J'ai eu dernièrement à faire partie du jury d'un concours de one shot érotique. J'ai donc lu un certain nombre de textes pour lesquels j'ai décidé d'écrire un commentaire détaillé à chaque auteur pour lui exposer ce que j'avais apprécié et ce qui m'avait fait tiquer, et j'ai pris la décision de les reposter ici, d'une part parce que j'ai pris énormément de temps à faire ce travail et que, ne sachant pas ce que deviendront ces textes dans un futur plus ou moins lointain, je n'ai pas envie de le perdre et, d'autre part, parce que je pense que c'est quelque chose qui peut être intéressant à lire pour les auteurs de lemons, en fait.
faithfulreader, l'auteur du Slash guide to gay sex, avait d'ailleurs fait la même chose, en proposant aux auteurs de lui soumettre leurs textes pour qu'il puisse les analyser : je l'avais lu et j'avais trouvé le résultat très intéressant. Et c'est exactement la même chose qui s'est passée dans ce concours pour les auteurs ayant soumis leurs textes aux membres du jury (et donc me les ayant soumis, en l'occurrence), finalement. Je ne suis, certes, pas un "mâle" pouvant dire ce qui est bien ou non dans un texte yaoi (et lire l'avis de Faithfulreader m'avait d'ailleurs amusée en constatant qu'on n'accordait pas toujours la même importance aux mêmes choses), mais ça fait assez longtemps que je lis des textes érotiques et que je m'intéresse à l'approche de la sexualité dans la fanfiction pour avoir un avis réfléchi sur le sujet, on dira. Je ne prétends pas cependant posséder la vérité universelle : ça reste mon avis, à un moment donné et les échanges avec les autres membres du jury m'ont d'ailleurs montré qu'on n'accorde pas forcément tous la même importance à tous les points (j'ai tendance à taper très fort sur tout ce que j'estime invraisemblable ou, au moins, insuffisamment expliqué, mais je suis beaucoup plus souple avec les erreurs de mise en page ou d'orthographe, par exemple, etc.).
Je ne donnerai pas ici les liens vers ces textes, par contre, même s'il ne sont pas difficiles du tout à retrouver, parce que mon souhait n'est absolument pas de pointer des écrits en particulier mais de permettre aux lecteurs le souhaitant de découvrir, ainsi, un certain nombre de notions que j'estime importantes dans l'écriture de textes sexualisés, comme la part accordée à l'exposition de la psychologie et l'évolution des personnages, comme la vraisemblance, comme le choix de focalisation ou de vocabulaire, etc., certains points revenant régulièrement dans les fictions que j'ai évaluées.
Voici donc neuf commentaires de one shots érotiques, publiés ici dans l'ordre dans lequel je les ai lus, dont les seules différences avec ceux que j'ai envoyés sont que j'ai coupé ici les deux premiers et le dernier paragraphe de chacun de ces commentaires, qui sont en fait des textes communs que j'avais écrits pour les introduire et les clore, et que j'ai coupé aussi les listes des fautes rencontrées, qui peuvent être rébarbatives et n'apportent pas grand-chose sur le fond du sujet. Là, on entre directement dans le vif du sujet et on y reste.
Remarques générales : la forme, le fond et le lemon en lui-même, avec toujours une petite conclusion.
Premier texte - Hét' - Duo
Sur le plan du style, j'ai trouvé ton texte très bien écrit : de jolies phrases, du vocabulaire… C'était très appréciable.
La présentation de ta fiction est agréable et propre.
Un petit défaut : l'insertion d'expressions trop familières dans un vocabulaire plus travaillé. Exemples : "c’est le bouquet", "Il y a moyen que".
Sur le plan de ton scénario, je l'ai trouvé bien géré, tes personnages et ton univers bien définis, leur psychologie expliquée…
J'ai cependant tiqué sur le moment où l'homme sort la bague. Je n'ai pas compris ce qu'elle faisait là à ce moment-là. Il l'avait glissée sous l'oreiller avant ? Pour quoi faire ? Dans tous les cas, il manque des informations à ce sujet. Ça m'a semblé être un choix de chute facile (tiens, une bague qui sort de nulle part), du coup.
J'ai tiqué également sur la fin très romantique : c'est clairement trop pour moi (la bague y compris) mais, ceci dit, je sais qu'il y a des amateurs du genre, alors ça reste un avis purement personnel.
D'une manière générale, je n'ai pas été vraiment sensible à ton sujet, toutefois : ce syndrome de Stockolm et cette histoire de femme enfermée avec cet homme qui, soudain, va lui révéler des choses qu'il aurait pu largement lui dire avant (du moins, c'est ce que j'ai pensé) m'a paru un peu cliché, ce qui fait qu'elle ne m'a captivée particulièrement, mais tu la gères bien, alors je n'ai pas de critique à faire à ce sujet. S'agissant là totalement de mes goûts personnels, je n'en ai donc pas tenu compte pour évaluer ta fiction et je ne t'en fais part qu'à titre informatif.
Pour ce qui est de ton lemon, il est très joliment écrit, avec du vocabulaire, de jolis choix de termes. ça se voit que tu as bossé, vraiment.
J'ai tiqué par contre sur le cliché/mythe du baiser qui met les personnages en apnée, et aussi sur certains qualificatifs dans ton lemon qui, s'ils sont jolis au niveau des expressions, ne conviennent pas à un point de vue à la première personne : c'est le personnage féminin qui raconte, alors quelle femme irait qualifier ses seins de "le relief de mes collines" ? Idem pour "la plaine du ventre et s’amuse d’un doigt malicieux à faire le tour du petit puits du nombril". Idem pour " ma forêt de jais" : c'est maladroit.
