Titre : Tour de piste
Auteur :
anadyomedePersonnages/Pairing : Bellatrix/Rodolphus, Lavande/Seamus, Gabrielle/Blaise, Rose/Scorpius,
Disclaimer : Tout appartient à JKR.
Défi : Musique
Rating : PG
Note : Il me faudrait un petit tag pour Lavande chères modos :)
Mad about you, Hooverphonic :
Bellatrix ronge. C’est rien, d’abord ; et puis c’est tout. C’est terrible tout ce qui tremble quand on la voit entière, voleuse, trompeuse, amoureuse, elle ronge, elle ronge, se rit des nuits qu’elle blanchit.
Bellatrix plante les dents. C’est une tendresse d’abord. Elle a le cœur battant et le noir aux yeux ; c’est tout un petit chœur vicieux qui se prolonge dans ses cheveux, qui avance sous son ombre. Elle s’éparpille avec perfidie. S’allonge, se déshabille puis tourne le dos et on a comme un poison qui se déverse, qui croque les veines. Elle ronge tout le temps, elle s’allie aux belles souffrances et aux éclats navrants. C’est son corps qui hurle l’indifférence. Et soudain le Seigneur apparaît et elle s’allume, elle en crèverait rongée.
Comme elle est belle, pense Rodolphus, et parfois, il comprend qu’il pourrait l’aimer follement. Quand il l’a épousé, il ne pouvait pas s’en douter, et puis maintenant il la regarde, et puis il voit cette folle terreur qui hante son regard, et alors il le sait, lui, tout au fond, qu’il l’a aimée à se laisser dévorer.
Embrasse-les tous, Georges Brassens :
« Et lui alors ? »
Lavande hausse les épaules. Elle regarde la photo et elle ne la reconnait plus.
« T’en souviens-tu ? »
Elle dit que non. Elle dit qu’elle ne sait plus rien et elle a envie de pleurer de toutes ses forces au fond d’un lit, juste pour qu’on la laisse tranquille. Mais il y a Seamus en face qui rit. Qui secoue ses cheveux un peu trop longs et qui éparpille les photos partout autours de lui ; elle croise ses yeux et ça lui mord le cœur tellement il s’en fiche.
Quand ils étaient vraiment devenus amis, elle s’était penchée à son oreille, elle avait frôlé sa peau des lèvres et murmuré : je ne serai jamais amoureuse toi, sais-tu, ça ne se peut pas. Et son rire, et sa main, et ce vide soudain, cette lueur affreusement amusée qui disait que ça n’avait aucune importance, qui criait : mais Lavande, embrasse-les tous, je resterai là à te regarder de loin ; tout ça, ça lui avait sauté à la gorge comme une vieille terreur qui revient soudain.
Maintenant, elle sait bien qu’il pense, décidément, comme ils tombent dans ses bras, ces hommes. Comme ils sont bêtes, et toi, comme tu les embrasses pour les oublier une heure après, c’est assez lamentable.
Un de ces jours, il y en aura bien un qui en crèvera, n’est-ce pas.
Lavande boit son thé. Elle regarde le ciel là-bas. Elle a envie de prendre toutes ces photos et de les jeter au feu. Ces images mouvantes d’elle en compagnie d’hommes dont les noms n’ont jamais atteint que ses lèvres ; et qu’est-ce que ça peut bien faire qu’elle les embrasse, les embrase toujours, qu’est-ce que ça peut bien faire qu’ils lui arrachent ses robes, qu’ils relâchent ses cheveux blonds ?
Elle, elle garde ses je t’aime, c’est le plus important, croit-elle.
Lavande aimerait bien, parfois, serrer la main de Seamus, cette jolie main d’homme qui se détache d’elle. Et l’embrasser pour de vrai. Alors elle en ressortirait comme neuve, cette certitude danse dans son ventre.
Don’t tell Mama, Cabaret :
« Apolline crèverait de trouver sa fille ainsi, ne crois-tu pas ? »
C’est ce qu’il a glissé à son oreille lorsqu’elle est passée près de lui et sur le coup, Gabrielle a souri, aussi moqueuse que dangereuse, et ses talons ont frôlé le pied de cet homme qu’elle n’a jamais rencontrée.
« N’en dites rien, alors. », a-t-elle murmuré.
Et c’est son rire à lui qui l’a enroulée, quand il a posé deux doigts sur son épaule et qu’il les a laissé glisser, quand il a dit :
« Je m’appelle Blaise Zabini. »
Gabrielle le jauge de haut en bas. Elle a mis tellement de rouge sur ses lèvres qu’on la remarquerait à l’autre bout de la terre, et du noir aux yeux, et du rose aux joues ; on la croquerait et c’est ce qu’elle aime. Sentir ces regards sur elle. Mais lui, c’est autre chose que du désir.
C’est quelque chose qui ne reste pas. Un peu d’amour, peut-être. Elle n’y croit pas.
Je t’emmène au vent, Louise Attaque :
Et toi alors comme tu es jolie. Comme on a envie de t’attraper en plein vol, de d’encercler des mains tes cils et d’attendre toute une vie. D’attendre juste le bonheur à deux doigts du précipice ; d’être assez fort pour combler tous les vides. Une petite amourette qui n’en finit jamais, qui reste là dans le ventre, à danser toute la nuit.
Et toi alors comme tu t’épouvantes à Paris. Comme le soleil t’éblouit, il faudrait te couvrir toute entière et de garder à l’ombre de la vie. Pour que rien ne te frôle, Rose, mon vieux regret, tu chantes sans cesse dans ma tête, et tu me manques, comme tu me manques si tu savais.
Et toi alors comme tu t’enfonces dans ton orgueil béni. Comme il s’élève au bout de tes lèvres pour tromper sèchement l’ennui. Mais ce n’est pas tellement grave, tu sais, bien sûr qu’on est rempli de failles, bien sûr que parfois j’ai eu tort, et puis après ? Moi, vois-tu, je te remplirai d’une éternelle tendresse, une de celles que tu qualifieras d’artificielle mais qui te permettra toujours de briller.
Je peux vivre sans toi, Les Biens Aimés
Narcissa ne tombe pas amoureuse.
C’est ce qu’elle a susurré à l’oreille de Lucius l’autre soir en laissant une odeur artificielle qu’il chasse les fenêtres grandes ouvertes.
Lucius ne tombe pas amoureux.
C’est ce qu’il lui a répondu en attendant qu’elle se décide à tourner les talons, les épaules bien droites et le sourire aux lèvres.
Elle n’a pas tellement besoin de quelqu’un. C’est une orgueilleuse, quand elle décide qu’elle va bien, alors on pourrait répandre les cendres du monde entier à ses pieds qu’à peine elle regarderait.
Il n’aime pas vraiment les points d’ancrage, c’est quelque chose qui le poursuivrait après, et puis à quoi ça sert, lui, même un couteau sous la gorge, il trouverait le moyen de s’échapper.
N’empêche qu’ensemble, soudain, ils sont très bien. Et ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre, c’est juste que l’envie leur manque.