Hors défi - (TRADUCTION) Les obsessions d'un étranger (Percy/Gabrielle) par wawwhite

Jun 01, 2010 12:34

Disclaimer: les personnages appartiennent à JK Rowling

Titre: Les obsessions d'un étranger
Persos/Pairings: Percy/Gabrielle
Rating: R
Nombre de mots: ~2 250
Original: The Obsessions of Strangers, par wawwhite.
Résumé: Après la Guerre, Percy perd pied et ses pensées virent à l'obsession. Il n'est plus un membre de la famille, mais un étranger qu'on peinerait à reconnaître.
Avertissements: Percy Qui Fait Peur, kidnapping, pensées sombres, possibilité de maladie mentale. L'auteur à trouvé son inspiration en regardant Dexter^^


Il n’était pas supposé le faire.

Suivre une fille jusque chez elle comme ça - c’était une chose stupide à faire. Il était assuré de se faire prendre.

Les yeux bleu pâles de Percy furetaient nerveusement, à la recherche de quiconque pourrait le regarder, pourrait remarquer son comportement. Il sautait aux yeux, n’est-ce pas, à rôder dans l’ombre, à se glisser le long du trottoir ? Pathétique.

Percy ne pouvait simplement pas s’en empêcher. Depuis la guerre - depuis tous ses échecs - quelque chose avait changé tout au fond de lui. Au début, il était nerveux - le seul signe que quelque chose était différent. La nervosité n’était pas une chose qui arrivait souvent à Percy. Après tout, il s’enorgueillissait de sa logique, et les émotions n’avaient rien à faire dans un esprit intelligent et ordonné gouverné par la logique - rien du tout.

Alors il la repoussa, et continua son chemin. Percy se figurait que ça avait à voir avec le fait d’avoir combattu le mal le plus pur, et le choc d’avoir perdu le jeune frère qu’il venait de retrouver. Le chagrin n’était pas une chose avec laquelle il était familier. Pourtant, il l’avait géré aussi bien qu’il l’avait pu, comptant sur sa famille pour lui montrer comment agir.

Quand tout fut fini - quand ils furent tous, pour la plupart, passés à autre chose - Percy s’attendit à se sentir à nouveau bien, ou mieux encore, à ne plus rien ressentir. Mais il était nerveux.

L’ignorer n’aidait pas, Percy s’en rendit compte. Ça ne fit qu’en faire quelque chose de plus sombre. La nervosité se transforma en inquiétude - rendue plus irritante par le fait qu’il ne savait pas pourquoi, en fait, il s’inquiétait.

Rapidement, bien trop rapidement, l’inquiétude se transforma en obsession. Une obsession pour l’ordre, la propreté, les horaires, la perfection - tous étaient de petits moyens de contrôler sa vie qui échappait inexorablement à son contrôle. Il pensait qu’il avait été méticuleux, précis avant, mais il n’avait aucune idée de ce que l’esprit pouvait exiger quand il était hanté par une terreur innommée.

Le pire (ou le mieux - ça dépend comment vous le regardez) était que personne ne s’en aperçut. Il était juste Percy Weasley, après tout, maniaque à l’excès, né pour écrire des rapports et mettre de l’ordre dans les cabinets de classement.

Ses doigts qui avaient la bougeotte et ses jambes qui n’arrêtaient pas de remuer étaient faciles à dissimuler sous ses robes, et ses tics nerveux, derrière ses lunettes. C’était pathétiquement facile. Jamais Percy ne pensa à se faire aider - il n’en avait pas besoin, bien sûr. N’en avait jamais eu besoin, n’en aurait jamais besoin.

Alors son obsession pour l’organisation de sa vie et ce qui l’entourait glissa progressivement vers une obsession pour une autre personne. C’était la suite logique.

Percy avait toujours eu, pas un faible ou une sympathie, mais plutôt une froide appréciation pour les blondes éthérées. Il aimait imaginer qu’il pourrait trouver une compagne aussi rationnelle que lui. Dès le moment où il avait vue Fleur Delacour, il l’avait désirée. Il y avait des années qu’il ne l’avait pas vue, mais la voir avancer à travers la fumée et entre les corps lors de la Bataille Finale avait réveillé ce vieux désir oublié.

Malheureusement, son frère aîné Bill avait déjà fait valoir ses droits - avait fait d’elle sa douce et jeune épouse. Quoique Bill soit son frère préféré, étant plus enclin aux études et moins au ridicule, Percy n’avait aucune envie de ce que son frère avait souillé. Et puis, Fleur était un peu trop passionnée pour son archétype de perfection des blondes éthérées.

Sa petite sœur, la tentatrice, l’affriolante Gabrielle, était une toute autre histoire.

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Même Percy ne pouvait pas compter les nombreux dîners où il avait été assis en face de la petite Gabrielle. Il l’avait soigneusement observée, la regardant interagir timidement avec sa famille. Du coin de l’œil, il prit note de ses habitudes, de ses nuances, et de ce qu’elle disait. Tout fut mémorisé pour un usage ultérieur. Chaque fois qu’une invitation venait de sa mère ou de son grand frère, son cœur faisait un bond, et rien ne l’excitait plus. Il tremblait sur leurs perrons.

