[Fic] "Bien du bonheur et des jours heureux", House, pour flo_nelja

Sep 10, 2007 19:25

Titre: Bien du bonheur et des jours heureux
Auteur: drakys
Fandom: house
Personnages: house et wilson
Rating: PG
Disclaimer: Heel & Toe Films, NBC Universal Television, Bad Hat Harry Productions, Shore Z Productions, Moratim Produktions
Notes: avec un quick-bêta made in supaidachan, qui me dit que ce n'est pas trop horriblement pourri. aussi, je me risque à poster, le front marqué de son divin seal of approval.
Demandé par: flo_nelja, requête 183 (au mariage de wilson)


Il en avait déjà marre d'entendre les cuillères taper contre la table et les couteaux marteler les coupes pour réclamer un baiser des mariés. À sa place à la table d'honneur, House n'avait pas d'autre choix que d'être abruti par le bruit sourd du métal contre le bois de la table, bruit à peine étouffé par l'épaisseur de toute évidence insuffisante de la nappe. Quand les discours des parents et amis commencèrent et s'étirèrent et allèrent même jusqu'à s'allonger au-delà du supportable, il commença à sérieusement regretter d'avoir accepté l'invitation sans avoir rien extorqué en retour à Wilson.

Il y avait tout de même des limites à ce que la consommation de multiples comprimés de Vicodin pouvait faire pour l'envoyer au pays du Je Me Fous de Tout, La La La~, même quand accompagnée d'un excellent champagne.

Le côté niais et répétitif des discours l'exaspérait et entendre tout le monde rabâcher invariablement les mêmes souhaits débiles l'épuisait beaucoup plus que tous les patients emmerdants qu'il avait traités depuis qu'il travaillait à Princeton-Plainsboro. Il en était presque à prier pour que sa pagette lui sonne sa liberté dans une quelconque urgence quand on lui mit le micro sous le nez. Après quelques secondes à considérer l'objet d'un mauvais œil, il le prit dans mains de celui qui le lui tendait.

Il montra sa canne.

"J'espère que vous n'allez pas m'en vouloir de rester assis, je suis infirme!"

Il y eut quelques rires nerveux, les invités n'étant pas certains s'il était tout à fait sérieux ou non. House les encouragea.

"Allez, ne vous gênez pas pour rire, je sais combien c'est hilarant les gens qui boitent."

Les quelques rires s'étouffèrent aussitôt et il eut un petit sourire moqueur. Avec une lenteur délibérée, il fouilla dans la poche intérieure de son veston, en sortit un papier qu'il déplia lentement. Il fixa pendant un moment la feuille blanche, donnant l'impression de parcourir le texte d'un discours soigneusement préparé. House leva son regard bleu perçant sur ceux qui l'écoutaient, se racla la gorge comme pour trouver sa voix perdue dans l'émotion.

"Wilson", commença-t-il après un long moment de silence. "Wilson est un homme merveilleux..."

House fit de son mieux pour avoir l'air pensif d'abord, entièrement satisfait de sa performance ensuite et il hocha la tête. Il replia son papier et fit mine de passer le micro au suivant et d'avoir terminé son office de conférencier du thème Wilson & son Épouse Numéro Trois: Joie, Bonheur et Harmonie avant de s'immobiliser, faussement terrifié par le regard noir que l'heureux époux lui lançait. Comme à regret, il garda le micro et soupira.

"Si tu voulais quelque chose de plus long, Monsieur le Remarié, il fallait me payer plus! J'ai travaillé suuuper fort sur ce discours", déplora-t-il d'une voix horriblement plaintive. "Juste pour respecter le ridicule budget que tu m'avais alloué pour le préparer!"

La réplique lui attira quelques rires et il haussa les épaules.

"Bon, alors je vais recycler ce que j'ai dit à ton mariage précédent, je crois que les mêmes choses s'appliqueront encore."

Les rires moururent et ignorant les regards confus, outragés et celui vraiment plus noir que noir de Wilson, House continua. Du bout des doigts, il tira sur son nœud papillon, cherchant apparemment ses mots.

"Wilson aime les cas désespérés. Il est oncologue pour ça, pour cette satisfaction viscérale de l'homme à affronter les situations les plus difficiles."

Semblant réaliser un peu tard que ses paroles pouvaient être insultantes pour la mariée, il s'adressa ensuite à elle directement.

"Je ne dis pas ça pour impliquer que vous êtes un problème, enfin, vous ne devez pas en être encore un. Au moins, j'espère...", il eut l'air songeur à nouveau, avant de poursuivre. "Je ne veux que vous démontrer les plus essentielles qualités de celui avec qui vous partagerez vos jours pour la prochaine ann-"

Un talon particulièrement insistant écrasa son pied sous la table sans même que le sourire de Wilson tremble d'une miette.

"Les. Les prochaines années", se reprit House avec un empressement pas si pressé que ça et un grand sourire moqueur. "Il est patient, il faut l'être pour supporter toutes les larmes et tout le condensé de misère des petits cancéreux. Il a de la force de caractère et de la résistance, il en faut pour passer à travers deux divorces sans tout perdre."

House leva une main, faussement discret et chuchota très fort le secret.

"Si vous voulez absolument tout quand ce sera fini entre vous, je vous donnerai les numéros de ses comptes bancaires dans les Caïmans!"