J'ai tiqué principalement sur le cliché de la première fois chez la femme durant lequel la douleur s'estompe trop rapidement pour laisser place au plaisir. Je trouve ça peu réaliste. Je sais qu'il arrive que des femmes puissent ne pas avoir de douleur la première fois, mais c'est très rare et qu'elles aient, d'abord, une vive douleur, et ensuite que ça passe aussi rapidement, là... Ceci dit, je ne prétends pas posséder la vérité universelle à ce sujet ni connaître absolument tous les cas de figure existant. Dans tous les cas, dans la mesure où tu décris quelque chose de, au mieux, particulièrement rare, j'aurais apprécié que tu en fasses mention à un moment donné, au minimum en le traduisant mieux que ça dans les pensées de l'héroïne (surprise de voir sa douleur s'estomper si rapidement, etc.).
Je me suis également perdue avec les positions des personnages. Ton "Doucement, il m’incite à placer sur le dos, ce que je fais" m'ayant fait tiquer parce que tes descriptions m'avaient laissé penser qu'ils étaient déjà face à face et je ne savais donc plus ce qu'il se passait.
Et j'ai également eu du mal avec ta description du "sursaut" des personnages. Pour moi, on sursaute lorsqu'on est surpris et je ne vois pas comment on peut faire sursauter quelqu'un plusieurs fois d'affilée, comme ça. Ça m'a donc dérangée, autant pour le personnage féminin qui se fait prendre plusieurs fois à la même surprise que pour le personnage masculin qui joue à la faire sursauter (du moins, c'est ce que j'ai compris) plusieurs fois dans le rapport, ce que j'ai trouvé peu intéressant à faire dans un rapport sexuel (j'ai donc trouvé, du coup, le comportement des personnages assez stupide, à ce moment-là). En bref : je n'y ai pas adhéré.
Enfin, la description de l'orgasme, avec sa métaphore sur les flocons et les feuilles dans le vent, m'a paru non seulement too much tout court, et clairement too much pour une première fois, mais j'ai également tiqué sur le cliché de l'orgasme vaginal dès la première fois.
En conclusion, j'ai trouvé ta fiction bonne, avec un style très agréable, notamment, mais comportant quelques maladresses tout de même et il est bien dommage que, je le suppose, tu n'aies pas pu bénéficier de l'aide d'un bêta-lecteur pour t'aider à trouver les petites fautes que tu n'as pas pu voir de toi-même.
Deuxième texte - Yaoi - Duo
Sur le plan du style, déjà, j'ai beaucoup apprécié le fait de lire un texte aussi travaillé. Ton style est bon, tu as fait un gros travail au niveau de l'écriture en lui-même, ça se voit. Pas de répétitions, des fautes que je compte sur les doigts d'une main tellement elles sont rares, des phrases bien construites,variées, du vocabulaire… Sur ce point-là, c'est vraiment très bien.
J'ai par contre eu de grosses difficultés de compréhension de qui fait quoi tout au long de ton texte. Tu as veillé, selon toute évidence, à éviter de répéter les prénoms, mais ça donne quelque chose où il devient parfois très difficile de comprendre de qui on parle, et j'ai dû sans cesse revenir en arrière sur ton texte pour essayer de comprendre qui faisait quoi, ou attendre d'avoir les explications plus loin, ce qui m'a énormément dérangée à la lecture :
- Exemple : l’immense blond : j'ai dû chercher pour voir de qui tu parlais. Comme personne d'autre n'était blond, j'en ai alors déduit que tu parlais de Kuro.
- Le paragraphe commençant par "Kuro aurait pu être un redoutable adversaire" et se finissant par "s’était entiché de ce manipulateur", en fait, si tu savais ce que j'ai pu chercher ! J'ai fini par comprendre que le protégé de Kuro était Kyo, qu'ils étaient amis depuis l'enfance et que Kyo était devenu entre temps son supérieur, puis que Nori était jaloux de leur relation… mais j'ai dû tout reprendre en m'interrogeant à chaque fois sur "de qui tu parlais" : non seulement les personnages sont mal identifiés mais, en plus, tu nous donnes des informations comme si on était censé les savoir déjà, genre "son protégé" (et va essayer de comprendre qui c'est), etc. Tu nous dis "par souci d'éloignement", on ne sait pas de qui, tu nous redis "du géant", il faut faire un effort pour faire le lien entre le fait que Kuro est grand et la qualification de "géant" que tu emploies là, etc. etc.
- Là encore : Se dégageant de lui, il lui indiqua de se retirer chez lui tandis qu’un garde ouvrait le portail puis le bouscula vivement pour se frayer un passage, sans formuler la moindre excuse, la moindre explication… Je ne sais pas à qui se reporte le "il", le "lui" et le "le". Une phrase, plus tard, permet de le déduire ensuite, mais ça force à revenir en arrière pour parvenir enfin à comprendre de qui tu parles.
Certains termes que tu as choisis aussi pour remplacer les prénoms sont maladroits, de plus. Exemple : "Le narcissique fut alors prit d’un malaise" : "Le narcissique" colle mal comme qualification à ce moment-là de l'histoire (le personnage n'est alors pas du tout narcissique) et ne rend pas le personnage sympathique, ce qui est gênant, déjà, à chaque fois que tu l'emploies, je trouve, mais particulièrement à ce moment-là où il aurait justement fallu qu'on puisse se laisser toucher par les personnages. Du moins, ça m'a dérangée.
