[DCverse] #1.8 L'aveugle qui mène l'aveugle

Feb 23, 2014 12:30

Titre : Stupides malentendus
Fandom : DCverse
Personnages : Tim x Conner (avec difficultés)
Rating : K
Disclaimer : Je ne possède rien d’autre que les malentendus
Résumé : Conner trouve Tim chiant et inversement.
Note : L’idée de base a déjà été utilisée par quelques fans mais je le traite d’une autre manière (et j'aime bien le principe, du coup, je pense que ce ne sera pas mon 1er cas). Je n’ai rien contre Justin Bieber.

Tim frappa une dernière fois la porte métallique qui les maintenait enfermés avant de retourner auprès de Conner. Ce dernier était allongé, l’air un peu verdâtre. Il n’avait plus aucune force et arrivait à peine à bouger, mais son esprit était encore vif. La kryptonite qu’il avait ingéré faisait doucement son bonhomme de chemin, malgré les efforts de Tim pour ralentir sa progression.
 Tim s’assit à côté de lui, refermant ses bras autour de ses genoux.

-  Alors on est foutu ? demanda Conner.
 -  Pas forcément.

Conner fit un tour d’horizon de la pièce dans laquelle ils étaient enfermés. Un énorme ordinateur devant eux qui déployait un compte à rebours de dix minutes. Une lumière rouge sortait de plusieurs gyrophares, agressant les yeux de manière régulière. Conner eut un large sourire :

-  T’as prévenu Batman qu’il fallait qu’il vienne nous chercher ?
 -  Non.
 -  Un problème dans le bat-matériel ? gloussa Conner.

Tim ne répondit pas. Pas besoin de lui rappeler que son matériel de communication ne fonctionnait plus depuis leur dernier combat. Ok, ils avaient empêché une énième domination du monde, mais bon, ils étaient coincés à l’intérieur de sa destruction...

-  Et Batman ne devrait pas s’inquiéter de ne pas avoir de nouvelles de son petit protégé favori ?

Tim avait bien sûr omis que Bruce avait eu un grave accident et qu’il n’occupait plus la fonction de Batman depuis quelques temps. En plus, Gotham était à feu et à sang alors toute l’équipe était largement occupée ailleurs. Peut-être que Oracle penserait à lui d’ici une heure...

-  T’as pas des trucs drôles à annoncer pour déplomber l’ambiance ? continua Conner.
 -  Pas vraiment.
 -  Des révélations super gênantes à dévoiler ? Comme ça, après qu’on soit sauvés in extremis par un héro random, je puisse bien me moquer.
 -  ... je suis un geek.
 -  Non, mais un truc nouveau.
 -  ... rien ne me vient à l’esprit, là, soupira Tim.
 -  Genre, tu as un cd de Justin Bieber que tu écoutes sans cesse en ce moment...
 -  Non, pas vraiment.

Conner souffla bruyamment.

-  Tu ne me demandes pas ce que moi, je pourrais..., commença-t-il.
 -  Comme tu veux.
 -  ... Ah ouais. T’as vraiment pas envie d’alléger l’ambiance, toi... Plus c’est glauque et déprimant, mieux c’est, si j’ai bien compris...
 « Quatre minutes avant autodestruction. »

Ils se tournèrent tous deux vers la voix vaguement mécanique qui sortait d’un ampli à moitié bousillé. Un faux espoir d’une autre personne coincée par ici et qui pourrait les aider.

-  Non, mais t’as pas envie de m’embrasser, là ? fit soudain Conner.
 -  ... Quoi ?
 -  Ce n’est pas comme ça que ça se passe avant qu’on ne meure tous ? Tout le monde saute tout le monde ?
 -  ... Non, ça ne se passe pas comme ça. Enfin peut-être dans les films.
 -  C’est pas drôle. C’est nul comme fin si ce n’est pas comme dans les films.
 -  On se sacrifie en quelque sorte pour le bien de l’humanité, rappela Tim. C’est assez classe, comme fin.
 -  Mais ce n’est pas drôle.
 -  Déshabille-toi. Ca fera rire ceux qui vont nous récupérer.
 -  Ah-ah. Donc tu ne veux vraiment pas m’embrasser ? Cassie, elle, elle l’aurait fait !
 -  Pense à Cassie, alors.
 -  Cassie n’est pas là, si t’avais remarqué... Elle est intelligente, elle !
 -  Je ne pense pas que je lui ressemble, rétorqua Tim. Tu devras faire appel à ton imagination.
 -  T’es chiant.

