Titre : Crèmes glacées et petite sirène
Auteur : tähdenlentoon (Participant 15)
Pour : Notizia (Participant 20)
Fandom : Natsume Yuujinchou / Le pacte des yôkai
Persos/Couple : Natsume/Natori.
Rating : PG
Disclaimer : Les personnages issus de Natsume Yuujinchou appartiennent à l’auteur et les compagnies de production. Je ne me fais aucuns sous dessus.
Prompt : Natsume sait qu'il ne devrait pas rajouter un béguin à la liste de ses soucis actuels... Mais Natori ne rend vraiment pas les choses faciles !
- Je n'ai pas lu le manga, j'ai juste vu l'anime, donc je préfèrerais que ça se passe dans l'anime. Natsume/Natori plus ou moins développé, une simple relation sous-entendue me va.
Notes : J’espère que je suis dans le thème et que ce petit oneshot répondra à tes attentes. L’histoire prend en compte les deux premières saisons de Natusme yuujinchou et contient donc des potentiels spoilers sur cette période de l’histoire.
Le filet de thé se déversa lentement dans la tasse de poterie fine, laissant échapper son parfum apaisant. Natsume la laissa un instant refroidir. Son regard se tourna vers la fenêtre ouverte par laquelle une légère brise printanière faisait doucement tinter le furin qui y était accroché.
Nyanko sensei ronronnait à côté de lui et Natsume se mit à le caresser en laissant vagabonder ses pensées. Le chat Yokaï émit de petits miaulements de contentement qui firent sourire le jeune homme.
Sa vie avait tellement changé depuis qu’il avait rencontré Nyanko Sensei. Il avait appris à accepter le don qu’il avait reçu et même à l’apprécier. Tous les Ayakashi n’étaient pas mauvais. En fait, quand il y pensait, ils étaient assez semblables aux êtres humains. Il y en avait des pacifiques, des espiègles, des joueurs, des gentils, des vengeurs. Il y avait ceux qui protégeaient les plus faibles, d’autres qui les dévoraient. Ils dansaient, riaient, jouaient, pleuraient, aimaient. La seule différence c’était leur plan d’existence. Sa rencontre avec Natoba Nanase lui revint à l’esprit. Quand il l’avait vu pour la première fois, Natsume avait pensé qu’il avait enfin trouvé des gens qui pourraient le comprendre. Avec lesquels ils allaient enfin pouvoir partager ses doutes, ses pensées. Mais il s’était vite rendu compte que là encore, il était une exception parmi les siens. Il ne partageait pas du tout la vision de Natoba san et de ses collègues quant à la nature complètement néfaste des Ayakashi. Ni leurs méthodes quant à leur extermination et leur utilisation. Il se souvenait encore du visage suppliant du petit corbeau qui lui demandait de l’aider. Il en faisait encore des cauchemars. Comment ne pouvait-on ressentir de compassion pour cet être en détresse. Jamais il ne voulait se sentir encore aussi impuissant.
« Tu ne dois pas laisser les Ayakashi pénétrer ton cœur » avait dit Natoba San. « Ils sont diaboliques, contrairement aux humains. »
Natsume baissa des yeux tristes sur son bol de thé. Que devait-il penser de cela ? Son cœur se serrait quand il repensait à ces paroles. Il lui disait qu’elles étaient fausses. Mais on lui reprochait souvent d’être trop gentil. Il savait que c’était parce que son cœur était trop tendre qu’il était souvent blessé.
Tandis qu’il se laissait aller à de sombres réflexions, deux pétales de cerisier entrèrent par la fenêtre, se laissant porter par la brise. L’un attira son attention en se posant doucement sur la surface brune du thé qu’il regardait nonchalamment. Au même moment Nyanko sensei éternua. L’autre pétale s’était posé sur son nez.
Natsume se mit à rire et Madara grogna en se tourna pour enfouir son visage contre la hanche du jeune humain.
