Everworld - Confiteor - Stress post-traumatique
Titre : Confiteor
Auteur : anadyomede
Thème : Stress post-traumatique
Fandom : Everworld
Personnages : April, mention de Senna et des autres.
Rating : PG
Disclaimer : Tout appartient à K. A. Applegate.
Note : Des références au Confiteor, comme l'indique le titre.
« Réveille-toi. »
J’ouvre les yeux. J’avance.
Je ne pense pas à Senna.
Déjà, je ne culpabilise pas. Ou plutôt, je ne dois pas. Parce que ce serait bête, qu’est-ce que j’aurai pu faire, c’était elle ou moi. Et avec moi David, Christopher, Jalil. Etain. Mon Dieu, je n’y pense plus.
J’avance. J’ai soif. J’ai dans la gorge une boule d’acier qui se déplace à chaque pas. Elle cogne à mon palais. J’ai mal.
Je ferme les yeux.
« Réveille-toi. »
Je cherche quelqu’un. Devant, derrière. Et puis je comprends que je cherche Senna. Pas sa voix, juste sa silhouette. Ses cheveux blonds. Son silence.
Mon Dieu, faites quelque chose maintenant. C’est tout haché dans mon ventre. J’ai l’impression que j’ai la lame dans le cœur et qu’elle est en train de descendre. Qu’elle fissure toutes mes côtes. Qu’elle tape contre mes veines. Je deviens folle.
Je dors. Je ne vois rien d’autre que Senna. Elle est très grande devant moi, elle est aussi très belle et elle a un petit rire qui se glisse au coin des lèvres. Elle m’épouvante.
Je crie. Je suis brusquement seule, je crois, et puis une main se glisse sur mon épaule. Je ne l’enlève pas.
« Réveille-toi. »
Je me relève. J’avance.
Très loin devant, David serre les dents. Je suis sûre qu’il y pense tout le temps parce qu’il a du mal à me regarder dans les yeux. Parfois, je le surprends à observer mes mains. Rien que mes mains. Je les ai lavée, pourtant. Des millions, des milliards de fois, je les ai plongées dans l’eau. J’ai attendu comme ça que tout s’enlève. Elles sont blanches, mes mains. Elles sont aussi blanches que la peau de Senna.
Senna, Senna, Senna.
Je ne l’aimais pas. J’ai envie de pleurer quand je me dis ça. Je veux rentrer chez moi et voir sa chambre. Je veux éventrer son oreiller, ses draps. Une lame entre mes doigts - c’est ma faute, ma très grande faute. J’ai péché, je le confesse, j’ai péché par l’action, je me suis perdue dans le sang.
Elle ne mettait pas de sucre dans son café. Elle passait des heures devant un mur. Elle aimait les miroirs et les contes de fée. Elle tirait mes cheveux dans le noir. On n’avait pas même dix ans. Elle commençait toujours par manger le côté gauche de son assiette. Elle aimait les desserts. Elle ne montrait jamais son bonheur. Elle l’étouffait lorsque je la regardais. Elle nous étouffait tous. Et puis je l’ai tuée.
J’avance.
Et puis je me réveille et je tremble. Et je ne peux plus m’arrêter de trembler, et je pleure, et je n’ose pas prier, et mon Dieu pardonnez-moi parce que seule je n’y arriverai pas.
Je me ronge la main. Mon pied se cogne sur la terre. On me prend contre soi, on me serre. C’est Jalil. Il ne dit rien. Il attend que je m’endorme et puis :
« Réveille-toi. »
J’ouvre les yeux. J’avance.
Je deviens menteuse. Je ne pense pas à Senna.
Auteur : anadyomede
Thème : Stress post-traumatique
Fandom : Everworld
Personnages : April, mention de Senna et des autres.
Rating : PG
Disclaimer : Tout appartient à K. A. Applegate.
Note : Des références au Confiteor, comme l'indique le titre.
« Réveille-toi. »
J’ouvre les yeux. J’avance.
Je ne pense pas à Senna.
Déjà, je ne culpabilise pas. Ou plutôt, je ne dois pas. Parce que ce serait bête, qu’est-ce que j’aurai pu faire, c’était elle ou moi. Et avec moi David, Christopher, Jalil. Etain. Mon Dieu, je n’y pense plus.
J’avance. J’ai soif. J’ai dans la gorge une boule d’acier qui se déplace à chaque pas. Elle cogne à mon palais. J’ai mal.
Je ferme les yeux.
« Réveille-toi. »
Je cherche quelqu’un. Devant, derrière. Et puis je comprends que je cherche Senna. Pas sa voix, juste sa silhouette. Ses cheveux blonds. Son silence.
Mon Dieu, faites quelque chose maintenant. C’est tout haché dans mon ventre. J’ai l’impression que j’ai la lame dans le cœur et qu’elle est en train de descendre. Qu’elle fissure toutes mes côtes. Qu’elle tape contre mes veines. Je deviens folle.
Je dors. Je ne vois rien d’autre que Senna. Elle est très grande devant moi, elle est aussi très belle et elle a un petit rire qui se glisse au coin des lèvres. Elle m’épouvante.
Je crie. Je suis brusquement seule, je crois, et puis une main se glisse sur mon épaule. Je ne l’enlève pas.
« Réveille-toi. »
Je me relève. J’avance.
Très loin devant, David serre les dents. Je suis sûre qu’il y pense tout le temps parce qu’il a du mal à me regarder dans les yeux. Parfois, je le surprends à observer mes mains. Rien que mes mains. Je les ai lavée, pourtant. Des millions, des milliards de fois, je les ai plongées dans l’eau. J’ai attendu comme ça que tout s’enlève. Elles sont blanches, mes mains. Elles sont aussi blanches que la peau de Senna.
Senna, Senna, Senna.
Je ne l’aimais pas. J’ai envie de pleurer quand je me dis ça. Je veux rentrer chez moi et voir sa chambre. Je veux éventrer son oreiller, ses draps. Une lame entre mes doigts - c’est ma faute, ma très grande faute. J’ai péché, je le confesse, j’ai péché par l’action, je me suis perdue dans le sang.
Elle ne mettait pas de sucre dans son café. Elle passait des heures devant un mur. Elle aimait les miroirs et les contes de fée. Elle tirait mes cheveux dans le noir. On n’avait pas même dix ans. Elle commençait toujours par manger le côté gauche de son assiette. Elle aimait les desserts. Elle ne montrait jamais son bonheur. Elle l’étouffait lorsque je la regardais. Elle nous étouffait tous. Et puis je l’ai tuée.
J’avance.
Et puis je me réveille et je tremble. Et je ne peux plus m’arrêter de trembler, et je pleure, et je n’ose pas prier, et mon Dieu pardonnez-moi parce que seule je n’y arriverai pas.
Je me ronge la main. Mon pied se cogne sur la terre. On me prend contre soi, on me serre. C’est Jalil. Il ne dit rien. Il attend que je m’endorme et puis :
« Réveille-toi. »
J’ouvre les yeux. J’avance.
Je deviens menteuse. Je ne pense pas à Senna.