Il poursuivit à un volume normal, s'adressant cette fois à tout le monde.

"Il est riche, d'ailleurs. Un docteur, c'est toujours un bon parti, toutes vos mamans devaient vous dire ça quand vous n'étiez encore que des gamines morveuses. Surtout que ce docteur-ci", continue House en désignant Wilson. "Se départit aisément de ses acquis pour avoir la paix dès les premiers signes que son mariage commence à trembler."

Personne ne semblait oser vouloir l'interrompre, ce qui amusa House et le poussa à continuer malgré le silence inconfortable.

"Ses précédents mariages n'ont pas échoué parce que Wilson est une mauvaise personne, non, vraiment pas. En fait, c'est justement parce qu'il est une bonne personne que toutes ses histoires de cœur ont tourné au vinaigre. Tout le monde sait combien ces gens-là sont insupportables! Toujours ailleurs à répandre autour d'eux leur présence positive et leur enthousiasme, à sauver le monde de leurs belles paroles encourageantes, de leur sourire réconfortant et ils sont toujours là pour prêter une oreille aux problèmes des autres..."

Il s'interrompit et Wilson eut l'air soulagé qu'il s'arrête enfin, ce qui donna à House la motivation nécessaire pour poursuivre sur sa lancée.

"Bien sûr dans ces cas-là, la bonne et gentille fe-femme passe souvent derrière tout le reste, parce qu'il y a plus grand et plus noble dans ce monde cruel que le bonheur familial. Il y a le bonheur des infirmières désœuvrées aux longues jambes et au petit ami violent, il y a les patientes maigres aux yeux creusés et fatiguées par la chimio-"

Wilson se leva brusquement et leva sa coupe.

"Bon, ça va, tu gagnes!", s'exclama-t-il avec un sourire forcé en lui prenant le micro.

Toujours tout sourire, Wilson s'adressa à ses invités et cherchant dans ses poches, il tendit une liasse de billets à l'autre homme, lui tapotant au passage l'épaule avec beaucoup plus de force que pour une simple petite accolade amicale.

"Je suis désolé, c'était un petit... défi... entre nous!", rit-il et l'audience rit avec lui. "La prochaine fois, j'essaierai de me souvenir que la seule chose dont House est capable est d'être désagréable, ça m'évitera de perdre un pari!"

Les rires redoublèrent et House regarda sur sa droite vers Épouse Numéro Trois, dont il ne s'était toujours pas donné la peine de retenir le nom parce qu'elle n'allait certainement pas rester là très longtemps. Elle n'avait pas l'air impressionnée par les efforts de sa tendre moitié pour sauver la situation. En fait, plus House la dévisageait et plus elle semblait tout à fait et entièrement furieuse. Il lui sourit et elle détourna la tête d'un mouvement sec.

"Si ça vous ne dérange pas, je vais aller lui mettre une raclée maintenant!"

Il abandonna le micro, soulagé que les gens continuent à rire de ce qu'ils croyaient être une simple blague et enfonçant les doigts dans le bras de House, il le força à se lever et le suivre. Wilson l'entraîna hors du hall de réception, souriant dans l'adversité et une fois que les portes eurent claquées derrière eux, il lâcha le bras de House et se pinça l'arrête du nez.

"C'était quoi ça?", voulut-il savoir.

"J'ai dit la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, votre Honneur. ...Je crois que tu as sucré le passage où je devais promettre ça une main sur ce gros truc épais-là, la Bible je crois, tu vois comme j'ai été chic de m'y tenir quand même?

- Qu'est-ce que tu essaies de faire? De ruiner mon mariage?"

Le visage de l'autre homme refléta la plus parfaite surprise.

"Moi? Ruiner ton-?", House secoua la tête et lui tapota la poitrine avec la poignée de sa canne. "Voyons! Ça, c'est ton boulot mon petit Jimmy, je ne voudrais pas te voler ton hobby de choix. Je ne suis pas si ignoble, c'est quand même le jour le plus heureux dans ta vie... Ou c'est peut-être le troisième jour le plus heureux? Ou le vrai premier parce que les autres ont résulté par des échecs?", chercha-t-il à se corriger, pensif. "Tu pourrais me les classer par ordre de bonheur?"

Wilson roula des yeux.

"Est-ce que tu pourrais être plus insupportable?", demanda-t-il après avoir risqué de se fouler un nerf optique.

Il leva aussitôt les mains en avisant le sourire dangereux de l'autre homme et l'étincelle pas moins mortel dans ses yeux.

"Surtout, ne répond pas à ça!"

House soupira, faussement déçu de ne pas avoir pu lui apporter la preuve qu'il n'était pas tout à fait allé aux limites les plus extrêmes de ce qu'il pouvait faire pour pourrir l'ambiance. Il tripota sa canne, l'air pensif.

"Hé dis, t'as pas envie de te tirer de cette farce pour qu'on aille prendre une bière quelque part?

- House...

- Oh bon, d'accord, j'arrête les frais!", promit-il en retournant lentement vers le hall. "Il y a un morceau de gâteau qui m'attends... Et de toute façon, j'ai réussi à passer un moment seul avec toi à ton propre mariage, ça me donne donc une bonne longueur d'avance sur Femme Numéro Trois!"

(10 septembre 2007)

house, fic

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