Non. Quand bien même son cœur serait trop tendre, il ne voulait pas changer. Il n’avait pas seulement été blessé, il avait aussi fait de merveilleuses rencontres. Quoi qu’en dise Natoba san.
« Au lieu de broyer du noir, tu ferais mieux d’aller nous chercher des gâteaux pour accompagner ce thé. » s’éleva soudain la voix de Madara, sortant ainsi Natsume de ses pensées. « Du thé sans gâteau, il n’y a rien de plus triste. »
« Je ne broie pas du noir et tu n’es qu’un ventre sur pattes, Buta-Neko. »
« Répète un peu ! » cracha Nyanko Sensei dans un miaulement irrité. « Tu dégages tellement d’ondes négatives que tu me donnes envie de me transformer en esprit vengeur ! Mais je suis trop formidable pour ça. Des gâteaux et que ça saute ! »
« Très bien, très bien » soupira Natsume. Il se leva et cacha un sourire amusé. Le gros chat ne l’avouerait jamais, mais c’était sa façon à lui d’essayer de remonter le moral du jeune homme.
En descendant vers la cuisine, Natsume passa devant la porte du salon où Shigeru san regardait la télé. Il s’arrêta quand il reconnut la voix qui émanait de l’écran. C’était la nouvelle série dans laquelle Natori san incarnait un détective privé au charme ravageur.
Natsume baissa les yeux en pensant à l’acteur à la fois exorciste. L’homme faisait naître en lui des sentiments contradictoires. Au début, il l’avait trouvé peu intéressant. Il attirait trop l’attention et il n’aimait pas ses méthodes. Mais il avait bien cru l’avoir jugé trop hâtivement quand il l’avait invité aux sources chaudes. Il avait alors découvert un homme plus proche de lui qu’il ne le pensait. Natori san n’était peut-être pas comme les autres exorcistes. Il semblait qu’il était prêt à voir autre chose dans les Yokaï que de simples esprits nuisibles. Et il recherchait comme Natsume, quelqu’un avec qui il pourrait enfin arrêter de mentir et en qui il pourrait avoir confiance. Le jeune homme avait bien cru qu’il pourrait finalement s’en faire un ami. Qu’il pourrait peut-être partager avec lui son secret sur le manuscrit des amis. Mais Natsume avait du mal à faire confiance aux autres. Etrangement il avait tendance à faire confiance aux Yokaï plus rapidement qu’aux humains. Les paroles de Natori lui revinrent à l’esprit.
« Qui est le plus important pour toi, les humains ou les Yokaï ? »
Pourquoi fallait-il choisir ? Il pensait à ce qu’il lui avait répondu. Les deux étaient importants. Natori san avait l’air de l’avoir compris et il l’avait aidé avec Kai, mais ils n’avaient pas eu l’occasion d’en reparler depuis. Et finalement, il ne savait pas ce que l’autre homme en pensait. Natori était quelqu’un de secret et difficile à cerner.
Il soupira. Il avait envie de le voir. D’entendre sa voix rassurante lui dire qu’il n’avait pas tort de vouloir protéger ceux qui lui était cher, Yokaï ou humain sans distinction. Il ne savait pas pourquoi il recherchait tant son soutien. Probablement parce que de tous les exorcistes, c’était celui dont il se sentait le plus proche. Et lorsque l’homme passait sa main dans ses cheveux d’un geste apaisant, il avait l’impression que tout irait bien.
Un cri attira son attention de nouveau sur le téléviseur. Le détective venait de secourir la jeune femme qui l’avait engagé. Il lui adressa un sourire rassurant et la prit tendrement dans ses bras. Ah… Si seulement il pouvait être à la place de la jeune fille.
Réalisant soudain ce qu’il venait de penser, Natsume rougit violemment. Il fallait qu’il raye promptement cette pensée de son esprit. Ce n’était pas la première fois que des pensées ambiguës s’insinuaient dans son esprit en évoquant Natori. Il valait mieux qu’il s’arrête de penser à lui tout simplement. Ferme et décidé, Natsume récupéra un paquet de gâteaux dans la cuisine et remonta prestement dans sa chambre.
