Suite de ce post. Cinquième texte - Yaoi - Threesome
La première remarque que je peux te faire, c'est que c'est bien écrit : un style fluide, agréable. Sur ce plan là, c'est très bien.
S'il m'est arrivé de tiquer, ce n'est que sur des points très occasionnels, que je te cite ici :
- Trois années de relation et à peine une de vie commune qu’ils papillonnaient (manque "déjà", non ?) à droite et à gauche.
- J'ai eu un peu de mal, aussi, dans le paragraphe commençant par " Il se souvient des premières infidélités" : tu changes assez souvent de temps, entre la narration au présent, et les passages au passé, et je m'y suis accrochée plusieurs fois. Peut-être aurait-il mieux valu revenir à la ligne lors de ces changements de temps, pour permettre au lecteur d'éviter ces accrocs, ou formuler les choses différemment. ça reste cependant très léger, alors c'est juste une remarque comme ça.
Pour ce qui est de ton scénario, très franchement, j'ai adoré !
Ton introduction est intrigante, on se demande ce qu'il se passe entre ces deux personnages, puis entre les trois, et tu es parvenue (je suppose que tu es une femme, donc je fais l'accord au féminin) à me captiver, et ce, durant toute la lecture de ta fiction, ce qui est un excellent point.
J'ai cependant tiqué sur quelques points, notamment au tout début, lorsque tu écris : "mais ses insultes meurent dans sa gorge quand il aperçoit l’adolescent qui lui fait un signe d’excuse en rejoignant une jeune fille. Il se surprend à regarder le couple s’éloigner" : on comprend plus tard pourquoi, mais, sur le coup, ça m'a donné l'impression d'information incomplète : pas seulement de "ah, j'aimerais savoir pourquoi ?", mais plus de "il manque quelque chose, là". Peut-être aurait-il fallu ajouter quelques mots, sans tout expliquer pour autant, juste pour éviter cette impression de manque d'informations. C'est cependant très très léger.
J'ai eu la même sensation, également, au moment où Justin dit "Toni", avec cette histoire d'ami d'enfance, où je me suis complètement perdue,. Je me suis demandé si Toni pouvait être un surnom de Matthias (pour dire), j'ai cherché à comprendre pourquoi tu parlais d'amitié alors que leur relation est une relation de couple… puis j'ai compris en lisant la suite, mais je suis vraiment passée par une phase d'incompréhension, avant. Je sais que tu l'as expliqué ensuite, mais cette phase de "mais qu'est-ce qu'elle raconte, je ne comprends rien" était dommage, ce que tu aurais pu éviter en gérant différemment la manière dont tu donnes progressivement les informations à ce moment-là, je pense.
J'ai également été dérangée par cette histoire d'appartement. ça me parait franchement bizarre, comme choix, d'aller prendre un appartement au loyer trop élevé uniquement parce que quelqu'un n'apprécie pas d'y venir. Surtout dans une relation de couple. Ou alors, je n'ai pas compris. A ce moment-là, s'il ne veut pas le voir, il ferait mieux de le lui dire, plutôt que de choisir un appartement qui limiterait ses envies de passer chez lui. Je n'y ai donc pas adhéré.
Pour ce qui est de ton lemon, là encore, j'ai adoré.
Même si tu parles du fait que Justin s'est occupé de leur trouver un partenaire "de confiance", j'ai cependant tout de même tiqué sur l'absence d'usage de préservatif, dans une telle situation. Je sais que ce n'est pas l'usage habituel, dans le milieu de la fanfiction/fiction originale, de faire du safe-sex, mais (bon, d'une part, je trouve ça dommage et je m'inquiète un peu pour ces petits jeunes qui lisent sans cesse une vision idéalisée du sexe où on ne se protège pas) et là, dans ce cadre de pratiques sexuelles autant risquées, ça m'a gênée, d'autant plus que, vu les pratiques des différents personnages, j'imagine que ça ne doit pas les déranger d'en mettre en d'autres temps.
Une remarque de vocabulaire : "cette fente" : pas bien la forme d'un anus. Ce terme se rapporte plus à l'anatomie féminine, il me semble.
J'ai également eu un peu de mal à comprendre pourquoi Justin gémissait en cœur avec Toni lors de la pénétration, ou lorsque Matthias est sur le point de le pénétrer, surtout avec la "litanie d’onomatopées" dont tu parles, qui me semble, du coup, exagérée. Ou alors, c'est lié (je suppose) à la fellation que Toni lui fait, et il aurait alors fallu le préciser : dire ce que Toni lui fait exactement, par exemple, en sentant Matthias sur le point de pénétrer, ou du moins les raisons exactes de ces gémissements.
Le plus gros problème que j'ai rencontré dans ton lemon a été celui de la position que tu décris au tout début. Ta première description m'a fait comprendre que Justin et Tony faisaient un 69. Jusque-là, tout va bien. Puis j'ai tiqué sur la position de Matthias à genoux devant le lit, lors de la pénétration, parce que ça me semblait un peu bas (ou alors le lit est très bas et j'aurais aimé que tu le précises), mais tu parles ensuite de griffure sur les omoplates, que voit Matthias, donc Tony est alors allongé sur le ventre (du moins, je ne vois pas comment ce serait possible autrement). Mais la suite m'a fait comprendre, plus tard, qu'ils étaient bien en 69, en fait.
Pareil pour le moment où Justin se caresse : il se soutient d'une main à la tête de lit… derrière lui, alors ? Parce qu'il est toujours face à Matthieu qui est agenouillé devant le lit. Il s'est donc redressé, je suppose (il aurait alors fallu le dire). Et puis non : la distance serait trop longue entre le pied du lit, avec Matthieu agenouillé devant, et la tête de lit (ou alors, Toni a un buste très très long !), alors ils sont peut-être plutôt allongés en travers du lit et la tête de lit est à côté d'eux ? J'ai, de plus, pensé que le brun avait alors cessé de le sucer, avant de me rendre compte que ce n'était pas le cas. Idem pour le "posant sa joue sur la cuisse" : il aurait été mieux de dire "appuyant" la joue, plutôt, parce que, si Justin s'est redressé ou, même, s'il est encore à quatre pattes, sa cuisse doit être verticale, je ne vois pas comment il pourrait la poser dessus. Enfin, le sperme de "son amant" m'a fait me perdre de nouveau, ne sachant s'il s'agissait, alors, de Justin (parce que c'est lui son amant mais, techniquement, Toni l'est alors également, et ça posait encore un problème de position compte tenu de la gravité : s'il est à quatre pattes ou redressé, ça ne peut pas gicler sur son bas-ventre), ou s'il s'agissait du brun dont je n'avais pas vu venir la jouissance, ainsi, en simultané avec Justin. Et, en effet, ce n'était pas Toni. Bref, j'ai donc eu beaucoup de mal à visualiser ce qu'il se passait exactement dans cette scène.
