Auteur : Dozen and One Stars Traductrice : Hermi-kô Mal aisée est la tête sur laquelle repose une couronne Haruko Inazaki avait un mauvais pressentiment quand sa sœur jumelle, Megumi, décida de transférer de son lycée de filles pour entrer à Deimon. Au lieu de prévenir un malheur il avait décidé de l'ignorer. Après tout, que pouvait-il mal se passer ?
Apparemment beaucoup. A la fin de la journée Megumi avait annoncé être tombée amoureuse et avoir rencontré son futur mari. Haruko était en train de déguster son goûter après les cours, un verre de lait avec des cookies, quand elle avait déclaré que Youichi Hiruma était le seul homme pour elle et s'était mise à déclamer ses qualités. A commencer par sa classe naturelle, son corps de dieu et son futé sens de l'humour.
Haruko ne croyait pas cela possible de recracher un Oreo par les trous de nez mais la nouvelle des plus choquantes le fit revenir sur sa positon.
Après une crise de panique délirante, il fit aussitôt de son mieux pour convaincre Megumi de ne pas fréquenter Hiruma. Il essaya de le lui interdire, de la menacer, de la supplier et de la soudoyer mais elle ne cédait pas. Elle avait grandi dans une maison de garçons et était de ce fait très obstinée. Quand leurs jeunes frères rentrèrent de l'école, Haruko les informa aussitôt de ses plans. Alors tous ensembles ils la supplièrent de changer d'idée. Ça ne marcha pas.
Après ça ils eurent à réfléchir à des méthodes plus créatives mais rien ne pouvait l'arracher à Hiruma.
Puisque la simple pensée d'avoir le démon blond comme f-f-frè..., il n'arrivait même pas à le dire, comme membre de la famille lui faisait faire des cauchemars, l'aîné des frères Inazaki décida qu'il n'y avait qu'une seule personne qui pouvait potentiellement les sauver. "Anezaki-san tu dois nous aider ! Tu es la seule personne capable de nous sauver !" Il continuait de la suivre dans la salle du club tandis qu'elle rangeait, allant jusqu'à lui donner un coup de main de-ci de-là sans qu'elle le demande. "Tu peux le faire. Je sais que si quelqu'un peut arranger ça c'est toi."
Mamori se saisit d'un balai et se dirigea vers la porte d'entrée. "Je suis désolée mais tu me surestimes trop."
"Tu te sous-estimes, vraiment !" S'exclama-t-il. "Tout le monde à l'école sait qu'il y a quelque chose de spécial entre toi et Hiruma ! Tu n'as pas peur de lui tenir tête alors parler à ma sœur c'est rien à côté ! Dis-lui juste qu'il n'est pas le bon pour elle ou un truc du genre ! Qu'il a déjà une petite amie ! Qu'il a un casier judiciaire ! Arrêtes-la je t'en supplie !"
La Manager de Deimon secoua la tête et sortit dehors, disant par-dessus son épaule : "J'aimerais vraiment t'aider. Vraiment mais ce n'est pas ... vraiment ... mon ... ?"
La voix de Mamori s'éteignit tandis qu'elle remarquait ce qu'il se passait devant elle. Il y avait quatre garçons d'âges différents qui faisaient ce qui semblait être une sorte de danse tribale autour de ce qu'elle pensait être une offrande ou semblable. Il y avait même un petit bébé trop jeune pour marcher qui était placé au milieu du cercle sur un rehausseur de voiture. Bien qu'il ne pouvait pas danser il imitait les mouvements de main des autres garçons et gargouillait quand ils chantaient.
"Qui sont-ils et que font-ils ?" Demanda la brune des plus confuses.
Les deux plus vieux garçons portaient l'uniforme de Deimon donc elle supposait qu'ils étaient soit en Seconde soit en Première. L'un portait l'uniforme de l'école Mao. Le plus jeune ne portait pas d'uniforme mais faisait exactement comme les autres dans le cercle. Dans un rythme parfait ils marchaient pieds nus en gesticulant et en chantant à mi-voix.
"Ce sont mes petits frères." Haruko lâcha un soupir et se mit à désigner du doigt chaque garçon du plus vieux au plus jeune. "C'est Kenjiro. Il est en Première ici et juste derrière lui est Manzo. Il vient juste d'entrer en Seconde. Ensuite c'est Kazuo. Il est toujours au collège. Le petit ne va pas encore à l'école mais son nom est Toshi. Et enfin, le dernier mais non des moindre, c'est bébé Chokichi."