Cependant, sa bonne résolution s’avéra très vite compromise lorsque deux jours plus tard en rentrant chez lui après les cours, Natsume trouva justement Natori san dans son salon en train de prendre le thé avec Touko san.
Pourtant le sourire chaleureux de l’homme en le voyant fit disparaître son envie de l’ignorer. Ce n’était pas le sourire clinquant qu’il réservait à ses fans et dont Natsume avait horreur. C’était le sourire discret mais tendre qu’il n’adressait qu’à lui.
« Ah Takashi. » fit Touko en le voyant. « Natori san est venu te rendre visite, viens t’asseoir, je vais aller chercher d’autres gâteaux. »
Natsume alla prendre place en face Natori.
« Bonjour Natsume. »
« Bonjour Natori san. Que fais-tu ici ? »
« Comme tu as bientôt une semaine de vacances, je suis venu te proposer de venir avec moi sur le tournage de ma série. »
Natsume haussa des sourcils étonnés.
« Moi ? Mais.. Pourquoi veux-tu que je vienne ?»
« Nous allons tourner un épisode spécial à Okinawa. » répondit-il avec un clin d’œil. « Je n’ai jamais eu l’occasion de m’excuser proprement de t’avoir emmené aux Onsens pour des raisons peu honnêtes. J’ai pensé que ça te plairait de venir à Okinawa. En plus, tu seras mon assistant et donc le voyage sera tous frais payés par la production. »
Natsume resta silencieux quelques secondes.
« Alors qu’en penses-tu ? Toi et moi sur les plages d’Okinawa ? »
Le jeune homme rougit. « Tu sais tu n’as pas besoin de te faire pardonner. J’ai beaucoup apprécié notre voyage aux Onsens. C’était amusant. Tu ne me dois rien. »
« Si tu as apprécié, c’est une bonne raison de recommencer. » Natori marqua une pause puis sourit. « Et, j’apprécie également ta compagnie. »
Natsume baissa les yeux, les joues légèrement roses.
« Et bien… Dans ce cas, il faut que je demande la permission. Combien de temps partirions-nous exactement ? »
« Un peu moins d’une semaine. L’avion décolle lundi matin et repart samedi vers midi. Je viendrai te chercher. Et ne t’inquiète pas, j’ai déjà demandé la permission. »
C’est ainsi que trois jours plus tard, Natsume s’envola pour Okinawa. Nyanko sensei fut obligé de faire le voyage dans une cage, ce qui ne lui plut guère, mais Natsume se voyait mal expliquer aux policiers qu’il n’était pas un chat mais un puissant Yokaï millénaire. En échange de beaucoup de sucreries et de sake, le gros chat en prit son parti et puis, se laissa-t-il convaincre, le voyage ne serait pas long.
Le magnifique paysage qui les accueillit à leur arrivée redonna la bonne humeur au yokaï grognon. Il décida que les bienfaits du soleil et de la mer valaient bien les désagréments du voyage. D’autant plus que l’hôtel dans lequel ils logeaient était placé dans un cadre paradisiaque. Il sentait déjà sur son palais, le parfum des glaces qu’il prévoyait d’engloutir.
« J’ai demandé que l’on partage une chambre tous les deux. » déclara soudain Natori tandis qu’ils déposaient leurs bagages dans la chambre. « J’ai pensé que ce serait plus amusant d’être tous ensemble. Et puis les chambres sont si grandes, je me serais senti seul. »
Natsume sourit et hocha la tête. Il comprenait ce que Natori voulait dire. Même avec ses esprits qui ne le quittaient que rarement, tout comme lui avec Nyanko, ce n’était pas la même chose avec un autre être humain. Natori était toujours entouré de plein de gens, mais peu connaissaient son secret et encore moins savaient ce qu’il pensait vraiment. Natsume aimait l’idée qu’il faisait partie des rares personnes à connaître un peu plus Natori.
