Titre: Petit à Petit
Chapitre: 6/7
Auteur:
shono_hime Fandom: Harry Potter
Pairing: Blaise Zabini/Théodore Nott
Rating: PG-13
Note: Ecrit pour
7_liens, thème: jalousie
Chap 1 -
Chap 2 -
Chap 3 -
Chap 4 -
Chap 5 -
Chap 6 -
Chap 7 Ils ont introduit un serpent dans leurs murs, et pourtant, la nouvelle routine qui s'installe ne diffère pas énormément de l'ancienne. Blaise se surprend à ne pas voir la différence, et c'est bien là le plus troublant.
Théodore installe Draco à l'étage, dans une pièce privée de tout sauf du minimum vital. Un lit fait convenablement, parce qu'ils ne sont pas des monstres, et rien d'autre. La pièce est bardée de protections magiques en tous genres, et Blaise insiste pour qu'ils fouillent Draco tous les deux, l'un après l'autre, pour s'assurer qu'il ne cache rien.
Ça devient une habitude. Ils font tout à deux, désormais. Quand ils apportent à manger à leur prisonnier, l'un reste à la porte, baguette au poing, tandis que l'autre se risque dans la pièce. Quand ils le laissent sortir, trois fois par jour, pour le laisser se soulager et se laver, ils l'accompagnent tous les deux dans le couloir. C'est un accord tacite, et Blaise n'est pas sûr de comprendre pourquoi il leur convient à tous les deux.
Draco est un prisonnier exemplaire, bien qu'un peu déstabilisant, pour qui l'a connu avant. Blaise s'attend à tout instant à le voir tempêter, protester contre le traitement indigne qui lui est infligé, mais le blond ne parle pas. Jamais. Il se contente d'obéir muettement à leurs injonctions et il les regarde, souvent l'un après l'autre, le visage neutre.
Blaise a parfois l'impression de se trouver face à un deuxième Théodore et la constatation est effrayante, d'autant plus que Théodore lui-même n'a pas l'air d'en être dérangé.
Ils n'en parlent pas. Quand ils sont dans la cuisine, à préparer le repas pour trois, ils discutent d'autre chose, et quand ils lui portent à deux sa portion, ils le font en silence. Plus d'une fois, Blaise cherche à parler, mais sans savoir quoi dire. Même quand ils sont seuls, il a l'impression de voir le fantôme de Draco entre eux, à les observer si calmement comme il le fait maintenant.
Théodore ne change rien à sa façon d'être. Blaise continue d'apprécier sa tendresse tranquille, ses sourires paisibles et ses regards sans faille, même si parfois, il le surprend à s'égarer dans ses pensées, et ses traits prennent une expression plus troublée. Et quand Blaise relève, il se contente de sourire et de secouer la tête.
Dehors, le vent souffle toujours et ses hurlements évoquent une bête en cage, prête à s'en échapper à tout moment pour assouvir sa fureur. Mais le monstre est dans leurs murs…
Draco est silencieux, Théodore nonchalant et Blaise inquiet, et la logique lui semble si retournée qu'il ne peut que l'être encore plus.
Et puis un jour, le vent tombe et avec lui tombe la pluie, un rideau gris et régulier qui martèle le toit et les vitres, comme si le monstre à présent libéré voulait entrer. Quand ce jour là, Blaise apporte son repas à Draco sous le regard attentif et la baguette dressée de Théodore, la tension dans la pièce est soudain presque étouffante.
Blaise sent venir les problèmes, et Draco a un petit sourire au coin des lèvres, et Théodore une expression farouche sur le visage. Le blond mange sous les yeux de ses gardiens, et quand il repose sa fourchette, c'est pour se tourner vers Blaise.
Son ton est affable et son sourire plaisant, comme s'ils conversaient amicalement, tels les deux anciens camarades qu'ils sont censés être. Il s'essuie délicatement la bouche avec sa serviette, et Blaise sait qu'il fait exprès de prendre son temps pour ménager le suspense. Il y a comme un étrange plaisir en lui à retrouver le Draco qu'il a côtoyé et pas simplement un fantôme, et il en frissonne presque.