Les frères ne s'interrompirent pas un seul instant pour montrer qu'ils savaient qu'on parlait d'eux.
"Pourquoi dansent-ils, nom de dieu ?" Mamori essaya de mieux voir ce qui se trouvait au centre du cercle. Aussitôt son regard fut attiré par la petite poupée de paille assise au sommet d'un autel structuré. Ses yeux s'agrandirent quand elle reconnut la poupée. "C'est moi !"
Haruko continua de regarder ses jeunes frères. "Oui... Ils espèrent qu'en faisant des sacrifices et en faisant ce petit truc tribal tu vas accepter de nous aider. Nous l'appelons la Danse-De-L'espoir-Mamori-Sauve-Nous-D'une-Mort-Cer taine."
"Des sacrifices ?" Répéta la manager de Deimon en se rapprochant de l'autel. Effectivement certaines de ses trucs préférés étaient placées décorativement sur ce qui lui semblait être une boîte en carton recouverte d'un mouchoir brodé. Autour de la poupée de paille il y avait des choux à la crème de chez Kariya, un mignon ours en peluche, une belle écharpe faite au crochet et un bracelet fait main. Il y avait même des bougies allumées à droite à gauche. "C'est absolument magnifique mais je ne peux pas les accepter."
L'aîné des Inazaki la regarda avec un air perplexe sur la figure. "Eh bien tu ne peux pas t'attendre à ce qu'on ne te paye pas."
"Me paye ? Pour quoi ?"
"Pour nous aider à ce que Megumi arrête avec son idée folle qu'Hiruma est son futur mari, bien sûr." Il lui répondit avec un brin de surprise dans la voix. "Tu n'aimes pas ces trucs-là ? On peut t'en avoir d'autres si tu veux."
Mamori secoua la tête. "Ce n'est pas ça. Je ne peux pas les accepter et je ne peux pas vous aider."
"Oui tu peux !" S'écria Haruko tout en lui servant son expression la plus triste, qui était très triste sachant qu'il pensait à comment sa vie serait si Hiruma devenait son beau-frère. Brrr. Il sentit un frisson lui descendre le dos. "Si tu ne veux pas le faire pour moi alors fais-le pour eux ! Ils sont jeunes et innocents ! Ils n'ont rien fait pour mériter ça ! Ne les fais pas payer pour les fantasques désillusions de leur grande sœur."
"Hiruma n'est pas si mal." Dit-elle pour la défense du quarterback alors qu'elle le regardait. "Il est bien plus gentil avec toi quand tu le connais mieux."
"Désolé, mais cette histoire de Megumi Hiruma me stresse. Je ne voulais pas l'insulter." L'aîné des Inazaki s'excusa profusément. "S'il-te-plait. Tu ne veux pas y réfléchir ?"
Mamori secoua la tête en reculant vers la salle du club. "Je suis navrée mais il n'y a rien que je puisse faire."
"Mais..."
"Navrée !" La manager se faufila alors dans le petit bâtiment et ferma à double tour la porte derrière elle.
Il entendit le clic du verrou.
Il regarda avec regret la porte fermée. Avec un soupir Haruko Inazaki retira ses chaussures et ses chaussettes. Il les plaça ensuite sur la pelouse à côté des chaussures des autres garçons. Courant autour du cercle il se glissa sans effort dans le circuit naturel qu'avaient développé ses frères. Et puis tous les six, enfin cinq, se mirent à danser avec l'espoir que Mamori change d'idée et les aide.
Dès que Mamori avait fermé et verrouillé la porte derrière elle, elle s'était adossée à l'huis et avait glissé jusqu'à s'asseoir par-terre. Elle pouvait toujours les entendre psalmodier. Pourquoi elle ? D'accord elle s'était habituée aux tendances violentes d'Hiruma mais ce n'était pas comme si elle était sa _gulp_ petite amie ou quoi que ce soit. C'était un grand garçon et il pouvait s'occuper de lui-même. S'il voulait sortir avec la seule fille Inazaki c'était son problème.
... Alors pourquoi cette pensée lui retournait l'estomac ?