Natsume suivit son compagnon de chambre jusqu’à la grande baie vitrée qui donnait sur les côtes sauvages de l’île. Ils étaient dans un petit village peu touristique et très sympathique. Le jeune homme observa discrètement l’exorciste. Il vit le tatouage en forme de lézard bouger depuis son cou jusqu’à l’arête de son nez où il disparut à nouveau. Il avait toujours eu envie de le toucher pour savoir s’il ressentirait quelque chose à travers cette marque étrange. Que ressentait Natori quand elle bougeait ? S’en rendait il compte ? Il l’avait porté toute sa vie, peut-être ne la sentait-il même plus. Quel était le secret qui se cachait derrière elle ?
Natori tourna la tête vers lui et lui adressa un sourire. Natsume s’aperçut alors qu’il le regardait toujours et détourna la tête un peu gêné. Il n’avait jamais été du genre à se poser trop de questions sur les autres. Il avait assez de ses propres secrets. Pourtant, Natori éveillait en lui une curiosité nouvelle et insatiable.
Les jours qui suivirent se déroulèrent dans un rythme tranquille. Les tournages se déroulaient toujours en demi-journée. Il y avait un nombre défini de scènes à tourner en extérieur et parfois le réalisateur voulait plus profiter de la lumière de l’après-midi que celle du matin. Il y avait beaucoup à faire et Natsume n’avait pas le temps de s’ennuyer. Lors de leur quartier libre il explorait le village avec Nyanko et parfois Natori.
Natsume se promenait le long d’une crique quand il entendit quelqu’un chanter. Nyanko était en train de chahuter avec un petit crabe et n’avait pas l’air d’avoir remarqué quoi que ce soit. Natsume s’approcha prudemment de l’eau turquoise et chercha d’où provenait la voix. Soudain il vit quelque chose sortir de l’eau. C’était une jeune femme. On pouvait remarquer sur sa peau pâle de petites écailles briller ponctuellement au soleil et sous ses oreilles pointues se cachaient de fines branchies. Elle regarda le coquillage qu’elle venait de ramasser en le levant vers la lumière. Puis elle sourit et se remit à chanter en accrochant son nouveau trésor dans un filet qui retenait une longue masse de cheveux blond pâle. Soudain, elle remarqua qu’elle était observée et se tourna vers Natsume. Les humains ne pouvaient pas la voir si elle ne le désirait pas, alors qu’est-ce que cet humain pouvait bien regarder ? Elle observa autour d’elle, mais ne vit rien de particulier.
« Bonjour. » dit alors Natsume avec un sourire avenant.
La jeune femme sursauta.
« Tu peux me voir ? Comment ça se fait ?»
Natsume haussa les épaules. « Qui sait ? »
Il s’assit sur les rochers et regarda l’horizon d’un air tranquille. « Tu vis dans un endroit magnifique. Tu as de la chance. »
« Oui… Enfin, c’est quand même un peu ennuyant. » Déclara la jeune femme. « Il n’y a personne à qui parler à part les crabes, et ils n’ont pas de conversation. »
« Ah bon ? » répondit Natsume en riant.
« Tout ce qu’ils savent dire c’est « creuser, creuser, creuser », vraiment, ils n’ont que ce mot-là à la bouche. »
« Je vois. Et les poissons ? »
La jeune femme le regarda comme s’il était fou.
« Je ne parle pas aux poissons que je ne connais pas voyons. »
« Evidemment, où avais-je la tête ? »
« Il y a bien un dauphin très sympathique que je compte parmi mes amis, mais il habite beaucoup plus loin et puis, c’est un fils à maman, il ne s’éloigne jamais très loin de sa famille. Ce n’est pas drôle. »
« Je comprends. » Répondit Natsume en cachant un sourire amusé.
« Natsume ! »
Le jeune homme se retourna en entendant crier son nom et aperçut Natori au loin qui lui faisait signe. La petite sirène vit l’homme approcher et eut d’abord envie de s’enfuir. Mais elle n’y parvint pas. L’homme dégageait une odeur des plus délectables. Elle pouvait le sentir d’ici. Le jeune la dégageait également, mais dans une moindre mesure qui ne l’émoustillait pas autant.