Un point très important sur lequel je me dois d'insister, c'est que tu es parvenue, malgré les défauts que je cite ici - qui ne sont toutefois présents que dans le tout début de ton lemon -, à vraiment capter mon attention, à me faire m'interroger sur tes personnages, sur leur relation, sur qui était ce fameux ami, sur comment ils allaient se sortir de cette situation… Et, pour ce qui est de ton lemon, cet intérêt que tu as fait naître pour tes personnages a énormément joué dans l'intérêt que j'ai trouvé à ta scène. En conséquence, j'ai trouvé ta fiction très intéressante, autant dans ton "histoire", d'une manière générale, que dans la scène de sexe en elle-même qui m'a beaucoup plu, du coup. Ce n'était pas seulement du sexe, c'était du sexe à la fois décrit d'une manière très plaisante sur le plan érotique et à la fois qui était là pour montrer les relations entre les personnages et leur évolution : tu es parvenue à faire entrer une réelle intrigue dans ton lemon, ce qui le rend particulièrement intéressant et appréciable, en conséquence.
J'ai énormément apprécié la relation que tu décris entre tes trois personnages et, plus particulièrement, entre Tony et Matthias : le désir, latent depuis des années, le jeu auquel ils s'adonnent tous trois et ce que ça crée entre eux. Ça m'a vraiment rendue curieuse de voir ce qu'il allait se passer entre eux, et entre eux deux en particulier. Puis tu es revenue plus tard sur la relation entre Matthias et Justin, me faisant à nouveau m'interroger sur ce que pouvait ressentir ce dernier, et craquer pour l'amour que tu montres alors… C'était très réussi.
Tu décris, de plus, vraiment bien le plaisir et les sensations de tes personnages, ainsi que leur ressenti, leurs pensées, leur psychologie du moment. J'ai beaucoup aimé lire ce Matthias perdu, plein de désir, plein de contradictions, parfois dans la maîtrise, parfois débordé par ses sensations et ne pouvant plus poursuivre ce qu'il faisait. C'était vraiment très appréciable.
Sinon, la comparaison que fait Matthias avec l'aérobic, lors de la position qui lui fait penser à ça, et la mention d'inconfort que tu fais m'ont étonnée : ça ne me semble pas être une position si extraordinaire ou inconfortable, surtout pour quelqu'un comme Matthias que tu décris comme ayant une grande expérience sexuelle et ayant eu de nombreux partenaires. Mais bon, c'est une remarque comme ça, parce que pourquoi pas, après tout ? ça peut l'amuser un instant, en effet, et il arrive d'avoir des pensées un peu saugrenues, comme ça, lors des rapports sexuels.
La première scène du réveil est belle, lorsque tu mets l'accent sur l'amour entre Matthias et Justin et que tu nous fais languir le baiser entre Matthias et Tony. C'était très réussi à ce sujet.
J'ai beaucoup aimé cette phrase, d'ailleurs, qui résume tout : " Justin et lui ne partagent pas un amant occasionnel, c’est lui qui se partage entre son amant et son meilleur ami."
- preuve que la couleur est naturelle - : cet aparté est inutile. Le texte étant écrit du point de vue de Matthias, j'imagine qu'il ne se pose plus ce genre de questions depuis longtemps ou, du moins, je ne vois pas pourquoi il y penserait à ce moment. Il n'a donc pas à faire cette remarque à cet instant, d'autant plus qu'elle n'apporte rien.
J'ai aussi énormément apprécié la variété des positions des personnages, que tu as très bien géré dans une vision réaliste des rapports entre hommes et non cliché du seme et du uke qu'on rencontre généralement dans le yaoi. C'était très rafraîchissant et très agréable.
A part ça, ce sont des surhommes !!! (que d'orgasmes sans presque aucun repos entre temps !), mais - chose que j'estime très importante dans un tel cas - tu en parles à chaque fois en marquant le fait qu'il s'agit là de quelque chose d'exceptionnel, alors ça passe (et le rendu est appréciable). Un ménagement d'un temps de latence légèrement plus long aurait été encore mieux, je pense, mais ça passe bien quand même.
Pour ce qui est de ta fin, j'ai adoré la dernière discussion, enfin, où tu nous donnes toutes les explications que l'on attendait, d'autant plus que tout le reste de ton texte m'avait vraiment donné envie de savoir ce qu'il se passerait.
J'ai adoré la blague sur la fellation.
Mon âme de romantique m'a fait adorer le choix de vie, de couple, que tu leur as fait faire.
J'ai trouvé le choix que tu as fait de le leur faire pratiquer cette dernière fellation, pour qu'ils ne restent pas avec des regrets, très bon, mais j'ai cependant pensé que, à ce point-là de l'histoire, tu aurais pu te passer de la décrire ainsi en détails : on était passé à autre chose que cette scène de sexe et ce n'était donc plus utile. Pareil pour la dernière scène de sexe, même si, là, tu es moins rentrée dans les détails.
Et la fin romantique m'a autant satisfaite que laissé la sensation que tu aurais pu t'arrêter un tout petit peu avant : on aurait deviné l'emménagement ensemble, ça aurait fait moins "super happy end", même si ce n'est pas bien grave.
En résumé, je pense que tu l'auras compris, si j'ai constaté des maladresses dans ta fiction - la plus importante étant le flou quant aux positions au tout début de ta scène de sexe -, je l'ai pourtant adorée, parce que je l'ai trouvée vraiment intéressante dans les rapports et interactions que tu décris entre tes personnages et, en conséquence, dans les détails de ta scène de sexe et l'usage que tu en fais pour nous faire découvrir leurs rapports et les faire ainsi évoluer. C'est tout à fait ce que j'attends d'un threesome et, d'une manière plus générale, d'un one-shot érotique et je trouve que tu as écrit là à la fois un très bon threesome et un très bon OS érotique.
