Prompt lancé par :
calliopel Sauve la planète, suicide toi (Save the planet, kill yourself)
Base : MI4
Personnages : William Brandt, Ethan Hunt (Will/Ethan), Jane Carter, Benji Dunn
Rating : PG-13
Disclaimer : rien n’est à moi, je joue juste dans le bac à sable des autres
Deux mots : Will est un chiot mais il ne s’en rend pas compte, Ethan est un danger pour la planète
Va jouer dans le mixer
William Brandt avait participé à beaucoup de missions. De dizaines de missions. Des centaines de missions. Il les avait comptées pendant sa première année à la CIA puis il avait arrêté. Il avait recommencé lorsqu’il était rentré à l’IMF puis, encore une fois, après s’être suffisamment rodé il n’avait plus ressenti le besoin de les compter. Puis il y avait eu la Croatie. Puis il n’y avait plus eut de missions.
Puis il avait rencontré Ethan Hunt.
- Est-ce que quelqu’un… Est-ce que quelqu’un pourrait m’expliquer pourquoi… ? Comment… ?
Benji lui jeta un coup d’œil par-dessus l’écran de son ordinateur, visiblement amusé par les difficultés d’élocution de Will.
- C’est la cinquième fois depuis le début de l’année qu’on a une poignée de minute pour désactiver une tête nucléaire, est-ce qu’il n’y a personne ici qui est ne serait-ce qu’un peu perturbé par cette notion ?
Benji sourit tout en continuant à mordiller la branche de ses lunettes.
- C’est l’effet Ethan Hunt. Quand tu te feras la même réflexion sur un mois de missions, c’est qu’il aura fini de prendre des gants avec toi.
Will dévisagea Benji pendant quelque secondes puis il se tourna vers Jane avec l’espoir qu’il aurait son soutien. Elle posa la main sur son épaule d’un air maternel (ce que Will trouva un rien perturbant étant donné qu’elle était habillée dans une robe de cocktail incroyablement sexy).
- Et quand tu ne feras même plus attention à ce genre de détails, c’est que tu seras irrémédiablement et complètement, un membre de l’équipe d’Ethan Hunt.
Il leva les yeux au ciel. Jane et Benji (et même Ethan, parfois) avaient tendance à le traiter comme un bleu et si Will essayait de ne pas se vexer il trouvait tout de même ça injustifié. Il avait des tas d’années d’expériences derrière lui et ce n’était pas parce qu’il avait analyste pendant un temps qu’il avait le moindre problème à être sur le terrain à nouveau. Au contraire, leur équipe avait cruellement besoin d’avoir un esprit critique. Parce qu’honnêtement, les objectifs de leurs dernières missions défiaient toutes les statistiques. Et Will était bien placé pour le savoir : les statistiques c’était son boulot. Les chiffres et les faits étaient une partie de sa vie bien longtemps avant qu’il n’intègre l’IMF (ce n’était pas pour rien qu’il était passé analyste en chef en si peu d’années).
Et il n’y avait absolument aucune raison pour que leur équipe se tape toujours des missions de ce genre. Et encore, quand ce n’était pas les têtes nucléaires, c’était les armes biologiques. Ou bien des sous-marins bourrés d’uranium. Ou des bombes à impulsions électromagnétiques. Ou des virus informatiques qui s’attaquaient aux infrastructures gouvernementales (Benji avait passé toute la mission à faire des référence à Die Hard jusqu’à ce qu’Ethan ne le menace de le bâillonner).
Statistiquement, c’était aberrant. Will avait fini par en venir à la conclusion (ridicule, certes, mais il préférait une conclusion ridicule plutôt que de se retourner dans son lit en espérant comprendre) que ça venait d’Ethan. Il avait déjà travaillé avec quelqu’un qui attirait les pires missions possibles. Certes, à l’époque, ça avait été un collègue analyste et de fait, Will ne travaillait pas directement avec lui. Mais il l’avait toujours connu complètement empêtré dans des missions incroyablement complexes. Et, bien que ça froisse horriblement son côté terre à terre, Will avait finit pas admettre qu’Ethan devait attirer les pires missions du monde.