"C'était délicieux," dit Draco très poliment en hochant la tête vers Blaise. "Je suppose que ce cher Théodore a mis la main à la pâte…"
Blaise est trop estomaqué, trop outré que Draco s'adresse à lui comme si Théodore n'était même pas dans la pièce, et Théodore lui-même ne bronche pas, la baguette toujours tenue fermement mais sans menace. Blaise voudrait répondre, mais le temps qu'il trouve quoi dire, Draco a exploité son moment de faiblesse pour assener son premier coup, ce sourire soudain si irritant aux lèvres.
"Il a toujours été doué pour ça, n'est-ce pas?" déclare-t-il, portant un doigt fin à ses lèvres comme s'il réfléchissait. "Sans doute est-ce pour cela qu'il a ce délicieux goût sucré, qu'en penses tu, Blaise?"
Un instant, c'était comme si la pluie ne tombait plus, comme si le temps était suspendu pour laisser à Blaise le loisir de trouver une réponse, mais il ne peut que se tourner vers Théodore. Son amant est toujours impassible, et il regarde leur prisonnier avec sa froideur légendaire. Draco réplique par son meilleur sourire charmeur, et il y a comme une once de complicité dans son expression.
"Tu as fini, je crois," murmure Théodore en agitant sa baguette pour faire flotter les couverts jusqu'à lui.
Blaise, les bras ballants, le suit hors de la pièce et un dernier regard à Draco le surprend en train de se rasseoir sur son lit, l'air profondément satisfait. Ses yeux luisent d'une promesse et d'un défi que Blaise sait devoir relever.
Il a les poings serrés en arrivant dans la cuisine, et s'irrite du calme apparent de son amant, pour qui cette révélation imprévue ne semble pas si importante.
"Draco et toi…" commence Blaise en lui posant une main sur le bras.
"Draco et toi, Blaise," réplique Théodore fermement sans lui laisser le temps de finir.
Cette phrase sonne à la fois comme une confirmation et comme la fin prématurée de la conversation. Blaise se détourne, à la fois frustré et troublé. Cette nuit là, dans son lit, il cherche dans la noirceur de sa chambre les réponses à ses questions, et chaque fois que ses yeux se ferment, il voit deux corps pâles s'enlacer, une tête brune et une blonde partager un oreiller et des murmures indicibles. Et dehors, il pleut.
Blaise se retrouve devant la porte de la chambre de Draco sans trop savoir comment. Il réalise pourtant que c'est certainement ce que le blond voulait, et il voudrait pouvoir tourner les talons. Mais les réponses sont derrière, et il veut plus que des demi vérités.
Théodore lui demanderait comment il peut croire ce qui sort de la bouche d'un Mangemort, mais Théodore a refusé de l'éclairer, et c'est sans doute la façon si jalouse dont il garde ses secrets qui fait veiller Blaise.
En quelques coups de baguette, la porte est ouverte et révèle Draco, debout près de la fenêtre, la lueur de la lune enveloppant amoureusement sa silhouette fine. Ses traits illuminés paraissent presque innocents, et la façon dont il se tourne à demi pour accueillir Blaise a quelque chose de familier.
"Tu es venu chercher des réponses, Blaise?" murmure-t-il, et s'il y a de la moquerie dans sa voix, elle est bien dissimulée.
La pluie s'est réduite à un bruissement léger derrière les vitres, et chaque pas que Blaise fait semble résonner dans la pièce quasiment vide. Il ne dit rien et vient juste se placer à côté de Draco, offrant sa propre peau d'ébène à la lune pour qu'elle la caresse de sa lueur diaphane. Côte à côte, comme ils le sont, leur reflet dans la vitre renvoie une image saisissante et contrastée.
"Est-ce que c'était avant ou après toi et moi?" finit par demander Blaise.
Draco a un sourire qui paraît presque amer et un rayon de lune frappe son expression comme pour l'immortaliser.
"Il n'y a jamais eu de toi et moi," répond-il à voix basse, alors que ce secret est bien connu d'eux.
"Tu n'as pas répondu à ma question."
