Défi "regrets" - Le Baiser - Doctor Who
Titre : Le Baiser
Auteur : Angelene
Type : Fanfic
Genre : SF
Fandom : Doctor Who
Personnages : Rose, Ten, TenII
Défi : Les regrets/Les remords. Team Angst
Rating : G
Disclaimer : Tout appartient à la BBC, Terry Nation, Russell T. Davies, etc.
Note : Spoilers jusqu’à l’épisode Journey’s End inclus, à savoir le dernier de la saison 4. Aucune référence sur les trois épisodes spéciaux diffusés depuis. C’est ma première véritable fic sur mon actuel fandom favori de tout l’Univers (parallèles confondus) donc je suis assez nerveuse. Enjoy (ou pas, c’est de l’angst après tout) !
Courir.
Ce fut son premier réflexe. Courir pour le rattraper, courir pour l’empêcher de partir, courir pour ne pas être abandonnée. Elle avait passé tant d’années à courir, d’abord avec lui, puis après lui. Elle s’était toujours battue pour tenir la distance, pour ne jamais le perdre de vue, pour avoir sa main dans la sienne au moment où se dématérialisait son merveilleux vaisseau. Et elle avait toujours gagné.
Aujourd’hui son geste était vain.
Elle ne fit que deux ou trois pas, vraiment, avant de s’arrêter. C’était trop tard. Elle entendit pratiquement son cœur se briser en mille morceaux dans sa poitrine, et elle resta impuissante lorsque le Tardis disparut de son champ de vision. Tout s’était passé si vite. Elle n’avait pas eu le temps de le retenir, ni même de crier son nom. Elle n’avait même pas pu poser son regard sur lui une dernière fois.
Il était parti sans dire au revoir, sans un mot, sans un regard. C’était fini.
Elle se retint de verser la moindre larme, difficilement, mais elle avait déjà tellement pleuré pour lui. Elle sentait qu’elle avait passé l’âge. Elle pensait qu’elle était plus forte que cela. Affronter des armées et des invasions, défendre la Terre et traverser des mondes parallèles : c’était ce qu’elle faisait à présent. Elle ne pouvait plus se permettre d’éclater en sanglots comme une enfant.
Elle se sentait coupable aussi.
Le Doctor … L’Autre Doctor, se corrigea-t-elle, la rejoignit sans un bruit, et prit sa main. Elle le laissa faire, sans y penser. Si on lui avait posé la question à ce moment-là, elle aurait été incapable d’expliquer ce qu’il lui inspirait. Il était lui et pourtant il n’était pas du tout la même personne. Ils avaient eu beau lui assurer tous les deux que c’était le cas, elle savait que cela n’allait pas. Ce n’était pas dans l’ordre des choses. Chacun est sa propre personne. Cet autre Doctor également. Et pourtant, il lui était tellement semblable que son estomac se crispait à son contact de la même façon qu’avec le véritable Doctor.
Elle se sentit aussitôt coupable d’avoir pensé le mot « véritable ».
C’était un dilemme, réellement. Elle se sentait coupable vis-à-vis de son Doctor, et elle se sentait coupable vis-à-vis de ce Doctor. Mais que pouvait-elle faire ? Il n’y avait aucune réponse. Aucune solution. Ce genre de situation n’existait tout bonnement pas. Toute l’histoire était parfaitement ridicule et absurde, et elle avait beau chercher dans tous les recoins de sa mémoire, jamais aucune des romances de cinéma ou de littérature dont elle s’était délectée autrefois ne s’étaient terminées comme cela.
Généralement, le Prince venait chercher la Princesse et ils vivaient heureux pour toujours. Jamais la Princesse ne traversait monde après monde pour au final laisser son Prince et vivre pour toujours avec son clone à moitié humain. Cela aurait presque pu être comique si elle ne s’était pas sentie aussi épuisée, rejetée et coupable.
« Rose. »
Malgré elle, elle frissonna. Cela faisait des années qu’elle ne l’avait pas entendu prononcer son nom, pas de cette façon-là. Elle en avait tellement rêvé, et quand finalement cela arrivait, c’était presque comme dans un cauchemar. Une part d’elle voulait fuir, arracher sa main de la sienne, et hurler qu’elle allait le retrouver, qu’elle retrouverait son Doctor. Une autre part d’elle voulait juste profiter de cet instant, fermer les yeux, et l’entendre encore prononcer son nom avec douceur.
