Titre : The administration (série de nouvelles plus ou moins longues regroupées en livres)
Auteur : Manna Francis
Editeur : Casperian Books
Où le trouver : Amazon ou disponible gratuitement sur le site de l’auteur :
http://www.mannazone.org/zone/admin/index.htmlLangue : Anglais
Résumé : (Mind Fuck) Val Toreth voulait juste prendre un peu de bon temps, se renseigner sur le développement de cette nouvelle technologie d’immersion dans la réalité virtuelle par la jeune compagnie SimTech, et même baiser son appétissant patron s’il le pouvait ? Au lieu de ça il se retrouvait soudain chargé d’une affaire de meurtre et sans doute en plein dans un règlement de comptes entre corporations…
Dans toute vie il y a des avants et des après. Je crois que dans la mienne il y a un avant et un après The administration. Ceux qui me connaissent savent que je suis une petite chose mièvre qui n’aime rien autant que les histoires d’amours tellement douces et sucrées qu’on attrape des caries juste en les regardant dans le noir les yeux fermés (pour preuve voir ce que j’écris). The administration est tout sauf ça et… oh mon dieu ! Ce fut l’amour fou dès le début et ça n’a toujours pas fini : il n’y a pas cinq minutes j’étais en train de soupirer de bonheur en relisant une des nouvelles de la série.
Tout d’abord, sachez pour votre plus grand choc que The administration n’est pas une série de romans d’amour. Loin de là, déjà parce que les sentiments de notre couple principal sont loin d’être simples (hahaha Toreth et les sentiments…), mais surtout parce que les nouvelles les plus longues s’articulent autour de nouvelles policières très finement menées (et pourtant le policier n’est pas mon genre). Ce qui ne veut pas dire que le couple est accessoire, Toreth et Warrick sont liés qu’ils le veuillent ou non et l’évolution de leur relation est tellement bien écrite et travaillée que j’en frissonne rien que d’y repenser. Leur homosexualité n’est pas non plus accessoire, la dynamique entre eux n’aurait jamais pu marcher si l’un d’entre eux avait été une femme (par contre je pense que le genderswaping lui marcherait (hmmm j’en ai des vapeurs…)).
Nous commencerons donc par parler de l’univers. La série de livres qui constituent The administration se passe dans une dystopie tellement bien décrite et pensée qu’elle en fait frissonner (d’appréhension cette fois). Une dystopie n’est autre que le contraire d’une utopie, un monde moins que parfait (Le meilleur des mondes ou 1984 sont des dystopies) et qui pourtant fait parfaitement sens. Dans The Administration notre Europe a évolué en une entité nommée Administration où les citoyens sont comme des moutons surveillés et protégés par la bienveillante et toute puissante Administration qui les contrôle tant à travers tous les moyens de se vider l’esprit : drogues légales, contraception de tous les citoyens gratuite et obligatoire, qu’à travers un contrôle véritable des mentalités ; censure, rééducation, police politique…
Et c’est là que nous introduiront notre « héros » Val Toreth, Para Investigator travaillant pour I&I, Investigation & Interrogation. Dans ce monde charmant où la torture est légale et incroyablement soumise à la paperasse notre personnage référent (du moins dans la première nouvelle) est un enquêteur et un bourreau. Comprenez qu’il enquête puis arrête les gens, obtient des décharge avec un degré précisé et torture ces suspects à un degré précisé par sa décharge pour obtenir des aveux et des complices… Puis il remplit son rapport qui entre dans les grands fichiers de l’Administration. Donc le boulot de Toreth est de torturer les gens (entre autre, il enquête aussi). Et là on pourrait encore imaginer qu’en fait il y a un cœur doux sous ce comportement… Toreth est qualifié de sociopathe, mais un sociopathe habilité à vivre en société et pour qui l’Administration, dans sa grande sagesse, a trouvé le travail le plus adapté.
Donc nous voilà entraînés d’enquêtes en enquêtes avec pour seul guide notre sociopathe socialement viable… Je vous ai dit que j’adore ces bouquins ?
En plus de ne rien ressentir quand il torture et tue des gens, Toreth collectionne tous plein de défauts sympathiques, de très graves problèmes de confiance (eh, sociopathe !) et une libido des plus impressionnantes.
Mais bon, retirons notre beau des spotlight… Ah oui, j’oubliais de dire que Toreth était beau, incroyablement charmant quand il le choisissait, les yeux bleus, les cheveux blonds, un corps qu’il garde le plus parfait possible (oui, il est narcissique, eh ça va avec le package ! ), bref il ne reste pas seul longtemps.
