Titre: Libre arbitre
Auteur: drakys
Thème: Rouge aux joues
Fic n°1
Fandom: black cat
Personnage/Couple: kranz & bardol
Rating: R
Disclaimer: kentarô yabuki
Notes: violence sûrement, glauque peut-être. placé avant que ces deux-là deviennent des numbers et que kranz perde la vue. très vaguement inspiré par un fanart japonais *essaie de pas dire de connerie du genre bardol + baseball bat = OTP*
Ils avaient été élevés exclusivement pour servir Chronos et se retrouvaient à faire des boulots ridicules, allant de l'assassinat ennuyant jusqu'à une ou deux opérations de moyenne envergure pour renverser tel ou tel imbécile qui croyait pouvoir refuser la tutelle de Chronos sans devoir faire face aux conséquences.
Bardol n'allait pas critiquer ouvertement les missions minables qu'on lui donnait, mais il considérait que de se venger sur ses victimes étaient une solution acceptable. Il n'attendait qu'on lui permette enfin d'éliminer les vrais ennemis de Chronos et pas ses vulgaires mouches sans importance qu'il devait toujours écraser.
Kranz se contentait alors de lui dire, sentant son exaspération et comme pour répondre à ses pensées:
"Chaque détail est important."
Quelque chose à voir avec l'ensemble au final, Bardol ne l'écoutait jamais quand il débloquait sur ses histoires d'équilibre ou il ne savait plus quel autre truc ennuyeux. Il ne comprenait pas le mutisme de Kranz sauf pour ces discours dignes de bouquins soporifiques, ni la minutie avec laquelle il tuait ses victimes le plus rapidement possible. Tant que la cible crevait, quelle importance de la façon dont elle était massacrée et si elle souffrait peut-être plus que de raison?
Bardol y prenait au moins un certain plaisir: c'était agréable de manier la destruction.
Ils avaient été élevés exclusivement pour servir Chronos, mais de façon complètement différente. Ce qui n'empêchait pas les gens de les mettre dans le même sac: violents, dangereux et fous, aussi, parfois. Bardol n'avait pas de problème avec aucune de ces étiquettes et Kranz les ignorait avec un froncement de sourcils si rapidement passé sur son visage que c'était à peine si l'irritation l'avait jamais touché.
Ils avaient également des méthodes différentes. Kranz traînait toujours un couteau sur lui; Bardol improvisait avec ce qu'il trouvait et si rien ne l'inspirait, ses deux mains finissaient toujours par suffir. Le brunet avait beau détester jouer les hommes de main de second rang, il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un large sourire en se battant.
Éviter les poings, les armes était facile. Aucun petit mafieux de second ordre ou ses pantins ne pouvait faire le poids contre lui. Surtout que lorsque plus tôt ils s'étaient invités dans la planque des crétins qui essayaient de gagner le territoire de Chronos, il avait trouvé un bâton de baseball. Apparemment déjà utilisé, mais une ou deux taches de sang n'allaient pas l'arrêter dans son élan de créativité.
Et du petit mafieux de second ordre, du pantin de petit mafieux de second ordre, ça n'avait pas trop l'air d'aimer être du côté de la réception des coups. Bardol continua à frapper jusqu'à temps qu'il ait la certitude que plus rien ne bouge. Il ne s'embarassa pas de jeter un coup d'oeil à son partenaire, si Kranz était mort, tant pis pour lui.
Souffle court, il s'essuya le visage du revers de la main, étandant un peu plus sur sa joue le sang qui l'avait éclaboussé. Sourire satisfait aux lèvres, il poussa du pied un des cadavres jusqu'à ce qu'il roule sur le dos, examinant le visage dans un sale état. Il se pencha un peu vers lui, bâton de baseball posé nonchalamment sur son épaule.
"Quoi, c'est tout?", demanda-t-il. "Ça veut être boss et ça a pas plus de tripes que ça? Quel con", soupira-t-il en le poussant sur le côté et laissant son pied contre le bassin. "Il aurait au moins pu avoir plus d'hommes de main, ça aurait peut-être rendu le massacre amusant."
Kranz resta silencieux, essuyant posément le sang resté sur la lame de son couteau. Il jeta un regard scrupuleux à la pièce pour s'assurer qu'il n'y restait plus d'autres vivants qu'eux. Pour s'assurer qu'il avait entièrement complété leur mission. Il baissa ensuite les yeux sur ses gants, ennuyé de voir sur le blanc pur des taches et points rouges. Puis il jeta à l'autre homme un regard sévère quand il le vit appuyer l'extrémité du bâton de baseball contre le visage du mort.
"Arrête, ce n'est pas comme s'il pouvait encore s'opposer à toi."
Bardol s'immobilisa et recula d'un pas, comme à contrecoeur. Il laissa tomber l'arme improvisée par terre et le bois claqua contre le sol dans le silence. Le brunet soupira bruyamment, comme un gamin chahuteur à qui on aurait retiré son jouet.
"C'est tout? Seulement ces six débiles?", demanda-t-il.
"C'est ce qu'on m'a dit.
- ...Et leur famille?", voulut savoir Bardol après un long silence.
Kranz l'observa pendant un moment et son expression ne changea absolument pas quand il détourna la tête. Son regard froid ne s'éclaira pas, aucun sourire terrible ne vint flotter sur ses lèvres quand il lui répondit.
"Ils n'ont pas dit de les tuer. Ils n'ont pas dit de ne pas s'en occuper."
Les seules décisions qu'ils pouvaient prendre étaient ces flous dans leurs ordres: ils n'avaient que ce jeu limité pour ne pas être de simples automates et tant pis si leurs décisions les faisaient passer pour des monstres. C'était comme ça qu'ils avaient été elevés, de toute façon. Bardol se pencha pour ramasser le bâton de baseball abandonné plus tôt.
"On y va", dit-il.
Pas une question, ni un ordre, juste une décision qu'ils jugeaient tous les deux correcte.
"De toute façon, j'ai déjà sali mes gants", soupira Kranz en sortant à sa suite.
(24 novembre 2006)