La manager des Devil Bats secoua ses pensées de son esprit. Ça devait être le poisson qu'elle avait mangé à midi parce que ce n'était certainement pas le fait qu'elle ne voulait pas qu'Hiruma soit dans une relation. Non, ce n'était pas ça. Elle s'en fichait s'il sortait ou pas avec cette Megumi. Ça ne la concernait pas. Ils pouvaient se marier pour tout ce qu'elle en avait à faire !
Argh. Maintenant elle était malade.
OK donc peut-être que ça l'inquiétait un peu... mais c'était parce qu'ils étaient amis ! En quelque sorte. C'était naturel de s'inquiéter pour ses amis. Et puis parfois les amis devenaient plus que des amis. Mais pas elle et Hiruma ! Ils étaient coéquipiers, amis au mieux ! Il n'y avait pas moyen qu'ils changent, n'est-ce pas ?
Faux. Mamori n'avait jamais été douée pour mentir, même se mentir à elle, et à la vérité elle avait un petit, très petit, qui valait à peine le coup de le mentionner, coup de cœur sur le quarterback. Mais c'était juste un coup de cœur ! Une phase dont elle allait se sortir mais dans laquelle elle était toujours pour le moment. Donc avec un soupir défaitiste elle se leva et déverrouilla la porte. Passant la tête par l'embrasure elle appela les frères : "Je vais vous aider mais rentrez ça avant que quiconque ne vous voit."
Les exclamations et les larmes de joie qui jaillirent des garçons pouvaient être entendues à des kilomètres. C'était un jour de match que Mamori eut la chance de parler à Megumi. Il semblait que la seule sœur Inazaki s'était désignée elle-même l'unique pom-pom girl des Deimon Devil Bats. En fait plutôt comme la fan incontestée du capitaine de l'équipe mais vous avez compris l'idée. Ils approchaient la mi-temps quand la manager de l'équipe se dirigea vers l'adolescente amoureuse. Pour vous dire la vérité elle était plutôt réticente d'aller voir une inconnue et lui dire qu'elle faisait un mauvais choix de personne à aimer.
Vous pas ?
Alors après pas mal d'indécision et de supplications les frères avaient enfin réussis à la faire agir. Mamori regarda en arrière une dernière fois pour trouver les frères lui faisant des grands signes de la main pour l'inciter à continuer. Avec un soupir elle rassembla son courage et se prépara à un moment qui promettait d'être embarrassant. "Inazaki-san ?"
Elle se retourna pour voir qui lui parlait. "Oui ?"
"Salut. Je m'appelle Mamori Anezaki. Tu es dans ma classe d'Histoire." Autant commencer par briser la glace.
Megumi lâcha un sourire et lui serra la main. "Je me souviens de toi. Tu es la fille très intelligente qui a toujours les meilleures notes aux examens. Tu dois me dire ton secret. Tous ces quiz et ces contrôles font vraiment baisser ma moyenne."
"Je peux t'aider à étudier si tu veux." Proposa Mamori.
L'autre fille lâcha un soupir de soulagement. "Merci beaucoup. Cette école a un bien plus haut niveau que celle où j'étais avant."
Mamori sentit soudain quelque chose la frapper à l'arrière de la tête. Baissant les yeux elle pouvait voir une boulette de papier et quand elle se retourna les frères de Megumi semblaient être surexcités de voir de l'action depuis les gradins. Après leur avoir adressé un regard noir elle reporta son attention sur ce qu'elle avait à faire. "Ecoute je suis venue pour te parler d'Hiruma ..."
"N'est-il pas merveilleux ?" Megumi prit aussitôt un regard rêveur avec des étoiles dans les yeux que Mamori croyait seulement possible dans les films d'amour américains. "Il est si différent des autres garçons que j'ai rencontré. Il a ce charisme autour de lui que je n'ai jamais vu et il est si entêté. Bien que sa beauté ne fasse pas mal. On dirait une sorte de dieu Grec, je sais pas."
Ce n'étaient pas exactement les mots qui lui venaient à l'esprit lorsque Mamori pensait à Hiruma. "D'accord. On va dire ça."
"Je ne comprends pas pourquoi mes frères ne veulent pas l'accepter. Il ne va jamais me demander de sortir avec lui s'ils conspirent constamment pour nous séparer." Son regard dépité quand il était question de ses frères laissa la place à son regard enamouré lorsqu'elle repensa au blond. "Deux amoureux transis séparés par leurs familles en guerre ! Nous serions juste comme Roméo et Juliette !"
