Traduction "Remise en Question" du fandom Skip Beat! - Chapitre 16

Sep 03, 2015 02:56

[Publié sur Fanfiction.net entre Octobre 2010 et Janvier 2013, original disponible à l'adresse suivante sur le site.]https://www.fanfiction.net/s/5912588/16/

Auteur : Mystic Rains
Traductrice : Hermi-kô
Septième jour, dans l'après-midi : Objets trouvés
« Malgré les … euh … circonstances plus que discutables, c'est une très belle opportunité. C'est aussi proche que possible d'un début, du moins de ce que le Président peut permettre sachant que vous êtes toujours à LoveMe. Conformez-vous au script, et vous aurez toute la publicité voulue… » Il fit une pause, la regardant avec anxiété tandis qu'elle se levait pour partir. « … Et essayez de ne pas paraître si … malheureuse. Je suis sûre que Mogami-san appellera très bientôt. »

Malheureuse. Dire qu'elle était malheureuse était l'euphémisme du siècle, mais Sawara ne pouvait penser à d'autres mots pour décrire l'état dans lequel elle repartie.

En fait, il y avait un million de mots qui décrivait ses émotions du moment. Préoccupation. Irritation. Choc. Inquiétude. Épuisement. Et pour en rajouter un de plus … Agacement.

Elle descendit l'escalier d'un pas lourd, et sur son chemin vers les vestiaires de LoveMe, fit s'enfuir en hurlant les employés de LME dans toutes les directions, du moment que ce n'était pas la sienne. Les habituels cheveux raides apparaissaient aujourd'hui avec beaucoup de nœuds et d'épis partant dans tous les sens. Des cernes profonds à peine dissimulés encerclaient ses yeux rougis et ses paupières tombantes dénotant la nuit blanche passée à chercher non-stop et à appeler sans succès. Kyoko n'était portée absente que depuis une douzaine d'heures, donc Kanae se doutait que la Police ne lèverait même pas le petit doigt. Sa tenue rose bonbon était froissée et débraillée, enfilée comme une automate lorsque Sawara-san avait appelé pour qu'elle vienne le voir dans son bureau.

S'emparant du mini-script dans une agitation soudaine de pages chiffonnées, la fille lut et mémorisa sa partie le temps d'arriver dans ses quartiers. Kanae fourra le bouquin désormais inutile dans la poubelle, ayant déjà mémorisé les déplorables répliques en un éclair.

Et il fallait que ce soit maintenant que le stupide Président envoie ses foutus ordres de mission pour LoveMe. Satané Président et stupides idées ~d'amour~. Tous les trois pouvaient aller se faire voir dans le septième cercle de l'Enfer pour ce que j'en ai à faire. Je ne compte pas le sauver de son désastre médiatique. Si le Président voulait la virer de LME, elle n'aurait plus qu'à se refaire quelque part ailleurs. De toute façon, son CV et ses relations étaient déjà faits.

ET CETTE FILLE N'EST NULLE PART !

Kanae se frotta vigoureusement la tête, une mauvaise habitude qu'elle avait prise au membre portée disparue de LoveMe. Kotonami avait passé la nuit entière sur ce vélo rouge, observant, appelant encore et encore, laissant message sur message, le tout pour des prunes. Elle n'avait pas perçu d'échos de vie de la fille habituellement collante au possible. Ce silence inhabituel lui mettait les nerfs en pelote. Kanae avait seulement voulu la mettre en garde contre leur sale plan elle n'avait jamais eu l'intention de la blesser. C'était censé être pour le bien de Kyoko, et la brunette avait saccagé bien plus que cela.

Le bâtard… Le sang de Kanae bouillonna, se souvenant de toutes les choses que Fuwa avait dites pour plus enfoncer l'actrice. C'était dégueulasse, une dernière tentative de pouvoir et de contrôle que le stupide garçon avait essayé d'avoir sur sa copine. Moko s'était injuriée toute la nuit, s'en voulant de ne pas avoir additionné deux et deux avant de quitter le bâtiment, de ne pas avoir réalisé que l'orgueil et la jalousie étaient la raison pour laquelle il avait veillé à ce que l'on découvre le pot aux roses. Et elle était juste bien trop remontée pour regarder l'ensemble d'un œil logique.

