponse de sa part.

Oscillant entre la crainte et le soulagement, je poussai un soupir et fis face au squatteur.

- Mathilde ? s’étonna-t-il. C’est quoi ça ?

- Ma colocataire, ai-je soupiré, retraversant l’appartement pour aller ramasser mes sacs (et loin de lui l’idée de m’aider, non, rester assis dans le canapé était tellement plus digne d’une fée !). Et l’une de mes meilleures amies. La meilleure, à dire vrai.

Un reniflement moqueur se fit entendre. Il avait certainement l’envie de me contredire ou quelque chose à ajouter. Mais je choisis de l’ignorer. Posant les sacs sur le plan de travail, je préférai revenir au sujet qui m’intéressait.

- Vous l’avez vue ? Elle n’est pas passée ?

Il hésita un moment mais finit par me répondre.

- Non. A moins que ce ne soit une vieille dame en colère.

Je mis quelques instants à saisir de qui il pouvait parler.

- Mme Duval ? ai-je fait étonnée. Vous avez vu Mme Duval ?

- Aucune idée, soupira-t-il comme s’il s’en moquait. En tous cas, la personne a fait uriner son chien sur votre paillasson…

Il avait ajouté ça avec un sourire amusé. Comme si ça avait vraiment fait sa journée. Je restai un instant à l’observer. Il se moquait de moi ? Puis je réalisai qu’il disait sûrement vrai. C’était à cause de nous que la vieille dame avait été interpellée par la police et que son petit trafic avait été arrêté. Enfin, à cause de moi, et seulement parce qu’à la base, elle s’était servie de nous comme de mules.

Je jetai un regard neuf sur mes chaussures, aux semelles certainement trempées, aux déplacements que j’avais faits dans l’appartement, et aux sacs que j’avais posés par terre pour pouvoir ouvrir la porte d’entrée.

Du pipi de chien. C’était exactement ce qui me manquait.

Pour ne pas péter un câble, je remis à plus tard tout ce qui concernait notre vieille délinquante, qui aurait très prochainement des comptes à me rendre, et m’efforçai d’inspirer profondément pour ensuite expirer doucement par la bouche, en un flot faible et régulier. Quand je sentis l’orage au fond de moi commencer à refluer, je pris la parole, les deux mains sur le plan de travail.

- Est-ce qu’elle vous a vu ? ai-je demandé avec gravité. Est-ce que quelqu’un vous a vu ?

Puis sans même lui laisser le temps de répondre (la seconde de réflexion qu’il s’était accordé me laissait de toute façon penser qu’il cherchait la réponse qui me mettrait le plus sûrement hors de moi), j’ai ajouté :

- Est-ce que les gens vous voient de toute façon ?

Le regard qu’il m’adressa, perçant, cherchant à saisir ce qui se cachait derrière cette simple question, me mit mal à l’aise. Soudainement nerveuse (et sans réelle raison), je détournai la tête, rapportant mon attention vers mes paquets.

- Je veux dire, vous êtes fée, non ? Donc vous pouvez choisir de vous montrer ou non. Est-ce que vous êtes vraiment « corporel » ou je suis la seule à…

La fin de ma question me resta dans la gorge.

M’adressant un regard méfiant, il se recula d’un bon pas.

- Vous n’allez pas encore en profiter pour essayer de me tripoter, dit-il les yeux légèrement plissés.

Le rouge me monta immédiatement aux joues. Ce n’était pas du tout ce que je comptais faire, et ce n’était pas non plus ce que j’avais fait le matin même.

- Je veux simplement savoir si les autres vous voient ; si, là toute de suite, ma colocataire entre, il faudra que je vous présente ou si elle va me surprendre en train de hurler dans le vide et me prendre pour une folle !

Si l’explication parut le convaincre, il s’efforça cependant de garder son air suspicieux un instant, avant de répondre.

- Les gens me voient, avoua-t-il dans un souffle. Et non, on ne m’a pas vu.

Mon soulagement devait être un peu trop évident (pour l’instant, j’échappais encore aux questions qui deviendraient vite compliquées et légèrement indiscrètes, qu’on ne manquerait pas de me poser si jamais cette foutue fée venait à être découverte) puisqu’il s’empressa d’ajouter.

- Mais à mon avis, votre « colocataire » vous prend déjà pour une folle.