Elle ne fit rien de tout cela et soutint son regard, les lèvres pincées, fière et le cœur brisé.
« Je suis désolé. » dit-il finalement, avec gravité.
« Ce n’était pas ce que tu voulais ? »
Sa voix était inhabituellement rauque, comme si elle avait crié. Peut-être avait-elle crié son nom finalement, peut-être avait-elle crié pour le retenir et sa voix s’était-elle usée. Avait-elle crié ? Elle ne se souvenait plus. Elle ne se souvenait que de sa gorge qui s’était serrée et de son cœur qui s’était brisé.
« Ce n’était pas ce que tu voulais. » répondit-il finalement avec précaution.
« Je voulais être avec lui … tenta-t-elle. Je voulais qu’il soit … heureux. »
Elle acheva sa phrase piteusement. Ce n’était pas vraiment cela, c’était plus compliqué. Mais l’Autre Doctor le savait probablement. Il pensait comme lui, et il la connaissait comme lui l’avait connue.
« Je voulais être avec lui pour toujours. » dit-elle finalement, parce que c’était vrai, et parce qu’il savait ce que cette phrase signifiait.
« Tu n’aurais jamais pu être avec lui pour toujours, murmura-t-il. Il n’y avait pas de fin heureuse possible. Pour quelle autre raison t’aurait-il tourné le dos ? »
Cette fois-ci, elle avait vraiment envie de pleurer. A la place, elle serra la main de l’Autre Doctor très fort. Peut-être trop fort, mais si c’était le cas, il ne le montra aucunement. Elle était reconnaissante qu’i l tente de la réconforter et en même temps refusait de l’être. Elle pensait trahir son Doctor. Et le pire, c’était que cette même pensée était également une trahison, pour l’homme en costume bleu se tenant devant elle, vulnérable. Celui qui lui avait offert « pour toujours », des mots d’amour et un baiser.
Elle n’était toujours pas sûre de savoir si elle l’avait embrassé pour lui dire au revoir ou pour accepter son offre. Et elle ne saurait jamais, puisque la décision avait été prise pour elle. Une vague de colère la traversa, discrètement, mais elle la laissa passer sans tenter de s’y raccrocher. Etre en rage contre lui ou contre elle-même n’aiderait pas, pas cette fois-là.
Ce n’était pas la première fois que le Doctor la repoussait, et jusque-là elle ne lui avait jamais obéi. Peut-être qu’elle en avait assez d’être celle qui revenait toujours. Peut-être qu’elle avait enfin décidé de l’entendre et de le laisser prendre ses distances. Peut-être que c’était ce qu’il voulait réellement après tout. Ou peut-être qu’où qu’il soit à présent, il le regrettait déjà. Elle, elle ne savait pas, pas encore.
Elle regrettait qu’il soit parti sans lui laisser le choix.
Elle regrettait d’avoir le cœur brisé. Elle regrettait que l’Autre Doctor ait à en pâtir alors qu’il n’avait plus qu’elle dans l’Univers à présent. Elle regrettait de le voir pour l’instant comme un étranger et d’étrangement l’aimer malgré tout.
Elle regrettait de l’avoir embrassé. Et elle ne le regrettait pas du tout en même temps.
Elle regrettait que son Doctor l’ait vu. Et elle savait qu’elle regretterait pour toujours de ne l’avoir jamais embrassé lui, en premier. Tout comme elle avait toujours regretté n’avoir jamais embrassé son premier Doctor, quand il avait changé.
« Rose ? »
Elle regrettait. Et elle allait vivre avec.
« Et maintenant ? » lui demanda-t-elle d’une petite voix.
Il ne dit rien, et tourna les talons, l’entraînant à sa suite par la main. Rose jeta un dernier coup d’œil vers l’endroit d’où avait disparu le Tardis. Elle avait cette fois la certitude qu’elle ne le reverrait jamais, ce vaisseau, le plus beau de l’Univers, parallèles confondus. Elle pleurerait plus tard.