Son raisonnement fit une fois de plus ses preuves quand, quelques heures plus tard, ils se traînèrent tous les quatre dans une chambre d’hôtel. Jane avait eu l’épaule déboîtée plus de fois que Will n’avait voulu compté et les doigts de Benji étaient tout écorchés (Will ne savait pas exactement quand ou comment c’était arrivé mais pour quelqu’un qui utilisait autant le bout de ses doigts, ça devait être très gênant). Ethan était… avait… En fin de compte c’était assez difficile à déterminer l’état dans lequel il était. Will était certain l’avoir vu prendre au moins deux balles (juste avant qu’il n’effectue un saut tout à fait impossible et qu’il ne récupère son flingue) mais si quelques ecchymoses se dessinaient sur sa peau, il ne semblait pas saigner. Ce qui n’était qu’une preuve supplémentaire que l’existence d’Ethan Hunt n’avait aucun sens. Will, pour sa part, s’était fait casser plusieurs doigts lors d’un interrogatoire et essayait d’oublier l’œil au beurre noir qui lui mangeait une partie du visage.
Jane lui adressa un doux sourire et Benji lui tapota le dos gentiment et vraiment, Will se demanda quel genre d’image il renvoyait à ses collègues pour être traité de la sorte. Pourtant, même Ethan avait dit qu’il était un bon agent, et même un trop bon agent pour ne rester qu’analyste.
Il avala la moitié d’une boîte d’antalgique et se vautra sur le premier canapé qu’il vit. Il enfonça la tête dans les coussins et resta complètement immobile, attendant que la douleur s’estompe. Il repassa la mission dans sa tête (bon sang, il allait encore falloir qu’il fasse des heures de débriefing avec Ethan parce que vraiment, il y avait tellement de choses qui lui échappait dans les évènements de la soirée qu’il ne serait même pas foutu de remplir son propre rapport).
Lorsqu’il rouvrit un œil quelques minutes plus tard (ou bien était-ce plusieurs heures ?), il aperçut Ethan, assis un bout du canapé, l’ordinateur de Will sur les genoux. Une de ses mains tenait une tasse et l’autre… était posée sur la cheville de Will. C’était une sensation tout à fait bizarre puisque Will ne ressentait absolument pas le poids de sa main. Il remua un orteil, pour s’assurer que son pied n’était pas engourdi et détourna immédiatement les yeux de peur de croiser le regard d’Ethan. Celui-ci resta concentré sur l’écran de l’ordinateur mais il resserra doucement sa prise sur la cheville de Will puis traça de légers mouvements de va et vient sur son pantalon.
Will resta immobile un instant, puis il étira ses jambes et vint poser ses pieds directement sur les cuisses d’Ethan. Cette fois il sentit la chaleur de sa main à travers ses chaussettes.
Ils n’avaient pas encore parlé de ce… truc, qui semblait se passer entre eux. Il y avait eu des regards qui s’attardaient, des mains qui restaient plus longtemps que nécessaire sur une épaule ou sur un genou (et puis il y avait aussi Jane, qui levait les yeux au ciel d’un air exaspéré) mais malgré le haut taux d’adrénaline qui courrait dans leurs veines, ils en étaient resté là pour le moment.
Peut-être… Peut-être que cette fois… Will voulait d’abord dormir 20 heures d’affilées, de préférence dans un vrai lit, soigner ses doigts, voir son œil au beurre noir disparaître… Mais après, peut-être qu’après…
Le téléphone d’Ethan sonna à côté à côté de lui et Will resta immobile, très immobile, les yeux écarquillés et fixés droit devant lui. Ethan décrocha immédiatement, se raidit légèrement et se redressa. Will vit son regard s’allumer (il aurait juré y voir une étincelle). Ethan resta complètement muet pendant toute la conversation, puis il se leva, jeta le téléphone par la fenêtre et se tourna vers Will. Celui-ci le regarda avec un regard à la fois suspicieux et accusateur.
- Mission. Des extrémistes écologiques veulent répandre une épidémie de variole.
Will grogna et enfonça son visage dans les coussins du canapé.
- Ethan, fais un geste pour la planète et suicide-toi s’il te plait…
Il l’entendit pouffer et sentit une main se poser au creux de ses reins quelques secondes avant de disparaître.
Fin
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