Ignorant l’insulte autant que le sous-entendu (comme si ce qu’il pensait pouvait un instant m’intéresser), je me concentrais de nouveau sur ce qui m’intéressait vraiment, avant que la conversation n’ait été détournée. Inspirant profondément, je me suis efforcée de demander avec lenteur et d’une voix posée :

- Rash, comment vous êtes entré ?

Que j’utilise son surnom parut le faire tiquer. J’espérais bien pour le coup que ça n’allait pas lui plaire. Tant mieux, c’était un détail que j’avais bien l’intention d’exploiter.

- Je vous ai pourtant foutu dehors ce matin. Et j’ai fermé à clé. Et à aucun moment, je ne vous ai invité à rentrer.

- Ce qui aurait sûrement fait effet si j’avais été un vampire.

Menu détail que je choisis d’ignorer.

- C’est illégal. Violation de domicile, respect de la propriété et de l’intimité, vous connaissez ?

Un sourire énigmatique étira furtivement ses lèvres, disparaissant aussi vite qu'il était apparu.

- Croyez-moi, vous n’avez plus de secret pour moi… se mit-il à marmonner.

- Quoi ?

- Rien. Je suis une fée. J’ai donc demandé à mes amies fées de m’aider.

Devant mon air surpris, il a repris.

- La fée de la serrure a bien voulu me rendre ce service.

Il se foutait de moi, là ? Parce que j’en avais l’impression. Mais en même temps, j’avais bien une fée en face de moi. Et s’il en existait une, il y avait de fortes chances pour que… Un roulement d’yeux consterné interrompit le fil de mes pensées. Il se payait ma tête, ok.

Au fond, le retrouver ici n’aurait pas dû m’étonner. Avec un soupir sonore, je commençai à sortir les courses de leurs sacs et à les ranger. Il attrapa au vol les yaourts, que je dus lui reprendre des mains.

- D’accord, vous êtes une fée, vous être entré. Mais pourq… ai-je commencé à demander avant de soudainement m’interrompre.

En ouvrant le frigo pour ranger les produits frais, j’avais découvert l’ampleur du désastre. Il ne restait quasiment plus rien. La question du « qu’est-ce qu’il faisait là ? » me parut soudain bien secondaire. Le « depuis quand » était nettement plus intéressant. Je n’eus pas besoin de formuler la question. Un simple regard par-dessus la porte du frigo me permit de faire passer le message.

- Ça a été une longue journée, se défendit-il l’air de rien. J’ai finalement un plan.

- Un plan pour ? ai-je demandé, replongeant dans le rangement de mes provisions.

- Eradiquer la faim dans le monde.

Surprise, je me suis redressée pour l’observer.

- Pour vos vœux ! soupira-t-il, atterré.

D’une grimace, je le singeai. Mais il avait désormais de nouveau toute mon attention.

- Et ?

- Finissez ce que vous avez à faire, dit-il en tournant les talons et rejoignant le canapé. Il va falloir que nous ayons une petite discussion.

Tout ça ne me disait rien qui vaille. Du ton qu’il avant employé au fait qu’il ait repris possession de mon canapé comme s’il était chez lui. J’aurais bien voulu lui prouver que je n’étais pas à ses ordres, en refusant notamment de faire ce qu’il venait de me demander, mais les courses avaient besoin d’être rangées. J’en profitais pour adresser un simple « ça va ? » par sms à ma colocataire, dont j’étais toujours sans nouvelle. Mon seul véritable geste de rébellion fut de me préparer un thé. Et de ne pas lui en proposer.

Ça ne lui a d’ailleurs pas échappé lorsque, tournant la tête vers moi alors que j’approchais, il avisa la tasse fumante entre mes mains. Ceci dit, sa véritable réaction m’a échappée puisque moi, de mon côté, j’avais avisé mon ordinateur portable sur la table basse.
Allumé.

- Vous avez utilisé mon ordinateur ? ai-je demandé, sentant mon estomac descendre soudainement dans mes talons. Vous avez…

Un coup d’œil à l’écran me permit de voir qu’une fenêtre internet était ouverte sur mes favoris et mon journal et qu’une autre affichait un fichier texte. Je n’avais pas vraiment de mal à deviner ce dont il s’agissait.

- Vous avez… vous avez ouvert mes fichiers ?

Ma voix, soudainement montée dans les aigus, me fit presque sursauter. Il n’avait pas pu faire ça. C’était proprement dégueulasse. J’avais pourtant un mot de passe à ma session. Comment est-ce qu’il avait fait ?