Rose emboîta le pas du Doctor.
Auteur : Angelene
Type : Fanfic
Genre : SF
Fandom : Doctor Who
Personnages : Rose, Ten, TenII
Défi : Les regrets/Les remords. Team Angst
Rating : G
Disclaimer : Tout appartient à la BBC, Terry Nation, Russell T. Davies, etc.
Note : Spoilers jusqu’à l’épisode Journey’s End inclus, à savoir le dernier de la saison 4. Aucune référence sur les trois épisodes spéciaux diffusés depuis. C’est ma première véritable fic sur mon actuel fandom favori de tout l’Univers (parallèles confondus) donc je suis assez nerveuse. Enjoy (ou pas, c’est de l’angst après tout) !
Courir.
Ce fut son premier réflexe. Courir pour le rattraper, courir pour l’empêcher de partir, courir pour ne pas être abandonnée. Elle avait passé tant d’années à courir, d’abord avec lui, puis après lui. Elle s’était toujours battue pour tenir la distance, pour ne jamais le perdre de vue, pour avoir sa main dans la sienne au moment où se dématérialisait son merveilleux vaisseau. Et elle avait toujours gagné.
Aujourd’hui son geste était vain.
Elle ne fit que deux ou trois pas, vraiment, avant de s’arrêter. C’était trop tard. Elle entendit pratiquement son cœur se briser en mille morceaux dans sa poitrine, et elle resta impuissante lorsque le Tardis disparut de son champ de vision. Tout s’était passé si vite. Elle n’avait pas eu le temps de le retenir, ni même de crier son nom. Elle n’avait même pas pu poser son regard sur lui une dernière fois.
Il était parti sans dire au revoir, sans un mot, sans un regard. C’était fini.
Elle se retint de verser la moindre larme, difficilement, mais elle avait déjà tellement pleuré pour lui. Elle sentait qu’elle avait passé l’âge. Elle pensait qu’elle était plus forte que cela. Affronter des armées et des invasions, défendre la Terre et traverser des mondes parallèles : c’était ce qu’elle faisait à présent. Elle ne pouvait plus se permettre d’éclater en sanglots comme une enfant.
Elle se sentait coupable aussi.
Le Doctor … L’Autre Doctor, se corrigea-t-elle, la rejoignit sans un bruit, et prit sa main. Elle le laissa faire, sans y penser. Si on lui avait posé la question à ce moment-là, elle aurait été incapable d’expliquer ce qu’il lui inspirait. Il était lui et pourtant il n’était pas du tout la même personne. Ils avaient eu beau lui assurer tous les deux que c’était le cas, elle savait que cela n’allait pas. Ce n’était pas dans l’ordre des choses. Chacun est sa propre personne. Cet autre Doctor également. Et pourtant, il lui était tellement semblable que son estomac se crispait à son contact de la même façon qu’avec le véritable Doctor.
Elle se sentit aussitôt coupable d’avoir pensé le mot « véritable ».
C’était un dilemme, réellement. Elle se sentait coupable vis-à-vis de son Doctor, et elle se sentait coupable vis-à-vis de ce Doctor. Mais que pouvait-elle faire ? Il n’y avait aucune réponse. Aucune solution. Ce genre de situation n’existait tout bonnement pas. Toute l’histoire était parfaitement ridicule et absurde, et elle avait beau chercher dans tous les recoins de sa mémoire, jamais aucune des romances de cinéma ou de littérature dont elle s’était délectée autrefois ne s’étaient terminées comme cela.
Généralement, le Prince venait chercher la Princesse et ils vivaient heureux pour toujours. Jamais la Princesse ne traversait monde après monde pour au final laisser son Prince et vivre pour toujours avec son clone à moitié humain. Cela aurait presque pu être comique si elle ne s’était pas sentie aussi épuisée, rejetée et coupable.
« Rose. »
Malgré elle, elle frissonna. Cela faisait des années qu’elle ne l’avait pas entendu prononcer son nom, pas de cette façon-là. Elle en avait tellement rêvé, et quand finalement cela arrivait, c’était presque comme dans un cauchemar. Une part d’elle voulait fuir, arracher sa main de la sienne, et hurler qu’elle allait le retrouver, qu’elle retrouverait son Doctor. Une autre part d’elle voulait juste profiter de cet instant, fermer les yeux, et l’entendre encore prononcer son nom avec douceur.