« Je dois partir. » indiqua Natsume en se levant.
« Attend ! » Le Youkai baissa les yeux l’air gêné. « Tu reviendras me voir ? Tu peux ramener ton ami aussi. Je n’ai pas souvent l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes.»
« D’accord. Je repasserai demain. »
Elle sourit d’un air ravie. « Je m’appelle Nautila. »
« Natsume. »
Sur ce, il s’en alla rejoindre Natori san qui l’attendait au pied des rochers avec Nyanko Sensei.
« Une sirène ? » demanda l’exorciste, mais il s’agissait plus d’une observation que d’une question.
« Tu devrais faire attention, les sirènes des récifs adorent les humains » dit Nyanko Sensei.
« Surtout les beaux jeunes hommes qui ont des facultés spirituelles. » ajouta alors l’autre homme.
Natsume rougit et dépassa Natori pour reprendre le chemin du village.
« Elle avait l’air plus intéressée par toi que par moi. »
« Vraiment ? »
Natori avait l’air amusé. Natsume ne put s’empêcher de ressentir une pointe d’agacement à cette idée. Tout comme il était agacé lorsque Natori attirait l’attention de toutes les femmes avec son faux sourire de star. Ne pouvaient-elles voir combien elles se fourvoyaient ? Aucune d’entre elles n’avaient la moindre chance d’atteindre le cœur de l’homme.
« Ah ! Natsume ! Achète-moi une glace. » s’écria soudain Nyanko sensei en approchant d’un marchand.
« Encore ? »
« J’ai besoin de force pour continuer à être ton garde du corps. »
Le jeune homme le regarda d’un air sceptique.
« Allez, je vous en offre une à tous les deux. Moi aussi j’ai envie de manger une glace. » Déclara Natori.
« Merci. » fit Natsume tandis que Nyanko sensei se précipitait vers le marchant en piaffant de joie.
Ils commandèrent tous les trois une glace différente. Natsume décida de tester un parfum spécial, une glace à l’hibiscus.
« Je peux goûter ? » demanda Natori. Sans y réfléchir, Natsume lui tendit sa glace. L’homme sourit et se pencha pour en prendre un morceau.
En le voyant se rapprocher, le cœur de Natsume eut un sursaut inattendu.
« Tu peux goûter la mienne. » proposa à son tour Natori en tendant sa glace.
Natsume ne faisait pas confiance à sa voix. Il se sentait un peu bizarre. Il s’exécuta donc sans broncher et goûta la glace de Natori.
Celui-ci sourit. « Ah, tu en as un peu sur la joue. » D’un geste précautionneux, il essuya la joue du jeune homme du bout du doigt et le lécha directement.
A ce moment, leurs visages étaient proches l’un de l’autre et Natsume eut l’irrésistible envie de frotter son nez contre la joue de Natori.
Une envie très étrange et très dérangeante. Heureusement, Nyanko choisit ce moment pour lui sauter dessus.
« Moi aussi je veux goûter ! »
Natsume remercia intérieurement le gros chat de lui donner l’occasion de penser à autre chose que Natori. D’où lui était venue cette envie étrange. Il préféra ne plus y penser et essaya de se tenir le plus éloigné possible de l’autre homme pendant leur promenade.
