Jadis Elantris était splendide

Dec 27, 2010 14:27


Titre : Elantris
Auteur : Brandon Sanderson
Maison d'édition : Orbit
Où le trouver : Dans votre librairie Fnac, votre amie.


Résumé : Jadis Elantris était splendide. On l'appelait la cité des dieux, elle rayonnait de pouvoir. La légende dit que ses habitants étaient immortels. Force, vitesse, perspicacité : ils pratiquaient la magie d'un simple mouvement de la main. On venait de très loin pour admirer Elantris et profiter de ses richesses.
Jadis, le Shaod était une bénédiction. Magie bienveillante, elle frappait au hasard, souvent la nuit, aussi bien le voleur que le marchand, le noble que le guerrier, hommes, femmes et enfants. Ceux qui étaient choisis ne vieillissaient plus et pouvaient vivre dans les murs d'Elantris, une vie libre et éternelle.

Alors en voilà un livre comme je les aime. Acheté complètement au hasard, sur la foi du résumé ( que je viens de vous donner ), de la jolie couverture que vous voyez ci dessus et quand même, une critique dithyrambique d'Orscon Scott Card, monsieur Alvin le Faiseur, qui qualifie ce petit bijou comme suit : "le meilleur roman de Fantasy de ces dernières années" ça ne peut que me conforter. En plus, la série ne comporte que deux tomes ( le tome 1 s'intitulant "chute" et le second "rédemption" ), je prends les deux tomes, j'ajoute à ma pile de livres à lire.
Bien m'en a pris, du moment où j'ai commencé cette petite merveille, je ne l'ai pas lâchée.

Déjà, Elantris aborde des thèmes qui me parlent, et il y en a pour tout les goûts : manipulations politique sur fond de fanatisme religieux, une histoire d'amour ma foi assez jolie, même si je n'ai pas vraiment adhéré à l'héroïne, mais ça c'est moi, et surtout une bonne vieille malédiction des familles bien cracra.

Le livre a une construction assez sympathique, pour commencer. On a une succession de trois points de vues : celui de Raoden ( kyah ), le prince maudit, celui de Sarène, la princesse bafouée et celui de Hrathen ( kyah ) le prêcheur professionnel. Chaque série de trois chapitres est surmontée d'un symbole appelé Aon dont la signification ( la plupart du temps en rapport avec le contenu des trois chapitres ) est donnée dans un petit lexique à la fin, et ça c'est vraiment sympa. Surtout que toute la partie de Raoden tourne autour desdits Aons. Ce livre parle donc de trois destins qui se croisent et se mêlent.

Commençons par Raoden, donc, puisque c'est lui qui a l'honneur. Raoden est le prince héritier de l'Arelon, pays où l'on trouve Elantris ( ben oui, quand même ) et pas de bol il est frappé par le Shaod. Jusqu'à il y a dix ans, comme le dit le résumé, c'était une bénédiction, mais à présent le Shaod est devenu une malédiction. D'ailleurs, on dit de ceux qui sont frappés par le Shaod qu'ils sont des morts vivants. De fait, leur coeur ne bat plus, et ils deviennent immortels - seul les brûler semble ( peut-être ) les tuer. Mais là où ça devient moins marrant, c'est que leurs blessures ne guérissent plus ( mais les font quand même souffrir jusqu'à ce qu'ils deviennent fou - mais sans mourir, parce que ce n'est pas drôle ) et qu'ils ont faim en permanence ( mais bon, on ne nourrit pas un mort hein ). Notre pauvre Raoden se trouve donc ni une ni deux jeté dans Elantris où on l'enferme en prenant bien soin de l'oublier. 
Ce que j'aime chez Raoden, c'est son optimisme en toute circonstance. Il pense qu'il y a une solution, il pense que la malédiction du Shaod n'est pas une fatalité et par son simple courage il fait relever la tête à une cité découragée et dominée par la violence. ça a été mon petit chéri du début à la fin, et je ne l'ai pas regretté...