Et introduisons l’opposé de Toreth. Keir Warrick est un scientifique de génie, il a monté une compagnie et travaille sur le développement du SIM, un simulateur sensoriel qui crée un véritable monde virtuel pour son utilisateur. Lors de la première nouvelle Mind Fuck, Warrick commence à faire son entrée dans la cour des grands, autrement dit des Corporations, l’autre pouvoir au sein du monde. Warrick est un homme normal, un nerd quand il s’agit de son travail, très cérébrale, toujours très calme et posé, mais un citoyen avec des émotions normale et il est naturellement repoussé par l’idée même de torture.
Le problème c’est que Warrick est aussi attiré par Toreth… Oh la bonne blague… En effet, Warrick le précautionneux, le prévoyant, le control freak ne peut résister à l’idée de perdre tout contrôle, de se retrouver sans pouvoir et à la merci de quelqu’un d’aussi dangereux et attentionné (dans le sens assez creepy du terme) que Toreth. Et ainsi leur relation démarre sur des bases saines et solides sur fond de meurtres, d’enquêtes dangereuses et sous l’œil toujours présent de l’Administration veillant au bien être de tous ses citoyens.
Alors disons-le tout de suite, je n’ai toujours pas trouvé de points négatifs à cette série donc on passe directement aux positifs.
Le Mind Fuck. Ces bouquins m’ont pourri la tête. L’histoire nous est plus ou moins relatée du point de vue d’un sociopathe, il nous est souvent rappelé que Toreth n’est vraiment pas normal, qu’il a des cases en moins, qu’il est violent, qu’il travaille pour un système inhumain et totalement pas démocratique. Sauf que d’une façons ou d’une autre on en vient à s’attacher à ce monstre et il arrive ce moment (First against the wall (oooooooooooooooohouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiooooooooooooooh)) où tu te retrouves choquée parce que tu es totalement en train de montrer des dents à ceux qui essaient d’arrêter Toreth de faire son charmant métier… Mind Fuck disais-je…
Le monde. Le monde fait tellement vrai et réel que ça fait peur, des citoyens qui ne se rendent pas compte qu’ils sont privés de libertés, trop perdus dans les plaisirs que l’Administration leur propose pour occuper leurs esprits. Des corporations où les gens au sommet se croient tout permis. Une société entièrement dirigée par différents organismes étatiques comme des horloges bien huilées. Toutes les graines se trouvent déjà autour de nous, dans The Administration elles ont juste fleuri. En plus d’être effrayant de réalisme, le monde est incroyablement bien pensé, l’auteur a crée un univers logique et complexe où les différentes branches de l’Administration se tirent dans les pattes, où les Corporations essaient de se soustraire aux règles et se sabotent dans la plus totale illégalité. Tout est toujours pensé et dosé ce qui rajoute au plaisir des enquêtes et des déductions de Toreth et Warrick.
Les personnages secondaires. Au fur et à mesure des nouvelles on apprendre à connaître et à aimer ceux qui partagent la vie de Toreth et Warrick et à en découvrir de nouveaux à chaque fois. La réutilisation de personnages d’une enquête à une autre est vraiment agréable, elle permet la création d’un monde cohérent et étoffé (ah Balzac quelle belle idée tu as eu avec La comédie humaine). On suit la petite rookie du département de Justice qui revient plusieurs enquêtes plus tard avec plus d’expérience et on se dit : ah mais oui c’est vrai on la connait !
Le sexe.
OH
MY
GOD
!
Quand j’ai passé la recommandation à
sevenswells elle m’a dit que le bondage c’était vraiment pas son kink. Ce ne l’est toujours pas vraiment mais elle est revenue me voir avec de grands yeux en me disant : c’est tellement logique, ça marche tellement bien pour eux, c’est tellement bien fait que les scènes de sexe marchent du feu de Dieu. Le sexe est une partie très importante de leur relation (ergo des bouquins), parce que Toreth a une libido démente, parce que c’est la première (et longtemps) la seule pierre de leur relation et donc le sexe est omniprésent dans les bouquins (et on ne pourrait pas couper les scènes sans perdre quelque chose d’essentiel) et c’est heureusement toujours un plaisir de lire ces scènes (dans le train pour le boulot ça devient vraiment la gorgée d’alcool avant de sortir de la tranchée). L’écriture est fluide, les scènes ne se répètent jamais (et pourtant considérant le nombre…) et il y a toujours quelque chose de nouveau à y glaner en plus de la satisfaction immédiate du sexe. Aaaaaaaaaah…
Pour conclure, je vous rappelle que cette série se trouve éditée en romans (qui sont vraiment de beaux objets et avec des couvertures super classes) mais est aussi disponible gratuitement sur le site de l’auteur :
http://www.mannazone.org/zone/admin/index.htmlAlors qu’attendez-vous ?