C'est vraiment dommage que tu n'aies pas pu bénéficier (je suppose) d'un avis de primo-lecteur qui t'aurait fait remarquer ces quelques maladresses (que j'espère que tu corrigeras, d'ailleurs).
Sixième texte - Yaoi - Duo
Pour commencer, ta fiction a bien respecté le thème de la première fois, j'ai trouvé : tu as bien mis en valeur le fait que c'était la première fois pour les personnages qu'ils avaient des relations sexuelles dans de telles conditions (extérieur, avec le risque que d'autres les voient…).
Tu as, par ailleurs, une écriture qui, malgré un certain nombre de maladresses, est douce et tu as mis l'accent sur l'amour que se portent tes personnages.
J'ai eu cependant beaucoup de mal à entrer dans ta fiction. C'est un peu difficile d'expliquer pourquoi… En fait, je pense que ça tient au développement de ta fiction. Ce n'est pas évident de susciter l'intérêt du lecteur. C'est pourtant très important et ça l'est tout autant dans une fiction érotique : qu'est-ce qui va faire que le lecteur va avoir envie de lire les aventures sexuelles de tes personnages ? Je pense que, pour qu'une fiction érotique ait de l'intérêt, il faut qu'elle montre, certes, un acte sexuel, mais aussi quelque chose d'autre que les simples gestes des personnages, d'une part, et d'autre part, une évolution d'une façon ou une autre : que quelque chose change, à un moment donné dans la fiction, que ce soit au niveau des pensées d'un ou des personnages, de son ou leur ressenti, d'un fait précis… Là, tu mets en scène des personnages qui sont déjà en couple depuis longtemps, à ce que j'ai compris. Et ils couchent ensemble dehors. Même si tes personnages font l'amour dans un lieu singulier, le sexe habituel d'un couple déjà formé depuis longue date ne suscite généralement que peu l'intérêt des lecteurs s'il n'est pas là pour montrer, aussi, autre chose et c'est cet "autre chose" qui manque ici à ta fiction. Je n'ai pas compris, de plus, pourquoi Naruto demandait à Sasuke de le rejoindre à cet endroit à cette heure : tu nous fais nous poser la question en introduction de ta fiction… puis tu l'oublies : quand Sasuke arrive, Naruto lui dit "tu es libre demain ?" (ce qu'il aurait pu lui dire au téléphone, donc ça ne répond pas à cette question). On ne sait donc pas. Au total, tu t'es beaucoup appliquée à décrire les différents évènements de la scène de sexe de tes personnages, comment ils s'embrassent, comment ils se caressent, comment ils s'excitent l'un l'autre, comment l'un pratique une fellation sur l'autre, comment ils mettent le préservatif (bon point, là-dessus : j'ai apprécié), comment ils se pénètrent… Mais on n'a pas eu le temps de s'intéresser vraiment à tes personnages et il manque clairement des développements. En quoi lire tous ces détails est-il intéressant ? Qu'est-ce que ça apporte aux personnages de vivre une telle expérience ? En quoi cette situation est particulière pour eux (mis à part le fait qu'ils le fassent dehors : oui, mais encore ?) ? En quoi cela va-t-il leur apporter quelque chose à l'avenir ou influer sur leur relation ?... Tu aurais pu, de plus, insister sur la crainte que quelqu'un arrive ou je ne sais quoi d'autre qui aurait donné plus de relief à ta scène. Là, il manque clairement quelque chose faisant qu'on puisse s'intéresser réellement à leurs aventures sexuelles. Du moins, c'est ce que j'ai ressenti.
Parfois, tu utilises un joli vocabulaire, comme lorsque tu parles de la lune gibbeuse, ou dans tes constructions de phrase qui peuvent être jolies, parfois tu utilises un vocabulaire trop familier, à côté, comme lorsque tu dis que Naruto "était plus balèze que lui".
Il y a également des maladresses dans le lemon en lui-même, principalement des maladresses de vocabulaire : j'ai vraiment l'habitude de lire des fanfictions érotiques, notamment des scènes de sexe entre ces deux personnages, et j'ai donc tiqué sur quelques clichés d'écriture, notamment certaines expressions toutes faites, comme "prison de tissu", "baiser papillon" (qui revient souvent, d'ailleurs) "Le premier doigt passait comme une lettre à la poste" : pas que ce soit une erreur, mais il s'agit d'expressions tellement lues et relues que l'effet en devient négatif, du moins pour moi. Mais effectivement, si tu n'as pas l'habitude de ce genre de fictions, tu ne pouvais pas le savoir.
Certains choix de mots, de ta part, m'ont également fait tiquer comme, par exemple, "le scalpe" pour désigner le cuir chevelu ou la tête de Naruto, "ce petit trou d’où sortait urine et sperme" (on dit "méat", sinon, parce que l'expression que tu as employée n'est pas bien terrible, je trouve), ou, plus gênant à mon goût : "lâcher son jus".
Pas que ce soit spécifique à ton lemon, mais le "usuratonkachi", dans un UA totalement éloigné du fandom d'origine, m'a également fait tiquer : je n'ai pas compris pourquoi Sasuke parlait japonais, soudain.
Sur le plan des actes, enfin, je n'ai pas compris dans quelle position étaient Naruto et Sasuke lors de la pénétration. Où sont les marches ? Naruto se tourne vers la gauche : la gauche de quoi ? Plus tard tu parles de planches : celles qui sont au-dessus d'eux ? Sasuke les atteint ? Tu dis que Naruto embrasse les tétons de Sasuke pendant qu'il le pénètre, j'ai eu du mal à visualiser comment il faisait ça, etc. J'ai aussi tiqué sur le lubrifiant bleu. Généralement, pour minimiser les risques d'allergie, les fabricants évitaient d'y ajouter des produits inutiles, donc ici du colorant. Enfin, je ne prétends pas avoir déjà vu tous les lubrifiants existants de la planète mais je n'en ai jamais vu et disons que, si ça existe, j'en serai très étonnée, du moins. Le "quelque chose d’une texture différente des parois intimes de son brun" m'a également arrêtée. J'ai supposé que tu voulais dire la prostate, mais je ne vois pas pourquoi la texture de la muqueuse rectale que touche alors Naruto serait différente à cet endroit-là : la prostate est un petit organe qui est situé de l'autre côté de la paroi. Enfin, Naruto qui pénètre Sasuke de trois doigts pour sa première fois et veut en ajouter un quatrième, j'ai trouvé ça excessif.
