KKm - Wolfram - Thème 23 La vérité et les pêches

Sep 18, 2007 15:53

Thème : 23. La vérité et les pêches
Personnage : Wolfram
Série : Kyou Kara Maoh !
Rating : K+
Spoilers : jusqu’à l’épisode 20
Disclaimer : Rien n'est à moi, mais on a le droit de rêver, non ?


Yuuri reprit conscience doucement, les tempes bourdonnantes, symptômes sûrs d'un réveil post transformation. La voix déformée de Conrad lui parvenait de très loin, et il lui fallut un peu de temps avant de réussir à se focaliser et à ouvrir les yeux.
« Majesté ? Tout va bien ? » demanda Conrad.
Yuuri hocha la tête avec précaution.
« Vous nous avez sauvés, Majesté, dit une voix douce derrière lui. Je ne sais comment vous remercier. »
Les derniers évènements lui revinrent en mémoire, un groupe de malandrins montés sur des pandas de sable avait attaqué la ville dans laquelle il se trouvait (il était en tournée dans son royaume pour mieux le connaître et goûter les spécialités : celle de cette région était un alcool de pêche pétillant qui faisait s’agiter les oreilles) pendant que d'autres s'en prenaient directement au château de la duchesse Von Schweps, sur les genoux de laquelle il avait la tête posée.
Avec un grognement, il se redressa et regarda autour de lui. Des hommes étaient assommés un peu partout, la plupart attachés, et un groupe d'habitants, menés par Gwendal, essayaient de faire descendre d'un arbre un panda terrorisé.
« Tout le monde va bien ? demanda-t-il à Conrad.
− Oui, le Grand Sage et Yozak sont en train de regrouper les pandas et Wolfram est avec ses hommes.
− Ce fut magnifique, Votre Majesté, dit encore la duchesse. Cette démonstration de magie était splendide, je n'en avais jamais vue de telle ! Mais vous devez être fatigué, venez au château vous reposer. »
Yuuri se leva en secouant la tête.
« Merci mais je vais…
− YUURI ! »
À la voix familière, Yuuri grimaça et se tourna vers Wolfram qui arrivait dans sa direction d'un air absolument fou furieux. Le brun soupira intérieurement, s'attendant à un discours enflammé à propos de ce qu'il faisait exactement sur les genoux de la duchesse, mais le blond ignora la jeune femme entièrement.
« Yuuri ! C'est pas parce que tu as une force magique anormale qu'il faut que tu en fasses étalage à chaque fois ! A quoi tu penses ? Ou alors c'est une habitude chez toi de balayer alliés comme ennemis ? Contrôle un peu ton Maryoku, espèce de brute ! Et après tu t'étonnes de perdre connaissance ! À quoi ça sert, franchement, de mettre en danger tes hommes pour frimer cinq minutes !
Yuuri cligna des yeux, pris de court. Ça changeait de l'éternel "mauviette" que Wolfram lui lançait à la figure à la moindre occasion, mais il ne s'était pas du tout attendu à ce genre de discours là. « Qu'est-ce que…
− Ah, laisse tomber ! Va donc faire ton joli cœur puisque tu n'es bon qu'à ça ! Au moins tu ne mets en danger personne comme ça ! »
Sans attendre la réponse, Wolfram tourna les talons et s'éloigna d'un pas furieux. Yuuri ouvrit la bouche, la referma, et se tourna vers Conrad pour avoir une explication.
« Quelques hommes de Wolfram qui se battaient ont été pris dans le déferlement magique, dit le châtain.
− Ah, je suis désolé ! s'exclama Yuuri, catastrophé. Dis-moi que j'ai tué personne !
− Non, non, ne vous inquiétez pas, l'apaisa Conrad. Et puis vous ne pouviez pas savoir, ce n'est pas votre faute.
− Alors c'est grâce à moi que la ville est sauvée, mais ce n'est pas de ma faute s'il y a des blessés innocents ? demanda Yuuri, les sourcils froncés.
− Majesté…
− Je vais aller les voir. »
Conrad inclina la tête et Yuuri planta la duchesse là, prenant la même direction que Wolfram, inquiet. Il ne savait pas, il n'avait pas eu l'intention de blesser qui que ce soit ! Ce n'était pas comme s'il était conscient de ce qu’il faisait !