Comme promis, le lendemain, Natsume retourna voir Nautila. La sirène ne cacha pas sa nature. En effet, les esprits de son genre étaient spécialisés dans le charme des humains. Mais quand elle lui raconta leur légende, il comprit un peu mieux leur raison. Au début, les sirènes passaient des pactes avec les marins pour les protéger et bien d’autres services en échange de différents dons. Plus les dons était précieux plus le pouvoir qu’il procurait aux sirènes étaient grands. Cela allait d’un simple bracelet à l’âme de certains hommes. Mais les sirènes choisissaient avec soin les hommes avec qui elles voulaient pactiser. Malheureusement, certains hommes apprenant le pouvoir des sirènes et leur beauté voulurent les capturer pour les utiliser comme ils le voulaient. Les sirènes se défendirent en coulant leur navire ou en capturant leur âme en les faisant se perdre en mer. Certains humains décidèrent après quoi qu’elles étaient néfastes et partirent en quête de les tuer. De grandes expéditions furent menées pour tuer les sirènes et ce fut une hécatombe dans la population. Les sirènes restantes décidèrent de rester cachées. Abandonnant certaines mers aux humains qui devenaient de plus en plus dévastateurs et oubliaient de plus en plus les esprits marins.
« Mais les sirènes sont des créatures d’amour. Beaucoup d’entre nous devinrent folles de chagrin. C’est pourquoi il faut se méfier de certaines sirènes. Aucune n’est méchante mais certaines ont oublié comment faire confiance et aimer à nouveau.»
« C’est une histoire très triste. Et toi, tu en veux aux humains ? »
Nautila sourit.
« Je suis très jeune pour une sirène. J’ai à peine 100 ans. Je n’ai pas encore ressentit l’envie de me lier aux humains. Enfin…. » Elle marqua une pause et rougit. « Ton ami… viendra-t-il aujourd’hui ? »
« Il a beaucoup de travail, je ne sais pas s’il va pouvoir venir. » Dit Natsume. En réalité, il ne lui en avait même pas parlé. Il ne savait pas pourquoi, mais il n’avait aucune envie de voir Natori se lier d’amitié avec Nautila.
Il détourna la tête, un peu honteux. Ce n’était pas à lui de décider. Pourquoi réagissait-il comme ça ?
« Mais tu sais, Natori san n’est pas du tout un marin… »
« Je sais. Mais son âme dégageait une odeur merveilleuse….. Et tu sais, un petit pacte d’une soirée n’engage à rien. Je suis sûre que son énergie spirituelle doit être fantastique. »
« Quel genre de pacte ? »
La sirène sourit. « eh bien… Je peux offrir plusieurs services. » Elle lui fit signe de s’approcher et lorsque Natsume s’exécuta, elle lui murmura quelque chose à l’oreille.
Natsume écarquilla les yeux, les joues cramoisies et la sirène éclata de rire.
« Je te l’aurais bien proposé, mais tu as une odeur étrange…. »
Natsume était encore gêné de ce que venait de lui dire la sirène mais haussa un sourcil. « Comment ça étrange ? »
Nautila le regarda fixement quelques instants puis poussa un hoquet de surprise.
« Oh ! ooooh. » S’exclama-t-elle d’un air entendu. « Je comprends mieux ! Tu es déjà lié. C’est pour ça que ton odeur n’était pas engageante. Tu aurais dû me le dire tout de suite. Je ne t’aurais pas demandé de m’amener ton compagnon. »
Natsume écarquilla les yeux. « P.. Pardon ? »
« Je ne savais pas que les humains mâles se liaient entre eux. Je suis désolée. »
« Mais mais mais… Je ne comprends pas de quoi tu parles. Je ne suis pas lié à qui que ce soit. »
« Ha ? Pourtant il a clairement mis un sceau d’appartenance sur toi. Il est placé de façon discrète, mais je suis spécialisée dans ce genre de liens. »
« Un sceau d’appartenance ? Qu’est-ce que c’est que ça ? »
« Tu ne sais pas ? C’est un sort puissant qui se révèle à ceux qui s’intéressent à toi pour les repousser. Normalement c’est discret et l’autre ne le sait même pas. En fait ça agit comme un charme qui induit le sentiment qu’il ne vaut mieux pas s’intéresser à toi. Mais les esprits plus puissants peuvent le détecter. »
Natsume resta bouche bée. Il ne savait pas quoi penser. Théoriquement il devrait être en colère d’avoir été marqué à son insu. Bizarrement, il était content. Mais pourquoi Natori avait-il fait ça ? Sûrement pour le protéger… Il ne pouvait pas y avoir d’autres raisons… n’est-ce pas ?