Sinon, je tiens quand même à dire que j'ai beaucoup apprécié le fait que tu aies fait du safe-sex (même si, s'ils sont en couple depuis longtemps et fidèles, ils auraient aussi pu ne pas utiliser de préservatif), que tu aies fait un lemon doux, plein d'amour et de tendresse… Tout ça, c'était vraiment très bien.
En conclusion, il est bien dommage que tu n'aies pas pu te faire aider par un bêta-lecteur, pour t'aider à trouver et à identifier les fautes de tes fictions. Et sinon, il s'agit là de ton premier lemon, d'après ce que j'ai compris dans ta note d'auteur, et donc, forcément, il ne pouvait que comporter certaines maladresses. Et tu t'en es tout de même pas mal sortie, du coup : les points qui m'ont fait tiquer à ce sujet sont des maladresses de débutant dans ce domaine qu'on est nombreux à avoir déjà faites. Tu amélioreras naturellement ton écriture de ce genre de scène en en continuant à en écrire et j'espère que tu ne te laisseras pas trop toucher par ce commentaire de ma part, mais que tu le prendras pour ce qu'il est : un commentaire concernant une première fiction érotique, donc comportant un certain nombre de maladresses, tout simplement ^^.
Septième texte - Hét' - Duo, avec quelques passages de multi partenariat observés
Pour commencer, je dois dire que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ta fiction.
J'ai énormément aimé ton style, déjà : frais, pimpant comme ton personnage, avec du vocabulaire, de jolis mots et de jolies tournures de phrase et, en même temps, un ton léger et sympathique. Tes descriptions sont, de plus, bonnes et tu emploies régulièrement, parfois de manière humoristique, parfois dans un registre plus sensuel, des images que j'ai beaucoup appréciées.
Dans la catégorie "je chipote", c'est léger… léger léger léger mais, lorsque je me trouve devant un très bon texte, j'ai tendance à chipoter donc, là, je chipote :
Tu commences ta fiction avec une scène : Mathias qui s'adresse à ses collègues, puis tu pars sur son vécu, puis… il n'y a pas de fin de cette première scène. On se retrouve donc devant "Un soir où…" (ce qui commence donc une nouvelle scène), alors que je m'attendais à ce que tu reviennes à un moment donné sur ce qu'il se passe, alors, dans ce fameux bureau, avec ces collègues, Mathias et Cybil. J'aurais donc préféré que tu closes cette scène d'une manière ou d'une autre avant d'embrayer tel que tu l'as fait sur une autre scène derrière.
Je ne suis pas fan non plus des moments où tu ne fais plus de phrases complètes pour nous donner seulement des mots ou des "non phrases". Exemples : "Voyeurisme troublant.", "Cybil. Avocate réputée, toute nouvelle associée.", "Vingt-trois heures, le samedi suivant…" ou, plus gênant, "Au moment où ils se croisèrent :". Les fois où tu uses de ce procédé pour répéter quelque chose que tu viens de dire ou que tu dis dans la phrase suivante ne m'ont pas convaincue non plus. Exemple : "Sidération. Cybil restait sidérée". Cependant, lorsque tu t'en sers pour créer de l'humour, j'ai trouvé que ça marchait super bien. Exemple : "Mauvaise foi quand tu nous tiens…" ou "Intense jubilation. Erection qui redouble !". Donc c'est relatif : il y a des fois où j'ai trouvé que c'était bien venu. D'autres non.
Ça, là, sinon : "- …" : ce n'est pas bien terrible, je trouve. Tu as largement les capacités pour faire comprendre par tes mots que ton personnage ne répond pas, et non pas par ces petits points qui suivent ton tiret.
Pareil pour ça : "- Mmmh, lâcha-t-il malgré lui" : là aussi, tu as largement les capacités de faire savoir que le personnage gémit (je suppose), sans avoir recours à une onomatopée. Du moins, je trouve personnellement qu'un "Paul rit." sera toujours meilleur qu'un "- Ha ha ha ! fit Paul. " et c'est valable aussi pour les gémissements. Une description à ce sujet aurait été donc d'un meilleur effet, je pense.
Sur le plan du scénario, je me suis vraiment amusée à lire ta fiction.
Tu as su piquer ma curiosité, avec tes personnages. J'ai surtout énormément apprécié tout l'humour dont tu as parsemé ton histoire, avec ce récit de ce personnage de Mathias dont on suit les pensées, se mourant de désir pour sa collègue, se cherchant des excuses, puis ne pouvant s'empêcher d'être horriblement curieux à son sujet… Tu nous le rends très aisément sympathique et j'ai vraiment adoré tout l'humour avec lequel tu nous relates ses mésaventures, d'abord, et le fait que cet humour persiste jusque dans ses aventures, dans son comportement de jeune coq qui fait sourire plus que Cybil : j'ai également lu toute ta fiction le sourire aux lèvres. Cette légèreté que tu emploies dans ta narration, ainsi que cet humour sont donc vraiment quelque chose que j'ai adoré.
Tes personnages sont, de plus, bien maîtrisés. On se prend très facilement d'affection pour eux et on se laisse porter par ta fiction. Tu parviens même à nous rendre Cybil sympathique, chose qui n'était pas évidente au début vu la description que tu nous fais d'elle. J'ai beaucoup apprécié le portrait que tu nous dresses d'elle ensuite, dès le moment où tu nous donnes accès à ses pensées et où on la voit donc se moquer d'elle-même. L'amusement avec lequel elle considère les réactions de Mathias, la façon narquoise dont elle se comporte avec lui, dont elle se moque parfois de lui et la tendresse qu'on sent pourtant de sa part pour ce "jeune coq" rendent leur relation très agréable. Tu as bien exploité, de plus, leur différence d'âge.
