Les murmures du passé - Blame! - n°4

May 05, 2007 20:28

Titre: LOG: clé de déchiffrement activée
Auteur: drakys
Thème: les murmures du passé
Fic n°4
Fandom: blame!
Personnages: dhomochevsky et iko
Rating: PG-13
Disclaimer: tsutomu nihei
Notes: SPOILERS! tomes 7 et 8 (le premier segment est une interprétation du log 49, niveau 9, dans le volume 8 et la courte présentation d'iko dans le troisième segment est tirée du log 43, sauvegarde provisoire, dans le volume 7). je ne suis vraiment pas certaine d'être arrivée comme dans le manga à faire un peu de sens tout en ne faisant pas beaucoup de sens.


Il y a le silence après le dernier critch qui termine la fin du message d'Iko, la fin d'Iko lui-même.

À peine un moment de silence pour raffermir sa résolution avant quelques longues secondes d'un carnage auquel il a l'étrange certitude qu'il ne survivra pas. Il lui faut absolument détruire la forme agrippée au plafond qui se transforme lentement, c'est l'objectif auquel il accorde immédiatement la plus haute priorité.

Le silence est crevé par les coups de feu et les explosions.

Il comprend enfin quand la chose se désagrège en libérant un corps qui a toutes les apparences d'une momie. Il comprend enfin quand les débris tombent autour de lui comme une pluie de chair et de gouttes de sang.

Il comprend enfin ce que veulent dire les roses rouges et leurs pétales.

Quand le corps desséché se fissure, se fracture et libère autre chose, il n'a plus en lui la force de se battre ni de lancer un processus d'analyse sur ce nouvel ennemi. Si ce n'était pas le fait que sa batterie est presque morte, il serait de toute façon vaincu parce que sa volonté l'est déjà devant l'implacabilité de la vérité.

Et il voudrait savoir qui lui a téléchargé cet avertissement crypté et pourquoi.

Pourquoi l'image était chargée en lui dès sa naissance.

Dhomochevsky comprend enfin, et beaucoup trop tard, la signification des parasites dans sa programmation qui surchargent parfois toutes ses autres fonctions. Toutes ces images de ciel sans fin et de roses, il arrive enfin à passer outre leur chiffrement. Et il ne sourit pas de la révélation avant que sa tête soit coupée. Même s'il savait son existence temporaire, ce n'est pas ainsi qu'il voulait qu'elle se termine.

Ça ne va pas du tout, pas du tout, se dit-il quand le coup mortel vient.

Le silence, comme sa conscience s'effrite.

…S'il avait compris plus vite, serait-il mort quand même?

***

Tchang! Tchang! Tonk!

Les quarts de tour réguliers, sûrs, de la clé à molette se répètent inlassablement alors qu'il essaie de réparer une des sections, Dhomochevsky les enchaînent sans penser à rien d'autre. C'est dans sa programmation, il doit assurer la sécurité de cette zone pour les humains.

Mais il n'y a pas d'humains, aucun d'entre eux. Aucun de ceux dont le bagage génétique a muté au fil des cycles; aucun de ceux qui possède encore aujourd'hui un de ses si rares terminaux génétiques. Iko lui tourne autour, pâle visage spectral qui analyse inlassablement chaque bruit, chaque variation dans l'air, jusqu'à la moindre miette d'information qui lui parvienne.

Dhomochevsky s'arrête, il y a comme un parasite qui immobilise sa main au milieu du quart de tour, une milliseconde avant qu'il se remette à tourner l'outil normalement.

Tchang!

"Qu'est-ce qu'il y a?", demande aussitôt Iko, soucieux.

"Rien, ça va", lui assure l'autre sauvegarde temporaire.

Mais ce n'est pas tout a fait vrai. Il l'a vu, encore. Cet endroit immense, infini, où il n'y a que le bleu au-dessus de sa tête et où il est debout seul sous ce ciel écrasant. Le bleu est mêlé de particules qu'il n'identifie pas immédiatement: son programme de balayage lui indique d'abord que ce sont des cendres. Il pleut des cendres. Jusqu'à ce qu'il remarque que ce sont des pétales d'une couleur vive. Il est pris jusqu'à la taille dans une mer de rouge soyeux: des fleurs, des roses, aussi loin que ses circuits puissent les percevoir.

Le Tchang! suivant vient encore plus lentement que le précédent.

"Ça va", répéte-t-il d'une voix irritée en voyant la bulle blanche un peu translucide aux traits soucieux lui tourner frénétiquement autour de la tête, cherchant chez lui une quelconque défaillance à corriger ou une blessure à régénérer.

***

Tonk!

C'est le bruit de son propre corps qui tombe sur le sol qui le réveille. Un message signalant son activation clignote derrière ses paupières et la première analyse qu'il fait est auditive. Il entend un ftap! ftap! qu'il n'arrive pas à identifier, ce son ne trouvant pas de comparatif dans sa base de données.

Quand ces circuits visuels se mettent à fonctionner, il ouvre les yeux et filtre rapidement l'information qui afflue. Le sol gris est gris sous son bras dans sa combinaison noire. Il relève la tête pour constater la présence de l'autre comme lui.

"Je suis Iko", commence-t-il en lui faisant un signe et il comprend que c'est son aîné qui lui parle.

Peut-être pas de beaucoup, mais l'autre sauvegarde est plus vieille que lui. Dhomochevsky suit le mouvement de ses lèvres et chaque forme précise forme une syllabe, les sons se combinent pour former des mots que son système de reconnaissance du langage lui transmet aussitôt.

"Je vais m'assurer de la situation", lui explique-t-il. "On nous a nommés sauvegardes provisoires."

Il y a un signal anormal qui lui coupe le reste, qui noie soudain tous ses filtres d'analyse et de compréhension. Il est ailleurs, il flotte peut-être. Une couleur immense est peinte au-dessus de lui: un bleu sans fin aussi loin qu'il porte le regard. Un bleu parfait, sauf pour les particules qui pleuvent sur et autour de lui.

Il tend une main pour attraper un de ces corps étrangers et reconnaît un pétale d'une fleur qui s'appelle une rose. C'est rouge et léger sur le bout de ses doigts et il ne sait pas d'où vient le vent qui souffle la chose au loin. Le temps qu'il essaie de la suivre au loin, son regard enregistre la différence de ton qui sépare le monde en deux.

Bleu au-dessus de lui et le rouge qui s'accumule jusqu'à sa taille.

Un nouveau ftap! ftap! lui indique que ce n'était qu'une illusion, sûrement un problème avec ses senseurs ou une mise à jour qui n'a pas été téléchargée correctement à son activation. Quand il revient à lui, Iko est penché sur lui avec une expression inquiète sur ses traits.

"Hé Dhomo, ça va?

- J'ai vu", commence-t-il avant de s'interrompe.

L'image n'est plus là. Il n'a plus qu'un vague souvenir de bleu empilé sur du rouge.

"Non, ça va", affirme-t-il finalement en regardant autour de lui.

Il voit enfin le poisson qui s'agite hors de son élément et se bat contre l'air qui le tue lentement. Le cœlacanthe saute en vain sans que l'eau vienne jamais épouser pas son corps. Dhomochevsky réalise qu'ils devront faire quelque chose pour lui, quand Iko aura terminé ses explications.

(5 mai 2007)

fandom : blame!, theme : les murmures du passé

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