Prompt : Sex is not the enemy
Fandom : Original
Personnages : Amelia, John, Martin, Terrence Steele, Jeff
Rating : R
Mots : 848
Note : Ecrit pour le challenge Sex is not the enemy, organisé par
miya_tenaka, image NSFW aprés le cut
Voyeuse n'était pas un terme avec lequel les gens définissaient Amelia. Elle même n'avait jamais pensé qu'un jour elle s'appliquerait l'adjectif. Quand les gens s'embrassaient, se touchaient, elle avait tendance à détourner le visage, comme gênée de les voir en pleine action. Et elle n'avait jamais ressenti l'intérêt de se regarder coucher avec son mec (ce qui était l'argument majeur qu'il avait trouvé pour rompre). Et si elle devait être honnête, le terme "voyeur" lui avait toujours paru sale et malsain. Alors non, elle n'aurait jamais pensé rester transfixer, une main supportant quatre cafés du Starbucks au coin de la rue, l'autre un paquet de Krispy Kreme sur lequel était juché un sac de fruits exotiques, à regarder ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux.
Stagiaire pour le studio photo le plus réputé de la ville, elle s'occupait de porter le café entre deux prises de vue. Elle était aussi régulièrement de mission Starbucks et depuis l'arrivée dans le studio le matin même, de Terrence Steele, star internationale du football américain, c'est à peine si on lui avait lancé un regard. Et elle n'avait cessé de courir acheter des muffins, donuts et des papayes. Apparemment, Terrence Steele aimait les papayes. Et d'après la scène qu'elle continuait de regarder en se demandant pourquoi elle continuait à regarder, il n'aimait pas que les papayes.
En revenant de sa dernière course, elle s'était demandé pourquoi le studio semblait vide. Et pour cause, il n'y avait personne d'autre qu'elle en dehors de la star sus-nommée, du photographe et des deux assistants du dit photographe. Et ils étaient tous les quatre en pleine action, sous les projecteurs.
Lorsque les cafés s'écrasèrent sur le sol, l'action s'interrompit légèrement, le temps pour Steele de la regarder droit dans les yeux et de lui sourire, avant qu'il ne remette à embrasser John, le photographe, qui était à sa droite. Amelia resta pétrifiée avant de se dire qu'il fallait qu'elle pose le reste de ses courses sur une table, aille chercher une serpillère et qu'elle ... Elle hésitait entre partir en courant et faire comme si elle n'était jamais entrée, ce qui était une idée stupide, retourner à son poste et attendre que ... que son patron arrête de sucer son employé, ou ... ou elle pouvait nettoyer, tout en regardant, se faisant toute petite.
Et pendant qu'elle tentait de prendre une décision rapide, son œil s'arrêta sur un appareil qui avait été laissé sur un tabouret. John lui avait toujours promis qu'il la laisserait prendre des photos, mais il n'avait jamais tenu sa promesse et elle devait avouer qu'elle ne pouvait pas demander de meilleurs sujets d'études que ceux qui transpiraient sans faire attention à sa présence.
Un peu d'anxiété lui nouant le ventre et un désir d'être touché qui la faisait légèrement trembler, Amelia commença à prendre des vues d'ensemble du groupe avant de s'approcher, prenant de plus en plus confiance en elle. Un visage concentré, une série d'abdominaux sur lesquels coulait un filet de sueur, une main serrée sur un organe turgescent, une langue à la recherche d'une autre, des regards qui se croisaient et qui parfois la regardaient. Ils avaient fini par se rendre compte de sa présence dans leur espace personnel et ne semblaient pas s'en inquiéter. Amelia se sentit un peu plus courageuse et enleva sa paire de talons avant de finir par s'assoir face au groupe qui, tout en continuant de se mouvoir les un dans les autres, posait de plus en plus face à l'objectif.
Bientôt ils eurent tous joui et aprés avoir pris la dernière photo, un portrait de Terrence Steele, le regard un peu flou, un sourire satisfait avec une vague trace d'espièglerie, tourné vers l'objectif, Amelia posa l'appareil. Du silence post-coït ils glissèrent doucement dans le silence mal à l'aise, et c'est donc tout naturellement qu'elle demanda si quelqu'un voulait des donuts. John éclata de rire et Martin se leva pour aller chercher la boite et en profita pour patauger dans le café désormais froid qui décoré encore le sol du studio. Steele, quand à lui avait posé son dos contre le mur et la regardait intensément tout en lui caressant la cheville. Avalant lentement sa salive, Amelia réalisa que la porte d'entrée était toujours ouverte, laissa échapper une insanité, se leva précipitamment et traversa le studio en quatrième vitesse en espérant que personne n'attendait dans le lobby. Elle ne vit personne, ferma à clé, retourna à son bureau, mis le téléphone sur la messagerie et prit une grande respiration. Elle savait très bien que sa relation avec son boss avait changé depuis quelques minutes et que dés qu'elle rentrerait à nouveau dans cette pièce, elle allait encore être modifiée.
Et surtout, Amelia réalisa, tout en attrapant un rouleau de sopalin pour essayer d'éliminer le maximum de boisson du sol, que être voyeur ce n'était pas forcement sale et malsain. A en juger par ses jambes qui pas à pas l'emmenaient un peu plus vers l'inconnu, elle se dit que ce terme pouvait même être sacrement excitant.
Prompt image :