Tim se contenta de soupirer une nouvelle fois et de s’allonger à ses côtés.

-  Ca y est, t’as envie de m’embrasser.

Tim ne répondit pas et ferma les yeux.

-  Eh, tu t’endors pas, quand même ?! Hey ! Hey ?

Il bougea à peine le bras et posa sa main sur le poignet de Tim pour sentir son pouls. Non, il n’était pas assez lent pour qu’il soit endormi.

-  Ok, tu m’ignores... Sympa... Je retiens, hein !
 « 30 secondes avant autodestruction. »

Dix secondes plus tard, Superman défonçait la porte blindée et les emportait loin de là.

*-*-*-*-*
 -  Attends, attends, le coupa Dick.

Le remplaçant de Batman prit une grande inspiration, entre le rire et le désespoir et continua :

-  Tu es sur le point de crever et Superboy, le gars sur qui tu flashes depuis quelques temps, te proposes de l’embrasser et toi, tu l’envoies paître ? Nan, là, faut que tu m’expliques.
 -  As-tu seulement écouté ce que j’ai dit ? soupira Tim.
 -  Oui, mais là, je ne comprends vraiment pas. Je n’y mets pas de la mauvaise volonté, hein !
 -  Il se foutait de moi. Il était dans un délire que lui seul arrive à suivre.
 -  Je ne vois pas le rapport. Tu aurais pu en profiter.

Tim leva les yeux au ciel. Il finit son bol de chocolat chaud.

-  Et puis il était tellement chiant, continua Tim. Heureusement que Superman est arrivé sinon je ne sais pas ce que j’aurais fait !
 -  Tu aurais sauté avec le reste de l’installation.

Tim fit la moue.

-  Ce qui est dingue, c’est que même à froid, tu n’arrives pas à fantasmer sur la situation, reprit Dick.
 -  Conner était en plein délire, répéta Tim. A vouloir s’éclater avant de mourir. Ca aurait pu être n’importe qui d’autre !
 -  Et ça t’énerve.
 -  Et ça m’énerve !

*-*-*-*-*
 -  Et là, il se fout de ma gueule ! explosa Conner. Non mais tu le crois, ça ? On va crever, je lui demande de m’embrasser et il ne fait rien ! Moi il m’aurait demandé de danser la danse des canards, je l’aurais fait ! On ne refuse pas une dernière volonté, merde ! T’en penses quoi, toi ?

Kara paniqua légèrement de voir qu’on lui demandait son avis sur une chose aussi sensible. Elle réfléchit longuement puis finit par dire :

-  Peut-être qu’il ne l’a pas compris comme ça.
 -  Quoi ? Il n’est pas aussi bête pour mettre un râteau inconscient à quelqu’un quand même ! En plus, on est super amis depuis pas mal de temps alors il devrait me connaître et savoir que je panique légèrement dans ces moments-là.

Il se tut un instant, puis :

-  Ouais, t’as peut-être raison. Si ça se trouve, en grande chauve-souris qu’il est, il pige rien à tout ce qui se rapproche de près ou de loin à ce genre de trucs.
 -  C’est faux ! protesta énergiquement la blonde. Dick, par exemple...
 -  Ouais, ouais, grommela Conner, pas du tout intéressé.

Pendant que Kara l’ignorait et s’enflammait dans ses propres fantasmes, le brun réfléchit à un plan d’action.

*-*-*-*-*
 Superboy avait fait les huit heures de trajets entre Smallville et Gotham et avait été rapidement contacté par les Birds of Prey. Du moins, elles l’avaient agressé dans une ruelle sombre. Au moins une. Coordonnée avec une autre...

-  Oh qu’il est mignon, sourit Black Canary. Il paraît que tu as échappé de près à la mort récemment, toi. Besoin d’un petit remontant ? ajouta-t-elle avec un clin d’œil. Oui, Oracle, je lui demande.

La blonde pulpeuse soupira et lui demanda un peu plus sérieusement :

-  Tu veux voir quelqu’un en particulier par ici ?

Conner ne pensa qu’un instant au fait que tout le bat-clan devait être au courant de son manège, à part ceux asexués. Il préféra se dire qu’il était parano.

-  Robin. J’ai besoin de précisions pour une certaine mission et il ne répond pas. Et vu que je passais dans le coin...
 -  Oh, le rouge-gorge ! Oracle, tu peux aider notre pauvre enfant perdu ? Il a besoin d’un ami. Hu-hu ? Ok. Bon, Superboy, Oracle veut bien que je te file les infos, mais il va falloir t’accrocher ! Il doit finir un petit cas que lui a filé Batman alors il faudra quand même le laisser travailler.
 -  Ok.