J'ai eu également eu des difficultés liées à tes choix de terme dans le lemon pour comprendre ce qui se passait, à un moment donné, lorsque tu parles de "l’excroissance en son bas-ventre" : j'ai supposé que Nori le masturbait, jusque-là tout va bien. Mais tu parles ensuite du brun qui "décida d’affectionner une autre partie de son corps", j'ai donc cherché quelque chose d'autre que sa verge, puisqu'il le masturbait déjà. Tu parles ensuite de "zone sensible", j'en suis arrivée à supposer que c'était l'anus, puis tu dis que Nori prend "son membre en pleine bouche" -> raté, c'était donc bien sa verge. J'ai donc eu beaucoup de mal à comprendre de quoi tu parlais.
J'ai également eu un peu de mal avec les "ce" "ces" que tu utilises au début : tu nous parles comme si on savait déjà certaines choses qu'on ignore, en fait Ex : "sur ce même ton suave", " le beau brun songea à ce triste évènement", "Quelques années plus tôt, animés par cette haine qui séparait leurs familles", alors qu'on en n'a pas encore entendu parler.
Sur le plan de l'histoire,
Alors, très franchement, c'est là-dessus que ton histoire pêche.
D'une part, j'ai mis très longtemps à comprendre dans quel univers on était. Tes personnages aux couleurs de cheveux et d'yeux plus que particulières m'ont fait songer qu'on n'était peut-être pas dans un monde réaliste et l'usage des termes "Dirigeant" et "Second", Kyo étant le "Dirigeant" d'un peuple, m'ont laissé pensé à un moment donné, qu'on était peut-être dans un monde médiéval (peut-être à cause du nom Kyo me rappelant un manga se situant à cette époque, je ne sais pas) -> Faux : j'ai dû attendre le "démerde-toi", qui m'a fait tiquer, puis la mention du parapluie pour comprendre que ce n'était pas ça. Mais il manque clairement des informations sur ton monde en lui-même, son époque, les lieux, etc. : c'est resté beaucoup trop flou, d'une manière générale.
Ensuite, soit il manque des explications à de nombreux endroits soit il y a clairement des incohérences :
- Les deux hommes se détestent mais l'un est chef et l'autre "Second, garde du corps ou parfois porte-parole", rien que ça. Ce ne devrait pas être le chef qui nomme son second, son porte-parole ou son garde du corps ? Ce n'est pas rien, comme postes (au pluriel, pour tous ces postes autant importants). Le fait que ce soit quelqu'un que le Dirigeant déteste, issu d'une famille ennemie, l'ayant déjà blessé (mutilé) auparavant et en qui il n'a pas confiance qui se retrouve à avoir autant de postes aussi importants les uns que les autres me semble incohérent, ou alors il me manque des informations à ce sujet : comment quelqu'un considéré comme son "ennemi" peut-être le garde du corps d'une personne ? Comment peut-il être son porte-parole ? Comment peut-il être son second ? C'est grave, non ?
- Pourquoi Kyo peste-t-il contre "le travail trop parfait" de Nori ? Comment ça, le fait que quelque chose soit trop parfait l'énerve ? Et puis c'est quoi "trop parfait" ?
- J'ai aussi un petit souci de relations sociales : tous appellent le Dirigeant (avec un D majuscule) par son prénom ? Et le tutoient ? Et l'un d'eux boude parce qu'il ne veut pas qu'il le dépose chez lui alors qu'il est sur son chemin ? Et puis comment ça le déposer en chemin ? Le chef d'un peuple n'a pas son propre système de déplacement ? (cheval ou véhicule, suivant l'époque dans laquelle on est, ou chauffeur) Il est obligé de demander à ses sous-fifres de le déposer en chemin ?
- "Un individu qui a osé me défigurer ne prendrait pas soin de moi ensuite" : ramène au problème de la nomination de Nori aux postes-clefs qu'il occupe. Ce n'est pas rien d'être second, ni d'être garde du corps, ni d'être porte-parole : Nori ne peut pas occuper ces postes si Kyo pense qu'il ne fera rien pour "prendre soin de lui" : c'est illogique.
- "la pluie commençait à marteler son visage de porcelaine. Sa haute silhouette s’était figée sous le torrent qui se déversait sur lui, le trempant jusqu’aux os" : trop rapide, le passage du "commençait" à "trempé jusqu'aux os" : on passe de l'un à l'autre en quelques mots. Ou alors il manque des descriptions sur ce changement si brutal de météo.
- "Nori ne put réprimer l’envie d’y déposer un baiser, si bref fut-il" : ne put réprimer… Donc il le fait ? Nori embrasse le cou de Kyo devant Kuro et ni Kyo ni Kuro ne réagissent ? Et puis le coup de l'odeur de sa peau qui lui fait perdre la raison (rien que ça), c'est too much, pour moi.
- L'arrivée dans le bureau : je ne les ai pas vus marcher. Je les ai vu se chamailler, à trois. Pour moi ils étaient immobiles et pas encore partis. Puis soudain, le portail s'ouvre et ils sont devant le bureau de Kyo. Pas compris. Et on a zappé Kuro au passage. De plus, tu parles de "demeure" par rapport à Kyo. Je suppose donc que le bureau fait partie de sa maison, mais ce n'est généralement pas la pièce par laquelle on pénètre dans une maison. ça aussi, ça m'a fait me sentir perdue.