"Heureusement sans le poison," ajouta Mamori.
Megumi lâcha un rire. "Oui, sans le poison. Alors pourquoi voulais-tu me parler d'Hiruma ?"
Mamori déglutit. "Je voulais te prévenir à propos d'Hiruma ..."
"Oh non, toi aussi ?" L'autre fille croisa les bras sur sa poitrine. "Qu'est-ce que c'est cette fois ? Il a un casier judiciaire ? Il ne se souviendra jamais de mon anniversaire ? Il n'est pas intéressé ? Je suis trop bien pour lui ? C'est un connard maître chanteur ? Il va m'utiliser ? Ecoute j'ai tout entendu. Depuis que ça se sait que j'en pince pour lui des gens que je ne connais même pas sont venus me voir pour me dire combien il était terrible et tu sais quoi ? Je m'en fous ! Alors merci mais non merci."
Maintenant Mamori était dans le pétrin. Elle devait vite trouver quelque chose. "Eh bien ce n'était pas ce que j'allais dire. Ce que j'allais dire c'était ... euh ... tu vois..."
"Hé foutue manager !"
Mamori leva les yeux pour voir le garçon dont elles étaient justement en train de parler lui lancer un regard noir depuis le banc. "Quoi ?"
"Arrête de trainer les pieds et amène-toi !"
Elle lui lança un sale regard. "Tu ne peux pas te calmer ? Je suis en train de parler alors j'arrive dans une minute. Donc tais-toi et attends !"
"Je t'ai dit de t'amener alors bouge !"
Mamori lui fit un signe par-dessus son épaule en retournant son attention sur Megumi, qui avait un air choqué sur la figure. C'était une expression de surprise, comme si elle venait de réaliser quelque chose. "Ça va ?"
"Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu !" Megumi sautillait sur place en tapant des mains d'excitation. "J'ai compris ! Je sais pourquoi tu ne veux pas que je sorte avec Hiruma ! C'est parce que tu sors déjà avec ! C'est ça ! C'est pour ça que tu voulais m'écarter !"
"Quoi ? Non ! Ce n'est pas ça ! Nous sommes juste amis !" Mamori essaya de nier tout en bloc mais elle se heurtait à un mur.
Megumi secoua la tête et sourit. "Je peux voir que tu ne veux pas que tout le monde le sache parce qu'ils n'approuveraient pas. Ne t'inquiètes pas, ton secret est bien gardé avec moi ! Si j'avais su qu'il était déjà pris je l'aurais laissé tranquille. Je ne pique pas les petits copains des autres. Je vais te dire ça tout de même, tu es une chanceuse. C'est un phénomène."
"Mais ..." Mamori essaya de placer un mot tandis que Megumi la poussait vers le banc où Hiruma l'attendait impatiemment.
"Eh bien il était temps, foutue manager !"
Megumi lâcha la brunette et se tourna vers Hiruma. "Bon tu prends bien soin d'elle, tu m'entends ? Tu la traites bien." Elle fit un clin d'œil à la jeune fille mortifiée. "On se verra en cours et fais-moi signe si tu en as marre de lui."
L'autre fille s'éloigna en fredonnant ce qui ressemblait fortement à 'Kiss The Girl'.
"De quoi elle parlait, putain ?" Hiruma fronça les sourcils à la fois de confusion et de frustration. Il tourna son attention vers la fille toujours silencieuse. "Pourquoi est-ce que cette fichue pom-pom girl m'a dit de prendre soin de toi ? Réponds-moi foutue manager !"
Mamori ne lui répondit pas en s'asseyant sur le banc et en enfouissant son visage dans ses mains en laissant le rouge lui monter aux joues. Il n'y avait pas moyen qu'elle lui explique quoi que ce soit. Pas maintenant. Pas plus tard. Pas ici. Pas là. Nulle part.
"Hé ! Je te parle, foutue manager !"
La fille en question trouva que la pelouse était d'une très intéressante teinte de verte et qu'il y avait une étiquette collée à la semelle de sa chaussure gauche due à une pomme qu'elle avait mangé tout à l'heure. Personne d'autre que Mamori et Megumi ne sut jamais quel avait été le sujet de leur conversation.