Ayant été le sujet des désirs et désespoirs de maints hommes, Kanae pouvait lire les faits et gestes de Fuwa comme dans un livre ouvert maintenant que toutes les cartes étaient sur la table. Ça ne brillait décidément pas d'originalité. Plus souvent qu'on aurait pu le croire, de pathétiques écoliers l'avaient traités de quelques noms méchants, « Salope frigide » étant le plus courant, suggérant que quelque chose n'allait pas chez elle et non pas chez eux lorsqu'elle coupait court à leurs « déclarations d'amour ».

Le chanteur n'était vraiment qu'un abruti de seconde zone, qui avait réalisé semble-t-il tardivement qu'il n'était plus le numéro 1 dans son cœur depuis bien longtemps. Donc il voulait à la fois la blesser, et la ramener vers lui.

Elle aurait cru que Kyoko réaliserait tout de même que quelque chose n'allait pas… mais bon Kyoko n'avait pas autant d'expérience qu'elle avec les hommes. Elle avait avoué à Moko il y a déjà longtemps que les seules personnes qui lui étaient proches étant petite se trouvaient être Sho et son prince féérique imaginaire.

Moko savait que Kyoko tenait Tsuruga en grande estime mais Kyoko n'avait jamais parlé de sa mère auparavant.

Apparemment, sa mère n'agissait pas vraiment en tant que telle, et ce connard à deux visages… ÇA N'AURAIT PAS DÛ ARRIVER ! AH !

Franchement, il était bien plus simple de dénombrer les émotions qui ne l'habitaient pas, et la première d'entre elles, c'était le bonheur. Et la raison de ses soucis, ainsi que de son allure de débraillée, se tenait juste devant son casier, récupérant une paire de pantalons comme s'il ne s'était rien passé la veille au soir, les uniformes roses bonbons sagement pliés les uns sur les autres.

« Mais où t'étais passée, hein ? » S'exclama Kanae en entrant d'un pas lourd dans la salle réservée à LoveMe, un endroit où elle commençait habituellement sa journée en rouspétant pour qu'on lui fasse de la place. Ça l'a secoua inconsciemment : le manque de normalité aujourd'hui. Kyoko bougea à peine lorsque la porte claqua avec fracas. « J'ai passé la nuit à essayer de te joindre ! »

Quand elle se tourna, Kanae capta le regard abattu que lui renvoyaient les yeux morts. L'air douloureux ne s'était pas du tout apaisé : il s'était juste intensifié avec une touche de résignation malvenue.

« Tu quittes, » Déclara simplement Kanae. C'était un état des faits, pas une question. Les mots la prirent même au dépourvu, prononcés à haute voix sans qu'elle y pense. Kyoko hocha lentement la tête et baissa les yeux, mettant ses chaussures de travail dans un sac en toile démesuré.

« Bon, ben dans quelle agence vas-tu ? » Demanda d'un air sévère Kanae, les bras croisés sa marque de fabrique. Kyoko ne dit rien, empaquetant simplement ses tenues de LoveMe une par une. L'absence de réponse affola le rythme cardiaque de Kanae.

« Où vas-tu ? » De nouveau, pas de réponse.

« Tu sais ce que tu vas faire ? » Silence déroutant. La voix de Kanae monta, de plus en plus inquiète et curieuse.

Elle ne va pas…

« Est-ce que tu comptes t'arrêter de jouer ? »

Kyoko cilla, confirmant à la plus grande des deux actrices ses plus terribles craintes.

« Alors tu vas juste prétendre être inutile et disparaitre à cause d'une bande d'idiots ! » C'était la fin du monde, Kanae en était convaincue. La Reine du Ressentiment, tous bazarder à cause d'eux ? C'était inimaginable. Kyoko n'était pas le type à être blessée ou brisée. Elle était censée se venger en beauté !

« Je ne prétends pas, Moko-san. » Kyoko arrêta de plier les vêtements de son ancien travail et retourna son regard à Kanae avec un sourire triste : « Je sais depuis longtemps combien je vaux et ce n'est pas glorieux. »

Sa petite main s'échauffa après la claque, et elle pouvait sentir ses pleurs lui monter aux yeux. La gamine se mordit la lèvre, déterminée à ne pas pleurer de nouveau en présence de sa mère. Elle savait bien ce que sa mère pensait des faibles, c'est pourquoi la scène qui se déroulait devant elle lui semblait inexplicable.