- "L’atmosphère était devenue lourde en tension et il lui aurait suffi de verrouiller cette simple porte d’entrée" : quelle porte d'entrée ? C'était une image pour sa raison, comme dit plus loin dans la phrase ? Je n'ai pas compris.
- "Sa main se tendit légèrement vers la poignée" : la poignée de quoi ? si c'est une porte, de quelle porte ?
- "L’arrière du crâne de Kyo se heurta une nouvelle fois contre le mur" : parce qu'il y a eu une première fois, avant ?
- "le brun le guida vers leur nid d’amour improvisé" : lequel ? C'est dit plus tard mais, à ce moment-là de l'histoire, l'indication manque.
- "Nori prit le temps d’enduire son membre d’une huile" : où l'a-t-il trouvée ? Il y a une bouteille d'huile dans un bureau rempli de papiers et pots de crayon, alors ?
J'ai également tiqué sur des descriptions de réaction que j'ai trouvé exagérées et, donc, peu réalistes :
- "Son cœur lui martelait douloureusement la poitrine au point qu’il plaqua sa main contre son torse pour tenter de l’apaiser en vain" : c'est cliché. En fait, d'une manière générale, j'ai eu l'impression que ta fiction était influencée par les yaoi qu'on lit en mangas où, il faut le reconnaître, le réalisme passe bien souvent à la trappe pour laisser la place à des clichés et des ressors scénaristiques où on se dit que l'auteur ne s'est pas trop embêté (j'aime bien le yaoi quand même, je précise : pas tous les yaoi, cependant). Pour autant, ce n'est pas parce que des clichés ou des incohérences existent dans les mangas que ce ne sont pas des points qui peuvent poser problème. Ça m'a donc dérangée.
-"Ses dents commencèrent à claquer légèrement songeant avec crainte à la suite des évènements" : trop fort, comme réaction. De plus, le "songeant avec crainte" se rapporte au sujet de la phrase, soit "les dents" (qui ne peuvent pas songer), ce qui est donc maladroit.
- "du Dirigeant qui tremblait de tous ses membres" : idem : c'est too much.
Ensuite, il y a un gros problème de réalisme dans le lemon. Je veux bien qu'un yaoi ne le soit pas forcément, mais il y a quand même des choses qui posent vraiment problème, pour moi :
- Déjà, le sperme, ça n'a pas du tout de goût sucré, donc ce n'est pas bon, sur ce point.
- Je me suis perdue également, à un moment donné, par rapport au fait que c'était la première fois pour Nori. Certes, vu leurs parcours respectifs, ça ne peut être que leur première fois à tous les deux, en tant que relation homosexuelle, du moins. Mais ce n'est indiqué à aucun moment, pour Nori, ni dans les faits, ni de par ses pensées ou réactions. Il manque clairement des détails sur ce que doit ressentir alors Nori à ce sujet, et je l'ai trouvé trop à l'aise (dénué de gêne, doutes, hésitations, questionnement intérieur, etc., allant coucher son supérieur sur la table pour le sucer sans sembler éprouver quoi que ce soit en prenant le sexe d'un autre homme dans sa bouche, ce qui ne me semble pourtant pas anodin pour quelqu'un n'ayant eu que des relations hétéro auparavant, etc.). Tu en parles ensuite, à un moment donné, dans une phrase, mais c'est trop tard et beaucoup trop léger. Il aurait fallu développer ce point comme tu l'as fait pour Kyo.
- Et surtout, il y a ça : la violence de la pénétration. Kyo se mord la lèvre inférieure afin d’éviter d’échapper un cri, puis il pleure, devient une carapace vide et dénuée d’âme tandis que Nori enchaîne de violents coups de rein en ignorant ses plaintes et lui tire les cheveux jusqu'à la racine alors qu'il saigne. Ouahou… L'un des personnages se retrouve donc avec une déchirure interne, rien que ça, et, alors qu'il devrait réagir humainement face à une telle douleur, surtout vu la violence de l'autre personnage, il fait le brave en ne disant rien et l'autre ne se rend absolument compte de rien. C'est totalement irréaliste et d'une violence, dans les faits, qui m'a énormément dérangée. De plus, après une pause où Nori finit tout de même par se retirer (ouf !), ils recommencent ensuite sans que Kyo n'ait plus mal, ce qui est totalement irréaliste : s'il saigne, c'est qu'il a une déchirure interne, il ne risque pas de ne plus avoir mal en quelques minutes seulement. Ce point précis m'a donc énormément posé problème.
- "Son amant sentit alors un liquide chaud s’écouler de son anus jusque sur la couverture de fortune" : ça ne s'écoule pas aussi vite, surtout si le membre de Nori est encore à l'intérieur de lui.
Enfin, ta fin arrive beaucoup trop vite : en deux lignes après la fin du lemon, et est trop rose d'un coup. Il manque clairement un développement du ressenti des deux personnages à ce moment-là. Tu nous lâches à peine la fin de ton lemon écrite, quasiment, alors qu'il y aurait eu besoin de développer encore les pensées ou au moins le ressenti des deux personnages par rapport à l'évènement important qui vient de leur arriver.
En conclusion, tu l'auras compris, ton texte a gagné beaucoup de points par rapport au travail que tu as fait sur le style, par rapport à ton vocabulaire, à la quasi absence de fautes et de répétitions, ce qui est vraiment très bien, mais c'est au niveau du fond que ça a posé problème.
