[CHAPITRE 7] Age of loneliness (7/?)

Oct 06, 2010 20:58

[CHAPTERED] Age of loneliness
Part 7 sur ?, genre: AU, angst, dark, pairing: Jongkey, 2280 mots, PG-15, disclaimer: drogue, alcool, situations sexuellement explicites





C’est ensemble qu’ils poussent la porte de la chambre d’hôpital le lendemain matin. Key pose un regard las et fatigué sur la forme immobile et toujours aussi pâle qui gît sur le lit. Il n’a pas dormi de la nuit et même la présence du brun à ses cotés n’a pas réussi à calmer ses angoisses. Il n’a même pas voulu lâcher sa main un seul instant, et lui, si fier et si arrogant il y a encore quelques temps, se retrouve maintenant dans l’état proche d’une loque n’ayant même plus une once d’humanité.
Il n’en éprouve même pas une quelconque honte, se sentant bien au dessus de tout ça à présent. La fatigue, le stress, l’implacable vérité ont tout emporté sur leurs passages et toute cette carapace qu’il croyait jusque là invincible s’est brisée en mille morceaux qui se sont éparpillés aux quatre vents.
Sa vie se résume maintenant en deux ultimes choses : sa vengeance et Jonghyun. Pour lui, plus rien d’autre désormais n’entrera en ligne de comptes.
Remarquant que son ami l’observe Key trouve la force de s’arracher de ses sombres réflexions pour lui adresser un pauvre sourire qui brille par sa fausseté. Il n’arrive même plus à faire semblant…Et réalise alors qu’il a définitivement changé, qu’il n’a plus le moyen de faire machine arrière maintenant…Mais en a t’il vraiment envie maintenant ?

Sans échanger une parole, les deux garçons se laissent tomber dans un bel ensemble sur les deux chaises qui font face au lit, chacun ruminant ses propres pensées. Key devine que son ami doit sûrement réfléchir à sa promesse de la veille. Cette promesse qu’il a tout d’abord refusé avec véhémence jusqu’à ce que Jonghyun lui explique clairement et crûment ce que le meurtre d’un être humain impliquait.
Un traumatisme violent et définitif.
Un voyage interminable et tortueux sans aucun espoir de retour ou de rédemption.
Vivre avec cela sur sa conscience jusqu’à la fin de son existence misérable.
Et Key avait senti son estomac se retourner et son cœur se serrer douloureusement en réalisant que le brun savait exactement de quoi il parlait.
Il l’avait fait. Il avait tué quelqu’un. Il en était persuadé. L’éclat douloureux dans ses pupilles sombres avait parlé pour lui. Alors il avait accepté, dans un souffle mais à une seule et unique condition : il devrait être présent. Il voulait la voir mourir de ses yeux, Jonghyun ne pouvait pas lui refuser ça.
Bien sur ce dernier avait d’abord hoché négativement la tête mais le brun aussi savait faire preuve de ténacité quand les choses lui tenaient autant à cœur et son aîné avait fini par craquer…à contrecœur, il s’en doutait bien.

Son regard se porte une nouvelle fois sur le profil de son ami qui a fermé les yeux et son cœur se serre alors que ses yeux s’attardent sur les cernes et la pâleur de Jonghyun…Sans même sans rendre compte, il se penche légèrement vers lui et lève une main hésitante vers la joue du brun, tout en sachant pertinemment qu’il va sûrement faire une connerie s’il continue son geste.
Il va presque toucher l’épiderme clair et lisse quand un bip sonore le fait tressauter et presque basculer en avant. Jonghyun ouvre brusquement les yeux et redresse lentement la tête vers le monitoring qui continue ce son aussi strident que désagréable.
Key, qui ne l’a toujours pas lâché du regard, voit alors avec effroi les pupilles de celui qu’il essaye encore de considérer comme son meilleur ami se dilater au maximum avant qu’il ne se jette sur sa mère en hurlant.
Il se tourne alors lui aussi vers la machine et son sang se glace alors qu’il détaille l’oscillogramme vert devenu plat. Instinctivement, il appuie sur le bouton d’appel de l’infirmière de garde et tente de retenir le brun qui serre le corps de sa mère mourante à le briser. C’est ce moment là que choisit la soignante pour arriver dans la pièce. Un rapide coup d’œil l’informe de la situation et quelques secondes plus tard ce sont trois personnes supplémentaires qui  apparaissent rapidement suivies du médecin qui boutonne sa veste à la va vite tout en donnant rapidement ses directives.

"On enclenche la réanimation cardiaque. Préparez-moi une injection d’adrénaline et le défibrillateur…Et surtout faites dégager ces deux gosses d’ici !!!!"
Aucun membre du service hospitalier ne prend le temps de répondre et les deux internes venus en renforts attrapent vivement Jonghyun qui refuse de lâcher sa mère et continue de hurler tandis que l’infirmière sort fébrilement le matériel dont ils vont avoir besoin dans les prochaines secondes. Les deux hommes parviennent à le faire lâcher le corps sans vie et réussissent tant bien que mal à le traîner hors de la pièce avec l’aide de Key qui tente de calmer les cris hystériques de son ami qui se débat avec la rage du désespoir, ses membres tremblants brassant l’air inutilement alors que son hurlement augmente encore d’intensité en avisant les gestes du personnel hospitalier.

