Titre : C'est moi qui
Auteur : Mélandra (Participant 4)
Pour : Témest' (Participant 13)
Fandom : Kaamelott
Perso : Perceval
Rating : G
Disclaimer : les personnages appartiennent à Alexandre Astier
Prompt : Perceval est décidé, c'est lui, et lui tout seul qui attrapera le voleur qui sévit au château depuis plusieurs semaines. Certainement le meilleur moyen d'impressionner le roi. Cependant, cela ne tournera pas vraiment comme prévu.
Notes éventuelles : J'adore le sujet XD J'espère que ça répondra à ta demande !!
oOo
Depuis plusieurs jours, les habitants du château se plaignaient de la disparition de certains objets : Bohort voyait ses parchemins disparaître, Demetra ne trouvait plus ses rubans, Guenièvre désespérait de remettre la main sur les mouchoirs en étoffes précieuses que la reine d'Aquitaine lui avait donnée, Karadoc voyait sa réserve de miches de pain baisser à une allure folle et Merlin... non Merlin n'avouerait jamais ce qu'il a perdu. Bref chacun voyait ses affaires disparaître.
"Y'en a marre ! déclara Karadoc au moment du petit déjeuner. Ca peut plus durer. Il faut trouver ce voleur.
- Vrai. Mais comment on le trouve ? demanda Perceval.
- J'en sais rien moi, je suis pas spécialiste dans la capture des voleurs."
Perceval se gratta le menton, réfléchissant. Croisant les bras, il essayait de trouver quelque chose. C'est à ce moment-là que la porte s'ouvrit et que le roi apparut.
"Dites vous deux, vous auriez pas vu un petit bonnet en laine, marron ?
- Ah celui que vous portez pour dormir, sire !
- Oui. Nooon ! se rattrapa le roi.
- Faut pas avoir honte, sire, dormir les oreilles au chaud, ça évite plein de maladies à c'qui paraît.
- Mais j'vous en pose des questions ?
- Mais sire, si c'est votre bonnet, faut pas le cacher. Le bonnet de votre seigneurie peut être retrouvé plus vite si on dit qu'il est au roi, le voleur aura peur de finir pendu.
- Je vais pas pendre quelqu'un pour avoir piqué mon bonnet...
- Ben... le sire Léodagan, il aime bien ça...
- Bon laissez tomber."
Le roi se retourna pour sortir.
"Mais si vous trouvez un bonnet, vous me le faites ramener."
Il disparut derrière la porte, laissant les deux comparses continuer leur repas.
Plus tard dans la journée, Perceval entendit Seli marmonner et envoyer promener toute personne s'approchant d'elle avec plus de vivacité qu'à son habitude. Apparemment, on lui avait volé ses pelotes de laine. Pour Perceval, il était moins étonnant qu'elle parle de tricot que du vol des pelotes. Décidément, ce voleur était bien courageux de s'en prendre à Dame Seli.
Perceval resta là, planté dans le couloir un bon moment avant de se redresser, bien droit, le torse bombé et la tête haute : il trouverait ce voleur. Le roi verrait alors combien il était important pour la Table Ronde, qu'on pouvait lui confier des missions importantes.
Il entreprit alors de rassembler les témoignages. Il commença par Bohort. Il trouva son compagnon en train de rêvasser dans sa chambre du premier. Le chevalier s'assit face à lui, l'air sérieux.
"Où étaient vos papiers avant de vous rendre compte qu'ils avaient disparu ?
- Eh bien, mon ami, ils étaient rangés à leur place."
Le chevalier se leva et montra de la main une place vide sur l'étagère en bois.
"Je les range toujours précieusement ici. Ainsi ils ne touchent pas le sol et ils sont loin de la fenêtre en cas d'intempéries.
- Huum. Et personne de suspects ?
- Non, pas que je sache. Il n'y a rien à voler ici et puis, bien peu de gens savent écrire dans ce chateau, déplora Bohort.
- C'pas faux. Heureusement que vous êtes là."
Bohort le regarda en ne sachant que répondre.
Perceval se leva à son tour et inspecta l'étagère : du bois massif, trois niveaux, aucune poussière apparente, des plumes pour écrire, de l'encre et un peu de miettes de pain.
"Bon, ben si j'trouve quelque chose, je viendrai vous voir.
