Titre : L'éternité, c'est quand même vachement long
Auteur :
ylgBase : Gensōmaden Saiyūki
Personnage : Son Gokū
Genre : general
Gradation : PG / K+
Disclaimer : cette version des personnages est la propriété de Minekura Kazuya ; je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thème : "
éternité" pour
10_choixNombre de mots : 475
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Gokū n’a aucun souvenir d’avant le Mont Gogyō. Il sait son nom, il sait parler ; quand il s'est retrouvé là il savait que c’était sa punition pour son crime - quelqu'un avait bien dû lui dire avant qu'on ne l'enferme - et vue l’ampleur du châtiment même s’il a oublié pourquoi il est puni, à voir par quoi il est puni il suppose qu’il a vraiment commis quelque chose d’horrible et est content de ne pas s’en rappeler. Heureuse ignorance, ça vaut presque de l'innocence.
Même s’il est seul, même s’il s’ennuie, même s’il a peur, même s’il n’arrive pas à compter les saisons qui passent...
Lui ne change pas, ne grandit pas, n’a jamais faim ; aucune fonction biologique ne se fait connaître dans son petit corps : tout est en pause. Il ne respire que par habitude. Ça n’empêche pas qu’il ait froid ou chaud toutefois.
Et depuis qu’il a réalisé en voyant la vie dehors combien lui est seul enfermé là, immuable quand l’extérieur continue à bouger, il souffre. (Et s'il avait pu oublier, il se souvient : respirer, ça permet de crier.)
L’éternité c’est quelque chose d’horrible, a ainsi pu conclure un petit bonhomme sans âge et sans mémoire avec semble-t-il à jamais la mentalité d’un enfant de dix ans.
Même si sa tête a tout oublié de sa vie personnelle, son corps au moins a gardé des souvenirs.
L’éternité c’est nul, estime Gokū, et plus rien ne le fera changer d'avis. Il préfère vivre, vivre vivre vivre, intensément, tant pis si ça doit être court. La vie de ses amis oiseaux était terriblement courte, comparée à la longueur interminable de son emprisonnement sous terre, mais eux étaient libres et chantaient joyeusement.
Alors maintenant que ses chaînes sont rompues et qu'il peut reprendre une place dans le monde, il veut en profiter à fond.
Manger beaucoup de bons trucs, être heureux d'avoir faim et d'apaiser ce vide en lui.
S'amuser à fond, ne plus jamais s'ennuyer. Ne plus jamais être triste ou seul.
Se muscler tout partout, devenir fort. Changer !
Gokū veut bien vivre vieux si ça veut dire grandir encore.
Mais bon, s’il meurt, bah voilà quoi. Ça arrive.
Il ne sait pas encore à proprement parler que tout a une fin tôt ou tard mais il a vu mourir suffisament d'animaux pour s'en douter ; il lui faudra des années pour admettre qu’il n’est pas immortel lui-même. Mais il savait déjà dès sa sortie de ce cachot qu’aucune situation n’est éternelle.
Sa liberté, son confort, son bonheur, la présence de Sanzō à ses côtés, comme c’est apparu un jour ça pourrait se dissiper un autre.
Alors à lui de faire en sorte que ça n’arrive pas de sitôt, que ça dure, en étant fort, en étant utile à Sanzō, se protéger lui-même. Profiter de chaque instant.