Par contraste, à la fin de la soirée, quand sa mère ou Fleur l’embrassait sur la joue et que ses frères lui serraient la main, le cœur de Percy battait à peine. Ses bras lourds ne parvenaient qu’à esquisser un petit signe d’au revoir. Sa famille secouait la tête, se lamentait qu’il travaillait trop. Naturellement, ils n’avaient aucune idée de ce qu’il ressentait. Il était épuisé, oui, mais pas à cause du travail - plus à force de manque, de refoulement de ses désirs les plus sombres.

C’était une torture de devoir être assis à table en face de son obsession. Et comme c’était rapidement devenu ça ! La petite Gabrielle n’avait aucune idée des tourments qu’elle infligeait à un homme obsédé.

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Bientôt, leurs dîners hebdomadaires ne suffirent plus. Percy se retrouva à se demander ce qu’elle était en train de faire à un peu n’importe quelle heure du jour et de la nuit. L’été et la famille l’amenèrent en Angleterre, alors il n’eut pas besoin de déménager à l’étranger à cause de cette nouvelle passion. Gabrielle aidait sa sœur au Ministère pendant la journée, et était suffisamment facile à observer sans être vu.

Pendant la pause de midi, Percy l’observait alors qu’elle mangeait avec sa sœur et une flopée de jeunes admirateurs masculins. Heureusement, la jeune fille avait peu conscience de sa propre séduction, et repoussait timidement ses jeunes prétendants audacieux. Bientôt, ses pieds le menèrent dans les couloirs sans qu’ils sache où il allait, jusqu’à ce qu’il se retrouve devant sa porte.

Peut-être que si Gabrielle y avait vu quoi que ce soit d’anormal, que si Percy avait ressenti le moindre embarras, il aurait repensé ses actes, mais la jeune fille accueillit gaiement son beau-frère. Ses gentils compliments et ses questions innocentes ne firent qu’alimenter son désir. Alors qu’il parlait avec elle - alors qu’il était étendu dans son lit la nuit - l’obsession se fit plus forte, plus irrésistible et plus dangereuse.

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Alors que Percy observait Gabrielle ce matin-là, qui rentrait seule chez elle, son désir s’enflamma. Un sombre sourire erra furtivement sur son visage. Voyant sa silhouette ondoyer légèrement devant lui, il oublia complètement que c’était interdit - qu’il ne devrait pas faire ce à quoi il pensait.

Et il le fit.

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Gabrielle avait froid quand elle se réveilla. Elle avait mal à la tête et aux poignets et aux jambes, et où est-ce qu’elle était ? Où était-elle ? Pourquoi est-ce qu’il faisait noir ? Pourquoi est-ce qu’elle était ligotée à une chaise dans un endroit étrange ? Où est-ce qu’elle était ?

Une lumière blanche s’alluma brusquement devant ses yeux, l’aveuglant. Elle eut une inspiration surprise. « Qui est là ? Où est-ce que je suis ? »

Silence.

Ses yeux s’accoutumant à la lumière, elle commença à distinguer une silhouette debout derrière la lumière. Se tortillant, elle s’efforça de voir qui était là - d’obtenir des réponses. Battant des paupières, elle se rendit compte que l’homme était Percy, était de sa famille, mais l’expression de son visage envoya un frisson de terreur au creux de son estomac au lieu du soulagement qu’elle aurait dû ressentir.

« P-Percy, » balbutia-t-elle. « Mais qu’est-ce qui se passe ? »

Il ne répondit pas.

« Est-ce que c’est une sorte de blague - est-ce que Bill ou George t’ont demandé de faire ça ? Avec ces deux-là, on ne sait jamais… » sa voix s’éteint.

« Comme tu perds rapidement espoir, » chuchota Percy. « Comme tu me vois rapidement pour ce que je suis. Tu ne l’as jamais remarqué avant. Mais ici, dans le noir, te voilà éclairée. Etrange. »

Gabrielle se mit à trembler, et une larme roula sur sa joue pâle.

« Pourquoi est-ce que tu pleures ? » demanda Percy, inclinant la tête de côté pour mieux étudier son visage. Il abaissa légèrement la lampe afin qu’elle puisse mieux le voir.