Quelques instants plus tard, il avait réussi à mettre la main sur Robin qui était en filature. Il semblait avoir été prévenu par Oracle car il ne fut pas surpris de le voir là. Il lui fit cependant signe de ne pas faire trop de bruit et de se cacher. Conner s’exécuta et s’installa à ses côtés.

-  Tu me voulais quelque chose ? murmura Tim.
 -  Bah, déjà, je voulais savoir si ça t’intéressait que je m’en sois sorti...
 -  J’ai eu des nouvelles par le biais de Superman.
 -  ... Bon, ok. Je vais être plus direct et aller à l’essentiel. T’as été super chiant alors qu’on allait mourir.
 -  Ne t’inquiète pas, le sentiment est réciproque, grommela Robin.

Conner décida de ne pas répondre à ce genre d’accusation et poursuivit après s’être calmé intérieurement :

-  Bon, maintenant qu’on est clair sur ce point, je voulais préciser un autre élément important.
 -  Je t’écoute.
 -  Tu m’as mis un râteau, hein ?
 -  ... Quoi ?
 -  Ah ouais... Donc t’avais vraiment pas pigé sur le moment. Tu croyais que je te demandais de m’embrasser comme ça ?
 -  Non, parce que tu paniquais et que t’étais chiant, répliqua Tim.

Il ne semblait toujours pas enclin à comprendre.

-  Ok... Donc là, nous sommes d’accord sur le fait qu’il n’y a aucun danger de mort imminent et que je ne panique pas et que j’ai pas l’air d’être chiant. Ok ?

Tim préféra ne pas répondre. Conner réfléchit alors à une autre approche et, posant une main sur l’épaule de Tim, l’embrassa.

*-*-*-*-*
 Dick retint son rire encore quelques secondes, puis n’en put plus et explosa de rire, écroulé sur les commandes de l’ordinateur de la batcave. Tim, assis à côté de lui, était rouge de honte et à moitié vexé. Dick reprit son souffle et réussit à sortir :

-  Donc... Conner se ramène et...

Dick gloussa encore quelque peu et s’étouffa. Alfred apporta un verre d’eau qu’il engloutit rapidement pour reprendre contenance.

-  Et il t’embrasse et... et... et tu l’as frappé ?!
 -  Je... j’ai paniqué ! Je ne m’y étais pas du tout attendu !

Et puis on était à Gotham. La ville surveillée 24/24h par tous les vigilantes.

-  Je t’avoue que je m’étais tout le temps moqué de Bruce pour sa manière de faire les choses, mais je crois que toi, t’en tiens une couche ! J’ai jamais vu ça.
 -  Oui bon..., grommela le plus jeune.
 -  Et qu’est-ce qu’il a fait ?
 -  Comment ça ? demanda Tim.
 -  Tu l’as frappé, non ? Il a réagi comment ?
 -  ... Il est reparti.
 -  ... Et toi, tu n’as rien fait ? Tu ne l’as pas rappelé, les larmes aux yeux en criant « Conner ! », et puis il se serait retourné, et tu aurais continué, tout perturbé « Oh, Conner, je suis désolé, tu me fais tellement de l’effet que je t’ai frappé par réflexe. » et là, Conner t’aurait sauté dessus et t’aurait embarqué dans le ciel et t’aurait roulé le patin du siècle.
 -  Tu confonds avec toi et Kory, grogna Tim.
 -  Quoi ? Tu n’as vraiment rien fait ?
 -  J’avais carrément honte de l’avoir frappé et... je ne savais pas quoi dire, soupira Tim.

Et le regard de Conner... l’avait déstabilisé. L’avait blessé. Il s’était senti tellement mal...
 Dick poussa un soupir désespéré et lui tapota la tête.

*-*-*-*-*
 -  Je suis désolée, Conner !

Kara s’excusa pour la millième fois et pour la millième fois, Conner lui répondit :

-  Ce n’est pas de ta faute. Au moins, ça a mis les choses au clair.  Et puis, j’aurais du m’en douter. Je n’aurais pas du le forcer à m’embrasser. Forcément ça allait le mettre en rogne. On ne force pas les gens comme ça.
 -  C’est quand même moi qui t’aies poussé à aller plus loin, continua Kara. J’avais oublié que c’était une fichue chauve-souris. Donc forcément, il avait tout compris et que c’était par respect pour toi qu’il avait fait passer le message subtilement !
 -  N’enfonce pas le clou quand même, grommela Conner.
 -  Je suis désolée Conner !