Une infirmerie de fortune avait été dressée au pied du château de la duchesse, il n'y avait pas grand monde, mais la majorité d'entre eux portait l'uniforme bleu des hommes de Wolfram. Le cœur serré, il s'approcha de l'un d'eux. Il avait un bandeau autour de la tête et le bras en écharpe. Lorsqu'il vit arriver le roi, les yeux bleus du jeune homme s'écarquillèrent et il chercha à se lever, mais Yuuri l'en empêcha.
« Ne bougez pas, dit-il.
− Votre Majesté !
− On s'est déjà vus, mais je ne sais pas votre nom… »
Yuuri se sentit honteux à cette idée, il ne connaissait même pas le nom des quelques hommes qui s'occupaient de sa sécurité et de celle des personnes qui lui étaient le plus proche.
« Wilfried Fänboei, Votre Majesté ! Je suis le capitaine de la garde de Son Excellence Wolfram, Votre Majesté !
− Je suis désolé, dit Yuuri. J'ai cru comprendre que c'était de ma faute si vous étiez blessé, vous et les autres, est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire ? »
Wilfried secoua la tête violemment.
« Ne vous inquiétez pas pour nous, Votre Majesté ! Son Excellence s'est déjà bien occupé de nous ! Ça arrive d'être blessé pendant un combat, nous aurions dû faire plus attention. Vous avez été magnifique, Votre Majesté !
− Ouais… »
Ce n'était pas ce que Wolfram pensait, apparemment, et Yuuri avait tendance à être d'accord avec lui cette fois. Il n'y avait rien de magnifique à blesser ses propres hommes. Et ce n'était pas la première fois qu'il s'en prenait à des innocents. Déjà, à Suberera, si Gwendal n'était pas intervenu…
« Majesté, je peux vous demander une faveur ? fit Wilfried.
− Bien sûr ! »
C'était le moins qu'il puisse faire, après ce fiasco.
« Les guérisseurs ne sont pas encore arrivés et Son Excellence s'obstine à vouloir nous donner les premiers soins en attendant. Mais nous sommes trop nombreux, et il va s'épuiser, mais euh…
− Il est têtu, acheva Yuuri. Je vais le chercher. »
Un sourire soulagé vint éclairer le visage du capitaine.
« Merci, Majesté ! »
Yuuri s'éloigna dans la direction que lui avait donnée Wilfried, mais fâché comme Wolfram l'était, et avec raison cette fois, il n'était pas sûr d'avoir une quelconque influence sur le blond !
Wolfram n'était pas loin, agenouillé face à un de ses soldats, parlant à voix basse avec lui. Le soldat avait l'air complètement adorateur et Yuuri s'arrêta pour ne pas les déranger.
Ce n'était pas la première fois qu'il remarquait à quel point les hommes de Wolfram lui étaient attachés, et apparemment c'était réciproque. Le blond, auprès du blessé avec cet air sérieux et inquiet, avait tout de la noblesse de son titre.
Avec un sourire qui sembla guérir le soldat bien plus que la magie, Wolfram se releva. Il porta la main à la tête, sembla perdre l'équilibre mais avant que Yuuri horrifié ne puisse même l'appeler, Conrad apparut de nulle part, en criant le nom de son frère, le rattrapant de justesse.
« Votre Excellence ! »
L'exclamation venait de partout, tous les soldats en bleu s'étaient levés pour entourer Conrad et le blond dans ses bras. Wolfram semblait inconscient.
… Julia était morte comme ça, n'est-ce pas ? Elle avait dépensé trop d'énergie en guérissant des gens, et elle en était morte…
« Wolfram ! cria-t-il, se précipitant vers l'attroupement. Wolfram ! Conrad, est-ce qu'il va bien ? »
Les soldats s'écartèrent pour le laisser passer.
« Ça va, le rassura Conrad malgré le stress qu'il semblait lui-même ressentir. Il est juste fatigué, il a besoin de se reposer.
− Et de manger ! affirma l'un des soldats. Son Excellence n'a pas cessé d'utiliser sa magie, pour se battre et puis pour nous guérir, il a besoin d'énergie !
− J'ai du chocolat au château du Serment du Sang, dit précipitamment Yuuri, le cœur battant de soulagement. Y'a rien de mieux pour récupérer ! »
Conrad lui sourit.
« On va rentrer et le mettre au lit, dit-il, ajoutant plus bas : Idiot de petit frère. »
Yuuri le suivit, il n'arrivait pas tout à fait à se remettre de la peur qu'il avait eue.
Il commençait à en avoir sincèrement assez de voir les gens auxquels il tenait manquer mourir sous ses yeux.