« Percy, je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que tu m’as attachée comme ça ? Pourquoi est-ce que tu fais ça ? »

« Incroyable. Tu n’envisages même pas que ça puisse être n’importe qui d’autre que moi. D’une façon ou d’une autre, tu sais - peut-être que tu as toujours su qu’il y avait en moi de la noirceur. J’étais si doué pour la dissimuler, mais peut-être que c’était simplement de l’intuition féminine - tu aurais dû mieux écouter ce qu’elle te disait. »

« Non, non, Percy. Ce n’est pas toi - tu es bon. Tu ne ligotes pas les gens comme ça. Je ne comprends pas ce que tu fais. »

« Je pensais que tu étais plus futée que ça, petite Gabrielle, essaie de suivre. J’essaie d’expliquer que la… » son ton était dédaigneux, « …la gentillesse n’était qu’une apparence. Juste sous la surface, il y avait les sentiments que je cachais. De sombres sentiments… et ils se sont transformés en passion, ma chérie, une passion pour toi. »

« C’est ridicule ! Tu as toujours été un ami, un frère pour moi. »

Percy rit, « Je crois que tu as suffisamment de frères. » Il continua, plus calme, « Je crois que tu as besoin d’un amant. A en juger par tes airs si doux et tes sourires modestes, tu n’en as encore jamais eu ; à moins que tu ne sois une putain plus douée pour la comédie que ta sœur. »

Le visage de Gabrielle pâlit plus encore. Ses lèvres tremblèrent, mais aucun son n’en sortit. Des larmes cascadèrent jusqu’à son menton, tombant sur son chemisier.

Percy rit - un son cruel. « Quelque chose me dit que tu trouves l’idée déplaisante. » Il approcha d’elle et se pencha vers son visage. « Est-ce que je te déplais, petite Gabrielle ? »

Elle secoua la tête, mais aucun son ne sortit de sa bouche à part une inspiration paniquée. Percy se retourna et s’éloigna. Il leva une main à son visage et se frotta le front. « S’il te plaît, ne pleure pas, » chuchota-t-il, détournant le corps, replié sur lui-même et honteux.

Gabrielle leva la visage vers lui. « Oh, Percy, je t’en prie. Je t’en prie, laisse-moi partir, ce n’est pas toi. Tu souffres, et je veux t’aider, mais il faut que tu me laisses partir. Tout ira bien. »

Percy se retourna à nouveau, le visage clairement peiné, et les mains de Gabrielle essayèrent de se tendre vers lui pour le réconforter. « Chhh-chh, Percy, je vais t’aider, mais il faut que tu me laisses partir. »

Percy posa ses mains par dessus celles de Gabrielle et s’appuya contre son épaule. Un instant passa avant qu’il ne lève les yeux et croise son regard, « Est-ce que ça aide ? Est-ce que tu te sens mieux ? »

Gabrielle frissonna et essaya de se dégager, et eut une inspiration douloureuse quand les liens mordirent dans ses poignets.

Percy rit, « Désolé, petite Gabrielle, je veux bien aider, mais je ne te laisserai pas partir. Je ne suis pas si stupide. J’ai bien peur que tu sois coincée ici avec moi. »

« Ils me chercheront - quelqu’un a vu quelque chose ! »

« J’ai bien peur que personne n’ait rien vu ; j’ai été prudent, précis et rapide. Ne t’en fais pas, ta famille te cherchera longtemps et sans relâche, et moi aussi. Tu sais qu’ils ne me soupçonneront jamais. »

Les tremblements de Gabrielle devinrent de violents frissons, elle sanglotait en silence.

« Ce sera un grand réconfort pour ta chère sœur et le reste de la famille. Ça pourrait bien m’aider à finalement retrouver ma place parmi eux, comme un frère bien-aimé, et pas seulement un invité hebdomadaire pour le dîner. Bien sûr, je ne pourrai jamais les amener chez moi. » Il fit un grand geste englobant l’appartement, allumant les lumières. « J’ai bien peur que ce ne soit pas le traditionnel repaire de kidnappeur, dans le genre cachot, ou cave, ou cabane au milieu des bois. Mais à la longue, tu trouveras peut-être ça plus à ton goût. »

Il eut un sourire charmant, et annonça avec une petite courbette, « Tu es ici chez toi. Je te détacherai bientôt, et je te laisserai régner librement sur l’endroit. Il a toutes les nécessités indispensables, les petits raffinements superflus, et tous les sorts imaginables pour que tu restes enfermée, silencieuse et en sécurité. »

Les sanglots de Gabrielle ralentissaient et ses frissons s’arrêtaient. Le désespoir emplissait son regard. « Percy, je t’en prie, laisse-moi partir. »

Percy avança vers elle et se pencha une fois de plus. Ses longs doigts s’emmêlèrent dans ses cheveux et se refermèrent autour de son cou. Il poussa doucement sa tête en arrière jusqu’à ce que ses yeux bleus brillants rencontrent les siens. Leurs respirations accélérèrent un peu, celle de Percy, par anticipation, et celle de Gabrielle à cause de la peur. Lentement, Percy franchit la distance qui les séparait, et embrassa tendrement Gabrielle. Son corps trembla alors que son baiser se faisait plus profond. Les paupières de Gabrielle se fermèrent traîtreusement alors qu’une autre larme roulait. Après quelques minutes, il s’écarta à regret, fouillant son regard. Gabrielle le regarda fixement, remarquant combien ses lèvres avaient été froides. Percy soupira et remit en place une mèche d’un blond de lin.

« Seulement si tu demandes gentiment, » chuchota Percy.

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