*-*-*-*-*
 Tim prit le premier bat-plane qui traînait et alla à Smallville. Il avait beaucoup réfléchi et il avait fini par admettre qu’il était stupide.
 Lorsqu’il arriva dans la petite ville tranquille, il faisait déjà nuit et le bat-plane atterrit silencieusement. Krypto ouvrit à peine un œil, mais ne prit pas la peine de se réveiller complètement, reconnaissant une odeur familière. Tim alla directement à la chambre de Conner, plongée dans le noir, et frappa à la fenêtre. Personne ne répondit.
 Voulant finir cette histoire au plus vite, Tim crocheta la serrure et entra silencieusement. Conner dormait tranquillement dans son lit. Tim s’approcha et lui secoua l’épaule.

-  Conner ?

Toujours pas de réponse. Tim s’assit sur le lit. La respiration du méta était lourde et régulière. Tim se pencha et effleura ses lèvres du bout des doigts.
 Conner remua. Tim reprit ses distances lorsqu’il le vit ouvrir un œil. Un peu endormi, le méta recula dans le lit, tout en continuant à se réveiller.

-  Tim ? marmonna-t-il.

Il se frotta les yeux, se mit en position assise et regarda à nouveau l’intrus. Tenue de civil mais masque de Robin. T-shirt et jean noir.

-  Robin ? demanda-t-il à nouveau. Qu’est-ce que tu fiches ici ?

Il jeta un coup d’œil à son réveil mais ne fit aucun commentaire sur l’heure. Trop fatigué pour épiloguer. Il se frotta plus énergiquement le visage pour être prêt à discuter.

-  Je voulais te parler.
 -  Ca ne pouvait pas attendre une heure décente ? grogna Conner en poussant un long soupir. Qu’est-ce que tu veux ?
 -  Je suis venu pour... m’excuser.

Conner le regarda. Tim le fixait mais son masque assombrissait encore plus son visage. Ses yeux firent rapidement un tour de sa chambre et il constata qu’ils étaient seuls. Conner soupira une nouvelle fois.

-  Ca aurait pu attendre le matin... Et tu n’as pas à être désolé. Je n’aurais pas du te forcer à... J’avais oublié que les messages des Bats étaient dans le genre subtil, voire subliminaux. Mais franchement, tu aurais pu être plus clair. Je ne me serais pas fichu la honte à faire un aller-retour inutile jusqu’à Gotham.
 -  Ce n’était pas inutile, protesta Tim en secouant la tête. Je... moi aussi, je voulais t’embrasser.

Conner bloqua un peu, puis fronçant les sourcils, il fit intelligemment :

-  ... Quoi ?
 -  ...
 -  S’il te plaît, soit un tout petit peu plus clair pour éviter tout malentendu. Parce que depuis le début, je ne saisis pas vraiment à quoi tu penses. Et je pensais que je m’étais pris un râteau... Deux fois, en plus.
 -  ... Pas tout à fait.
 -  ... Ah... Euh, tu peux développer ? Pour qu’on soit sur la même longueur d’onde.
 -  Je... ne pensais pas que tu étais sérieux la première fois et la deuxième fois, tu m’as surpris alors que j’étais à cran à cause de mon affaire à Gotham. Mais je ne voulais pas...

Tim ne poursuivit pas et le silence s’installa. Conner se gratta la tête. Tim ajusta son masque. La pendule dans la chambre fit entendre son tic tac pendant quelques instants, avant que Tim continue :

-  J’ai été clair ?
 -  Je... pense. En fait nous pensions à la même chose depuis le début, mais nous n’étions pas sur la même longueur d’onde en même temps. C’est ça ?
 -  Oui. C’est ma faute. Mais t’étais vraiment chiant la première fois, ajouta Tim un ton plus bas.
 -  Comment ça, j’étais chiant ? s’exclama le méta. C’était une dernière volonté et on allait mourir ! Personne ne réagit super bien à un « non » catégorique de la part de celui sur qui on... Hm... Bon, passons cet épisode et recommençons de zéro.
 -  ...
 -  J’ai le droit de t’embrasser là ? Je demande, au cas où.