- Merci, mon brave Perceval. Vous... enfin, je savais que votre présence était parfois utile en ce chateau."
Perceval rit avant de sortir de la pièce. Il lui fallait interroger une autre victime. Marchant d'un pas décidé dans le couloir, il entendit la reine parler. N'avait-elle pas perdu des objets elle-aussi ? Il frappa à la porte et entra, la découvrant en conversation avec Démétra.
"Tiens, v'la le rigolo de service.
- Je recherche le voleur, majesté.
- Oh, seigneur Perceval, c'est malheureux d'avoir un tel criminel dans le chateau. Il m'a pris tous les mouchoirs que la duchesse d'Aquitaine m'avait offert, avoua la reine.
- Et ils avaient quoi de spécial ces mouchoirs ?
- Oh rien du tout, c'était juste un cadeau.
- Ouais comme mes rubans. Des rubans en soie achetés à prix d'or par le roi. Qui va me les rendre, hein ?
- Vous savez, dame Démétra, si vous demandez au roi, je pense qu'il vous en offrira d'autres, déclara la reine. Vous êtiez si jolie avec.
- Donc des rubans et des mouchoirs. Vous les rangiez où ? demanda Perceval.
- Sur ma commode. Ils étaient si jolis que j'avais peur de les salir alors ils restaient sur la commode.
- Moi, sur ma table de chevet. De beaux rubans en soie, longs comme mon bras."
Ca commença à parler chiffons et Perceval ne comprit plus rien. Il sortit de la pièce au moins une heure plus tard pour continuer son enquête sur ce mystérieux voleur. Et une fois toutes les victimes et témoins potentiels interrogés, le chevalier décida de tendre un piège à ce impudent qui s'attaquait sans vergogne aux biens des châtelains. Ce plan se mettrait en route à la nuit tombée.
Il était trois heures du matin quand des cris retentirent dans le chateau, des couinements se firent entendre alors que Perceval découvrait que son tas de miettes avait disparu. C'était de la magie à n'en pas douter. Il avait à peine fermé les yeux, juste un clignement qui avait en fait duré bien deux heures, et plus rien. Il sortit dans le couloir où les gens continuait à crier. Le roi débarqua en trombe, en pyjama.
"Mais qui est le con qui a mis des miettes de pain partout ? s'emporta-t-il. Il a rameuté tous les rats du chateau.
- Ben c'est moi, Sire.
- Vous ? se tourna le roi en fixant d'un regard noir Perceval. Mais par tous les dieux, qui m'a foutu des cons pareils ?
- Ben sire, je vous explique : j'ai mené mon enquête et partout où des objets ont disparu il y avait des miettes de pain."
Le roi avait croisé les bras, attendant l'explication farfelue que Perceval allait lui sortir.
"Donc je me suis dit que, peut-être, c'était Karadoc vu qu'il adore le pain. Mais finalement, non. Alors j'ai réfléchi longtemps avant de me dire que le voleur, ben il fallait l'apâter.
- Et vous avez pensé à du pain jeté partout dans le couloir ?
- Ben ouais, Sire, fallait bien l'attirer dans le piège. Du pain placé stratégiquement dans le couloir permettait de suivre le voleur à la trace.
- Et vous avez pas pensé que les rats allaient sortir ?
- Ben non, ça mange pas de pain les rats.
- Mais espèce de dégénéré consanguins, les rats ça bouffe tout. Et encore on a évité les pigeons.
- Mais Sire, c'était un plan génial pour attirer le voleur.
- Ben en attendant y'a toutes les greluches du chateau qui crient parce que les rats leur sont montés dans le lit.
- Mais j'ai pas mis de pain dans les lits, Sire."
Le regard lourd du roi en disait long. Pendant que le roi et les chevaliers, à trois heures du matin, faisaient le grand ménage, dératissant complètement le chateau, à deux pas de la petite porte menant au fameux piège du chevalier Perceval, une famille de souris s'était installée en grande pompe dans un recoin. Elle avait là de quoi se tenir au chaud avec des mouchoirs blancs et de la laine, se faisant ainsi un nid douillé pour leur progéniture à venir, elle ne manquerait pas de nourriture avec les bouts de pain entassés et les parchemins faisaient un bon coupe-vent.
FIN