Titre : On pourrait faire comme si…
Auteur : jufachlo
Pairing : snack
Rating : PG
Nombre de mots : 510
Note de l'auteur : cadeau d’anniversaire d’archea. (Enfin !^^). Merci à rebecca_vonbird pour son beta.
Courrier apporté un matin de Juin à Severus Snape.
Severus,
Je suis fatigué de tout ça.
Si on oubliait pour un soir. Tu pourrais venir t’allonger à coté de moi. Rien de plus. On pourrait faire comme si…
Comme si les beaux jours étaient là, et la guerre loin derrière.
Comme si il n’y avait pas les cauchemars.
Comme si il n’y avait pas les morts pour nous hanter.
Comme si il n’y avait pas cette lutte perpétuelle entre nous.
Je suis épuisé de nos batailles, de tes mots tranchants et de mon incapacité à faire autre chose que répondre violemment.
Je suis épuisé de ne te retrouver dans mon lit que pour une nouvelle lutte.
Je suis épuisé de te voir fuir à chaque fois.
Je sais qu’il peut y avoir autre chose que cette façon que l’on a de se pousser à bout.
Je ne veux plus me détourner. Je veux laisser ma main sur ton ventre et te sentir respirer.
Juste pour un soir, ne rien faire d’autre que profiter d’un peu de paix.
J’imagine qu’à ce stade tu as déjà hurlé d’horreur, que tu as brûlé mon courrier et que tu t’es jeté un sort d’oubliettes pour faire bonne mesure.
Sinon… Tu connais le chemin.
S.
******
La porte d’entrée s’ouvre.
La maison semble endormie. Pas un bruit.
Lupin a déserté les lieux. Tant mieux. Affronter son regard maintenant gâcherait tout.
Severus passe devant le rideau qui cache l’acariâtre portrait. Walburge Black est-elle au courant? Sans doute pas, comment pourrait elle savoir pour…
Non, il refuse de penser. S’il se laisse aller à réfléchir, il reviendra sur ses pas.
Il monte l’escalier, lentement, veillant à ne faire aucun bruit, pour ne pas éveiller ses propres incertitudes.
Devant la porte, il se fige. Il pose la main sur le battant, caresse doucement. Le bois est rêche, dur, accidenté. Mais il est aussi chaud, mat, rassurant. Comme la peau de Sirius.
Sa main finit par se poser sur la poignée de laiton. Elle tourne facilement.
La chambre est sombre, comme toujours. Le lit est défait.
Alors lentement, Severus laisse glisser ses robes au sol.
Il lève le drap et s’allonge.
Il tend la main. Il fait comme si…
Comme si tout était aussi simple que dans la lettre.
Comme si la guerre, les doutes, la peur ne les déchiraient pas chaque jour.
Comme si…
Le silence est assourdissant.
Les draps sont froids et froissés.
Severus ferme les yeux. Encore un peu. Comme si…
Comme si il n’y avait pas eu entre eux autant de dégoût que d’envie.
Comme si le corps chaud de Sirius pouvait encore tout changer.
Le rêve lui échappe, dissout par la lumière du jour qui filtre au travers de la fenêtre entrouverte.
Le rideau déchiré se soulève, repoussé par une brise glacée.
Une autre image s’y superpose. Non, encore, encore. Comme si…
Comme si aujourd'hui n’avait pas existé.
Comme si il y avait eu la paix.
Comme s’il pouvait encore faire machine arrière.
Comme si…
Comme si Sirius n’était pas tombé derrière le voile hier.