Toute à ma fureur, je posai brusquement ma tasse sur la table basse. Une giclée de thé s’y répandit. Plus rapide que moi, il anticipa mon geste et poussa l’ordinateur hors de ma portée. Je le foudroyai du regard. Mais il ne cilla pas. A croire qu’il ne voyait pas ce qui me dérangeait.

- Comment vous… comment vous avez osé ?

A la base, je voulais demander comment il avait fait. Puis j’ai réalisé que j’allais certainement avoir encore droit à la fée serrure ou une de ses cousines. A moins qu’en plus d’exaucer les vœux et de posséder un sens aigu de la mode, il soit un génie du cryptage et de l’informatique.

C’était plutôt drôle, parce que cette fois, je n’avais pas crié. Mais dans ma voix avait dû percer une des multiples émotions que je ressentais, un vrai maelström de sentiments en vérité. Parce que pour une fois, c’est avec lenteur et presque avec prudence, en tous cas sur la défense, que la fée me répondit.

- Pour exaucer vos vœux, il fallait bien que j’apprenne à vous connaître.

Un ricanement m’échappa. Ben voyons !

- Et vous auriez aussi pu me demander !

La colère était bien présente dans ma voix, cette fois. C’est peut-être pour ça qu’il se ressaisit et me répondit sur un ton presque sifflant.

- Et vous m’auriez bien sûr répondu sans mentir, ni tricher ? Je vous ai fait gagner du temps, je nous ai fait gagner du temps. Et de l’embarras.

Bien entendu ! Je ne connaissais le personnage que depuis vingt-quatre heures mais j’étais déjà très bien placée pour savoir qu’il avait dû se régaler à le faire, au moins autant qu’à l’idée que j’allais bientôt le découvrir.

Il avait tort. Il…

C’est là que j’ai réalisé qu’il savait. Qu’il connaissait sûrement le moindre de mes secrets. J’avais raconté beaucoup de choses sur Internet, beaucoup de choses que j’avais censurées, et finalement publiées juste pour moi. Des choses dont je n’avais jamais parlé, que je m’étais à peine avouée. Et lui, ce type aux intentions douteuses, avait pillé tout ça. Sans rien respecter.

J’eus soudainement très froid. Reprenant ma tasse, je pris place moi aussi sur le canapé. L’idée de partager la même banquette que lui me révulsait presque, mais mes jambes menaçaient de céder. Je luttais contre l’envie de lui lancer mon thé brûlant à la figure. En pleine face, il n’aurait sûrement pas apprécié. A la place de ça, je portai la tasse à mes lèvres, maltraitant ainsi ma langue et mon palais.

- Vous n’aviez pas le droit…

J’aurais aimé que ma voix sonne forte et sans appel. A la place de ça, un simple murmure m’a échappé.

- Ouais…

Pour une fois, je n’eus pas de sarcasmes comme réponse. Encore un peu, j’eus presque l’impression qu’il était embarrassé. Un « désolé » n’aurait pas été de trop, mais non, il devait estimer qu’il ne se justifiait pas.

J’aurais sûrement dû insister, jusqu’à l’obtenir. C’était sûrement un précédent nécessaire pour ce que nous allions être obligés de faire (à savoir coopérer, sans ça, il ne partirait jamais et se ferait sûrement un plaisir de continuer à faire tout ça pour l’éternité). Mais j’ai cédé. Ce ne serait qu’une fois supplémentaire dans ma vie où ça se produirait. Je n’étais pas franchement connue pour ma force d’esprit et de volonté. Honteuse, je l’étais déjà, ce constat ne m’a toutefois pas aidé. C’est sûrement pour ça que j’ai choisi un autre angle d’attaque.

- Il va falloir qu’on ait une discussion sérieuse sur ce que vous avez le droit ou pas de faire, mon p’tit père !

Le « p’tit père », décidemment, ça ne passait pas.

Surpris, il ouvrit des yeux ronds. Ceci dit, c’était vrai. Il ne pouvait pas entrer sans permission, pas fouiller dans mes affaires, pas me donner d’ordre par sms. Je ne sais pas comment ça se passe chez les fées, mais il avait peut-être besoin qu’on lui rappelle qu’ici en tous cas, ça ne se faisait pas.

*

nano, extrait

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