"En même temps, Blaise. C'était en même temps… Il est venu me trouver un soir, hésitant mais farouche. Il m'a choisi, moi."
Cette admission soupirée claque comme un coup de fouet et Blaise s'interroge. Pourquoi, comment, pourquoi… Il serre les poings et les dents et Draco tourne gracieusement le visage vers lui. Le sourire sur son visage fait concurrence aux rayons de lune et il fait un petit pas vers lui.
"Tu es jaloux?" souffle-t-il.
"Oui…"
"Tu vas m'embrasser, n'est-ce pas?"
"Oui…"
Blaise ne ferme pas les yeux et il glisse une main dans les cheveux clairs tandis qu'il embrasse Draco avec quelque chose qui ressemble à de la tendresse. Il garde les yeux ouverts et assume son geste, ces lèvres sur les siennes et ses bras autour de lui, sans trop savoir pourquoi.
Puis aussi soudainement qu'ils se sont enlacés, ils rompent leur étreinte, et reculent d'un pas, en une danse bien rodée. Il n'y a aucun bruit dans la pièce, et pourtant ils tournent la tête vers la porte pour y trouver Théodore, et si la lune les complimente tous les deux, elle semble l'aveugler, le blesser.
Il se tient à demi dans la pénombre, et ses yeux clairs luisent comme ceux d'un chat. Il ne dit rien, ne bouge pas, mais il les regarde. Quelque chose passe dans son regard et Blaise avance vers lui, lève une main pour la poser sur sa joue. La peau frémit légèrement et il lui semble presque sentir un cœur battre sous ses doigts.
Blaise hésite. Un instant, ses lèvres sont à ses yeux comme souillées, et il répugne à salir Théodore. Puis, de nouveau, quelque chose passe dans ce regard d'argent et Blaise peut presque entendre les mots dans sa tête.
"Tu vas le laisser se dresser entre nous, Blaise? Tu vas le laisser nous séparer?"
C'est un défi, comme celui de Draco plus tôt dans la journée et de nouveau, il y répond. Ils s'abandonnent l'un à l'autre devant leur prisonnier, inconscients du danger ou au contraire bien trop conscients. Il y a une passion nouvelle dans leur étreinte, mais Blaise croit sentir un moment la main de Théodore sur sa joue trembler légèrement. Et quand ils respirent de nouveau, Draco n'a pas bougé.
De profil, il les regarde du coin de l'œil, le visage neutre. C'est peut-être de la déception que ressent Blaise, mais il le cache bien, et quand Théodore murmure un "bonne nuit, Draco", avant de le tirer dehors, il décide de suivre simplement.
Le soulagement est de courte durée, car Théodore s'applique à remettre les protections magiques en place avant de tourner les talons et de rejoindre sa chambre sans un regard en arrière. Et si Blaise peut accepter l'indifférence de Draco, celle de Théodore lui semble presque cinglante. Il le suit à pas décidés et ne le laisse pas s'emmurer dans sa chambre.
"Tu es fâché," lance-t-il sans préambules.
"Tu es inconscient," rétorque Théodore froidement. "Tu te rends compte de ce qu'il aurait pu te faire?"
"Il ne m'a rien fait! Il m'a juste…"
"Embrassé!"
Théodore crache ce mot comme un venin et il se détourne pour aller s'asseoir raidement sur son lit. Blaise détaille la tension qui semble l'habiter, et il soupire.
"Tu le sous-estimes. C'est un Mangemort. Ne fais pas l'erreur de le considérer comme celui que nous avons connu. Son Maître a dû faire de lui un vrai monstre," déclare Théodore sans aucune expression dans la voix.
Cette indifférence est à nouveau insultante et Blaise croise les bras sur son torse en contournant le lit pour faire face à son amant.
"Tu généralises. Il n'a rien d'une brute sanguinaire, comme tu sembles l'imaginer!"
"Tu n'en sais rien."
"Je le connais mieux que toi," siffle Blaise avec hargne, se surprenant lui-même.
Théodore semble reculer face à ces mots et il cligne des yeux avant de détourner le regard. Blaise le dévisage, sidéré.
"Tu es jaloux," réalise-t-il.