Tim ne lui répondit pas mais s’approcha de lui et l’embrassa. Conner leva les bras, prêt à le serrer contre lui, un peu par réflexe, mais finalement se ravisa et les rabaissa. Le baiser chaste prit fin.

-  Tim...

Tim enleva son masque puis continua le baiser. Il porta ses mains au visage de Conner pour l’approfondir. Le méta y vit une invitation et posa enfin ses mains sur le Batboy. D’abord sur la taille, ne sachant pas trop où est-ce que c’était politiquement correct. Tim se pencha alors contre Conner, les allongeant tous deux sur le lit. Les mains de Conner glissèrent dans son dos et poursuivirent l’étreinte.
 Tim délaissa ses lèvres pour seulement rester dans ses bras. Peu habitué à voir le Boy Wonder se laisser autant aller, Conner n’osa pas parler de peur de briser l’instant. Au bout d’un moment, il sentit Tim rire contre lui.

-  Qu’est-ce qui te fait rire ? demanda Conner, lui aussi gagné par son sourire.
 -  Je me disais que j’avais failli passer à côté de...

Il se mordit les lèvres et se contenta de se redresser. Conner s’assit lui aussi et alla chercher un autre baiser, ne s’en lassant pas encore. Il sentit le sourire de Tim sous ses lèvres.
 Au bout d’un moment, Tim le repoussa et chercha dans le lit son masque qu’il avait abandonné. Conner le lui tendit.

-  T’as oublié de prendre tout ton attirail ? se moqua-t-il.
 -  J’étais pressé, mais je ne voulais pas qu’on voit un civil dans un appareil auquel il ne devrait pas être aux commandes.
 -  T’as emprunté quoi au manitou ?
 -  Un jet.
 -  Tu as  piqué un avion ? s’exclama Conner. A Batman ? Et il en pense quoi ?
 -  Batman... n’est pas au courant. Je compte le lui rendre avant qu’il ne s’en aperçoive.
 -  Oulah ! Tu te dévergondes !

Tim préféra en sourire. Il se leva du lit, allant vers la fenêtre mais en chemin, Conner le rattrapa pour le plaquer gentiment au mur et pour l’embrasser encore une fois.

-  Tu t’en vas déjà ? murmura-t-il contre ses lèvres.

Tim baissa les yeux.

-  Il faut que je rentre le bat-plane... J’ai cours demain...
 -  Comme tu veux, Tim.

Conner ouvrit la fenêtre pour lui. Ses yeux regardèrent avec une certaine admiration les courbes  de l’appareil garé en plein dans le champ. Il siffla, impressionné. Il passa par la fenêtre, encore en caleçon et avec un large T-shirt qui lui servait à peine de pyjama.
 Tim lui tira la manche pour attirer son attention :

-  Tu pourrais... lui trouver une place plus discrète en attendant demain matin ?

Le sourire de Conner s’élargit considérablement. Il ne lui répondit même pas, préférant se dépêcher. Il souleva le jet avec sa TK et le cacha un peu dans leurs terres, derrière une grange. Il le recouvrit rapidement  de paille, assez pour qu’on ne pose aucune question de loin puis retourna à sa chambre.
 A l’intérieur, Tim était en train d’enlever son bas. Il posa son jean sur le dossier d’une chaise puis s’installa sous la couverture, regardant Conner de ses yeux brillants. Il avait posé son masque parmi le bazar dispersé sur son bureau. Conner ferma doucement la fenêtre puis le rejoignit dans le lit.
 Tim se serra naturellement contre lui en un soupir de bien-être et l’embrassa. Rien de très fougueux, juste un moment de tendresse. Conner effleura ses lèvres de l’index et Tim en profita pour lui embrasser la paume. Il ferma les yeux, prêt à enfin dormir, mais murmura :

-  Tu peux mettre ton réveil à 5h30 ?
 -  T’inquiète, je dois me lever à 5h pour aider ‘Pa à la ferme avant d’aller en cours.  Je te réveillerai.
 -  Merci.

Conner l’embrassa à la tempe puis ferma lui aussi les yeux.

-  Je suis pas si chiant que ça, au final, hein ? ne put-il s’empêcher de fanfaronner.
 -  Conner ?
 -  Hmm ?
 -  Ta gueule et dors.

Conner se permit un sourire dans le noir et fit glisser une mèche de cheveux bruns entre ses doigts. Dix secondes plus tard, il sentit la respiration régulière de Tim sur sa peau.
Même s’il était fatigué, même s’il avait une rude journée le lendemain, il n’arriva pas à dormir.

FIN
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