[archive] FMA - Havoc/Fury - PG | Une histoire à suivre (19/33)
Série : Havoc et Fury, une histoire à suivre
Chapitre #19, Absence
Personnages/Couple : Cain Fury, Jean Havoc
(Thème : aucun, ou alors « bon sang mais il est grand temps qu'ils se décoincent un peu tous les deux !! »)
Genre : shōnen ai
Gradation : PG / K+
Nombre de mots : 800 et des brouettes
[ prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
Il faisait sombre, très sombre, trop sombre, dans cette chambre. Nulle source de lumière, un endroit en nuances de gris sombres et imprécises, à l'atmosphère pesante.
Impossible de se rappeler où il était, ce qu’il faisait là. Il aurait dû se trouver dans un tout autre décor, quelque part où il y a aurait de la lumière, des couleurs, un peu de vie. Et puis, il y aurait dû y avoir quelqu’un d’autre avec lui.
Pourquoi était-il si seul ? Il devrait y avoir quelqu’un à ses côtés, il le savait.
Qui exactement ? Le Colonel ? Havoc ? quelqu’un d’autre encore ? L'identité exacte de celui qui manquait lui échappait. Mais il fallait quelqu'un d'autre. La pièce était tellement vide, c’était à croire qu’elle aspirait ses souvenirs : il ne se souvenait ni de qui il espérait, ni pourquoi il le voulait tellement, ni, forcément, pourquoi cette personne était si cruellement absente.
Terrible, comme ce vide le dévorait.
Il se sentit chanceler. Et il n'y avait personne pour le rattraper.
Personne pour le serrer dans ses bras. Il se laissa tomber dans un coin de ce néant, se serrant lui-même dans ses bras, se recroquevillant en position fœtale. Tout seul dans le noir, tout seul avec lui-même et le manque terrible d’un autre absent.
Il se trouva une envie de pleurer qui le dépassait. Jamais auparavant il ne s’était senti si mal en-dedans, complètement abandonné. (Ou alors, avec sa mémoire tellement tronquée par l'Absence, il ne s'en souvenait plus.) Il pourrait juste se laisser engloutir par le froid, le noir et la tristesse.
C’est ce qui finit par arriver, effectivement. Il se fondit dans les ténèbres et la douleur, quelque chose au fond de lui appelant quelque chose à l’extérieur de lui, sans qu’il arrive à identifier quoi exactement. Jusqu’à ce que ce manque dévore tout le reste.
Le réveil est difficile. Il se sent toujours perdu, il a du mal à reprendre pied avec la réalité. Il est toujours aussi seul, dans sa vraie vie comme dans ses cauchemars. Et là non plus, il n’est pas sûr de savoir qui lui manque autant. Pas quoi, ça il en est sûr : quelqu’un à aimer. Pas forcément pour que ça soit sexuel, comme les rêves des nuits précédentes semblaient l'exiger, mais quelqu'un avec qui il serait bien. L'aspect physique, en fait, dans la vraie vie, lui fait plutôt peur qu'autre chose.
Et là où il n’ose répondre à sa propre question, c’est qui exactement il a envie d'aimer et de qui surtout il veut être aimé en retour.
Le Colonel, hors de portée ? ou le Sous-lieutenant Havoc, qui le poursuit ?
Cain se perd dans ses réflexions, incapable de démêler ses sentiments.
Si seulement, si seulement ses rêves pouvaient être un peu plus clairs, si seulement il n’avait pas si peur de les écouter…
Le Sous-lieutenant Havoc... Cain sait qu'il l'aime bien. Beaucoup. Qu'il a pensé très fort à lui à une certaine époque. Qu'il veut le voir heureux. Mais de là à ce que ça soit ensemble tous les deux ?
Quand il réfléchit à cette idée, son cœur s'emballe. C'est une image qui lui vient tellement facilement à l'esprit maintenant...
Il se sent mal à l'aise, physiquement, quand d'autres hommes l'approchent de trop près. Avec lui, c'est plutôt mentalement. Il l'aime bien, beaucoup, il apprécie sa compagnie. Mais quand ils se rapprochent trop, il s'affole. Pour des raisons différentes.
Les autres, c'est d'eux qu'il a peur, plus ou moins consciemment. Avec Havoc, c'est plutôt de lui-même.
Ça n'est pas juste sa vie à lui qui pourrait basculer s'il lui disait oui. Ça en ferait deux.
*
Pour ne rien arranger, depuis sa curieuse déclaration, Havoc n'a plus rien fait. Il attend. Il le regarde avec insistance mais ne tente plus rien.
Jusqu'à l'annonce de cette permission générale, et encore...
« Tu fais quelque chose de spécial, demain ?
- N-non. »
Havoc réfléchit longuement, mâchonnant sa cigarette avec ses pensées. Juste quand Cain commence à croire qu'il a laissé tomber leur amorce de conversation et ne lui répondra plus, il laisse pourtant tomber ;
« Moi non plus. »
Après une courte pause, il ajoute, comme s'il avait vraiment besoin de préciser son absence d'emploi du temps ;
« Rien du tout. Juste rester à la maison. Buller. »
Et sa phrase reste encore en suspens, comme s'il comptait faire autre chose sans oser dire quoi, et s'attendait à ce que Fury comprenne à demi-mot et complète sa pensée.
Il pourrait le faire, justement. Il peut imaginer ce qu'il a en tête. En tout cas, il croit qu'il peut. Il commence à craindre de se tromper du tout au tout sur son compte, entre ses premières avances tellement directes puis maintenant son silence... Un pas en avant, un pas en arrière.
Il sait où il vit, il sait qu'il ne bougera pas de chez lui... Le reste est entre ses mains. S'il décide qu'il a compris ce qu'il attendait de lui, et s'il décide d'y répondre favorablement.