"Et toi aveugle," contre Théodore sans pourtant nier. "Il est amoureux de toi."
C'est au tour de Blaise de vaciller face aux mots qui lui sont jetés. Il cherche la moindre trace de malice sur le visage de son amant mais n'y trouve que de la détresse et quelque chose qui ressemble trop à du désespoir à son goût. Alors il se penche et pose ses lèvres sur ce front soucieux, sur ces paupières plissées et sur ces lèvres pincées et il efface de sa présence et de ses caresses tout ce qui ressemble à des doutes, du mieux qu'il peut, amoureusement et passionnément, car il sait que c'est de cela dont Théodore a besoin.
Le lendemain matin, Blaise découvre un oreiller vide en ouvrant les yeux, mais le parfum qu'il y découvre en y enfouissant le visage le fait tout de même sourire. La pluie sur le toit sonne ce matin-là comme des milliers de petits doigts courant sur les tuiles, une paisible symphonie naturelle.
Il descend les marches comme dans un rêve, comme si l'atmosphère soudain allégée était irréelle, et la vision qui s'offre à lui l'est tout autant.
Draco est attablé devant une tasse de thé, et Théodore est debout non loin de lui, réchauffant ses doigts toujours froids autour de sa propre tasse. Ils ne parlent pas, mais ils sont là tous les deux, et Blaise n'est pas sûr de comprendre d'où vient l'armistice. Il l'accepte cependant sans rechigner et les rejoint en silence.
Draco hume le parfum qui s'échappe de son thé en volutes paresseuses, et Blaise le regarde faire, ses yeux mi-clos évoquant son plaisir.
"Cette situation est ridicule," finit-il par déclarer, toujours doué pour prendre l'initiative.
Blaise fronce les sourcils et jette un regard vers Théodore, qui semble attendre que Draco développe.
"Nous sommes, en piètres Serpentards, jaloux les uns des autres," explique-t-il avant de porter sa tasse à ses lèvres.
Il boit en leur laissant le temps de digérer l'information et Blaise secoue la tête, mais Draco lève une main fine et lui intime le silence.
"Toi, Blaise, tu es jaloux que j'aie été la première fois de Théodore," accuse-t-il, un sourcil dressé pour le défier de dire le contraire. "Quant à toi, cher Théodore, tu es jaloux de l'attention que m'a toujours porté Blaise, et qui n'a pas changé, encore aujourd'hui. Tes jolis yeux gris sont en train de virer au vert…"
Théodore ne baisse pas le regard, ne nie pas, ne dit rien et confirme par son silence. Blaise accuse le coup et s'humecte les lèvres avant de répondre.
"Et toi? Tu as bien dit que nous étions jaloux les uns des autres, non?" demande-t-il, choisissant de contrer plutôt que de nier.
Draco garde le silence et cherche leurs regards, l'un après l'autre. Il a soudain l'air vieilli, las et torturé. Blaise se mord la lèvre et Théodore leur ressert à tous les trois du thé en quelques gestes gracieux.
"Moi… Je suis jaloux de vous deux," souffle enfin Draco en baissant enfin le regard, comme s'il venait de subir une défaite.
La pluie continue sa sérénade sur le toit, mais elle prend des airs de complainte malheureuse à leurs oreilles. Draco hésite un moment, puis relève la tête, et ses yeux d'azur saisissent le regard gris de Théodore.
"Tu as été mon premier amour," révèle-t-il, et ces mots ressemblent péniblement à un adieu, à un testament en quelque sorte.
Blaise se demande soudain à quoi il a bien pu penser, pendant sa captivité dans leurs murs, quels doutes ont bien pu l'envahir, quelles peurs l'assaillir pour qu'il oublie ainsi toute retenue, tant de questions alimentées par le sourire amer de Draco.
"Mais tu ne m'as jamais regardé. Tu n'as jamais regardé personne, ni toi-même, d'ailleurs… Pourtant, tu nous observais, tu nous analysais… mais tu n'as jamais su comprendre l'affection des gens pour toi, Théodore… Tu n'as jamais compris que je voulais avant tout être ton ami…"
Blaise serre les mains autour de sa tasse, oppressé par la douleur qui transparaît dans ces mots et Théodore est immobile, comme saisi.