¤¤¤

Wolfram se réveilla tard dans l'après-midi. Yuuri, rongé par la culpabilité, était resté à ses côtés, malgré l'assurance de Gisela que le blond n'avait rien de grave.
« Wolfram ? » appela-t-il doucement.
Le blond lâcha un petit soupir endormi, cligna deux ou trois fois des yeux avant de poser son regard vert sur lui. Yuuri sentit sa gorge se serrer sans vraiment savoir pourquoi.
« Yuuri ? On est rentrés ?
− Oui, on est à la maison. »
Wolfram le regarda étrangement, puis referma les yeux, au grand regret de Yuuri. Wolfram avait de beaux yeux… Ce qui semblait complètement incongru, ce n'était pas à ça que Yuuri devait penser à cet instant !
« Est-ce que ça va ? demanda-t-il.
− Mmmmh…
− Je suis désolé, Wolfram… »
Le blond ouvrit de nouveau les yeux.
« Qu'est-ce que tu as encore fait ? demanda-t-il d'un ton grognon.
− C'est de ma faute si tu as dépensé toute ton énergie, je…
− Ne sois pas ridicule ! répliqua Wolfram sèchement. Ça c'est mon problème, c'est ma décision. C'est ta faute si mes hommes sont blessés, et c'est déjà assez ! »
Yuuri grimaça.
« Pardon, mais je perds totalement conscience, je sais pas…
− Alors il serait peut-être temps que tu arrêtes de te cacher derrière cette excuse et que tu te battes toi-même, dit Wolfram. Tu es nul à l'épée. Profite au moins de ton Maryoku.
Et Wolfram lui tourna le dos. Yuuri se leva, comprenant qu'il venait d'être chassé de sa propre chambre, et se dirigea vers la porte. Mais au moment où il l'ouvrait, la voix de Wolfram s'éleva de nouveau, hésitante :
« Yuuri… est-ce que… Conrad est fâché contre moi ?
− Conrad ? Euh, non, pas que je sache, pourquoi ? »
Wolfram ne répondit pas, Yuuri se résigna et sortit. Il avait besoin de réfléchir.