J'ai trouvé très sympathique, également, l'idée du masque vénitien, parce que ça permet de faire naître une interrogation : Cybil se fera-t-elle avoir en ne reconnaissant pas Mathias ? puis aura-t-elle un doute ? Se trahira-t-il d'une manière ou d'une autre ? Puis… il l'enlève et il manque alors la réaction de Cybil. On ne saura pas, d'ailleurs : l'avait-elle reconnu avant, a-t-elle été surprise de le découvrir ici ? A-t-elle compris ce qu'il faisait là ou se l'est-elle demandé ? Il manque des informations à ce sujet et, d'ailleurs, ça aurait été bien que tu répondes à certaines de ces questions à la fin de ton one-shot qui est bien trop abrupte, mais j'y reviendrai plus tard.
Le moment où tu dis que la femme plonge la main dans la réserve de préservatifs manque d'une petite précision également : tu ne nous l'as pas décrite (cette réserve) encore, à cet endroit-là, il aurait donc fallu le préciser soit avant, soit directement dans ta phrase (du genre : "qui se trouvait alors…" ou alors ne pas dire "la réserve", ce qui induit le fait qu'on soit déjà au courant, ce qui n'est pas le cas, mais "une réserve proche" par exemple).
Sur le plan du lemon en lui-même, j'ai apprécié, là aussi, ton style et les images à la fois jolies et amusantes dans tout le vocabulaire conquérant ou totalement épris (pour Mathias envers Cybil) que tu y mets : il y a un aspect drôle qui reste présent jusque dans ton lemon. J'ai d'ailleurs constaté en te lisant que certaines descriptions que j'avais jugées excessives dans d'autres lemons, comme la manière dont Mathias se pâme pour chaque parcelle du corps de Cybil, jusque pour son odeur ou autres, passe ici très bien dans ton lemon parce qu'il y a, au fond, toujours cet humour avec lequel tu nous raconte à quel point il est obsédé par elle, qui fait que ça passe.
J'ai aussi beaucoup apprécié le fait que tu te sois permis de sortir des schémas habituels, tant lors du geste que tu fais faire à Cybil sur Mathias lors de la fellation (que j'ai trouvé très bien, d'ailleurs : tu as su traiter avec beaucoup de simplicité un acte pourtant tabou pour les hommes hétérosexuels, ce que j'ai trouvé très réussi), que lors de la position que tu la fais prendre lorsqu'elle le chevauche, par exemple : ça change de ce qu'on lit le plus souvent dans les lemons et convient bien à l'aspect coquin de ta situation.
J'ai aussi beaucoup apprécié la mention que tu as faite du préservatif.
J'ai eu un peu de mal avec les passages assez agressifs de ton lemon, par contre, comme la manière dont tu décris la première fellation, avec ta mention des violents coups de reins de Mathias ou des haut-le-cœur ressentis pas Sybil, idem pour le début de la sodomie : c'est trop agressif pour moi, je n'ai donc pas aimé. Cependant, tu le justifies dans les pensées de Mathias et tu ne t'attardes pas dessus trop longuement non plus, alors… puis, bon, dans la mesure où il ne s'agit ici que d'une question de goûts personnels, je ne peux pas te le reprocher.
Sinon, et c'est un point qui m'a fortement gênée : pourquoi une fin si brusque juste après ton lemon ? Ta fin m'a très franchement donné le sentiment d'être expédiée. La dernière jouissance est passée et, quoi ?, une ligne après c'est fini ? N'ont-ils rien à se dire à ce moment-là (ou après) par rapport à la situation dans laquelle ils se sont trouvés ? Par rapport au double visage que montre Cybil ? Par rapport à leur vie future au travail ? Par rapport à ces soirées libertines dans lesquelles ils vont peut-être revenir ou peut-être pas ? Par rapport à tout ce qui faisait leur relation précédente ? Tu nous laisses vraiment tomber, avec juste une petite phrase, à ce moment-là, et c'est très dommage.
Ceci dit, c'était déjà quelque chose qui m'avait dérangée sur la fin de ta fiction : le fait que tu ne t'attardes pas plus sur ce qu'il se passe dans la tête de tes personnages. Certes, tu le fais, mais les descriptions de leurs gestes occupent une place très importante, particulièrement sur la deuxième partie de ton lemon (ou alors c'est peut-être l'impression que j'ai eue parce que j'aurais vraiment aimé y lire aussi autre chose), s'étalant encore sur de longs paragraphes alors que tu m'avais donné, de par ton scénario, envie de voir ce qu'il se passait aussi entre eux au-delà de ces gestes sexuels ou, plutôt, ce que ce vécu sexuel créait entre eux d'autre que cette unique excitation et ce plaisir. Et j'ai clairement eu l'impression, au fur et à mesure de la lecture de ton lemon, que l'aspect scénario/évolution des personnages, tant sur le plan psychologique que sentimental et relationnel, était alors un peu passé à la trappe au profit d'une jolie prose en matière de descriptions sexuelles, comme si tu avais jugé plus important d'agencer de jolis mots que de développer ce qu'il se passait psychologiquement entre tes personnages (c'est ce que j'ai ressenti, du moins). La balance entre les deux n'a donc plus été bonne, pour moi, et, au lieu de continuer à suivre avec intérêt ce qu'il se passait alors entre eux, j'ai ressenti clairement l'envie d'accélérer sur ces paragraphes de descriptions d'actes pour chercher cet autre registre, plus psychologique - indispensable à mon avis pour faire un bon lemon : les deux sont nécessaires - que je n'ai que peu trouvé, alors, dans ton lemon et dont j'ai eu la sensation d'être carrément privée lors de la soudaine fin de ta fiction.
En conclusion, malgré une approche que j'ai trouvée dommage par rapport à la balance description des actes et attention portée au fait de faire de jolies phrases / ressenti psychologique, sentimental et relationnel entre les personnages dans ton lemon, j'ai tout de même adoré le ton et l'humour de ta fiction, ainsi que son style et la manière dont tu rends tes personnages sympathiques.
Huitième texte - Hét'/yaoi/yuri, mais surtout hét', en fait - Duo
Sur le plan de l'écriture, d'une manière générale, ta fiction est bien écrite. Ton écriture est douce et fluide. Ça se lit bien. Il n'y a que peu de fautes. Il y a même du vocabulaire, parfois de l'humour…
Sur ce plan-là, c'est bien.