Si je peux me permettre un conseil, tu gagnerais à te trouver une "primo-lectrice", si tu le peux, c'est à dire quelqu'un que tu connais et qui pourrait lire tes fictions en avant-première pour te dire "là, je ne comprends pas qui fait quoi/ce que font tes personnages/où on est", ce genre de chose, et également t'indiquer d'éventuelles incohérences que tu aurais pu ne pas remarquer avant de mettre ton texte en ligne. Encore une fois, si je peux me permettre cette remarque (et j'espère que tu ne le prendras pas mal), je pense aussi que tu gagnerais à essayer de te détacher un peu plus des clichés du yaoi qui, en plus de n'être pas réalistes, desservent ta fiction : ta scène d'amour aurait été bien plus belle sans cette violence dans l'acte, par exemple, et tu n'as pas besoin de dire que l'odeur d'un personnage fait perdre la raison à l'autre pour que leurs sentiments paraissent plus fort : tu peux très bien le faire comprendre à tes lecteurs autrement. Ça n'aurait pas non plus rendu ta fiction moins "sex" : ce qui fait qu'une fiction va être sex ou non est bien souvent l'adhésion que tu vas parvenir à créer de la part de tes lecteurs pour tes personnages : s'ils se laissent toucher par ce qu'ils vivent, qu'importe que la scène de sexe soit brutale ou douce : si cette brutalité ou cette douceur est logique, compte tenu de ce qu'il se passe entre tes personnages, ils adhéreront, et la scène pourra être ressentie comme "sex". Tu as des capacités sur le plan du style, alors ce serait dommage que tes fictions souffrent de ces problèmes de fond. Je t'encourage, dans tous les cas, à continuer et j'espère que ce commentaire ne te démoralisera pas : ce serait vraiment dommage. Quant à ta fiction, si tu le peux, je t'encourage également à la corriger en fonction des remarques que je t'ai faites (ou, du moins, de la plupart : tu n'es pas obligée d'être d'accord sur tout) : vu le travail que tu as fait, selon toute évidence, sur cette fiction, je suis sure que tu n'auras aucun mal à le faire et ta fiction y gagnera grandement en cohérence et, donc, en qualité, je pense. Du moins, il s'agit là de mon avis ^^.
Troisième texte - Hét - Duo
Rien à voir avec le contenu de la fiction, mais j'ai beaucoup apprécié l'avertissement avec la mention du préservatif en entête, même si le voir rédigé ainsi, avec le gras, le souligné et le rouge m'a troublée (il l'était déjà, lorsque tu l'as publiée, au début ? J'ai eu le doute lors de ma relecture, parce que ça m'a paru un peu agressif alors que je n'avais pas du tout eu cette impression la première fois).
La présentation de ta fiction est agréable et soignée.
Ton style est bon, voire très bon. Tu as beaucoup de vocabulaire, ton texte est travaillé, tes phrases variées. Sur ce point-là c'est très très bien.
Tu fais de jolies descriptions, notamment celles de tes deux personnages féminins.
On comprend bien où on est, dans quel univers, ton univers et ton époque sont maîtrisés, tu as pris le temps de te renseigner, le vécu et la psychologie de tes personnages sont bien décrits. C'est très appréciable également.
Si j'ai tiqué lors de ma lecture, ce ne sont que sur des points très occasionnels, je te les donne tout de même :
- Provocation. : je ne suis pas fan de ce mot tout seul à ce moment-là, mais bon.
- Fier de ce changement : j'ai tiqué sur le "fier". Tu voulais peut-être dire "rassuré par" ? Ou alors signifier que Don Carlos est fier parce qu'il pense que ce sont ses sermons qui ont conduit Don Juan à changer ? Dans ce deuxième cas, j'aurais apprécié que tu le précises plus clairement, à ce sujet, dans ta phrase, parce que ça m'a laissé un doute.
- Elle était pétrifiée. À l’ardent déplaisir de la bête trop longtemps abreuvé d’eau et affamé de chair qu’était Don Juan. Bouillant de colère de retrouver dans son pieu une chose soumise. Une rage débordante… Les points formant des "non phrases" (sans verbe, etc.) cassent un peu le rythme, je trouve. Ça fait commencer la phrase suivante par "à l'ardent déplaisir…", ce que j'ai considéré comme une intro de phrase… et il n'y a pas de fin, en fait. Pareil pour "bouillant de colère…". Je m'attendais à une virgule pour avoir la suite, et non. J'aurais donc préféré une virgule après pétrifiée et une après soumise, pour plus de fluidité dans la lecture.
- dans une couche : elle qui avait : pareil ici, une virgule aurait mieux convenu, je pense.
- Ce n’est que lorsque sa lune qu’elle croyait de miel, s’était transformée en une de fiel qu’elle comprît toute la laideur de son époux. : ils se sont donc mariés ? ça m'a donné l'impression d'avoir loupé une case. Il aurait donc peut-être fallu le dire avant, ou alors à l'intérieur de la phrase, comme "celui qui depuis était devenu…" "celui pour qui elle avait cédé à ses demandes de mariage"…
- Les numéros avec le lexique : c'est à la fois intéressant et pénible, à cause de tous ces allers-retours à faire pour lire ce qu'il y a derrière les numéros.