¤¤¤

« Houlà, Shibuya, t'en fais une tête ! s'exclama Murata en surgissant au côté de Yuuri. Inquiet pour ton fiancé ? T'en fais pas, il s'est juste surmené un peu, rien d'inhabituel chez lui ! »
Yuuri ne répondit pas tout de suite, il regardait Gwendal tenter d'apprivoiser le panda qu'il avait sauvé. Yuuri n'était pas sûr d'avoir très envie de voir "JR", comme Gwendal l'avait nommé, se promener librement dans les jardins du château, mais bon… Depuis le temps que le prince mazoku voulait un panda des sables…
« Pourquoi je me transforme et pas toi ? demanda enfin Yuuri.
− Comment ça ?
− Tu te souviens de toutes tes vies antérieures, de ta vie de Grand Sage. Moi je ne me souviens de rien du tout, et je suis incapable d'utiliser mes pouvoirs avec puissance sans changer.
− Ce n'est pas vrai, tu utilises ton pouvoir de guérison…
− Comme tous les Mazokus normaux », répliqua Yuuri.
Murata garda le silence, pensif.
« Peut-être parce que tu n'es pas prêt, dit-il. Tu possèdes une puissance…
− De brute, marmonna Yuuri.
− … très importante, acheva Murata. Tu ne dois pas être prêt à l'utiliser toi-même pleinement.
− Oui, et bien j'en ai assez, répliqua Yuuri. Tout le monde se bat toujours à ma place, et je n'aime pas du tout perdre le contrôle de moi-même comme ça ! Je veux apprendre à me servir de mes pouvoirs moi-même ! »
Il y eut un instant de silence, puis Murata demanda :
« C'est à cause de Wolfram ? »
Yuuri acquiesça à contrecoeur.
« Il m'a dit quelques trucs, oui, mais c'est pas seulement ça. J'ai blessé des gens sans m'en rendre compte, aujourd'hui. Je n'aime pas ça.
− Je comprends, dit Murata. Il faudrait demander à Gunther de t'enseigner la base et te trouver un professeur de magie de l'eau.
− Tu crois que je peux le faire ?
− Evidemment, ce sont tes pouvoirs, non ? »
Yuuri se redressa, motivé, et posa les poings sur les hanches.
« C'est vrai ! Bon, au boulot ! Je vais chercher Gunther.
− Il sera ravi.
− GROAAAAAAAR ! » commenta JR en faisant tomber un arbre.
Yuuri eut pitié pour le jardin.

¤¤¤

Gunther fut ravi. Un peu trop, selon l'opinion de Yuuri, mais il allait falloir faire avec. Ses leçons de magie commenceraient dès le lendemain, du théorique évidemment, avant de se lancer dans la pratique. Apparemment, utiliser les éléments n'était pas aussi facile qu'il n'y paraissait. Mais Yuuri se sentait bien, il avait pris une bonne décision. Wolfram serait sûrement fier de lui et arrêterait de l'appeler une mauviette.
La porte de leur chambre était entrouverte ; Yuuri, curieux, passa la tête discrètement. Conrad était là, assis sur le lit, Wolfram redressé et appuyé contre les oreillers. Il avait la tête baissée, et Yuuri dut tendre l'oreille pour entendre ce qu'il disait.
« … pardon, capta-t-il seulement.
− Tu as fait peur à tout le monde, dit Conrad.
− Je t'ai dit que j'étais désolé ! répliqua Wolfram plus fort. Je… je sais que… Je ne voulais pas…
− Je sais », répondit Conrad avec un sourire.
Il prit soudainement son frère dans ses bras. Yuuri se prépara au pire, mais il n'y eut pas d'explosion, Wolfram se laissa faire, peut-être un peu tendu, mais ses mains finirent par venir s'accrocher avec précaution à la veste de son frère.
Ils restèrent ainsi quelques minutes, et ce fut Wolfram qui s'écarta, soudain plein de fausse dignité, mais des rougeurs aux joues. Conrad sourit seulement et lui ébouriffa les cheveux.
« Repose-toi », dit-il.
Yuuri s'écarta de la porte précipitamment, un grand sourire idiot aux lèvres.
Conrad sortit de la chambre et referma doucement la porte, avant de remarquer Yuuri. Ce dernier fit le signe de la victoire et le châtain sourit, amusé.
« Attendez un peu avant de rentrer, dit-il. Si Wolfram soupçonne un seul instant que vous avez assisté à la scène…
− Il ne va jamais s'en remettre, termina Yuuri. Je vais aller faire un tour. Alors ? Vous êtes vraiment complètement réconciliés ? »
Conrad sourit d'un air lointain et Yuuri décida que ça dépendrait probablement de l'humeur de Wolfram, comme beaucoup de choses. Joyeux, il se dirigeait vers le jardin pour faire un tour quand le bruit sourd d'un arbre qui s'effondrait le fit changer d'avis.
Il devinait que pendant quelques temps, le jardin allait être plus dangereux qu'une course de goalas en plein centre de Dai Shimaron.

(Fin)

commencé début 2006, terminé été 2007
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