J'ai tout de même tiqué sur certains points. Je te les livre ici :
- La rosette, pour qualifier Sakura : ça me fait penser au saucisson (encore, ce serait de l'humour, mais là…). Pareil pour "la rose" : ça me parait être une qualification bizarre pour parler de quelqu'un : je n'irai pas dire de quelqu'un que je connais ayant les cheveux teints en rouge, par exemple : "la rouge" ou "le rouge", alors, forcément, "la rose", pour Sakura, je trouve ça maladroit. Pareil pour l'Haruno : encore, "Haruno" serait un clan, comme pour le cas des Uzumaki ou des Uchiha, ça pourrait passer, mais je n'ai pas notion du fait qu'il y ait un clan Haruno, dans le village, dont ça me dérange que tu l'appelles comme ça (on ne dit pas "Le Martin" pour parler de quelqu'un dont le nom de famille est Martin). De plus, en japonais, le "h" est aspiré, il faut donc dire "la Haruno" (comme le Hokage et non pas l'Hokage, etc. Tu le fais bien pour "la Hyuga", par contre). Je suppose, bien évidemment, que tu as voulu éviter les répétitions du prénom mais, dans ce genre de cas, il vaut mieux répéter un prénom que de donner des appellations pas terrible, je trouve.
- anbus : on dit "ANBU" (en majuscule) : c'est un acronyme et donc ça ne s'accorde pas.
- Les mots en japonais, comme "bakas" : maladroit également. Alors, je sais que c'est quelque chose qui se discute, parce que certains lecteurs aiment bien et, moi-même, ce n'est pas quelque chose que je rejette absolument : si c'est utilisé dans un texte humoristique, pas de problème, par exemple, mais sinon… Enfin bon, d'une manière générale, ça me fait tiquer, d'autant plus ici où tu accordes ce mot, ce qui est une erreur : si tu tiens à utiliser un terme japonais qui ne figure pas dans le dictionnaire français, il ne faut pas l'accorder. On dit donc "les baka". Pareil pour "Kami" (de plus, il me semble qu'on dit "kami-sama" et non pas "kami" tout seul). Pareil pour le "-kun", encore que le "-kun", mettons parce qu'il n'y a pas d'équivalent en français. Mais on a des mots dans la langue française pour remplacer les "baka" et autres "kami" ("idiot", "abruti", "mon dieu", "bon sang", "enfer !", etc.). En l'occurrence, cette insertion de mots japonais ne m'a pas plu, ici, à moi, lectrice.
- les onomatopées et autres "aaahhhh", comme « Toc, toc. », notamment : là aussi, c'est maladroit. Les onomatopées n'ont rien à faire dans un texte littéraire, surtout un "toc toc" que tu peux aisément remplacer par une phrase de narration. Et j'ai également tiqué tu les bruits de gémissements : « Oohh... » gémit la rose, ou « Aaahhhhh ! » ou, pire encore : "Sasuuuukkkeeeeee" : je ne trouve jamais ça bien terrible, comme rendu, franchement. D'une manière générale, je préfère toujours les descriptions aux onomatopées, et c'est valable aussi pour les gémissements.
Sur le plan du fond, ton idée de yuri-hét-yaoi, avec l'utilisation des henge, était drôlement sympa : j'ai bien aimé cette utilisation que tu as fait de cette technique, d'autant plus que tu es parvenue à justifier chaque changement de henge : très bien, pour ça, ton idée se tenait et tu t'es débrouillée pour la gérer.
Tu décris très bien l'amour que ressent Hinata pour Naruto, également : le fait qu'il la trouble physiquement, mais surtout qu'elle a été séduite par ses qualités profondes, humaines, avant tout. C'est mignon à lire.
La psychologie de tes personnages est bien maîtrisée, d'ailleurs. J'ai trouvé particulièrement touchante cette Sakura qui se met en quatre pour essayer d'aider Hinata. Ça fait d'elle un personnage intéressant. J'ai aussi beaucoup apprécié la manière dont tu as raconté les sentiments qu'elle éprouve pour Sasuke, notamment par la manière dont elle réagit aux changements d'expression de son visage. C'était très bien et, d'une manière générale, j'ai bien retrouvé les personnalités de la Sakura et de la Hinata que je connais, et tu expliques bien leur ressenti et leur évolution psychologique. Pour ça, c'est très bien.
Sur le plan de l'humour… (le petit qu'il y a) je suis une lectrice de plus de trente ans qui lit un texte s'adressant probablement (du moins, c'est ce que j'ai supposé) à des lecteurs plus jeunes que moi. Je t'avertis donc que je n'ai pas été sensible au "label-pouffe" ou au "Moi vouloir bisou-bisou avec toi" que Sakura imagine dans la bouche de Hinata et qui m'a paru totalement éloigné de quelque chose que Hinata aurait pu dire, mais j'ai pris ça avec relativité parce que l'humour est quelque chose de particulier qui ne peut jamais toucher tout le monde : je te signale donc juste que, personnellement, je n'y ai pas été sensible.
D'une manière générale, j'ai pensé également être trop âgée pour apprécier réellement ta fiction, du moins, à certains moments. Par exemple, lorsque tu parles de "bisou" : " Sakura n'était pas vraiment à l'aise à l'idée que la brunette reçoive son premier bisou" : ce terme est trop naïf, pour moi : ça ne me touche pas.
Pour ce qui est de ton lemon, je l'ai trouvé bien écrit, avec du vocabulaire, pas de répétitions, de jolies formulations, parfois.
J'ai cependant tiqué sur plusieurs points :
- le membre qui s'agitait frénétiquement dans son pantalon. : un peu trop fort, comme expression ou, du moins, j'ai du mal à voir comment un membre peut s'agiter "frénétiquement" ainsi : parfois il y a de petites contractions, pourquoi pas deux-trois rapprochées, mais voilà.
- La sueur, ce n'est pas sucré mais salé. Pareil pour la gorge qui a, là aussi, une saveur plus que carrément bizarre ! Je sais que ce genre de détail est fréquent dans les lemons, mais voilà, il faut savoir que ça ne plait pas à tous les lecteurs et que, personnellement en tout cas, ce genre de détail irréaliste me déplait systématiquement. ça ne m'a donc pas convaincue ici aussi.
- J'ai aussi eu du mal avec le souhait de "Sasuke" de boire la cyprine de Sakura : c'est bref (une phrase), alors ça a été à peu près, mais c'est quelque chose que, là aussi, on voit parfois dans les lemons hétéros et qui me fait vraiment tiquer, tout simplement également parce que ça ne me parait pas être quelque chose de réaliste, du tout, et que je trouve que ça dessert un texte plutôt que le servir.