Chapitre #19, Absence
Personnages/Couple : Cain Fury, Jean Havoc
(Thème : aucun, ou alors « bon sang mais il est grand temps qu'ils se décoincent un peu tous les deux !! »)
Genre : shōnen ai
Gradation : PG / K+
Nombre de mots : 800 et des brouettes
[ prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
Il faisait sombre, très sombre, trop sombre, dans cette chambre. Nulle source de lumière, un endroit en nuances de gris sombres et imprécises, à l'atmosphère pesante.
Impossible de se rappeler où il était, ce qu’il faisait là. Il aurait dû se trouver dans un tout autre décor, quelque part où il y a aurait de la lumière, des couleurs, un peu de vie. Et puis, il y aurait dû y avoir quelqu’un d’autre avec lui.
Pourquoi était-il si seul ? Il devrait y avoir quelqu’un à ses côtés, il le savait.
Qui exactement ? Le Colonel ? Havoc ? quelqu’un d’autre encore ? L'identité exacte de celui qui manquait lui échappait. Mais il fallait quelqu'un d'autre. La pièce était tellement vide, c’était à croire qu’elle aspirait ses souvenirs : il ne se souvenait ni de qui il espérait, ni pourquoi il le voulait tellement, ni, forcément, pourquoi cette personne était si cruellement absente.
Terrible, comme ce vide le dévorait.
Il se sentit chanceler. Et il n'y avait personne pour le rattraper.
Personne pour le serrer dans ses bras. Il se laissa tomber dans un coin de ce néant, se serrant lui-même dans ses bras, se recroquevillant en position fœtale. Tout seul dans le noir, tout seul avec lui-même et le manque terrible d’un autre absent.
Il se trouva une envie de pleurer qui le dépassait. Jamais auparavant il ne s’était senti si mal en-dedans, complètement abandonné. (Ou alors, avec sa mémoire tellement tronquée par l'Absence, il ne s'en souvenait plus.) Il pourrait juste se laisser engloutir par le froid, le noir et la tristesse.
C’est ce qui finit par arriver, effectivement. Il se fondit dans les ténèbres et la douleur, quelque chose au fond de lui appelant quelque chose à l’extérieur de lui, sans qu’il arrive à identifier quoi exactement. Jusqu’à ce que ce manque dévore tout le reste.
Le réveil est difficile. Il se sent toujours perdu, il a du mal à reprendre pied avec la réalité. Il est toujours aussi seul, dans sa vraie vie comme dans ses cauchemars. Et là non plus, il n’est pas sûr de savoir qui lui manque autant. Pas quoi, ça il en est sûr : quelqu’un à aimer. Pas forcément pour que ça soit sexuel, comme les rêves des nuits précédentes semblaient l'exiger, mais quelqu'un avec qui il serait bien. L'aspect physique, en fait, dans la vraie vie, lui fait plutôt peur qu'autre chose.
Et là où il n’ose répondre à sa propre question, c’est qui exactement il a envie d'aimer et de qui surtout il veut être aimé en retour.
Le Colonel, hors de portée ? ou le Sous-lieutenant Havoc, qui le poursuit ?
Cain se perd dans ses réflexions, incapable de démêler ses sentiments.
Si seulement, si seulement ses rêves pouvaient être un peu plus clairs, si seulement il n’avait pas si peur de les écouter…
Le Sous-lieutenant Havoc... Cain sait qu'il l'aime bien. Beaucoup. Qu'il a pensé très fort à lui à une certaine époque. Qu'il veut le voir heureux. Mais de là à ce que ça soit ensemble tous les deux ?
Quand il réfléchit à cette idée, son cœur s'emballe. C'est une image qui lui vient tellement facilement à l'esprit maintenant...
Il se sent mal à l'aise, physiquement, quand d'autres hommes l'approchent de trop près. Avec lui, c'est plutôt mentalement. Il l'aime bien, beaucoup, il apprécie sa compagnie. Mais quand ils se rapprochent trop, il s'affole. Pour des raisons différentes.
Les autres, c'est d'eux qu'il a peur, plus ou moins consciemment. Avec Havoc, c'est plutôt de lui-même.
Ça n'est pas juste sa vie à lui qui pourrait basculer s'il lui disait oui. Ça en ferait deux.
*
Pour ne rien arranger, depuis sa curieuse déclaration, Havoc n'a plus rien fait. Il attend. Il le regarde avec insistance mais ne tente plus rien.
Jusqu'à l'annonce de cette permission générale, et encore...
« Tu fais quelque chose de spécial, demain ?
- N-non. »
Havoc réfléchit longuement, mâchonnant sa cigarette avec ses pensées. Juste quand Cain commence à croire qu'il a laissé tomber leur amorce de conversation et ne lui répondra plus, il laisse pourtant tomber ;
« Moi non plus. »
Après une courte pause, il ajoute, comme s'il avait vraiment besoin de préciser son absence d'emploi du temps ;
« Rien du tout. Juste rester à la maison. Buller. »
Et sa phrase reste encore en suspens, comme s'il comptait faire autre chose sans oser dire quoi, et s'attendait à ce que Fury comprenne à demi-mot et complète sa pensée.
Il pourrait le faire, justement. Il peut imaginer ce qu'il a en tête. En tout cas, il croit qu'il peut. Il commence à craindre de se tromper du tout au tout sur son compte, entre ses premières avances tellement directes puis maintenant son silence... Un pas en avant, un pas en arrière.
Il sait où il vit, il sait qu'il ne bougera pas de chez lui... Le reste est entre ses mains. S'il décide qu'il a compris ce qu'il attendait de lui, et s'il décide d'y répondre favorablement.