« Combien de fois devrais-je te dire de me foutre la paix ? » Grogna Sanae, relevant la tête pour fixer la perplexité dans les yeux de sa fille.

« Mais Mama… » Chuchota Kyoko avec une toute petite voix : « Vous pleurez. »

« Et alors ? Qu'est-ce que ça peut te faire ? » Sa mère tamponna ses yeux d'un mouchoir, essuyant ainsi les larmes qui coulaient tant. Elle regarda sa fille à travers ses doigts, parlant d'un air dédaigneux : « Stupide enfant, penses-tu qu'en pleurant les gens vont accourir pour toi ? Je n'ai pas le désir de subir les ridicules caprices d'une stupide enfant ne sachant que pointer l'évidence. »

Kyoko tendit avec hésitation sa main, voulant toucher sa mère mais sachant que le cout d'un tel geste lui couterait une autre gifle. Sa mère était une flamme fabuleuse, et tout ce qu'elle voulait c'était l'approcher. Impossible. « Je veux juste que vous soyez heureuse, Mama. Je vous promets d'essayer plus fort de vous rendre heureuse. Ne pleurez plus. »

« Tu promets toujours, mais tu te plantes à chaque fois. Tu es visiblement loupée. Pas mieux que la moyenne. Utile à personne. Je ne peux pas croire que tu sois ma fille. » Il n'y avait pas de venin ou de colère dans cette déclaration, juste un air de résignation défaitiste. La femme déclara sur le même ton qu'elle lui expliquerait la couleur du ciel.

« Je peux être utile, Mama… » Elle ne pouvait plus retenir ses larmes maintenant qui mouillaient ses joues rebondies de l'enfance. Bien qu'elle soit habituée désormais à être le défouloir verbal d'une beauté telle que sa mère, cela faisait toujours aussi mal à son petit cœur. Kyoko tourna les talons et se dirigea vers sa chambre, prête pour passer la nuit à étudier comme une forcenée. Elle allait se montrer digne de l'amour de sa mère.

« Je parie que personne ne pourra l'aimer, » murmura Sanae tout en pleurant de nouveau. Elle n'avait pas remarqué la petite main serrée autour de la poignée de la porte.

« Ma mère m'a appris il y a longtemps que je ne valais pas la peine d'être aimée, Moko-san. Elle l'a dit. Shoutaro l'a dit. R-Ren… » La gorge de Kyoko se serra, et les larmes qu'elle tentait tant bien que mal de retenir la défièrent, coulant comme une rivière qui déborde. « Je ferais mieux d'y … »

Kyoko chuta au sol, la force de l'impact l'ayant pris de court. La vie revenait animer ses yeux bouffis écarquillés de surprise. La main de Kanae était parfaitement imprimée sur sa joue.

« Tu es trop bête. » Le visage de Kanae était trempé de larmes, alors que ses grands bras enserraient Kyoko. « Je me fiche de savoir qui t'a dit que tu ne valais rien. Tu vaux quelque chose pour moi ! Tu es ma meilleure amie et je ne te laisserai pas dire des choses aussi stupides ! »

« Mok… » Kanae serra sa meilleure amie avec toute sa force.

« Kanae-chan ! Mon prénom, c'est Kanae, et tu ne peux pas m'appeler autrement que Kanae-chan ! Baka ! Baka ! Baka ! Je ne te pardonnerai jamais si je me fais autant de souci pour toi à l'avenir ! »

Pour la première fois de sa vie, la princesse de glace se brisa, pleurant sur l'épaule de sa meilleure amie. C'était bizarre : Kanae se demandait vaguement comment elle avait pu être celle qui craquait tandis que c'était l'autre fille qui avait tant souffert. Kyoko frotta même son dos, essayant de la consoler, même si elle était la victime.

Alors c'est ce qu'a dû ressentir A…

Qu'importe le nombre de frères et sœurs ou l'heure à laquelle ils rentraient, ses parents étaient capables de faire preuve d'amour avec tous leurs enfants. Elle s'était imaginé que les parents de Kyoko étaient du même acabit qu'elle mais en plus vieux : fanatiques, passionnés à l'excès et présents pour leur progéniture. Kanae se demanda comment l'insupportable nana s'était débrouillée pour montrer une telle compassion malgré son passé, mettant les autres avant sa personne, prenant tout sur elle pour l'extérioriser en essayant toujours de se montrer digne des espérances des uns et des autres. La stupide fille était trop parfaite. Elle se demandait comment une mère pouvait ne pas aimer une enfant telle que Kyoko : comment on ne pouvait pas l'aimer.