« Tu devrais marquer Natori toi aussi. » dit Nautila. « Comme ça, personne n’aura envie de l’approcher. »
L’idée plût beaucoup à Natsume. Il rigola. « Je ne peux pas faire ça. Dans son métier, il a besoin que les gens l’aiment, même pour de fausses raisons. Et puis… Je ne sais même pas pourquoi il m’a marqué. »
« Oh, mais tu peux faire quelque chose de discret. Qui poussera seulement tes rivaux à regarder de loin. Je peux t’apprendre. Quant à ses raisons, je n’en vois pas trois cent. Il tient à toi, c’est tout. »
Natsume rougit mais sourit.
Natsume passa ainsi le reste du séjour à discuter avec Nautila. Elle lui apprit beaucoup de chose sur les sirènes et il rencontra même son ami Dauphin san.
« Tu passes beaucoup de temps sur la crique. » lui dit un soir Natori tandis qu’ils allaient se coucher. « J’espère que tout va bien ? »
Natsuma sourit fasse à l’air inquiet de Natori.
« Ne t’inquiète pas, elle est plus intéressé par toi que par moi. Mais elle a décidé que tu étais beaucoup trop tape à l’œil à son goût. Elle ne supporterait pas la concurrence. »
Natori éclata de rire. « Fais attention quand même. »
« Tu t’inquiètes trop. Tu sais Nyanko sensei est plutôt un bon garde du corps et vraiment, Nautila n’est pas dangereuse. »
« Je sais. Mais je ne peux pas m’en empêcher. Tu as tendance à faire confiance trop vite. Mais c’est aussi une de tes plus grandes qualités.»
Un petit silence s’installa entre eux. Natsume sentait que l’autre homme voulait en dire plus mais qu’il n’osait pas. Tout comme lui avait du mal à se confier, Natori avait tendance à garder secret ce à quoi il pensait.
Natsume en profita. Il posa sa main sur celle de Natori.
« Merci Natori san. Tu es toujours de mon côté, et je sais que ce n’est pas facile de s’opposer aux autres. Je sais ce que pense Natoba san des Ayakashi. Alors merci de prendre le temps de m’écouter et de donner une chance aux esprits. »
Doucement, sans que Natori s’en aperçoive, il déposa le sceau que Nautila lui avait enseigné. Un sceau discret qui protégerait Natori, nourri par les sentiments qu’il avait pour lui.
L’exorciste lui sourit, le lézard qui se promenait sur son corps apparut sur son épaule, se dégageant doucement de son débardeur et avança jusqu’à sa main où il sembla picorer les doigts de Natsume sans jamais les toucher.
« C’est parce que je suis touché par ton grand cœur et par la justesse de ton esprit. Et je ne suis pas toujours d’accord avec Natoba san mais… J’ai toujours cru jusqu’à maintenant qu’il fallait que je choisisse un camp. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir une autre alternative grâce à toi. Alors c’est plutôt à moi de te remercier. »
Natsume sourit, retira sa main et se mit à caresser Nyanko sensei. « Alors, faisons de notre mieux, tous les deux. »
« Oui. »
Ils continuèrent ensuite de discuter dans une ambiance décontractée. Natsume avait encore beaucoup à apprendre, autant sur les Yokaï, que sur la vie, que sur Natori. Petit à petit, il avait l’impression que celui-ci s’ouvrait à lui et qu’il comprenait un peu mieux tout ce qui l’entourait. Ils auraient encore longtemps des secrets l’un pour l’autre. C’était trop dans leur nature. Mais ça devenait intéressant de les découvrir et de se laisser découvrir. Et quelque part, maintenant, il savait que Natori serait là pour lui apprendre ce qu’il ne savait pas et pour le soutenir dans sa découverte du monde des Ayakashi et des exorcistes.
Et il avait hâte.
FIN