"Mais je n'ai jamais bien supporté d'être repoussé, alors j'ai essayé de te détester," termine-t-il, avec une petite moue contrite. "Mais en fin de compte, je n'ai jamais réussi à arrêter de te regarder…"
Draco baisse un instant les yeux, puis se tourne vers Blaise. La franchise dans son regard et dans ses mots est presque effrayante, mais aucun d'eux ne se détourne.
"Je te regardais, indifférent à tout, jusqu'à Poudlard… Jusqu'à Blaise," continue-t-il avec plus de conviction. "J'étais jaloux, si jaloux parce que tu le cherchais des yeux alors que tu passais au travers des autres… Alors je l'ai regardé, moi aussi, j'ai cherché ce que tu pouvais bien lui trouver, jusqu'à ce que je voie. Jusqu'à ce que je réalise exactement pourquoi tu l'avais choisi lui… A tel point que je l'ai choisi moi aussi…"
Il a de nouveau ce sourire amer et moqueur et il soupire en rejetant la tête en arrière, comme s'il cherchait une réponse dans un septième ciel hypothétique.
"Ridicule, n'est-ce pas?" achève-t-il avec aigreur.
Blaise cherche instinctivement le regard de Théodore, son point d'ancrage dans le chaos de ces révélations, et ce qu'il y lit le sidère tout autant qu'il ne l'étonne pas. Parce qu'en cet instant, ça lui paraît la chose la plus logique du monde, et il ne peut que sourire et sentir son cœur bondir en voyant son amant lui rendre son sourire.
Draco les regarde l'un après l'autre, un peu perdu, mais il ne rompt pas leur communication silencieuse. Sa posture est tendue, comme s'il attendait une sentence qui ne viendra pourtant pas.
Théodore fait un pas et s'assied gracieusement à table avec eux, sa tasse posée devant lui.
"Je ne voulais plus souffrir," murmure-t-il. "Je venais de perdre ma mère et je ne voulais plus avoir mal de cette façon… Mais chaque fois que ton père rendait visite au mien et qu'ils nous laissaient au jardin… Je devais me répéter cette résolution cent fois pour ne pas l'oublier. Et j'attendais chaque prochaine fois avec impatience. Je t'ai toujours considéré comme mon premier ami."
Draco ouvre la bouche mais Théodore secoue gentiment la tête et d'un regard, lui intime de se tourner vers Blaise. Il obtempère sans rechigner.
"Il y avait quelque chose en toi qui me donnait envie de te protéger. Si au début, je t'ai suivi par intérêt, ça n'a pas été toujours le cas. Tu m'intriguais parce que je savais qu'il y avait quelqu'un sous ton masque… Et j'ai toujours voulu pouvoir regarder au-delà de cette façade," déclare simplement Blaise.
Ils restent un instant sans parler, à simplement se regarder tous les trois, puis Draco rompt le silence d'un murmure nécessaire.
"Et maintenant?"
Blaise croise les bras sur son torse et se laisse aller contre le dossier de sa chaise, laissant muettement l'initiative aux deux autres, comme il l'a décidé en suivant Théodore ici. Draco hésite, puis il se penche en avant et repousse une mèche de cheveux derrière l'oreille de Théodore d'un geste lent, timide, comme s'il s'attendait à être repoussé. Il reçoit un sourire en réponse.
"Vous entendez?" murmure Théodore.
Blaise tend l'oreille et ne perçoit qu'un silence soudain. Il ne pleut plus. Draco hoche la tête et quand ils posent à nouveau les yeux sur Théodore, ce dernier regarde par la fenêtre. Pour un peu, se dit Blaise, ils pourraient retrouver dans ses yeux clairs l'arc en ciel qui décore le ciel. C'est comme un renouveau, c'est comme un espoir un peu fou, et c'est comme la plus ancienne des magies, celle des couleurs qui se marient si bien, tout comme leurs mains entrelacées créent de leurs teintes respectives le plus délicat des contraste.
A SUIVRE.
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