« Et tu n'as pas réalisé… ce bâtard ! Tu ne l'as pas entendu, hier soir ? » Kanae s'écarta un peu pour faire face avec sa meilleure amie. Comme ses pleurs, toutes les idées de Moko jaillissaient sans qu'elle ne soit plus capable de les retenir. Elle refit Fuwa : « Je suis le seul qui t'aidera. Je suis le seul qui te supportera à jamais, comme il doit être ! Je suis ton prince ! » Marquant à peine une pause, elle embraya : « Il ne dit pas ça parce qu'il pense que tu ne vaux rien ! Il le dit pour ne pas te perdre ! C'est qu'il est amoureux de toi, voyons ! »

« Sho… m'aime ? » La voix de Kyoko était tremblante, peu sûre. Elle pencha sa tête sur le côté, regardant Kanae comme s'il lui était poussé une seconde tête. « Il n'y a pas moyen, Moko-san. » Kyoko secoua la tête, laissant le concept pénétrer peu à peu son esprit. « C'est totalement impossible. »

Moko baissa la tête et soupira dramatiquement. Bien sûr qu'elle ne me croirait pas ! Elle ne serait pas à LoveMe sinon ! Enfin, c'est la seule chose qui pourrait tout expliquer. Mais bon… à propos de Tsuruga… qu'est-ce qu'il vient faire dans l'histoire ?

« Quant à cet autre idiot, là… » Kanae formula à voix haute ses pensées. « Il essaye de capter ton attention depuis bien plus longtemps que cette seule semaine. Il te ramène chez toi en voiture. Il veille consciencieusement sur toi. Il t'offre cette rose mutante pour ton anniversaire. Aucun senpai ne traite aussi bien sa kohaï… » Peu à peu, Kanae reprenait pied. Elle commençait à remettre à sa place toutes les pièces du puzzle une par une. « Il manque un truc… Tout ça, c'est louche. Que gagne Tsuruga dans l'affaire ? Pourquoi ce mec a-t-il relevé le défi de l'autre abruti, hein ? Depuis quand il écoute Shô Fuwa, hum ? C'est une bien plus grande star que ce musicos de pacotille… et ils ne jouent même pas dans la même cour ! »

L'actrice marqua un temps, regarda son amie qui, au sol, lui renvoya son regard. Quelque chose titilla Kanae, mais rien ne lui vient finalement à l'esprit.

« Allez… » Kanae prit la main de Kyoko, l'aidant à se relever pour qu'ainsi toutes deux soient sur leurs pieds. « Nous allons aller au fond des choses. Je sais comment contacter Tsuruga. Si tu tiens toujours à partir, alors je viens avec toi. Je ne veux pas que ma rivale prenne le pas sur moi. »

Note de l'auteur : C'est un peu court par rapport à ce que j'ai écrit dernièrement, mais vu que nous arrivons à l'apogée de la fic, je veux que toutes les parties les plus juteuses vous soient révélées en même temps. Toutefois, je ne veux pas qu'il soit suffisamment long pour que vous défiliez le chapitre jusqu'en bas pour voir ce qu'il reste à lire, ou encore que vous lisiez la deuxième partie une autre fois.

Note de la traductrice : Pardon, j'ai été éternelle pour celui-là. C'est super intéressant ce qu'il se passe, j'ai encore deux chapitres à traduire bien que ce ne soit pas fini semble-t-il, mais avec mon stage qui a démarré je pense plus à dormir qu'à traduire. Accessoirement, j'ai promis à une fidèle lectrice des trads pour Artemis Fowl, et il y en aura : J'en ai repéré deux dont l'autorisation m'a été donnée, donc dès que je poste le 18ème chap de « Remise en question », je m'y colle en attendant que Mystic Rains trouve le temps d'écrire. J'espère toutefois que pour le moment vous aimez ce que je fais et que vous reconnaissez le travail de bêta que mon meilleur ami fournit obligeamment. Allez tous et toutes lire le chapitre 177 de Skibi! sorti aujourd'hui en scantrad sur Mangareader !

Bonne nuit, miki bozu de me lire^^'

*Hermi-kô***

ff, ms, 10/10-01/13, translation, skibi

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