- Certains termes sont également trop forts, le "mordit" que tu associes au clitoris de Sakura, par exemple, j'en ai eu mal pour elle. Si tu voulais partir sur cette voie, un "mordilla" aurait été plus judicieux, je pense.
- « Tu es si mouillée Sakura, ce sera comme plonger dans du beurre. » : très bof, comme expression, franchement, mais ça rejoint l'impression que j'ai eue, plus tard, de me retrouver dans un petit film porno alors qu'on était parti sur l'histoire de deux vierges, mais je reviendrai dessus.
- J'ai également eu du mal avec le fait que Sakura n'ait pas eu de douleur pour cette première fois et, surtout, qu'elle n'y prête pas attention. Tu parles de cette particularité : pas de douleur, ce qui est bien, mais, si vraiment elle fait partie des cas très rares de femmes n'ayant pas ressenti de douleur, ça me parait peu réaliste qu'elle n'y ait même pas pensé, parce que je crois vraiment que chaque femme doit y penser lors de sa première fois (sauf si elle n'a absolument aucune notion de l'affaire, mais ce ne peut pas être le cas de Sakura, qui est medic-nin et qui est loin, d'après ce que tu écris, de n'avoir absolument aucune connaissance sur le sujet).
Sinon, très franchement, pour préciser ce que je disais plus haut, j'ai eu beaucoup de mal avec ces deux vierges qui, même si tu donnes une vague explication sur la personnalité de Sasuke qui ressort via le henge - mettons… encore que ça m'a fait franchement bizarre de voir Sasuke ainsi - se comportent comme des stars du porno, à grands coups de « Tu la veux vraiment, hein ? » et « Oui, plus fort ! Encore ! », et ce, très rapidement dans ton lemon, j'ai trouvé. Et, dans le processus, la maîtrise de la psychologie de tes deux personnages et de leurs personnalités que j'avais appréciée auparavant dans ta fiction est passée totalement à la trappe. Autant dire que ton lemon ne m'a donc pas convaincue.
En conclusion, j'ai trouvé que tu avais de réelles capacités, tant sur le plan de style que sur celui de la maîtrise de tes personnages. J'ai cependant eu l'impression d'être face à une auteur encore jeune dont la fiction était emprunte d'un certain nombre de maladresses, peut-être à cause de l'influence d'autres lectures, peut-être par envie de faire quelque chose de "hard", du fait du genre de ce concours, je ne sais pas. Dans tous les cas, il ne s'agit ici que de ce que je considère, personnellement, comme des maladresses de jeune auteur et je ne doute pas que tu puisses te détacher plus tard de ces clichés de la fanfiction : on en a tous fait et on parvient généralement très facilement à s'en défaire. Et tu as des capacités : continue ! ^^
Neuvième texte - Hét - Duo
Sur le plan de l'écriture en elle-même, tu as une écriture style fluide qui se lit bien : sur ce point-là, c'est bien.
Tu fais quelques répétitions, par contre, et ton texte comporte également un certain nombre de fautes, ce qui est plus dérangeant.
Pour les autres détails, j'ai tiqué sur le "Hoink ! Hoink !" de Tonton : je ne suis vraiment pas fan du tout des onomatopées dans un texte, et j'aurais préféré que tu utilises la narration pour faire savoir que Tonton se manifestait, plutôt.
Les changement de personne parlant à la première personne du singulier est, très honnêtement, extrêmement rude à lire : un des plus gros problèmes de ton texte. On part sur Lee, puis on passe sur Shizune d'un coup, comme ça, puis re-sur Lee... Encore que, cette fois, il y a eu un petit "signe", dans le texte, pour signifier un changement : "*** Plus tard le même jour, une fois la nuit tombée ***" (que ceci dit, je n'ai pas trouvé bien terrible pour autant : tu aurais pu l'intégrer dans ta narration, plutôt que faire une note ainsi), puis retour sur Shizune, puis… on en arrive rapidement à changer au bout de moins de dix lignes et il faut faire l'effort, à chaque fois, de se dire "ah oui, là c'est Lee/Shizune qui parle" et j'ai trouvé ça vraiment très pénible à la lecture. En fait, je pense que tu as fait un mauvais choix de point de vue pour tes personnages : si tu voulais passer ainsi d'un point de vue à l'autre, tu aurais dû choisir la troisième personne du singulier pour écrire : "il" ou "elle" : là, tu aurais pu jongler entre les deux sans soucis. Par contre, si tu tenais vraiment à rester sur le "je", tu aurais dû choisir un personnage narrateur et rester sur celui-ci, parce que là, le résultat n'est vraiment pas plaisant à lire, pour moi.
J'ai été très surprise par ton choix d'écrire en petit pour signifier que le personnage chuchotait, aussi : je n'ai jamais vu ça auparavant et je suis restée un peu bloquée dessus. Peut-être que ça se fait dans d'autres fanfictions. Dans tous les cas, il y a des mots, en français, pour éviter ça, comme "chuchota-t-il", ou "cria-t-il", que tu emploies, d'ailleurs, et qui permettent d'éviter les phrases en majuscule/minuscule qui ne sont pas très littéraires.
Pour ce qui est du fond, j'ai trouvé que tu expliquais bien le vécu de chacun de tes personnages, du moins au début : tu as pris le temps de le développer, les caractères des personnages restent relativement respectés malgré la situation particulière dans laquelle tu les mets en place. Sur ce point-là, ça allait assez bien, au début, même si ton Lee était trop candide : certes, il l'est un peu à la base, mais dans ta fiction, c'est trop poussé, surtout dans la mesure où tu dis qu'il est dans sa majorité. Et, après, ça dérape : on a un Lee qui, à la fois, doit se retenir de "lui bondir dessus et la dévêtir avant de…" (il n'est donc pas si naïf que ça, le garçon) et, à la fois, se demande encore, tout benêt qu'il est, pourquoi elle le tripote comme ça (à 18 ou 21 ans, qui est la majorité au Japon, quand même…). Et puis, plus tard, il avoue qu'il n'a jamais eu de rapports sexuels. Il ne sait même pas ce qu'est un clitoris ! Et puis, encore après, allez ! C'est sa première fois, mais il est super doué quand même pour tout, même les actes loin d'être évidents, d'emblée, comme l'art délicat du cunnilingus. Ce n'est donc pas logique du tout, tout ça, et autant dire que ça ne m'a pas plu.