"JE VEUX LA VOIR !!!VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT DE FAIRE ÇA!!! LAISSEZ-MOI !!!!"
Le brun met un moment à réaliser qu’un des internes tient une seringue hypodermique dans ses mains. D’un geste vif, il le voit l’enfoncer dans le bras de Jonghyun toujours en pleine crise tandis que son comparse empêche tout mouvement désordonné et potentiellement dangereux de son ami qui parvient toutefois à lui griffer profondément le visage.
L’effet est quasi foudroyant et le brun s’effondre presque immédiatement alors que l’un des hommes le pose sans ménagement sur un brancard tandis que le deuxième attrape violement le col du brun qui a suivi tout le macabre spectacle l’air hagard pour le tirer à son tour dans le couloir. La scène a du durer tout au plus dix secondes mais Key a l’impression que le temps s’est brusquement arrêté et il a juste le temps d’entendre la voix paniquée du médecin ordonnant de monter le condensateur à 400 joules avant que la porte de la chambre ne se referme sur un claquement aussi sec que funeste.

★★★

Son esprit vagabonde dans un brouillard épais et lourd d’où émerge parfois des bruits confus et un son lent et régulier…une discussion peut être…et un appareil électrique…Un monitoring…
Un monitoring ?

Il se lève brusquement en haletant, les yeux grands ouverts et sa première vision pas encore très nette est celle de Key qui le repousse lentement sur le matelas, au milieu des coussins, le visage fermé et les yeux légèrement brillants.
Il regarde vaguement autour de son lit…Murs blancs, draps blancs, odeur de désinfectant…Aucun doute, il est à l’hôpital.
Puis, avec la violence d’un éclair foudroyant son cerveau, tout lui revient brusquement en mémoire et il rejette à nouveau avec virulence les couvertures, maîtrisant tant bien que mal les vertiges qui l’assaillent.

"Où est-elle ? Comment va-t-elle ? Key ?"
Le brun évite avec précaution son regard avant de s’écarter légèrement pour laisser entrer dans son champ de vision un homme d’une quarantaine d’années que Jonghyun n’a aucun mal à reconnaître : c’est le médecin qui a accouru dans la chambre de sa mère à la suite de l’infirmière.
L’homme se racle la gorge, hésitant et Jonghyun comprend.

C’est fini…

"Je suis désolée jeune homme, nous avons fait tout ce qui était humainement possible mais…"
Le regard lointain, Jonghyun n’écoute même plus…qu’importent les excuses…qu’importent ces pseudos paroles de réconfort.
Pour l’instant il veut juste se souvenir du sourire de sa mère lorsque matin après matin, elle lui tendait son déjeuner avant de partir au travail. Se souvenir de son discret secouement de tête lorsqu’elle n’approuvait pas sa conduite, sans pour autant le lui dire de haute voix. Et de sa manie de toujours vouloir que la maison soit impeccable à défaut des personnes qui y habitaient.
Il ferme les yeux et se laisse lentement retomber en arrière…Il essaye de se rappeler de son rire mais doit y renoncer car il a beaucoup trop longtemps qu’il ne l’a pas entendu résonner. Il se remémore le timbre de sa voix, l’ondulation de ses cheveux, son auteur préféré…Est-ce que maintenant il va tout oublier, le temps va-t-il effilocher ses précieux instants les uns après les autres? Et sa sœur que va-t-elle devenir ? Et l’hypothèque de la maison ?
Il sent alors qu’on le secoue doucement et se décide à ouvrir les paupières : le médecin s’est silencieusement retiré et il se retrouve face à face avec le brun qui l’observe avec inquiétude.

"Jong ?" ose t’il enfin prononcer d’une voix rauque et chargée d’appréhension alors que le brun continue de le fixer comme s’il était transparent.
"Jonghyun…tu me vois ?"

Non il ne le voit pas, il ne veut plus le voir, il ne veut plus voir personne…il veut garder l’image de sa mère, il ne veut voir qu’elle.
Ignorant les larmes qu’il voit doucement couler sur les joues de son cadet qui continue d’agiter avec impuissance sa main devant son regard mort, il repart dans les méandres de sa conscience avec ses souvenirs.
C’est tout ce qui lui reste à présent.

La voiture roule au ralenti sur la chaussée en mauvais état, faisant défiler comme au ralenti des maisons toutes aussi délabrées que semblables, avec leurs pauvres jardins défrichés et leurs boites aux lettres fracassées.