Ensuite, Sarène. Princesse du Téod, elle est consciente de l'influence grandissante du Fjorden ( les fanatiques religieux dont je parlais plus haut... Ben c'est eux ) et depuis la chute de la république du Duladel ( à cause d'un gyorn, les grands prêtres du Fjorden ) elle se rend compte que le Téod et l'Arélon ( oui oui le royaume de Raoden ) sont les deux seuls bastions du Shu-Korath ( leur religion ) contre le Su-Dereth ( celle du Fjorden ) et que donc les gentils guerriers si pacifiques du Fjorden ne vont pas attendre bien longtemps avant de leur tomber dessus. Notre rusée princesse a donc décidé de contracter un mariage politique, avec un jeune homme qu'elle a appris à apprécier au fil des lettres qu'ils ont échangées. Et bien sûr, il s'agit de... Raoden. Impatiente de se marier, elle arrive en avance en Arélon pour apprendre que son jeune mari en pleine santé est mort soudainement de la fièvre. Notre jeune princesse se dit qu'il y a baleine sous gravillon et, constatant de plus l'arrivée du même gyorn qui a fait chuté la république du Duladel, elle se dit que ça sent le roussi - en plus. Bien à son insu, notre princesse contracte les mêmes alliance que "feu" son mari et à l'aide de son petit groupe de nobles insurgés, essaiera de s'opposer au gyorn et au roi il faut bien le dire un peu stupide.
Sarène j'ai moins accroché. Mais comme je le disais, c'est moi... Les personnages féminins, vous savez... Ceci dit, je dois lui reconnaître un certain cran, et une certaine profondeur, qui amoindri une bonne dose du mary suitude - qui explose à la fin du bouquin. Bref, une femme forte qui devrait plaire aux amateurs du genre, sans trop de mary suitude ( mais pour être une héroine il faut être une mary sue, à un moment donné il faut l'admettre.

Et enfin Hrathen. Le gyorn. C'est lui. Hrathen arrive en Arélon avec une mission simple : convertir tout le monde en trois mois sinon son gentil empereur bisounours va débarquer avec ses gentils amis pour faire un tri drastique entre croyants et incroyants, à la hache. Bref, il est là pour sauver des milliers - allez, soyons fous, des centaines de milliers - de gens. Très marqué par le massacre qu'il a provoqué au Duladel, il veut surtout à tout pris éviter une conversion dans le sang. 
Hrathen me laissait assez indifférente au début, mais c'est un personnage qui s'étoffe au fur et à mesure de l'avancée du livre, qui gagne en profondeur et qui gagne aussi en humanité. Au final, je me demande si ce n'est pas le personnage que j'ai préféré ( même si Raoden kyah ). En tout cas, c'est, et de loin, celui que j'ai trouvé le plus touchant.

Bien sûr il y a aussi pléthore de personnages secondaires, dont certains principalement attachants. Je ne développerai pas pour ne pas déflorer l'intrigue, car tous ou presque ont un petit quelque chose, un secret qui ne se dévoile qu'au fur et à mesure de l'intrigue.

Si je devais mettre un petit bémol, c'est un certain côté convenu. Une chose m'a particulièrement fait bondir, c'est le jeune noble Shuden, qui prétend ne pas être intéressé par le mariage, mais comme il est trop beau trop cool kyah, et qu'il y a cette fille là trop kakkoi, on les met ensemble et c'est cool. J'exagère mais j'avoue que je l'ai TELLEMENT vu venir de loin que ça m'a un peu choquée. Mais globalement toute la partie Sarène - la partie poliique donc - est un peu trop téléphonée à mon goût. Bref, si certain(e)s d'entre vous le lisent, votre avis m'intéresse.

Mais ça ne doit pas vous empêcher de le lire. Elantris est pour moi un de ces livres assez indescriptibles car ils ont une sorte d'atmosphère, dont on se dégage difficilement, même après la lecture. On le termine avec un petit goût de pas assez, avec un goût amer dans la bouche ( parce que je vous fais un méga spoil, tout le monde ne survit pas ). C'est un livre qui allie à la fois une ambiance, un univers bien particuliers et des personnages extrèmement attachants.

Bref, c'est un petit bijou, et j'espère que ma critique vous donnera envie d'essayer. 

fantasy, romance, roman

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