J'ai également eu du mal avec ton vocabulaire. Je n'en ai pas tenu compte pour juger ta fiction dans le cadre de ce concours, parce que je sais qu'il s'agit là d'un avis très personnel et je sais que d'autres ont des goûts radicalement différents des miens sur ce sujet, mais j'ai dû régulièrement soit aller lire les explications liées aux numéros, soit googleiser certains mots et, te donnant ici un avis de lectrice, je t'en parle tout de même. Je n'ai certainement pas un vocabulaire absolument extraordinaire ; j'en ai tout de même un peu, il me semble, mais il est clair que des mots comme "ithypalle" et "lovelace" ne font pas partie de mon vocabulaire. Je n'ai cependant pas de mal avec le fait de lire un texte où je peux découvrir quelques mots mais, là où ça m'a gênée, c'est d'une part que le sens de ces mots - particuliers, on sera d'accord à ce sujet - n'est pas forcément évident d'emblée dans le texte (je pense que tu aurais pu tourner tes phrases de manière à rendre la lecture plus fluide à ce sujet), d'autre part combiné à ce lexique qui, déjà, oblige à faire un certain nombre d'allers-retours en fin de page et, enfin et surtout, dans ce cadre de texte érotique : je considère que, pour qu'un tel récit soit "efficace", il ne faut pas que le lecteur sorte de sa lecture. Or, c'est clairement un des effets qu'a provoqué sur moi ce choix que tu as fait, je ne l'ai donc vraiment pas trouvé judicieux dans ce cadre d'écrit à but érotique. Si j'ai jugé très positivement la qualité de ton style, je ne suis donc pas parvenue, sur un plan personnel, à accrocher à ton lemon : je l'ai trouvé joli à lire mais "à distance", sans me retrouver happée par ce que j'ai lu.
Sur le plan du scénario : comme je te le disais plus haut : tu maîtrises tes personnages et ton univers. Tu maîtrises également ton scénario. Très bien là-dessus aussi. J'ai aussi beaucoup apprécié l'époque dans laquelle ta fiction était écrite.
Autre point positif, également : le fait que tu proposes, dans ta fiction, à tes lecteurs de se cultiver, autant par rapport à l'époque dans laquelle se situe ta fiction que par rapport aux moyens, alors, de contraception.
J'ai cependant eu deux soucis :
1) Je n'ai pas compris pourquoi tu nous as expliqué ce qu'il s'était passé avec la femme de Don Juan et sœur de Don Carlos. Pourquoi nous avoir raconté ça ? A un moment donné, j'ai pensé que la gitane serait une des amies de cette femme, qu'il y aurait vengeance ou je ne sais quoi. Je me suis vraiment attendue à voir un lien. La fin m'a donc laissé sur ma faim. Après coup, j'ai finalement pensé que tu avais voulu juste raconter l'histoire de Don Juan, permettre au lecteur de savoir mieux qui est ce personnage mais, dans la mesure où tu fais une fanfiction sur ce fandom, tu n'avais pas à te sentir obligée (si toutefois ça a été le cas) de raconter aux lecteurs ce qu'il se passe dans l'œuvre d'origine, d'une part : ils sont censés le savoir. Du moins, c'est ce que je pense. D'autre part, tu aurais pu passer plus rapidement sur ce passage de sa vie, sinon, parce que la manière dont tu insistes sur cette séquence m'a vraiment laissé entendre qu'elle s'avèrerait d'importance dans ce qui allait suivre, ce qui n'a finalement pas été le cas.
2) Je ne suis pas parvenue à éprouver de la sympathie pour tes personnages, ce qui est un gros problème. Tu décris un Don Juan tellement antipathique que j'ai énormément de mal à apprécier la lecture de ses aventures. Il aurait peut-être fallu l'"humaniser" un peu plus, à un moment donné. Mon intérêt a été plus vif, du coup, avec l'apparition du personnage de la gitane, me laissant espérer qu'elle sache soit venger la femme de Don Juan, si elle avait un lien avec elle, soit manipuler Don Juan pour le faire se retrouver dans la situation inverse de celle qu'il avait eu jusque-là avec les femmes, mais la gitane lui cède finalement bien vite, comme les autres, et le seul changement qu'elle a su lui imposer est tellement faible et dénué de répercussions sur ce que va être Don Juan à l'avenir (du moins, c'est ce que j'ai pensé), que ça m'a déçue. Il m'a donc manqué clairement le fait d'éprouver de l'empathie pour tes personnages. Ceci dit, c'est quelque chose que j'ai pris avec relativité, parce que, n'ayant pas vu la comédie musicale qui est le fandom dans lequel est écrite cette fanfiction, peut-être que, si j'avais connu ce fandom, je n'aurais pas eu ce problème. Pour ne pas que tu penses que je ne connais rien au fandom, je précise tout de même que, au-delà des connaissances communes qu'on a tous sur l'histoire de Don Juan, si je n'ai pas vu la comédie musicale, j'ai lu la pièce et je l'ai vue jouée une fois au théâtre, ainsi que dans le film de Weber, avec lui-même, Emmanuelle Beart et Penelope Cruz, notamment.
En conclusion, tu l'auras compris, j'ai trouvé de très grandes qualités à ta fiction, tant sur le plan du style que sur celui de ta gestion de ton univers, de tes personnages, de ton histoire, ainsi que, pour des points bonus, pour toute l'attention que tu as portée à la présentation, les recherches que tu as faites, la prévention que tu fais dans ton entête, etc. Par contre, elle ne m'a pas "plu", pour mon avis très personnel de lectrice. Sache cependant que, en tant que membre du jury pour ce concours, j'ai mis tout ce qui était de mes goûts personnels de côté pour évaluer ta fiction, , parce que je sais que d'autres pourront sans peine apprécier ton texte ^^.
