Sep 16, 2007 11:58
Auteur: Chromosome ascendant schtroumpf
Thème: 19_ Un jour gris de plus dans un monde bleu sombre
Personnage: Captain Jack Harkness
Série: Doctor Who - Torchwood
Rating: R
Spoilers: DW 3x11
Disclamer: Pas à moi et ca tombe bien, je n’aurais pas le temps de m’en occuper. Et je nierai avoir jamais dit ca. Et je veux la tête de celui qui a proclamé que la vie étudiante, c’était la fête.
Un jour gris de plus dans un monde bleu sombre.
Les jours passent et ne se ressemblent pas. En fait, si, d’une certaine manière - après plus d’un siècle d’existence, tous les jours se ressemblent, sans exception. En particulier ceux où il se retrouve à courir après les Weevils - mais Jack n’est pas prêt à se l’avouer. Il ne peut pas mourir, c’est un fait, mais il n’est pas à l’abri de la folie. Et admettre qu’il a tendance à perdre la notion du temps l’y conduirait sans aucun doute.
Ceci dit, c’est l’avantage d’avoir un job où on vous demande jour après jour de sauver l’humanité/la planète tout entière/juste votre équipe pour aujourd’hui (rayer les mentions inutiles) : pas le temps de s’ennuyer. Ni de penser à autre chose qu’à l’une des trois mentions ci-dessus. Sauf la nuit, quand tout est rentré dans l’ordre et que vous savez que vous ne trouverez pas le sommeil d’ici à de longues heures. Mais il existe des remèdes agréables à l’insomnie, Jack est bien placé pour le savoir.
Quoiqu’il en soit, il a depuis longtemps cessé de répertorier toutes les manières dont il a déjà vu la Terre être mise en danger. Il garde toutefois ses exemples préfères a portée de main, au cas où Owen viendrait à demander à la ronde ce qui peut bien encore leur arriver de pire, où pour le plaisir de voir les yeux de Gwen s’écarquiller de frayeur sans qu’elle ose demander s’il se moque d’elle ou pas.
Chacun brise la monotonie à sa façon, et, d’une certaine manière, chacun des membres de son équipe le lui permet - on se lasse de tout, même de sauver le monde.
Toshiko arrive régulièrement au Hub surexcitée par une nouvelle idée de programme qui va leur simplifier la vie. C’est un délice de la voir s’y plonger et de l’en faire émerger de force sous des prétextes fallacieux, juste pour voir ses yeux ne mettre qu’une seconde à se focaliser sur la question de Jack avant de repartir dans son univers. Et sa fierté lorsqu’elle parvient a un résultat…
Owen passe la majeure partie de son temps à râler, c’est vrai, mais il râlait déjà pendant l’entrevue qui lui a donné ce job. Jack ne se souvient plus pourquoi - preuve s’il en faut à quel point ses jérémiades sont inutiles, quoique souvent très imaginatives -, mais il se souvient avoir pensé que ça mettrait de l’animation dans le service. Il se souvient également avoir signé l’avis de recommandation. Il tache de s’en souvenir à chaque fois qu’Owen joue avec sa patience.
Quand à Ianto, et bien… Jack doit l’avouer, Ianto faisait partie des meubles rescapés de Canary Warf, et était trop discret pour réellement faire partie de ce qui parvenait encore à le surprendre. Jusqu'à récemment, ou Ianto l’a surpris au delà de l’imaginable, et où Jack en a été réduit à lui demander de ne jamais lui refaire un coup pareil. Chercher à briser la monotonie est une chose, voir toutes ses certitudes voler en éclat en est une autre.
Ianto l’a encore surpris en lui rétorquant qu’ouvrir les yeux de Jack sur les évidences qui couraient sous son nez - et Jack pourrait jurer avoir vu ses yeux se poser sur les bureaux vides de Gwen et d’Owen - ne faisait pas partie de son travail. Depuis, Ianto brise sa monotonie d’une manière beaucoup plus agréable à son goût.
Même Suzie avait cette manière bien à elle de le seconder ; toujours dans ses pattes, toujours à lui tenir tête, et en particulier quand il était sûr de lui. Jack regrette encore leurs discussions enflammées et ses raisonnements imaginatifs fondés sur les bribes d’information qu’elle collectait, ingérait et régurgitait pour lui, telle une fourmi affamée de savoir. Le plus amusant étant sans conteste qu’elle savait que quoiqu’elle fasse, Jack aurait toujours une longueur d’avance sur elle dans ce domaine, mais qu’elle n’abandonnait jamais.
La soif de connaissance - de pouvoir - de Suzie a été supplantée par la naïveté de Gwen. Gwen à travers qui il goûte une vie banale et ordinaire à laquelle il n’a jamais aspiré, mais qui lui manque néanmoins d’une certaine façon. Naïveté touchante et surtout, surtout, indestructible. Gwen reste Gwen, elle a gardé après tout ce temps passé à Torchwood ses capacités à s’étonner et à s’insurger intactes. Il lui manque peut-être la capacité d’adaptation propre à tout être humain.
Alors, oui, les jours passent et ne se ressemblent pas. Ou bien si, d’une certaine manière. Ce n’est pas parce qu’il refuse de se l’avouer qu’une partie de lui n’a pas conscience qu’il ne fait qu’attendre le jour où il retrouvera le Docteur.