Elle ne fit rien de tout cela et soutint son regard, les lèvres pincées, fière et le cœur brisé.
« Je suis désolé. » dit-il finalement, avec gravité.
« Ce n’était pas ce que tu voulais ? »
Sa voix était inhabituellement rauque, comme si elle avait crié. Peut-être avait-elle crié son nom finalement, peut-être avait-elle crié pour le retenir et sa voix s’était-elle usée. Avait-elle crié ? Elle ne se souvenait plus. Elle ne se souvenait que de sa gorge qui s’était serrée et de son cœur qui s’était brisé.
« Ce n’était pas ce que tu voulais. » répondit-il finalement avec précaution.
« Je voulais être avec lui … tenta-t-elle. Je voulais qu’il soit … heureux. »
Elle acheva sa phrase piteusement. Ce n’était pas vraiment cela, c’était plus compliqué. Mais l’Autre Doctor le savait probablement. Il pensait comme lui, et il la connaissait comme lui l’avait connue.
« Je voulais être avec lui pour toujours. » dit-elle finalement, parce que c’était vrai, et parce qu’il savait ce que cette phrase signifiait.
« Tu n’aurais jamais pu être avec lui pour toujours, murmura-t-il. Il n’y avait pas de fin heureuse possible. Pour quelle autre raison t’aurait-il tourné le dos ? »
Cette fois-ci, elle avait vraiment envie de pleurer. A la place, elle serra la main de l’Autre Doctor très fort. Peut-être trop fort, mais si c’était le cas, il ne le montra aucunement. Elle était reconnaissante qu’i l tente de la réconforter et en même temps refusait de l’être. Elle pensait trahir son Doctor. Et le pire, c’était que cette même pensée était également une trahison, pour l’homme en costume bleu se tenant devant elle, vulnérable. Celui qui lui avait offert « pour toujours », des mots d’amour et un baiser.
Elle n’était toujours pas sûre de savoir si elle l’avait embrassé pour lui dire au revoir ou pour accepter son offre. Et elle ne saurait jamais, puisque la décision avait été prise pour elle. Une vague de colère la traversa, discrètement, mais elle la laissa passer sans tenter de s’y raccrocher. Etre en rage contre lui ou contre elle-même n’aiderait pas, pas cette fois-là.
Ce n’était pas la première fois que le Doctor la repoussait, et jusque-là elle ne lui avait jamais obéi. Peut-être qu’elle en avait assez d’être celle qui revenait toujours. Peut-être qu’elle avait enfin décidé de l’entendre et de le laisser prendre ses distances. Peut-être que c’était ce qu’il voulait réellement après tout. Ou peut-être qu’où qu’il soit à présent, il le regrettait déjà. Elle, elle ne savait pas, pas encore.
Elle regrettait qu’il soit parti sans lui laisser le choix.
Elle regrettait d’avoir le cœur brisé. Elle regrettait que l’Autre Doctor ait à en pâtir alors qu’il n’avait plus qu’elle dans l’Univers à présent. Elle regrettait de le voir pour l’instant comme un étranger et d’étrangement l’aimer malgré tout.
Elle regrettait de l’avoir embrassé. Et elle ne le regrettait pas du tout en même temps.
Elle regrettait que son Doctor l’ait vu. Et elle savait qu’elle regretterait pour toujours de ne l’avoir jamais embrassé lui, en premier. Tout comme elle avait toujours regretté n’avoir jamais embrassé son premier Doctor, quand il avait changé.
« Rose ? »
Elle regrettait. Et elle allait vivre avec.
« Et maintenant ? » lui demanda-t-elle d’une petite voix.
Il ne dit rien, et tourna les talons, l’entraînant à sa suite par la main. Rose jeta un dernier coup d’œil vers l’endroit d’où avait disparu le Tardis. Elle avait cette fois la certitude qu’elle ne le reverrait jamais, ce vaisseau, le plus beau de l’Univers, parallèles confondus. Elle pleurerait plus tard.
Rose emboîta le pas du Doctor.