Quatrième texte - Hét' - Threesome
La première chose que je peux dire, c'est que ce texte est très très bien écrit. Il y a beaucoup de vocabulaire, tout en gardant un style très fluide et agréable à la lecture. Les descriptions sont très bonnes. Si le vocabulaire utilisé est soutenu et certains mots suffisamment peu courants pour qu'on puisse ne pas forcément les connaître, ils sont suffisamment bien insérés dans le texte pour qu'on n'ait aucune difficulté à saisir leur sens. La lecture en reste donc très fluide et c'est très agréable. Sur ce point, je peux donc dire que j'ai beaucoup apprécié ma lecture.
Il n'y a, de plus, quasi aucune faute.
Une remarque par rapport au choix que tu as fait de parsemer ton texte de numéros renvoyant à un lexique : si c'est un procédé qui permet au lecteur, ici, de combler le manque d'information dont le lecteur pourrait souffrir s'il ne connaît pas le fandom, je l'ai bien compris, ça a cependant l'effet pervers de l'interrompre aussi dans sa lecture. Or, dans ce cadre précis de récit érotique, je n'ai pas trouvé ce choix bien judicieux. Je pense en effet que, pour qu'un texte érotique soit efficace, il faut que le lecteur puisse se laisser emporter par ce qu'il lit, immerger dans la scène, dans l'attente de ce qu'il va se passer ensuite, etc., et ces allers-retours en bas de la page provoquent hélas l'effet inverse. L'introduction de ta fiction, qui devrait faire monter le lecteur en tension quant à ce qu'il va se passer ensuite, je pense, en souffre donc. De plus, ce n'était pas utile, à mon avis : non seulement, ton histoire est compréhensible sans ce lexique, mais tu donnes des explications le plus souvent sur un fandom que, la fiction étant postée sur celui-ci, tu ne devrais pas avoir besoin d'expliquer. Certes, ce fandom étant peu connu dans le domaine de la fanfiction, je comprends que tu aies voulu le faire, mais alors, si tu y tenais vraiment, tu aurais pu le faire sans conduire le lecteur à interrompre ainsi sa lecture, par exemple en expliquant les personnages et les termes dont tu parles dans ton lexique soit en introduction de ton texte, soit à la fin. Du moins, il s'agit là de mon avis.
J'ai également tiqué sur tes répétitions de formule. Exemple : Chaque immixtion me procure un plaisir intense. Chaque immixtion me rapproche davantage de l’apothéose. Je ne comprends pas la raison de cette répétition : ce que tu cherches à montrer en répétant ta phrase ainsi. Pour essayer de l'expliquer un peu mieux, en faisant insister ton personnage principal, qui est le narrateur, sur ce mot, ça laisse sous-entendre qu'il a un "truc" pour le fait de des immixtions : que ça l'émoustille particulièrement. Le reste de tes phrases confirme en effet cette idée, mais ça m'a paru vraiment bizarre, alors je n'ai pas su s'il s'agissait de quelque chose de volontaire de ta part ou, ce que j'ai plus pensé, du coup, d'une figure de style que tu avais voulu faire mais qui, du coup, a cet effet pervers de donner à voir une obsession bizarre (à mon sens) du personnage pour cet acte ou ce mot. Pareil, plus loin, pour "la fille d'Ysandre" (à moins que, là encore, le fait que Sidonie soit la fille d'Ysandre soit particulièrement important pour le personnage) et pareil pour la série commençant de nouveau par "Mes immixtions".
Le mot "immixtion" est beaucoup répété, d'ailleurs. Pareil pour "subséquemment" : c'est un joli mot ; par contre, vu son caractère original, je n'ai pas pu louper le fait qu'il était répété plusieurs fois, alors qu'il en existe d'autres ayant le même sens. Il aurait donc été plus judicieux, à mon sens, de plus varier à ce sujet.
La présentation de ta fiction est impeccable, sinon, très agréable à la lecture.
Sur le plan de l'histoire en elle-même, tes personnages sont bien définis, en quelques traits. Je ne connais hélas pas le fandom et, malgré les renseignements que j'ai glanés ci et là, je ne peux pas rattraper la connaissance de quelqu'un ayant déjà lu la saga, mais ta fiction se lit impeccablement même sans ça.
On sent que tu maîtrises bien ton univers.
J'ai loupé un truc : le personnage principal bondit de son siège, donc se lève. Puis, plus tard, Sidonie lui fait signe de rester assis. Donc il s'est rassis à un moment mais il manque l'information à ce sujet.
Sur le lemon en lui-même, j'ai, comme dans le reste de ta fiction, trouvé ton style d'écriture toujours très bon. Tes personnages et l'évolution de ta scène sont bien maîtrisés. On comprend ce qu'il se passe, on comprend qui fait quoi, on a aucun mal à visualiser chacune des positions décrites, on comprend pourquoi les personnages agissent comme ci comme ça et tu es bien parvenue à entrer dans le genre érotique attendu pour ce concours.
Pour ce qui est de l'exploitation du thème de la première fois, si j'ai compris qu'il s'agissait de la première fois entre ces trois personnages, je pense que tu aurais pu mettre plus en valeur ce point, pour bien le rattacher au thème imposé, cependant.