Pour ce qui est de ton sujet, je n'ai pas pu y être sensible, d'ailleurs. Ce genre de relation soignant/soigné, je sais bien qu'il s'agit là d'un scénario d'histoires érotico-pornos et un fantasme relativement commun, mais bon : déjà, la façon très importante dont Shizune réagit face au corps de Lee m'a moyennement convaincue parce que les soignants ont généralement une relation au corps de leurs patients totalement désexualisée, du fait du regard technique qu'induit leur travail : ils peuvent apprécier, bien sûr, la vision d'un joli corps, mais de là à réagir de manière aussi importante à celle du corps de Lee…, mais bon, mettons. J'ai surtout tiqué sur le fait que Shizune se pose des questions, certes, mais aucunement sur le fait qu'elle transgresse complètement la distance qu'elle devrait avoir en tant que soignante (elle n'en parle même pas, pour dire) et sur le fait qu'on oublie totalement le fait qu'ils puissent se faire surprendre, surtout pour Shizune qui se met à crier, rien que ça, juste parce que la bouche de Lee lui aspire un téton. Personne ne viendra les déranger, d'ailleurs : apparemment, il n'y a pas d'autres soignants et j'espère que les autres malades n'ont pas eu besoin de soins ou de surveillance entre temps.
Pour le reste de ton lemon, puisqu'on y est, en plus du comportement des personnages que je n'ai pas trouvé logique, j'ai également tiqué sur d'autres points :
- La réaction de Lee face à la cyprine de Shizune : je n'ai pas notion du fait que le goût des sécrétions sexuelles féminines soit si délicieux, j'ai donc eu beaucoup de mal avec la manière dont Lee réagit à ce sujet, y compris lorsque tu parles de son "miel délicieux" ou du fait que ça coule dans la gorge de Lee (vu la position, ça m'a paru difficile, en plus, pour une question de gravité, et puis j'ai beaucoup de mal tout court à voir comment de la cyprine peut "couler" dans la gorge ainsi : elle doit être sécrétée en sacrée abondance, alors !).
- Des détails, comment dire… maladroits : Shizune qui se lèche les lèvres en faisant "hmm" en regardant la verge de Lee, par exemple : c'est autant cliché qu'en décalage avec ce que tu nous as montré au début de tes personnages, et ça m'a donc fait penser à un mauvais film érotique. Or, on est dans un cadre de littérature, ici, et non pas de film érotique ou porno : ce qui peut passer dans ce genre de film ne sera pas toléré de la même manière en matière de littérature et, pour ma part, en tout cas, je n'y ai pas adhéré.
- La saveur fruitée du sexe de Lee : là aussi, c'est irréaliste. Pareil pour Shizune qui adore le "nectar" (le sperme, en vrai) de Lee. Je n'ai pas adhéré à tous ces goûts farfelus et, en conséquence, irréalistes, attribués au corps humain. Là, pour moi, on est dans le cadre du hentai et non pas de la littérature.
- Les « Aaaaaargh ! » et autres du même genre, que je ne trouve jamais d'un très bon effet : j'aurais préféré que tu utilises la narration pour décrire les gémissements de tes personnages, plutôt que ce genre de choses
- Les vulgarités soudaines : "Ta bite est si bonne" et autres "ma chatte" qui sortent de manière totalement incongrue dans la bouche de personnages que, tel que tu les avais décrits précédemment, on ne voyait pas franchement se mettre soudain à parler ainsi.
- Certains termes que tu utilises dans ton lemon, aussi, comme "mon antre" ou "ma grotte", par exemple : quelle femme irait qualifier son propre vagin ainsi ? Quelle femme irait dire : "il pénétra ma grotte" ? Tu es dans une narration à la première personne, tu dois donc faire attention à utiliser des termes que les personnages eux-mêmes pourraient employer pour raconter ce qui leur est arrivé.
- Et, d'une manière très générale, le fait que tu as axé de manière très importante ton lemon sur le détail des gestes de tes personnages. Tu décris très longuement comme Lee lèche Shizune, comment Shizune suce Lee, les mouvements de sa langue, comment elle empoigne son sexe, le détail des veines du sexe de Lee, comme il entre dans sa bouche etc. etc. etc. Et ça dure… Et, dans ce processus, le ressenti psychologique des personnages passe très clairement en second plan pour faire se retrouver le lecteur devant une longue série de détails techniques qui, personnellement, n'ont pas pu susciter, seuls ainsi, mon intérêt.
Ta fin est bien, sinon : dans le style d'histoire érotique de ta fiction, tout en relançant bien sur un futur possible entre ces deux personnages.
En, conclusion, tu l'auras compris, je n'ai pas pu adhérer à ta fiction, principalement pour le manque de réalisme généralisé, autant dans le comportement de tes personnages que dans de nombreux détails de ta scène de sexe. Ton texte a, de plus, été pénalisé par toutes les fautes que tu as laissées. Ceci dit, je me suis vraiment demandée si tu avais pris le temps de travailler correctement ton texte parce que je pense que bon nombre des points que je t'ai fait remarquer ici auraient pu être corrigés par un travail approfondi de relectures (au pluriel). Si toutefois je me trompe, j'en suis alors profondément désolée.
Je t'encourage donc, si tu le peux, à essayer de te trouver un bêta-lecteur, et aussi, peut-être (je t'en fais la remarque, mais tu as le droit de la prendre comme tu le souhaites, bien sûr), à essayer de te détacher des clichés érotico-porno pour revenir à quelque chose de plus plausible. Ta fiction n'en sera pas moins chaude, loin de là : c'est le fait que les lecteurs puissent se laisser happer par ce qui arrive à tes personnages qui rendra ton lemon intéressant, et non pas la multitude de détails hards mais surgissant de manière totalement incongrue que tu as mis dans ta fiction, et ça passe par des personnages dont les actions et réactions sont plausibles et compréhensibles par le lecteur, c'est important. Du moins, il s'agit là de mon avis. Et j'espère aussi que tu ne prendras pas mal ce commentaire : tu as de bonnes capacités sur le plan du style, et tes erreurs ne sont que des maladresses que tu pourras corriger aisément si tu le souhaites ^^.