"Je crois que c’est là, arrêtez la voiture" ordonne brusquement Key en avisant un petit portail plein de rouille et un numéro presque effacé au milieu de la rue.
Le chauffeur s’exécute immédiatement et lui jette un regard perçant par le rétroviseur.
"Je vous attend ici monsieur ?"
"Je préférerai un peu plus bas dans la rue" corrige le brun en s’extrayant du véhicule sans un regard pour le conducteur qui attrape alors discrètement son téléphone cellulaire avant de pianoter nerveusement sur les touches, suivant du regard le jeune garçon qui s’éloigne.

Key hésite un léger instant devant la porte, sa main droite serrée sur le bout de papier où l’adresse de cette vieille bicoque est griffonnée à la va vite. Il a revêtu la vieille veste en cuir de Jonghyun mais il doute que celui-ci lui en veuille. Il préférerait d’ailleurs, il ne supporte plus ce regard morne auquel il doit faire face jour après jour tandis que son ami s’enferme toujours un peu plus sur lui-même. Il ne sait plus quoi faire et tous ses espoirs résident dans cette feuille à moitié déchirée qu’il a trouvé dans les affaires du brun en même temps que le Beretta à moitié chargé.
D’un air décidé, il frappe deux coups brefs sur le montant de bois, retenant presque sa respiration. Que va-t-il dire à la personne qui va venir ouvrir ? Par où commencer ? Connaît elle vraiment Jonghyun ? Pourra t’elle l’aider ?
Les questions se succèdent dans son esprit et il met un moment à réaliser que tout reste désespérément silencieux.
Il réitère ses coups, plus marqués cette fois, priant secrètement pour qu’on lui ouvre, pour pas que cette ultime trace d’espoir qui lui reste ne s’envole en fumée.
Il finit par frapper rageusement le bois, retenant aussi bien les insultes qui menacent de franchir ses lèvres que ses larmes d’impuissance.

"Jeune homme, il n’y a plus personne dans cette maison…"
Il se tourne brusquement vers une vieille dame qui s’est immobilisée à sa hauteur, un minuscule petit chien au bout d’une laisse qu’elle tient d’une main légèrement tremblante.

"Personne ?"
La grand-mère secoue la tête avant de reprendre la parole d’un air profondément désolé.

"Le vieux monsieur qui habitait là a été assassiné…un crime atroce à ce qui parait…la police enquête toujours. Sûrement des voyous qui ont fait le coup."
Le cœur de Key rate un battement alors que la grand-mère continue son monologue d’une voix douce mais pourtant empreinte d’inquiétude sur l’insécurité flagrante du quartier où elle réside depuis si longtemps. Il réalise qu’il ne l’écoute plus quand il prend conscience de son brusque silence et de son regard interrogatif et légèrement suspicieux.

"Mon garçon ? Ça ne va pas ? C’était quelqu’un de votre famille ?"
Le brun plaque immédiatement un sourire aussi forcé que faux sur ses lèvres et secoue lentement la tête, désireux à présent d’abréger cette conversation au plus vite pour réfléchir à ce qu’il vient d’apprendre

"Non madame…mais un ami à moi…le connaissait."
La vieille dame lui jette un regard en coin, comme si elle se doutait de la véracité de cette réponse un peu trop vive mais finit par hocher des épaules avec fatalisme

"Vraiment affreux…tant de sang partout… " marmonne-t-elle comme pour elle-même avant de s’éloigner à petit pas.

Key entend encore ces paroles résonner alors qu’il descend lentement la rue pour rejoindre le véhicule luxueux stationné un peu plus bas.
Pourquoi Jonghyun avait il cette adresse griffonnée sur un bout de papier…surtout que ce n’était pas son écriture, il avait déjà eu l’occasion de l’apercevoir auparavant. Et cet homme était mort…le sang…Jonghyun n’avait il pas parlé de sang avant et après l’enterrement?
Pris d’un affreux doute il fait un brusque demi-tour et se met à courir, rattrapant sans peine la vieille dame.

"Excusez moi encore…mais vous savez quand tout cela a eu lieu ?" demande t’il d’une voix hachée, essoufflé par sa course.
"Il me semble que c’était la semaine dernière…jeudi je crois…mais pourqu…"
Key ne prend même pas la peine de répondre et tourne le dos à la grand-mère, coupant ainsi court à la discussion et c’est de nouveau à vive allure qu’il rejoint la voiture.

"A l’hôpital, tout de suite !!" hurle-t-il presque au chauffeur avant de boucler rapidement sa ceinture de sécurité.

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Déclaration de l'auteur :  Je remanie cette fic que j'avais écrit pour une autre groupe à la base (et y a quelques années surtout) mais qui colle très bien au deux têtes de noeuds de SHINee et je la dédicasse à prettyinrags  qui pleure déjà pour la suite et à riseofnoona  (qui la connait déjà)
Musiques : Shine de Kwan, Planets d’ Adema, Tatta hitotsu no koi d’Ike Yoshihiro, Jacques à dit Christophe Willem.

fanfic! age of loneliness, fandom: shinee

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