J'ai vraiment tiqué sur la manière dont tu traites des sécrétions sexuelles féminines, sinon : je n'ai vraiment pas notion du tout du fait que celles de la femme soit si délicieuses. En conséquence, le goût que manifeste le personnage masculin à ce sujet et la manière dont il en parle m'a fait hausser un sourcil circonspect, et ce, tout le temps de ma lecture à ce sujet. Ceci dit, dans la mesure où il s'agit ici d'un texte écrit à la première personne du singulier et donc le personnage qui décrit, lui-même, l'attrait qu'il ressent à ce sujet, il s'agit de sa propre attirance/son propre goût/son propre fétichisme, même (c'est ce que j'ai pensé à ce sujet, du moins), par rapport à ça et je ne peux donc pas le considérer comme une erreur. Si le personnage masculin a un tel engouement à ce sujet et une telle manière d'en apprécier le goût, ben c'est comme ça. Je t'avertis donc simplement que j'ai tiqué fortement sur ce point, que j'ai trouvé non réaliste et qui ne m'a pas plu (j'aurais ressenti exactement la même chose pour un yaoi, ou si ça avait été le cas pour le sperme d'un personnage, au cas où il y ait un doute à ce sujet).
Ceci dit, ça ramène au problème que j'ai eu avec ta fiction, je pense : tu as choisi de faire un texte traitant quasi exclusivement du désir ressenti par ton personnage principal : l'attirance qu'il ressent pour les formes féminines de Sidonie, le goût qu'il a pour ses sécrétions féminines, l'envie qu'il a de la pénétrer, l'excitation qu'il ressent à pratiquer tel acte ou tel autre, etc. Ca occupe une part très importante de ta fiction et de ton lemon et est ce qui définit, en très grande partie, ton personnage principal : on n'a que peu d'éléments autres, autant sur le plan de ton histoire que sur le plan du caractère de ce personnage, que ce désir pour susciter l'intérêt du lecteur pour ce qui lui arrive, et ce seul désir n'a pas suffi à me toucher, d'autant plus que la manière dont tu en parles, parfois, ne m'a pas séduite. Je sais que c'est un PWP et que tu n'avais pas forcément à développer plus que ça ton scénario et tes personnages, mais l'intérêt que l'on peut avoir à lire une scène sexuelle découle beaucoup de l'intérêt que l'on a pour les personnages eux-mêmes, que ça passe par de la curiosité ou, même, une certaine empathie, et le choix que tu as fait de ne pas les développer plus que ça ne m'a donc pas permis d'apprécier réellement la lecture de leurs aventures sexuelles, si ce n'est d'apprécier la qualité de ta plume, bien sûr. Si je n'avais considéré que la qualité de ton texte sur le plan de l'écriture, d'ailleurs, je n'aurais rien eu à redire, parce qu'il faut avouer que c'est vraiment impeccable, dans ton style. Par contre, pour ce qui est de l'intérêt que m'a provoqué la lecture de ton texte, il est donc resté faible du fait de ce peu d'approfondissement de tes personnages. Ceci dit, j'ai pris ce point avec beaucoup de relativité parce que, n'ayant pas lu la saga, je n'ai pas la connaissance ou l'affection pour les personnages que les lecteurs de ce fandom doivent déjà avoir et, même si tu précises qu'ils sont possiblement OOC, si je les avais connus, j'aurais peut-être apprécié tout autrement leur vécu dans ta fanfiction.
Sinon, la remarque sur le marbre brun des murs m'a arrêtée. Il s'agit ici d'une narration à la première personne, c'est donc le personnage principal qui parle et, à ce moment-là de l'histoire, soit juste après une jouissance, je ne vois pas pourquoi il donne soudain cette précision, surtout tel que c'est dit dans ta phrase, comme si c'était un détail important à préciser.
Même remarque, ou presque, pour le "mes iris saphir" ou "fermant mes yeux bleu foncé" : dans une narration à la première personne, cette qualification est maladroite. On ne dit pas "je fermais mes yeux bleus", mais "je fermais les yeux". Même chose pour "ma tête couverte de tresses désordonnées" : on dit "j'appuie la tête". C'est le personnage qui raconte. A la rigueur, le personnage peut constater, à cet instant, qu'il sent que sa chevelure est désordonnée/que ses tresses ne sont plus en place, mais il aurait alors fallu le formuler autrement (ex : "ma tête dont je sens que les tresses sont…").
Pour finir, le hurlement de l'homme m'a aussi fait tiquer. Les hommes sont plutôt généralement dans la retenue, d'une manière générale. Il peut donc y en avoir qui sont plus ou moins expressifs vocalement, suivant les évènements : pas de soucis sur ce point, mais le "hurle" m'a tout de même paru un peu too much.
En conséquence, tu l'auras compris, en dépit d'une forme quasi impeccable sur le plan de l'écriture de ta fiction, je n'ai pas pu accrocher à ton lemon, la cause principale étant le fait que tu as axé ton récit principalement sur le désir ressenti par ton personnage principal qui, par la manière dont tu en parles, parfois, n'a pas su me toucher et un style de lemon qui, si je sais qu'il peut plaire à certains, m'a personnellement rappelé un peu le "hentai", dans ce rapport avec les fluides corporels, ce qui ne pouvait pas plaire à tous les lecteurs, et ça a été mon cas (je n'aime pas le hentai, notamment pour ce genre de choses, alors… ^^').
Sache cependant que, si je t'exprime ici mon ressenti de lectrice de manière à ce que tu puisses le savoir, en tant que membre du jury, par contre, j'ai mis tout ce qui était de mes goûts personnels de côté pour juger ta fiction pour ce concours, parce que je sais que d'autres pourront sans peine apprécier ton texte et le fait tu ais eu la première place à ce concours le montre bien ^^.
Suite dans le post suivant.